Échos du Vatican

32 nouvelles recrues de la Garde Suisse pontificale prêtent serment au Vatican

Présentation du logo et de la devise du Jubilé de la miséricorde

Logo Jubilee de MisericordeDans l’exhortation apostolique Evangelii Gaudium qui demeure comme la carte de programmation du pontificat du Pape François, une expression est symptomatique pour saisir le sens du Jubilée extraordinaire qui a été proclamé le 11 avril dernier : »l’Eglise vit un désir inépuisable d’offrir la miséricorde, fruit de l’expérimentation de l’infinie miséricorde du Père et de sa force de diffusion.(Eg 24). C’est à partir de ce souhait qu’il faut relire la Bulle d’indiction du Jubilé Misericordiae vultus où le Pape trace le finalités de l’Année Sainte. Comme on le sait, les deux dates indicatives seront le 8 décembre 2015, la solennité de l’Immaculée Conception, marquant l’ouverture de la Porte Sainte à la Basilique Saint- Pierre, et le 20 novembre 2016, la solennité de Jésus –Christ, Seigneur de l’Univers qui est la conclusion de cette Année Sainte. Il est bon d’affirmer d’abord, pour éviter des malentendus, que le Jubilé de la Miséricorde n’est pas et il ne veut pas être, le Grand Jubilé de l’An 2000. Toute comparaison est, donc, sans signification étant donné que chaque Année Sainte apporte ses caractéristiques et ses finalités. Le Pape souhaite que ce Jubilé se déroule à Rome autant que dans les Eglises locales, ce qui demande une attention particulière à la vie de toute Eglise, ainsi qu’a leurs exigences, afin que les initiatives ne se superposent au calendrier mais, en revanche, que soient plutôt complémentaires. Pour la première fois en outre, dans l’histoire des Jubilés, il y aura la possibilité d’ouvrir la Porte Sainte la- Porte de la Miséricorde aussi dans chacun des Diocèses, tout spécialement dans la Cathédral, ou bien dans une Eglise de signification particulière, ainsi que dans un Sanctuaire important pour les pèlerins. De même, il est facile de saisir dans la Bulle d’indiction, d’autres caractéristiques qui le rendent unique. D’abord, l’appel à la miséricorde brise, de toute manière, les schémas traditionnels. L’histoire des Jubilés est caractérisée par l’échéance de 50 ans et de 25 ans. Les deux Jubilés extraordinaires ont respecté l’échéance de l’anniversaire de la rédemption accomplie par le Christ (1933-1983).Celui-ci, en revanche, est un Jubilé thématique. Il appuie sa force sur le contenu central de la foi, en se proposant d’appeler de nouveau l’Eglise à sa mission prioritaire, celle d’être le signe et le témoignage de la miséricorde en tous les aspects de sa vie pastorale. Je pense, aussi, à l’appel du Pape François au judaïsme et à l’Islam dans le but de retrouver, justement sur le thème de la miséricorde, la voie du dialogue et du franchissement des difficultés de notoriété publique. Il ne faut même pas oublier un autre trait original offert, de la part des Missionnaires de la Miséricorde: Pape François leur donnera le mandat le Mercredi des Cendres pendant la Célébration à Saint Pierre. Les Missionnaires devront être des prêtres patients, aptes à comprendre les limites des hommes, mais prêts à exprimer le souffle du Bon Pasteur, aussi bien dans leur prédication que dans la confession. Je ne veux pas m’arrêter trop sur des questions générales, afin d’entrer davantage dans le sujet de l’organisation de l’Année Sainte. [Read more…]

Échos du Vatican

Le pape François livre sa feuille de route aux 19 nouveaux prêtres ordonnés ce dimanche en la basilique Saint-Pierre de Rome

Homélie du Cardinal Gérald Cyprien Lacroix : Béatification d’Élisabeth Turgeon

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Homélie de

Monsieur le Cardinal

Gérald Cyprien Lacroix

Archevêque de Québec Primat du Canada

QUATRIÈME DIMANCHE DE PÂQUES JOURNÉE MONDIALE DE PRIÈRE POUR LES VOCATIONS

BÉATIFICATION D’ÉLISABETH TURGEON

Église Saint-Robert-Bellarmin, Rimouski, Québec, 26 avril 2015

Jésus : « Ma fille, donne-moi ton cœur ». Élisabeth : « Il est à vous, Seigneur ».

Très chers frères et sœurs,
Très chères sœurs de Notre-Dame du Saint-Rosaire,

La joie pascale est palpable, débordante, en ce jour où nous participons à la béatification d’une religieuse québécoise, durant cette année dédiée à la vie consacrée. Quel beau et grand cadeau ! Ces mots de Jésus : « Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis »1, retentissent en nous avec force. Depuis deux mil ans, des hommes et des femmes ont généreusement répondu à l’appel de Jésus à lui donner leur vie et à marcher à sa suite.

Au cours du Temps Pascal, nous célébrons le dimanche de la Journée mondiale de prière pour les vocations. C’est une journée parfaite pour célébrer, dans l’action de grâces, une béatifi- cation. Dans son message à l’occasion de cette 52ème journée mondiale de prière pour les voca- tions, le pape François nous dit que le Seigneur nous appelle à venir à lui pour nous envoyer en mission : « L’offrande de sa vie dans cette attitude missionnaire est possible seulement si nous sommes capables de sortir de nous-mêmes »2. C’est l’invitation fondamentale pour toute vocation. C’est aussi le chemin de la sainteté : sortir de soi-même pour aller à la rencontre de l’autre, à la rencontre des autres.

Seul l’Esprit Saint nous rend capable de sortir de nous-mêmes. Il soulève et fortifie en nous l’audace de donner notre vie et de témoigner de la Bonne Nouvelle qu’est l’Évangile. Dans son témoignage, « Pierre, rempli de l’Esprit Saint »3, déclare aux chefs du peuple et aux anciens sa foi en Jésus, le Crucifié, que Dieu a ressuscité, lui qui est l’unique Sauveur. L’apôtre Jean en fera autant dans sa première lettre. Il partage le cœur de son expérience lors de sa rencontre avec le Christ. Cette rencontre lui a permis de découvrir et de contempler l’amour infini de Dieu : « Voyez quel grand amour nous a donné le Père pour que nous soyons appelés enfants de Dieu – et nous le sommes »4. Les saints et les saintes font l’expérience de ce cœur à cœur avec Dieu, de son amour gratuit, amour qui appelle à l’intimité avec lui, qui invite au don de soi, au don total, comme Jésus, le Bon Berger.

L’Église nous offre un cadeau précieux en nous proposant des bienheureux et bienheu- reuses, des saints et des saintes. Ces hommes et ces femmes ont vécu le mystère pascal intensé- ment, en témoignant de leur vie d’union à Dieu au cœur des réalités du monde. Des vies ordinaires, mais revêtues d’une grande fécondité grâce à leur communion avec le Seigneur et leur docilité à l’Esprit Saint. Notre nouvelle bienheureuse, Élisabeth Turgeon, incarne bien ces caractéristiques qui conduisent à la sainteté. En considérant les étapes de son parcours, nous y discernons la main de Dieu qui la façonne et la prépare pour une grande mission. Elle voit le jour à Beaumont, dans l’Archidiocèse de Québec, où elle reçoit, à son baptême, le nom de Marie Élisabeth. C’est dans la grande région de Québec qu’elle passe les 35 premières années de sa vie qui n’en comptera que 41. Élisabeth Turgeon compte, parmi ses ancêtres, Louis Turgeon, membre du Conseil législatif et 5e seigneur de Beaumont ainsi que Mgr Pierre-Flavien Turgeon, 4e archevêque et 14e évêque de Québec. Elle était la petite-nièce de Mgr Turgeon.

Bien enracinée dans la culture canadienne française, Élisabeth perçoit les besoins de son milieu et de son époque. L’instruction et l’éducation chrétienne des enfants pauvres des cam- pagnes s’avèrent un besoin criant. La jeune Marie Élisabeth Turgeon a neuf frères et sœurs. Elle possède de brillantes qualités intellectuelles, un tempérament ardent et une exceptionnelle force de caractère. Regardez bien sa photo ; un front dégagé, des yeux clairs, un regard limpide, enga- gé. Ce visage révèle une grande bonté et un sourire bienveillant. Loin de moi de vouloir re- prendre ici sa biographie, d’autres l’ont déjà fait mieux que moi. Toutefois, il m’apparaît impor- tant de mettre en lumière cette réalité. Lorsque le Seigneur appelle une personne à le suivre de plus près, pour lui confier une mission, il la forme à travers tous les passages de sa vie. Comme saint Paul l’affirme : « Toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu »5.

Élisabeth Turgeon a vécu de près la souffrance et les épreuves : le décès prématuré de son père, sa propre santé très fragile, les difficultés qui éclatent et secouent fortement les écoles du Bas-Canada. Tout cela la prépare à fonder ici, à Rimouski, les Sœurs des Petites-Écoles, devenues les Sœurs de Notre-Dame du Saint-Rosaire. Son histoire n’a rien de facile, ni de reposant, mais elle dévoile un rayonnement exceptionnel dans cette belle et grande région du Québec. Un rayonne- ment reconnu par l’Église, mais aussi par la société civile.

Mère Marie-Élisabeth et ses compagnes ne se démentent pas «quels que soient les tâches à accomplir et les concours de circonstances, la mission demeure prioritaire pour la Servante de Dieu. En aucun moment on ne la voit repliée sur les malheurs et les difficultés de l’heure, prête à démissionner ou à tout abandonner. Sans minimiser les défis et les combats, elle tient bon et en- courage ses compagnes à faire de même »6. Nous pourrions l’invoquer comme une championne de la persévérance.

À la suite de Jésus, le Bon Berger, la bienheureuse Élisabeth Turgeon ira jusqu’au bout dans le don de sa vie. Elle cherchera toujours à être fidèle à son appel et à la volonté de Dieu. À ses sœurs missionnaires, elle disait : « Vous êtes les aides de Notre Seigneur dans l’œuvre de la Rédemption »7. Il n’est pas possible d’arriver à ce degré de persévérance et de don de soi par ses seules forces humaines. Les saints et les saintes nous laissent le témoignage d’une vie féconde, tournée vers le Seigneur, en communion profonde avec l’Époux, le Christ. À une époque mar- quée par des courants spirituels souvent rigides, qui invitaient à « gagner » son ciel à coups de pénitences et de sacrifices, un ciel où trônait, à distance respectueuse, le ‘Dieu d’en haut’ »8, la Bienheureuse Élisabeth Turgeon, grâce à une vie quotidienne transfigurée par la prière, voyait en Dieu, le « bon Dieu », la « divine Providence », la « divine Miséricorde », le « bon père de fa- mille ». Cette liberté intérieure, dans laquelle le Seigneur l’a fait grandir, est admirable. C’est un héritage spirituel précieux à conserver et à partager. L’Année Sainte, le Jubilé de la Miséricorde que le Saint-Père vient d’annoncer, nous guide précisément dans cette direction de l’amour de Dieu avec lequel nous pouvons faire route.

Frères et sœurs, rendons grâce au Seigneur pour la vie de notre nouvelle bienheureuse. Le pape Benoît XVI, lors de la canonisation de Kateri Tekakwitha en 2012, nous rappelait que ce sont les saints qui évangélisent. Ce fut comme ça au début de l’Église, ainsi que tout au long de notre histoire. C’est encore le chemin que Dieu prend pour évangéliser le monde de notre temps. Nous ne pouvons évidemment pas reproduire la vie de la Bienheureuse Élisabeth. Mais, nous pouvons être convaincus que si nous nous laissons modeler le cœur par Dieu, si nous entrons dans la grande communion avec Dieu notre Père, Jésus, notre Sauveur, si nous nous laissons conduire par l’Esprit Saint, comme elle l’a fait, nous porterons des fruits abondants pour l’Église et pour le monde de notre temps.

Il se peut que nous nous sentions indignes, pas à la hauteur, incapables. J’aime bien répéter cette phrase fort encourageante : « Dieu ne choisit pas des gens capables. Il rend capables ceux qu’il choisit ». Les saints et les saintes sont à peu près tous des exemples de cela. Élisabeth Tur- geon ne fait pas exception. Les besoins qu’elle voyait autour d’elle, au moment où elle fonda sa Congrégation, sont toujours bien présents : l’éducation et la catéchèse des enfants, la formation de personnes pour accomplir cette mission. Il est heureux que cette mission soit partagée au- jourd’hui par les religieuses de Notre-Dame du Saint-Rosaire, mais aussi par des personnes laïques qui s’associent à elles.

Le Seigneur est certainement à la recherche de d’autres hommes et femmes qui, enracinés dans la foi, sauront répondre à son appel par le don total de leur vie. Il y a tant de besoins pasto- raux et humanitaires à combler dans notre cher Québec et ailleurs dans le monde. À l’appel de Dieu, qui répondra comme la Vierge Marie « Me voici, que tout se passe en moi selon ta Pa- role» ?9 À l’appel de Jésus : « Donne-moi ton cœur », qui répondra comme Élisabeth Turgeon : « Il est à vous, Seigneur » ?

Voilà le point de départ d’une grande aventure d’amour et de don de soi. Lorsque le cœur est conquis, une grande amitié débute avec Jésus. Elle conduit à la vie en abondance, à la joie de l’Évangile, à la sainteté.

De la fenêtre du Palais Apostolique à Rome, le Pape François a prononcé, ce midi, ces pa- roles qui annoncent à l’Église tout entière et au monde la joie de cette béatification : « Au- jourd’hui au Canada, est proclamée bienheureuse Marie Élisabeth Turgeon, fondatrice des Sœurs de Notre-Dame du Saint-Rosaire de Saint Germain : une religieuse exemplaire, dédiée à la prière, à l’enseignement dans les petites écoles de son Diocèse et auxœuvres de charité. Rendons grâce au Seigneur pour cette femme, modèle de vie consacrée à Dieu et d’un généreux engagement au service du prochain »10

Il nous reste maintenant à dire : Seigneur, merci pour la Bienheureuse Élisabeth Turgeon. Suscite encore parmi nous de nombreux saints et saintes qui te diront par toute leur vie.

1 Jn 10, 11; 2 Pape François, Message pour la 52ème Journée mondiale de prière pour les vocations, 29 mars 2015 3 Ac 4, 8; 4 1 Jn 3, 1; 5 Rm8,28; 6 Positio sur les vertus et la renommée de sainteté de Marie Élisabeth Turgeon, Rome, 1998, page 362.; 7 Ibid, page 363.; 8 Ibid, page 363.; 9 cf.Lc1,38; 10 Pape François, Regina caeli, 26 avril 2015.

Béatification d’Élisabeth Turgeon

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Québec, le 24 avril 2015 Élisabeth Turgeon, fondatrice des Sœurs de Notre-Dame du Saint-Rosaire et native de Beaumont (Bellechasse), sera béatifiée ce dimanche 26 avril 2015, en l’église Saint-Robert-Bellarmin de Rimouski lors d’une célébration qui débutera à 14 h 30. Le cardinal Angelo Amato, préfet de la Congrégation pour la cause des Saints et légat du pape François, présidera la béatification, accompagné par le nonce apostolique au Canada, Mgr Luigi Bonazzi.
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Échos du Vatican

Le pape François appelle la communauté internationale à réagir après les naufrages en Méditerranée

Serviteur de la Joie: Homélie pour les funérailles du Cardinal Jean-Claude Turcotte

Funeral_TurcotteVous êtes venus nombreux en la Cathédrale Marie-Reine-du-Monde pour honorer le Cardinal Jean-Claude Turcotte et prier pour lui. Vous êtes également nombreux à participer à cette célébration par la télédiffusion. Notre frère Jean-Claude a conclu son pèlerinage terrestre la semaine dernière alors qu’il était emporté par une longue maladie. Au terme d’une vie marquée par le service, il est parti dans la discrétion, entouré de sa famille, à la rencontre de Jésus ressuscité. Il nous rassemble aujourd’hui alors que nous sommes dans la peine et appelés à l’espérance.

Notre existence en ce monde n’est pas une vie pour la mort, elle est une vie voulue par un amour infini pour nous enrichir en cette vie et nous combler de bonheur pour l’éternité.

Cette vision prend sa source en Jésus Christ qui est venu dans le monde pour nous révéler la Beauté, la Vérité, la Bonté et l’Unité divine.

Voyant le Christ ressuscité qui se manifeste à eux, les apôtres l’adorent et reconnaissent qu’Il est vraiment le Messie, le Fils de Dieu. Après avoir été lents à croire ils sont envahis par la joie que leur cœur contemple. Le Bon Pasteur s’adresse à eux avec la puissance de son Amour, « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre », et Il les envoie en mission pour annoncer la Bonne Nouvelle du Salut.

Cette mission des apôtres est centrée sur Jésus car, avant que le Christ ne remonte vers son Père après sa résurrection, il leur confia la mission de proclamer à toute l’humanité « ce qu’ils avaient entendu, ce qu’ils avaient vu de leurs yeux, ce qu’ils avaient contemplé et touché de leurs mains concernant le Verbe de Vie (cf. 1Jn 1,1). L’Église, les apôtres et leurs successeurs les évêques, reçoivent la mission d’annoncer Jésus Christ en partant de Jésus Christ et en s’appuyant sur Jésus Christ, Lui qui a promis sa présence : « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde ». [Read more…]

Échos du Vatican

Leçon de Manille

dans la rue

À Manille nous pensions prendre une gifle mais nous avons reçu un coup de poing. Une correction qui nous secoue à mesure que nous découvrons l’étendue de la misère. Dans le vacarme hurlant des jeepneys et des tricycles, dans les rues odorantes, au beau milieu de la pollution, la fourmilière s’agite. Il y a ceux qui partent au travail, et ceux qui restent sur le carreau. Là, laissés à l’abandon, sous les ponts et dans les caniveaux, des dizaines de milliers d’enfants sont blessés par l’injustice de la vie et meurtri par la violence de la rue. Ils manquent de tout, ne demandent rien, mais la fondation Anak-Tnk entend leur chagrin. Jours et nuits elle leur tend la main pour les aider à se reconstruire après une longue agonie. Un calvaire sur lequel les parents eux-mêmes ont parfois été les pires bourreaux. Dans la jungle des trottoirs de Manille, la peine de ces enfants est abyssale. Leur sourire est intact. Leur temoignage est édifiant. “Que demander de plus que l’amour du bon Dieu ?” lançait une fille après avoir vécue dans la rue  les pires horreurs. “Thanks for saving me” chuchotait encore une autre après avoir était prise en charge par l’association.

pere MatthieuPortée par le père Matthieu Dauchez, la fondation Anak-Tnk, nous fait découvrir à la fois l’ombre et le scandale de la misère, et la lumière et la joie de ces enfants qui cherchent à donner tout l’amour qu’ils n’ont jamais reçu ! Cela semble être pour eux le plus important.

Charles Le Bourgeois et Alexandre Saint Martin

L’exode, expérience fondamentale de la vocation

Vatican Pope Singing NunLettre du Pape François pour la 52ème Journée mondiale de prière pour les Vocations

Chers frères et sœurs,

Le quatrième dimanche de Pâques nous présente l’icône du Bon Pasteur qui connaît ses brebis, les appelle, les nourrit et les conduit. En ce dimanche, depuis plus de 50 ans, nous vivons la Journée mondiale de prière pour les Vocations. Elle nous rappelle chaque fois l’importance de prier pour que, comme a dit Jésus à ses disciples, « le maître de la moisson envoie des ouvriers pour sa moisson » (cf. Lc 10, 2). Jésus exprime ce commandement dans le contexte d’un envoi missionnaire : il a appelé, outre les douze apôtres, soixante-douze autres disciples et il les envoie deux par deux pour la mission (Lc 10, 1-16). En effet, si l’Église « est par sa nature missionnaire » (Conc. Œcum. Vat. II Décret Ad gentes, n. 2), la vocation chrétienne ne peut que naître à l’intérieur d’une expérience de mission. Aussi, écouter et suivre la voix du Christ Bon Pasteur, en se laissant attirer et conduire par lui et en lui consacrant sa vie, signifie permettre que l’Esprit-Saint nous introduise dans ce dynamisme missionnaire, en suscitant en nous le désir et le courage joyeux d’offrir notre vie et de la dépenser pour la cause du Royaume de Dieu.

L’offrande de sa vie dans cette attitude missionnaire est possible seulement si nous sommes capables de sortir de nous-mêmes. En cette 52ème Journée mondiale de prière pour les Vocations, je voudrais donc réfléchir sur cet “exode” particulier qu’est la vocation, ou, mieux, notre réponse à la vocation que Dieu nous donne. Quand nous entendons la parole “exode”, notre pensée va immédiatement aux débuts de la merveilleuse histoire d’amour entre Dieu et le peuple de ses enfants, une histoire qui passe à travers les jours dramatiques de l’esclavage en Égypte, l’appel de Moïse, la libération et le chemin vers la Terre promise. Le livre de l’Exode – le second livre de la Bible –, qui raconte cette histoire, représente une parabole de toute l’histoire du salut, et aussi de la dynamique fondamentale de la foi chrétienne. En effet, passer de l’esclavage de l’homme ancien à la vie nouvelle dans le Christ est l’œuvre rédemptrice qui advient en nous par la foi (Ep 4, 22-24). Ce passage est un “exode” véritable et particulier, c’est le chemin de l’âme chrétienne et de l’Église entière, l’orientation décisive de l’existence tournée vers le Père. [Read more…]

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