Le Pape célèbre la fête de la Pentecôte, et Mgr Oscar Romero est béatifié à San Salvador
Homélie du Pape pour la fête de Pentecôte et Message au Regina Coeli
« De même que le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie… Recevez l’Esprit Saint » (Jn 20, 21.22). L’effusion qui a eu lieu le soir de la Résurrection se répète le jour de Pentecôte, renforcée par d’extraordinaires manifestations extérieures. Le soir de Pâques, Jésus apparaît aux Apôtre et souffle sur eux son Esprit (cf. Jn 20, 22) ; le matin de la Pentecôte, l’effusion se produit de façon retentissante, comme un vent qui s’abat avec impétuosité sur la maison et fait irruption dans les esprits et dans les coeurs des Apôtres. En conséquent, ils reçoivent une énergie telle qu’elle les pousse à annoncer en différentes langues l’évènement de la Résurrection du Christ : « Tous furent remplis d’Esprit Saint : ils se mirent à parler en d’autres langues » (Ac 2, 4). Avec eux se trouvait Marie, la Mère de Jésus, première disciple, mère de l’Église naissante. De sa paix, de son sourire, elle accompagnait la joie de la jeune Épouse, l’Église de Jésus.
La Parole de Dieu, spécialement celle d’aujourd’hui, nous dit que l’Esprit agit, dans les personnes et dans les communautés qui en sont remplies : il conduit dans la vérité tout entière (Jn 16, 13), renouvelle la face de la terre (Ps 103) et donne ses fruits (Ga 5, 22-23).
Dans l’Évangile, Jésus promet à ses disciples que, lorsqu’il sera retourné au Père, il enverra l’Esprit Saint qui les « conduira dans la vérité tout entière » (Jn 16, 13). Il l’appelle vraiment « Esprit de vérité » et il leur explique que son action sera celle de les introduire toujours plus dans la compréhension de ce que Lui, le Messie, a dit et a fait, en particulier de sa mort et résurrection. Aux Apôtres, incapables de supporter le scandale de la passion de leur Maître, l’Esprit donnera une nouvelle clé de lecture pour les introduire dans la vérité et dans la beauté de l’événement du salut. Ces hommes, d’abord effrayés et bloqués, enfermés dans le Cénacle pour éviter les répercussions du vendredi saint, n’auront plus honte d’être disciples du Christ, ils ne craindront plus devant les tribunaux humains. Grâce à l’Esprit Saint dont ils sont remplis, ils comprennent « la vérité tout entière », c’est-à-dire que la mort de Jésus n’est pas sa défaite, mais l’expression extrême de l’amour de Dieu ; amour qui, dans la Résurrection, vainc la mort et exalte Jésus comme le Vivant, le Seigneur, le Rédempteur de l’homme, de l’histoire et du monde. Et cette réalité, dont ils sont témoins, devient la Bonne Nouvelle à annoncer à tous. [Read more…]
Échos du Vatican
Le pape François canonise 4 nouvelles saintes, et reçoit en audience le président palestinien Mahmoud Abbas
« Demeurer dans le Christ est le secret des saints » selon le Pape
Homélie du Pape François à la Messe de Canonisation de 4 Nouvelles Saintes
Les Actes des Apôtres nous ont présenté l’Église naissante au moment où elle élit celui que Dieu a appelé à prendre la place de Juda dans le Collège des Apôtres. Il ne s’agit pas d’assumer une charge mais un service. En effet Matthias, sur qui le choix est tombé, reçoit une mission que Pierre définit ainsi : « Il faut que quelqu’un […] devienne, avec nous,témoin de sa résurrection » – de la résurrection du Christ (Ac 1, 21-22). Il résume par ces mots ce que signifie faire partie des Douze : cela signifie être témoin de la résurrection de Jésus. Le fait qu’il dise « avec nous » fait comprendre que la mission d’annoncer le Christ ressuscité n’est pas une tâche individuelle : elle est à vivre de manière communautaire, avec le collège apostolique et avec la communauté. Les Apôtres ont fait l’expérience directe et merveilleuse de la résurrection ; ils sont les témoins oculaires de cet événement. Grâce à leur témoignage autorisé beaucoup ont cru;et, de la foi au Christ ressuscité sont nées et naissent continuellement les communautés chrétiennes. Nous aussi,aujourd’hui, nous fondons notre foi au Seigneur ressuscité sur le témoignage des Apôtres parvenu jusqu’à nous par la mission de l’Église. Notre foi est liée solidement à leur témoignage comme à une chaine ininterrompue déployée au cours des siècles, non seulement par les successeurs des Apôtres, mais par des générations et générations de chrétiens. A l’imitation des Apôtres, en effet, tout disciple du Christ est appelé à devenir témoin de sa résurrection, surtout dans les milieux humains où l’oubli de Dieu est plus fort ainsi que le désarroi de l’homme.
Pour que cela se réalise, il faut demeurer dans le Christ ressuscité et dans son amour, comme nous l’a rappelé laPremière Lettre de Jean : « Qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui » (1Jn 4, 16). Jésus l’avait répété avec insistance à ses disciples :
« Demeurez en moi… Demeurez dans mon amour » (Jn 15, 4.9). C’est le secret des saints : demeurer dans leChrist, unis à lui comme les sarments à la vigne, pour porter beaucoup de fruit (cf. Jn 15, 1-8). Et ce fruit n’est autre que l’amour. Cet amour resplendit dans le témoignage de sœur Jeanne Emilie de Villeneuve, qui a consacré sa vie à Dieu et aux pauvres, aux malades, aux prisonniers, aux exploités, devenant pour eux et pour tous signe concret de l’amour miséricordieux du Seigneur. [Read more…]
Messe pour l’ouverture de la 20e assemblée générale de « Caritas Internationalis »
« Une Seule Famille Humaine, Prendre soin de la Création », c’est autour de ce thème que les organisations Caritas du monde entier se réunissent à Rome à partir de ce mardi et jusqu’à dimanche prochain, à l’occasion de leur 20ème Assemblée Générale. Cette rencontre débutera ce mardi par une messe présidée par le Pape François en la Basilique Saint-Pierre.
Lors de ce grand rendez-vous, les délégués éliront leurs nouvelles autorités et approuveront les directives qui guideront l’action des 164 organisations nationales de la confédération durant la période 2015-2019. L’accent sera mis sur la croissance des inégalités et sur l’impact du changement climatique. Cette assemblée se tient dans l’attente de l’encyclique du pape François sur l’écologie et à quelques mois seulement de la réunion de Paris sur le climat.
Voici l’homélie du pape François:
La lecture des Actes des Apôtres que nous avons écoutée (16,22-34) nous présente un personnage un peu spécial. Il s’agit du geôlier de la prison de Philippes, où Paul et Silas ont été enfermés suite à une émeute de la foule dirigée contre eux. D’abord les magistrats les font rouer de coups puis les jettent en prison, en ordonnant au geôlier de faire bonne garde. Voilà pourquoi cet homme, ayant entendu le tremblement de terre pendant la nuit, et voyant que les portes de la prison étaient ouvertes, pris de désespoir, veut se tuer. Mais Paul le rassure et lui, tremblant et émerveillé, supplie à genoux d’être sauvé. [Read more…]
Échos du Vatican
32 nouvelles recrues de la Garde Suisse pontificale prêtent serment au Vatican
Présentation du logo et de la devise du Jubilé de la miséricorde
Dans l’exhortation apostolique Evangelii Gaudium qui demeure comme la carte de programmation du pontificat du Pape François, une expression est symptomatique pour saisir le sens du Jubilée extraordinaire qui a été proclamé le 11 avril dernier : »l’Eglise vit un désir inépuisable d’offrir la miséricorde, fruit de l’expérimentation de l’infinie miséricorde du Père et de sa force de diffusion.(Eg 24). C’est à partir de ce souhait qu’il faut relire la Bulle d’indiction du Jubilé Misericordiae vultus où le Pape trace le finalités de l’Année Sainte. Comme on le sait, les deux dates indicatives seront le 8 décembre 2015, la solennité de l’Immaculée Conception, marquant l’ouverture de la Porte Sainte à la Basilique Saint- Pierre, et le 20 novembre 2016, la solennité de Jésus –Christ, Seigneur de l’Univers qui est la conclusion de cette Année Sainte. Il est bon d’affirmer d’abord, pour éviter des malentendus, que le Jubilé de la Miséricorde n’est pas et il ne veut pas être, le Grand Jubilé de l’An 2000. Toute comparaison est, donc, sans signification étant donné que chaque Année Sainte apporte ses caractéristiques et ses finalités. Le Pape souhaite que ce Jubilé se déroule à Rome autant que dans les Eglises locales, ce qui demande une attention particulière à la vie de toute Eglise, ainsi qu’a leurs exigences, afin que les initiatives ne se superposent au calendrier mais, en revanche, que soient plutôt complémentaires. Pour la première fois en outre, dans l’histoire des Jubilés, il y aura la possibilité d’ouvrir la Porte Sainte la- Porte de la Miséricorde– aussi dans chacun des Diocèses, tout spécialement dans la Cathédral, ou bien dans une Eglise de signification particulière, ainsi que dans un Sanctuaire important pour les pèlerins. De même, il est facile de saisir dans la Bulle d’indiction, d’autres caractéristiques qui le rendent unique. D’abord, l’appel à la miséricorde brise, de toute manière, les schémas traditionnels. L’histoire des Jubilés est caractérisée par l’échéance de 50 ans et de 25 ans. Les deux Jubilés extraordinaires ont respecté l’échéance de l’anniversaire de la rédemption accomplie par le Christ (1933-1983).Celui-ci, en revanche, est un Jubilé thématique. Il appuie sa force sur le contenu central de la foi, en se proposant d’appeler de nouveau l’Eglise à sa mission prioritaire, celle d’être le signe et le témoignage de la miséricorde en tous les aspects de sa vie pastorale. Je pense, aussi, à l’appel du Pape François au judaïsme et à l’Islam dans le but de retrouver, justement sur le thème de la miséricorde, la voie du dialogue et du franchissement des difficultés de notoriété publique. Il ne faut même pas oublier un autre trait original offert, de la part des Missionnaires de la Miséricorde: Pape François leur donnera le mandat le Mercredi des Cendres pendant la Célébration à Saint Pierre. Les Missionnaires devront être des prêtres patients, aptes à comprendre les limites des hommes, mais prêts à exprimer le souffle du Bon Pasteur, aussi bien dans leur prédication que dans la confession. Je ne veux pas m’arrêter trop sur des questions générales, afin d’entrer davantage dans le sujet de l’organisation de l’Année Sainte. [Read more…]
Échos du Vatican
Le pape François livre sa feuille de route aux 19 nouveaux prêtres ordonnés ce dimanche en la basilique Saint-Pierre de Rome
Homélie du Cardinal Gérald Cyprien Lacroix : Béatification d’Élisabeth Turgeon
Homélie de
Monsieur le Cardinal
Gérald Cyprien Lacroix
Archevêque de Québec Primat du Canada
QUATRIÈME DIMANCHE DE PÂQUES JOURNÉE MONDIALE DE PRIÈRE POUR LES VOCATIONS
BÉATIFICATION D’ÉLISABETH TURGEON
Église Saint-Robert-Bellarmin, Rimouski, Québec, 26 avril 2015
Jésus : « Ma fille, donne-moi ton cœur ». Élisabeth : « Il est à vous, Seigneur ».
Très chers frères et sœurs,
Très chères sœurs de Notre-Dame du Saint-Rosaire,La joie pascale est palpable, débordante, en ce jour où nous participons à la béatification d’une religieuse québécoise, durant cette année dédiée à la vie consacrée. Quel beau et grand cadeau ! Ces mots de Jésus : « Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis »1, retentissent en nous avec force. Depuis deux mil ans, des hommes et des femmes ont généreusement répondu à l’appel de Jésus à lui donner leur vie et à marcher à sa suite.
Au cours du Temps Pascal, nous célébrons le dimanche de la Journée mondiale de prière pour les vocations. C’est une journée parfaite pour célébrer, dans l’action de grâces, une béatifi- cation. Dans son message à l’occasion de cette 52ème journée mondiale de prière pour les voca- tions, le pape François nous dit que le Seigneur nous appelle à venir à lui pour nous envoyer en mission : « L’offrande de sa vie dans cette attitude missionnaire est possible seulement si nous sommes capables de sortir de nous-mêmes »2. C’est l’invitation fondamentale pour toute vocation. C’est aussi le chemin de la sainteté : sortir de soi-même pour aller à la rencontre de l’autre, à la rencontre des autres.
Seul l’Esprit Saint nous rend capable de sortir de nous-mêmes. Il soulève et fortifie en nous l’audace de donner notre vie et de témoigner de la Bonne Nouvelle qu’est l’Évangile. Dans son témoignage, « Pierre, rempli de l’Esprit Saint »3, déclare aux chefs du peuple et aux anciens sa foi en Jésus, le Crucifié, que Dieu a ressuscité, lui qui est l’unique Sauveur. L’apôtre Jean en fera autant dans sa première lettre. Il partage le cœur de son expérience lors de sa rencontre avec le Christ. Cette rencontre lui a permis de découvrir et de contempler l’amour infini de Dieu : « Voyez quel grand amour nous a donné le Père pour que nous soyons appelés enfants de Dieu – et nous le sommes »4. Les saints et les saintes font l’expérience de ce cœur à cœur avec Dieu, de son amour gratuit, amour qui appelle à l’intimité avec lui, qui invite au don de soi, au don total, comme Jésus, le Bon Berger.
L’Église nous offre un cadeau précieux en nous proposant des bienheureux et bienheu- reuses, des saints et des saintes. Ces hommes et ces femmes ont vécu le mystère pascal intensé- ment, en témoignant de leur vie d’union à Dieu au cœur des réalités du monde. Des vies ordinaires, mais revêtues d’une grande fécondité grâce à leur communion avec le Seigneur et leur docilité à l’Esprit Saint. Notre nouvelle bienheureuse, Élisabeth Turgeon, incarne bien ces caractéristiques qui conduisent à la sainteté. En considérant les étapes de son parcours, nous y discernons la main de Dieu qui la façonne et la prépare pour une grande mission. Elle voit le jour à Beaumont, dans l’Archidiocèse de Québec, où elle reçoit, à son baptême, le nom de Marie Élisabeth. C’est dans la grande région de Québec qu’elle passe les 35 premières années de sa vie qui n’en comptera que 41. Élisabeth Turgeon compte, parmi ses ancêtres, Louis Turgeon, membre du Conseil législatif et 5e seigneur de Beaumont ainsi que Mgr Pierre-Flavien Turgeon, 4e archevêque et 14e évêque de Québec. Elle était la petite-nièce de Mgr Turgeon.
Bien enracinée dans la culture canadienne française, Élisabeth perçoit les besoins de son milieu et de son époque. L’instruction et l’éducation chrétienne des enfants pauvres des cam- pagnes s’avèrent un besoin criant. La jeune Marie Élisabeth Turgeon a neuf frères et sœurs. Elle possède de brillantes qualités intellectuelles, un tempérament ardent et une exceptionnelle force de caractère. Regardez bien sa photo ; un front dégagé, des yeux clairs, un regard limpide, enga- gé. Ce visage révèle une grande bonté et un sourire bienveillant. Loin de moi de vouloir re- prendre ici sa biographie, d’autres l’ont déjà fait mieux que moi. Toutefois, il m’apparaît impor- tant de mettre en lumière cette réalité. Lorsque le Seigneur appelle une personne à le suivre de plus près, pour lui confier une mission, il la forme à travers tous les passages de sa vie. Comme saint Paul l’affirme : « Toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu »5.
Élisabeth Turgeon a vécu de près la souffrance et les épreuves : le décès prématuré de son père, sa propre santé très fragile, les difficultés qui éclatent et secouent fortement les écoles du Bas-Canada. Tout cela la prépare à fonder ici, à Rimouski, les Sœurs des Petites-Écoles, devenues les Sœurs de Notre-Dame du Saint-Rosaire. Son histoire n’a rien de facile, ni de reposant, mais elle dévoile un rayonnement exceptionnel dans cette belle et grande région du Québec. Un rayonne- ment reconnu par l’Église, mais aussi par la société civile.
Mère Marie-Élisabeth et ses compagnes ne se démentent pas «quels que soient les tâches à accomplir et les concours de circonstances, la mission demeure prioritaire pour la Servante de Dieu. En aucun moment on ne la voit repliée sur les malheurs et les difficultés de l’heure, prête à démissionner ou à tout abandonner. Sans minimiser les défis et les combats, elle tient bon et en- courage ses compagnes à faire de même »6. Nous pourrions l’invoquer comme une championne de la persévérance.
À la suite de Jésus, le Bon Berger, la bienheureuse Élisabeth Turgeon ira jusqu’au bout dans le don de sa vie. Elle cherchera toujours à être fidèle à son appel et à la volonté de Dieu. À ses sœurs missionnaires, elle disait : « Vous êtes les aides de Notre Seigneur dans l’œuvre de la Rédemption »7. Il n’est pas possible d’arriver à ce degré de persévérance et de don de soi par ses seules forces humaines. Les saints et les saintes nous laissent le témoignage d’une vie féconde, tournée vers le Seigneur, en communion profonde avec l’Époux, le Christ. À une époque mar- quée par des courants spirituels souvent rigides, qui invitaient à « gagner » son ciel à coups de pénitences et de sacrifices, un ciel où trônait, à distance respectueuse, le ‘Dieu d’en haut’ »8, la Bienheureuse Élisabeth Turgeon, grâce à une vie quotidienne transfigurée par la prière, voyait en Dieu, le « bon Dieu », la « divine Providence », la « divine Miséricorde », le « bon père de fa- mille ». Cette liberté intérieure, dans laquelle le Seigneur l’a fait grandir, est admirable. C’est un héritage spirituel précieux à conserver et à partager. L’Année Sainte, le Jubilé de la Miséricorde que le Saint-Père vient d’annoncer, nous guide précisément dans cette direction de l’amour de Dieu avec lequel nous pouvons faire route.
Frères et sœurs, rendons grâce au Seigneur pour la vie de notre nouvelle bienheureuse. Le pape Benoît XVI, lors de la canonisation de Kateri Tekakwitha en 2012, nous rappelait que ce sont les saints qui évangélisent. Ce fut comme ça au début de l’Église, ainsi que tout au long de notre histoire. C’est encore le chemin que Dieu prend pour évangéliser le monde de notre temps. Nous ne pouvons évidemment pas reproduire la vie de la Bienheureuse Élisabeth. Mais, nous pouvons être convaincus que si nous nous laissons modeler le cœur par Dieu, si nous entrons dans la grande communion avec Dieu notre Père, Jésus, notre Sauveur, si nous nous laissons conduire par l’Esprit Saint, comme elle l’a fait, nous porterons des fruits abondants pour l’Église et pour le monde de notre temps.
Il se peut que nous nous sentions indignes, pas à la hauteur, incapables. J’aime bien répéter cette phrase fort encourageante : « Dieu ne choisit pas des gens capables. Il rend capables ceux qu’il choisit ». Les saints et les saintes sont à peu près tous des exemples de cela. Élisabeth Tur- geon ne fait pas exception. Les besoins qu’elle voyait autour d’elle, au moment où elle fonda sa Congrégation, sont toujours bien présents : l’éducation et la catéchèse des enfants, la formation de personnes pour accomplir cette mission. Il est heureux que cette mission soit partagée au- jourd’hui par les religieuses de Notre-Dame du Saint-Rosaire, mais aussi par des personnes laïques qui s’associent à elles.
Le Seigneur est certainement à la recherche de d’autres hommes et femmes qui, enracinés dans la foi, sauront répondre à son appel par le don total de leur vie. Il y a tant de besoins pasto- raux et humanitaires à combler dans notre cher Québec et ailleurs dans le monde. À l’appel de Dieu, qui répondra comme la Vierge Marie « Me voici, que tout se passe en moi selon ta Pa- role» ?9 À l’appel de Jésus : « Donne-moi ton cœur », qui répondra comme Élisabeth Turgeon : « Il est à vous, Seigneur » ?
Voilà le point de départ d’une grande aventure d’amour et de don de soi. Lorsque le cœur est conquis, une grande amitié débute avec Jésus. Elle conduit à la vie en abondance, à la joie de l’Évangile, à la sainteté.
De la fenêtre du Palais Apostolique à Rome, le Pape François a prononcé, ce midi, ces pa- roles qui annoncent à l’Église tout entière et au monde la joie de cette béatification : « Au- jourd’hui au Canada, est proclamée bienheureuse Marie Élisabeth Turgeon, fondatrice des Sœurs de Notre-Dame du Saint-Rosaire de Saint Germain : une religieuse exemplaire, dédiée à la prière, à l’enseignement dans les petites écoles de son Diocèse et auxœuvres de charité. Rendons grâce au Seigneur pour cette femme, modèle de vie consacrée à Dieu et d’un généreux engagement au service du prochain »10
Il nous reste maintenant à dire : Seigneur, merci pour la Bienheureuse Élisabeth Turgeon. Suscite encore parmi nous de nombreux saints et saintes qui te diront par toute leur vie.
1 Jn 10, 11; 2 Pape François, Message pour la 52ème Journée mondiale de prière pour les vocations, 29 mars 2015 3 Ac 4, 8; 4 1 Jn 3, 1; 5 Rm8,28; 6 Positio sur les vertus et la renommée de sainteté de Marie Élisabeth Turgeon, Rome, 1998, page 362.; 7 Ibid, page 363.; 8 Ibid, page 363.; 9 cf.Lc1,38; 10 Pape François, Regina caeli, 26 avril 2015.
Béatification d’Élisabeth Turgeon
Québec, le 24 avril 2015 – Élisabeth Turgeon, fondatrice des Sœurs de Notre-Dame du Saint-Rosaire et native de Beaumont (Bellechasse), sera béatifiée ce dimanche 26 avril 2015, en l’église Saint-Robert-Bellarmin de Rimouski lors d’une célébration qui débutera à 14 h 30. Le cardinal Angelo Amato, préfet de la Congrégation pour la cause des Saints et légat du pape François, présidera la béatification, accompagné par le nonce apostolique au Canada, Mgr Luigi Bonazzi.
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