Conférence de présentation de Laudato Si’

blog_1434633848

Cité du Vatican, 18 juin 2015 (VIS).

Ce matin près la Salle du Synode le Cardinal Peter Kodwo Appiah Turkson, Président du Conseil pontifical Iustitia et Pax a illustré la nouvelle encyclique Laudato Si’ que le Pape François consacre à la protection de la création et l’écologie intégrale. Il était accompagné des présentateurs du document, le Métropolite Ioannis de Pergame (du Patriarcat œcuménique), qui a parlé de la théologie et de la spiritualité de l’encyclique, M.Hans Joachim Schellnhuber (Institut de Potsdam pour la recherche sur l’impact climatique), qui a traité de la place des sciences naturelles dans l’encyclique, de Mme.Carolyn Y.Woo (Catholic Relief Services), qui a abordé les volets de l’économie, de la finance et du commerce face à la question écologique, et Mme.Valeria Martano (chercheur et enseignant), témoin depuis 20 ans de la dégradation sociale et environnementale de la périphérie romaine.

D’emblée l’encyclique entend établir un dialogue avec tous, que ce soit avec des personnes avec des organisations et institutions qui partagent la même préoccupation que le Pape, abordée sous différents points de vue.  »Ce type de dialogue », a indiqué le Cardinal Turkson, « fait partie de la méthode de la rédaction utilisée par le Saint-Père pour rédiger l’encyclique. Il s’est appuyé sur un large éventail de contributions: La plupart des conférences épiscopales des divers continents…ainsi que d’autres contributions qui ne sont pas citées dans le document qu’elles ont aidé à composer ». L’encyclique tire son nom de l’invocation de saint François dans le Cantique des Créatures: Loué soit mon Seigneur, une prière contemplative qui nous invite à nous inspirer du Poverello pour promouvoir une écologie intégrale, vécue avec joie et authenticité… Dans sa relation avec l’environnement, l’humanité fait face à des défis majeurs qui requièrent également des politiques appropriées, déjà au programme des instances internationales. Certainement ‘Laudato Si’ peut et doit avoir un impact sur ces processus. Un examen rapide de son contenu montre qu’il est avant tout de nature pastorale et spirituelle, la portée, l’ampleur et la profondeur de la question ne pouvant être réduites à la sphère de la politique environnementale ».

Pour sa part, le Métropolite Ioannis Zizioulas a rappelé qu’en 1989 le Patriarche œcuménique Démétrios avait publié une encyclique pour alerter les les chrétiens et les personnes de bonne volonté sur la gravité de la question écologique, mais aussi montrer ses implications théologiques et spirituelles, invitant à consacrer chaque 1 septembre à prier pour l’environnement. Cette date, qui est selon le calendrier orthodoxe le premier jour de l’année ecclésiastique pourrait devenir un temps de prière pour tous les chrétiens et marquer ainsi une nouvelle étape dans le rapprochement entre tous les baptisés:  »Je pense que le sens de l’encyclique Laudato Si’ ne se limite pas à la question de l’écologie en tant que tel. Elle revêt une dimension œcuménique importante qui encourage tous les chrétiens divisés à accomplir une tâche commune. Nous vivons une époque de problèmes existentiels profonds qui dépassent nos divisions traditionnelles… Il suffit de voir ce qui se passe au Moyen-Orient: Ceux qui persécutent les chrétiens ne leur demandent pas à la confession ils appartiennent! Ici l’unité des chrétiens se construit par la persécution et le sang. C’est un œcuménisme du martyre… D’une manière similaire, la menace de la crise écologique doit aider à dépasser nos clivages traditionnels. Le danger qui guette notre maison commune, la planète sur laquelle nous vivons, est décrite dans l’encyclique d’une manière qui ne laisse aucun doute sur le danger existentiel auquel nous sommes tous confrontés. Ce danger commun est indépendamment de notre Eglise ou de nos identités religieuses. Il implique un effort commun pour éviter les conséquences catastrophiques de la situation actuelle. L’encyclique du Pape François est un appel à l’unité, à l’unité dans la prière pour l’environnement, dans la diffusion de l’Evangile de la création, dans la conversion de nos cœurs et la correction de nos modes de vie, nécessaires pour respecter et aimer tout le monde et tout ce que Dieu nous a donné. »

Puis le Professeur Schellnhuber, a souligné que sous l’angle de la technologie et de l’énergie propre il est possible d’atteindre un résultat positif pour tous car, en fait, elles sont disponibles en abondance. Tout ce que nous avons à faire est de développer les moyens de produire l’énergie correctement et de gérer de façon responsable notre consommation. Depuis des décennies on travaille au le développement d’un réacteur de fusion incroyablement coûteux alors que nous avons la chance d’en avoir un qui fonctionne parfaitement et qui est gratuit, le soleil! Le photovoltaïque, l’énergie éolienne et la biomasse dépendent également de la lumière solaire. Ces nouvelles technologies pourraient ouvrir un potentiel dans les pays pauvres où il n’y a pas de réseaux pour distribuer l’électricité provenant de centrales éloignées pour constituer un système viable. Tout comme il a augmenté l’utilisation des téléphones mobiles sans l’établissement préalable de lignes fixes, les pays en développement pourraient se passer des combustibles fossiles et entrer dans l’ère de la production décentralisée et directe d’énergie renouvelable… La gestion de notre planète ne peut devenir une tragédie collective. Au contraire, elle doit devenir l’histoire d’une grande transformation, qui permettra de faire levier pour surmonter les profondes inégalités du monde actuel. Certaines inégalités découlent du hasard géologique, de la répartition régionale des combustibles fossiles contrôlés par quelques-uns. Aujourd’hui la voie est enfin libre pour un avenir universel juste. »

Enfin Mme.Woo a expliqué que l’investissement dans la durabilité constitue une autre chance de progrès. « De nombreuses études fournissent des estimations de coûts astronomiques associés aux catastrophes naturelles, présentes comme à venir, telles que la hausse du niveau des océans, la sécheresse, les inondations et les tempêtes qui ravagent la production agricole ou provoquent la perte de productivité, favorisent aussi l’augmentation des épidémies et des maladies dues à la chaleur et à la pollution… Par ailleurs les entreprises peuvent jouer un rôle important en aidant les clients à devenir des consommateurs responsables. Conception et production des biens consommables devront faire en sorte de limiter les déchets et d’utiliser les énergies renouvelables, le recyclage, la récupération et la réutilisation afin de fournir de nouvelles opportunités pour les entreprises et les clients responsables… L’encyclique affirme le rôle important que doit jouer le commerce, mais le Pape avertit..le besoin de partenariat entre les secteurs public et privé, un dialogue politique et économique qui soit favorable à l’épanouissement humain. Puisque le public et le privé ont le même objectif, et qu’ils sont intégrés dans le même réseau interconnecté de la vie, ils doivent travailler ensemble en harmonie. Cela signifie pour les entreprises être plus respectueuses des normes et de la réglementation, en particulier dans le secteur financier. Cela signifie également que les entreprises doivent s’aligner avec les nouveaux objectifs de développement durable et la nécessité d’agir pour lutter contre le changement climatique. Après tout, le commerce est une entreprise humaine et devrait viser à un authentique développement et au bien commun de l’homme. »

Enfin, Mme.Martano a évoqué l’écologie urbaine, menacée par la pollution, la carence de services ou par l’individualisme général. Elle est un défi pour les chrétiens car dans les banlieues où on vit mal grandissent la colère et le sentiment d’exclusion. Beaucoup se voient privés du droit au logement et on assiste souvent à la destruction de bidonvilles sans que soit proposée une alternative. Les personnes âgées sont expulsés du cadre sociale vers des établissements périphériques…. La violence grandit dans certains quartiers alors qu’on peut aider mieux à vivre si les gens renoncent à l’individualisme et à la démission. A Rome pendant des années, avec la Communauté de Sant’Egidio, nous avons travaillé à la suppression d’espaces pollués… Nous nous sommes basés sur les plus faibles, enfants, personnes âgées, handicapés, afin de reconstruire un tissu humain. Autour de ces personnes on peut rénover l’image de la banlieue, trouver une énergie renouvelée et faire de l’écologie humaine. L’encyclique nous invite à pratiquer le bien commun en faveur de la ville et de l’environnement qui sont notre maison commune. Nous vivons souvent des parcours humains fragmentés et contradictoires parce que chacun essaie de se débrouiller tout seul. Chacun poursuit son propre intérêt, alors qu’il y existe un salut communautaire fondé sur l’inclusion des gens et l’écologie intégrale. »

Pour lire le texte intégral officiel français de l’encyclique « Laudato Si »:

http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/encyclicals/documents/papa-francesco_20150524_enciclica-laudato-si.html

Aux côtés des jeunes femmes désoeuvrées

blog 1 Après un long voyage en avion, et en voiture sur les routes poussiéreuses du Brésil, notre reporter Charles Le Bourgeois et son cameraman Albéric Saint-Martin sont arrivés dans le Parà, « une terre sans hommes pour des hommes sans terre », dans le nord-ouest du pays. Accueillis par l’évêque du diocèse de Conceiçao do Araguaia, Don Dominique You, ils découvrent les initiatives de l’Église locale, au service des plus pauvres, et en particulier des femmes désœuvrées. Leur sujet les mènent d’abord jusqu’au « projet Bernadette » qui accueille des jeunes filles, de 12 à 17 ans, en « situation à risque », c’est à dire de prostitution. Puis le tournage les conduit auprès des jeunes mères du projet « rêve de maman », dont le but est de soutenir et réconforter ces femmes en situation difficile, pendant la grossesse, et après la naissance.

Réponse initiale de la CECC au rapport sommaire et aux appels à l’action de la Commission de Vérité et Réconciliation

blog_1434141301

Déclaration du Conseil permanent
de la Conférence des évêques catholiques du Canada
en réponse initiale au rapport sommaire
et aux appels à l’action de la Commission de Vérité et Réconciliation

Introduction

Depuis les débuts de la Commission de Vérité et Réconciliation du Canada, des centaines de milliers de catholiques de tout le pays ont participé directement ou indirectement à ses audiences, y compris des membres de notre Église appartenant aux communautés des Premières nations, des Métis et des Inuits ainsi que des catholiques non autochtones. Certains d’entre eux ont participé aux travaux effectifs de la Commission, tandis que beaucoup d’autres ont participé à ses activités nationales et régionales, mais tous ont exprimé un profond intérêt dans les questions soulevées, par leurs prières, leurs réflexions et de vifs sentiments de solidarité, de compassion et de justice. Le 2 juin dernier, la Commission déposé son rapport sommaire et ses appels à l’action dans la capitale nationale. Nous désirons faire connaître notre réponse immédiate en tant que Conseil permanent de la Conférence des évêques catholiques du Canada.

Un cheminement difficile et douloureux

Au cours des six dernières années, les commissaires, leur personnel et de nombreux bénévoles ont travaillé courageusement et sans relâche à guider notre nation dans un examen de conscience approfondi sur une partie douloureuse de son histoire collective : l’établissement et le maintien par le gouvernement canadien de pensionnats pour les enfants autochtones. Pendant près de 130 années, des diocèses, des communautés religieuses et des organismes missionnaires catholiques, de concert avec d’autres Églises chrétiennes, ont collaboré à diriger ces écoles. Les enfants autochtones ont été inscrits de force et assujettis à un processus d’assimilation agressif, ce qui a eu de terribles conséquences maintenant reconnues par la société canadienne.

La Commission de Vérité et Réconciliation a créé un environnement dans lequel un bon nombre de ces anciens élèves, leurs familles et leurs communautés ont été rendus capables de raconter leurs expériences et d’entendre celles des autres. Ces témoins ont révélé combien de torts et de souffrances ils ont vécus dans ces institutions et comment cela a aussi affecté la vie des générations suivantes. Ceux qui ont comparu devant la Commission ont fait preuve d’une force et d’une vision de réconciliation incroyables. Leurs témoignages ont exposé le défi et l’occasion qui se présente de choisir le chemin de la réconciliation.

[Read more…]

Échos du Vatican

Retour sur le voyage du pape François à Sarajevo, et sur la solennité du Corps et du Sang du Christ

Pape François à Sarajevo: rencontre avec les jeunes de Bosnie-Herzégovine

Capture d’écran 2015-06-07 à 08.19.33

Dernière étape de son voyage apostolique à Sarajevo, le Pape François a rencontré en fin de journée 800 jeunes dans le centre Saint Jean-Paul II de la capitale de Bosnie-Herzégovine, accueilli par un enthousiasme débordant et des chansons joyeuses. Mgr Marko Semren, évêque auxiliaire de Banja Luka, en charge de la pastorale des jeunes, a d’abord pris la parole. Il a remercié le Pape pour son encouragement à vivre la paix, et sa solidarité avec les jeunes « printemps de l’Eglise, printemps de notre patrie et de notre futur ».

François a ensuite écouté le témoignage de deux jeunes : Nadezda, membre de l’Église orthodoxe serbe et de Darko, jeune professeur de sport de 24 ans, qui a fait part de son « désir unique » : la paix dans son pays, souhaitant que la visite de François soit un encouragement à ce que « la tolérance et la réconciliation soient la carte gagnante pour un avenir meilleur ».

Le Pape a ensuite préféré répondre à des questions spontanées, posées par des jeunes, plutôt que de lire le discours préparé pour l’occasion. Interrogé sur le fait qu’il avait déclaré dans une interview ne pas regarder la télévision, François a expliqué qu’il a arrêté de la regarder à partir du moment où il a compris que la télévision l’aliénait. « Mais les temps ont changé, nous vivons dans le monde de l’image. Dans ce monde, il faut choisir les choses qui nous font du bien, comme au temps des livres, utiliser l’ordinateur et la télévision pour de belles choses, qui nous font grandir. Il est donc de la responsabilité des chaînes de faire des programmes qui construisent la société, qui portent des valeurs positives. Si un programme ne porte pas ce genre de valeurs, changez de chaîne ! » a-t-il lancé aux jeunes. [Read more…]

Pape François à Sarajevo: rencontre œcuménique et interreligieuse

REUTERS839507_Articolo

En fin d’après-midi, la rencontre œcuménique et interreligieuse du Pape avec les représentants des confessions religieuses présentes en Bosnie-Herzégovine a été l’un des moments-clé du voyage de François à Sarajevo. Cette rencontre est le « signe d’un désir commun de fraternité et de paix », le « témoignage d’une amitié construite au fil des ans » et vécue « dans la cohabitation quotidienne et la collaboration » : « être ici est déjà un “message” de ce dialogue que nous cherchons tous et auquel nous travaillons », a expliqué François.

La Bosnie-Herzégovine est un « carrefour de peuples et de cultures », mais comprend aussi bien des avantages que des inconvénients : « si la diversité constitue d’un côté une grande ressource qui permet le développement social, culturel et spirituel de cette région, a reconnu le Pape, elle a, de l’autre, été la cause de douloureuses déchirures et de guerres sanglantes ».

Ainsi, dans un pays meurtri par la violence voici 20 ans, le « dialogue interreligieux est une condition indispensable à la paix, selon le Souverain Pontife, et par conséquent, il est un devoir pour tous les croyants ». Dialogue d’autant plus important qu’il est une « école d’humanité et un facteur d’unité qui aide à construire une société fondée sur la tolérance et le respect mutuel ». Ce dialogue doit s’étendre « autant que possible à tous les croyants, impliquant les diverses sphères de la société ». [Read more…]

Pape François à Sarajevo aux religieux: « faites toujours le contraire de la cruauté »

Sarajevo6

« Vous n’avez pas le droit d’oublier votre Histoire », c’est visiblement très touché que le Pape François s’est adressé aux prêtres, religieux, religieuses et séminaristes rassemblés en la cathédrale du Sacré-Cœur de Sarajevo. La rencontre a été marquée par le récit poignant de trois témoins, qui, la voix brisée ont raconté les horreurs de la guerre, les traitements inhumains, les coups, les humiliations, les insultes. Une religieuse enlevée, brimée, frappée par des miliciens musulmans venus du Moyen-Orient. Un prêtre horriblement torturé par des soldats, un franciscain déporté par les serbes dans un camp de concentration où les prisonniers mouraient de faim et de soif, puis secouru par une musulmane. Après avoir écouté ces témoignages, le Saint-Père a souhaité renoncer au discours qu’il avait préparé pour s’adresser directement à l’assemblée.

Le Pape dans son intervention, totalement improvisée, a insisté sur le devoir de mémoire. La mémoire des martyrs. « Ne pas oublier votre histoire, non pas pour vous venger, mais pour faire la paix (…) pour aimer comme eux ont aimé ». « Dans votre sang, dans votre vocation, il y a le sang et la vocation de ces trois martyrs », a affirmé le Saint-Père, faisant allusion aux paroles poignantes qu’il venait d’entendre. « Ces témoignages parlent d’eux-mêmes, c’est la mémoire de votre peuple, de vos pères et mères dans la foi ». Et le Pape insiste : « n’oubliez pas vos ancêtres, ceux qui vous ont transmis comment se vit la foi ».

Le Saint-Père confie ensuite qu’il a été particulièrement touché par le mot « pardon » répété à plusieurs reprises. « Pardonner un ami avec lequel tu t’es disputé ou une sœur jalouse, ce n’est pas très difficile », reconnaît-il, mais« pardonner celui qui t’a frappé, torturé, qui t’a menacé avec un fusil pour te tuer, ça c’est difficile. Et eux l’ont fait ». [Read more…]

Pape François à Sarajevo: Construire la paix de manière artisanale

Sarajevo3

Cité du Vatican, 6 juin 2015 (VIS). Après son discours à la présidence, le Saint-Père a gagné le stade Kosevo où 60.000 personnes l’attendaient pour assister à la messe solennelle. A l’homélie, lue en italien et traduite par partie après partie en croate, il a à nouveau dénoncé tous ceux qui appellent de leurs vues le choc des cultures et des civilisations:

Dans les lectures à peine écoutées « a résonné plusieurs fois la parole paix, la parole prophétique par excellence. La paix est le rêve de Dieu, c’est le projet de Dieu pour l’humanité, pour l’histoire, avec toute la création. Et c’est un projet qui rencontre toujours des oppositions de la part de l’homme et de la part du malin. En notre temps aussi, l’aspiration à la paix et l’engagement pour la construire s’affrontent par le fait qu’il y a dans le monde de nombreux conflits armés. C’est une sorte de troisième guerre mondiale livrée par morceaux et, dans le contexte de la communication globale, on perçoit un climat de guerre. Ce climat, certains veulent le créer et l’attiser délibérément, en particulier ceux qui cherchent l’affrontement entre différentes cultures et civilisations, et aussi ceux qui spéculent sur les guerres pour vendre des armes et s’enrichir. Or la guerre signifie des enfants, des femmes et des personnes âgées dans les camps de réfugiés, mais aussi…des maisons, des rues, des usines détruites, et surtout beaucoup de vies brisées. Vous le savez bien, pour l‘avoir expérimenté ici. Que de souffrance, que de destructions, que de douleur. Aujourd’hui, que de cette ville se lève encore une fois le cri du peuple de Dieu et de tous les hommes et les femmes de bonne volonté: Jamais plus la guerre! Dans de ce climat de guerre, comme un rayon de soleil qui traverse les nuages, résonne la parole de Jésus: Heureux les artisans de paix. C’est un appel toujours actuel, qui vaut pour chaque génération. Il ne dit pas: Heureux les prédicateurs de paix. Car nous sommes tous sont capables de la proclamer, même de manière hypocrite ou mensongère. Non. Il dit: Heureux les artisans de paix, c’est-à-dire ceux qui la font. Faire la paix est un travail artisanal qui demande passion, patience, expérience, ténacité. Heureux sont ceux qui sèment la paix par leurs actions quotidiennes, par des attitudes et des gestes de service, de fraternité, de dialogue, de miséricorde. Ceux-ci, oui, seront appelés fils de Dieu, parce que Dieu sème la paix, toujours, partout. A la plénitude des temps, il a semé son Fils dans le monde pour que nous ayons la paix! Faire la paix est un travail à mener chaque jour, pas après pas, sans jamais se fatiguer ». [Read more…]

Pape François à Sarajevo: Guérir les blessures du passé pour bâtir l’avenir

Sarajevo2

Cité du Vatican, 6 juin 2015 (VIS). Vers 9 h le Saint-Père a atterri à Sarajevo, capitale de la Bosnie – Herzégovine, but de son huitième voyage pastoral hors d’Italie. Il a été accueilli par le Président croate de l’Etat M.Dragan Crovic (triple présidence tournante) et le Cardinal Vinko Puljic et les autres évêques du pays. Après la cérémonie d’accueil, il a pris la route pour le centre ville, où il a été accueilli à la présidence par les deux autres Présidents, le Président en charge le serbe Mladen Ivanic, et le bosniaque Bakir Izetbegovic, qui l’ont présenté aux corps constitués. Voici le premier discours du Pape François, expliquant le sens de cette visite:

« C’est pour moi un motif de joie de me trouver dans cette ville qui a tant souffert des conflits sanglants du siècle dernier et qui est redevenue un lieu de dialogue et de cohabitation pacifique. Elle est passée d’une culture de l’affrontement, la guerre, à une culture du dialogue. Sarajevo et la Bosnie – Herzégovine revêtent une signification spéciale pour l’Europe et pour le monde entier. Depuis des siècles, sur ces territoires sont présentes des communautés qui professent des religions diverses et appartiennent à diverses ethnies et cultures, dont chacune est riche de ses caractéristiques distinctives et jalouse de ses traditions spécifiques, sans que cela ait empêché pendant longtemps l’instauration de relations réciproques amicales et cordiales. Même la structure architecturale de Sarajevo en porte des traces visibles et consistantes, puisque dans son tissu urbain émergent, à peu de distance les unes des autres, des synagogues, des églises et des mosquées, à tel point que la ville a reçu l’appellation de Jérusalem de l’Europe. En effet, elle représente un carrefour de cultures, de peuples et de religions. Un tel rôle demande de construire toujours de nouveaux ponts, de soigner et de réparer ceux qui existent, pour que soit assurée une communication facile, sûre et civilisée. Nous avons besoin de communiquer, de découvrir les richesses de chacun, de valoriser ce qui nous unit et de regarder les différences comme des possibilités de croissance dans le respect de tous. Un dialogue patient et confiant est nécessaire, en sorte que les personnes, les familles et les communautés puissent transmettre les valeurs de leur propre culture et accueillir le bien provenant de l’expérience des autres. Ainsi, les graves blessures du passé récent peuvent aussi se cicatriser et l’on peut regarder le futur avec espérance, en faisant face, avec l’esprit libéré des peurs et des rancœurs, aux problèmes quotidiens que chaque communauté civile est appelée à affronter ».

[Read more…]

Échos du Vatican

Le pape François appelle une fois encore à défendre la vie, depuis sa conception jusqu’à sa mort naturelle. Il dénonce les attentats à la vie.

Secured By miniOrange