Église en sortie 16 septembre 2016

Cette semaine à Église en sortie, nous recevons monsieur Éric Sylvestre p.s.s, recteur du Collège pontifical Canadien à Rome qui nous parle de l’œuvre des prêtres de Saint-Sulpice dans l’histoire de la ville et du diocèse de Montréal ainsi que de l’institution dont il est responsable à Rome. Nous vous présentons un reportage sur le lancement pastoral du diocèse de Mont-Laurier. En troisième partie de l’émission, Francis Denis s’entretient avec Mme Anne Leahy, diplomate de carrière (ancienne ambassadeure du Canada au Saint-Siège) et professeur à l’Université McGill, sur le thème de la Doctrine sociale de l’Église.

 

Échos du Vatican

C’est la fin de la pause estivale et donc la reprise des Échos du Vatican.

Canonisation de Mère Teresa de Calcutta: point fort de l’année jubilaire

Tom
La canonisation de Mère Teresa de Calcutta est un événement important non seulement pour l’Église mais aussi pour le monde entier. C’est ce qu’a affirmé le père Thomas Rosica, c.s.b., lors d’une entrevue à l’émission Matins sans frontières à ICI Radio-Canada le vendredi 2 septembre 2016. Même après les célébrations qui ont eu lieu au Vatican le 4 septembre dernier, elle demeure un sujet d’actualité car elle est un modèle pour le monde aujourd’hui de « charité en action ». Dans cette entrevue, le père Rosica revient sur le processus de canonisation de la fondatrice des Missionnaires de la charité et de quelle manière sa vie l’a inspiré.

Écoutez l’entrevue au complet ci-dessous:

Lecteur audio

Canonisation de Mère Teresa de Calcutta: homélie du pape François

Le dimanche 4 septembre 2016, le pape François a proclamé Mère Teresa de Calcutta une sainte ! Voici le texte complet de son homélie:

« Qui peut comprendre les volontés du Seigneur ? » (Sg 9, 13). Cette interrogation du livre de la Sagesse, que nous avons écoutée dans la première lecture, nous présente notre vie comme un mystère, dont la clef d’interprétation n’est pas en notre possession. Les protagonistes de l’histoire sont toujours deux : Dieu d’une part et les hommes de l’autre. Nous avons la tâche de percevoir l’appel de Dieu et, ensuite, d’accueillir sa volonté. Mais pour l’accueillir sans hésitation, demandons-nous : quelle est la volonté de Dieu ?

Dans le même passage du livre de la Sagesse, nous trouvons la réponse : « C’est ainsi que les hommes ont appris ce qui te plaît » (v. 18). Pour authentifier l’appel de Dieu, nous devons nous demander et comprendre ce qui lui plaît. Bien souvent, les prophètes annoncent ce qui plaît au Seigneur. Leur message trouve une admirable synthèse dans l’expression : « C’est la miséricorde que je veux et non des sacrifices » (Os 6, 6 ; Mt 9, 13). Toute œuvre de miséricorde plaît à Dieu, parce que dans le frère que nous aidons nous reconnaissons le visage de Dieu que personne ne peut voir (cf. Jn 1, 18). Et chaque fois que nous nous penchons sur les besoins de nos frères, nous donnons à manger et à boire à Jésus ; nous vêtons, nous soutenons et nous visitons le Fils de Dieu (cf. Mt 25, 40). En somme, nous touchons la chair du Christ.

Nous sommes donc appelés à traduire dans le concret ce que nous invoquons dans la prière et professons dans la foi. Il n’y a pas d’alternative à la charité : ceux qui se mettent au service de leurs frères, même sans le savoir, sont ceux qui aiment Dieu (cf. 1Jn 3, 16-18 ; Jc 2, 14-18). La vie chrétienne, cependant, n’est pas une simple aide qui est fournie dans le temps du besoin. S’il en était ainsi, ce serait certes un beau sentiment de solidarité humaine qui suscite un bénéfice immédiat, mais qui serait stérile, parce que sans racines. L’engagement que le Seigneur demande, au contraire, est l’engagement d’une vocation à la charité par laquelle tout disciple du Christ met sa propre vie à son service, pour grandir chaque jour dans l’amour.

Nous avons écouté dans l’Évangile que « de grandes foules faisaient route avec Jésus » (Lc 14, 25). Aujourd’hui, ces « grandes foules » sont représentées par le vaste monde du volontariat, ici réuni à l’occasion du Jubilé de la Miséricorde. Vous êtes cette foule qui suit le Maître et qui rend visible son amour concret pour chaque personne. Je vous répète les paroles de l’apôtre Paul : « Ta charité m’a déjà apporté de joie et de réconfort, car grâce à toi…, les cœurs des fidèles ont trouvé du repos » (Phm 7). Que de cœurs les volontaires réconfortent ! Que de mains ils soutiennent ! Que de larmes ils essuient ! Que d’amour mis dans le service caché, humble et désintéressé ! Ce service louable manifeste la foi – manifeste la foi – et exprime la miséricorde du Père qui se fait proche de ceux qui sont dans le besoin.

Suivre Jésus est un engagement sérieux et en même temps joyeux ; cela demande radicalité et courage pour reconnaître le divin Maître dans le plus pauvre ainsi que dans le marginalisé de la vie et pour se mettre à son service. C’est pourquoi, les volontaires qui, par amour pour Jésus, servent les derniers et les démunis n’attendent aucune reconnaissance ni aucune gratification, mais renoncent à tout cela parce qu’ils ont découvert l’amour authentique. Et chacun de nous peut dire : ‘‘Comme le Seigneur est venu vers moi et s’est penché sur moi en temps de besoin, de la même manière moi aussi je vais vers lui et je me penche sur ceux qui ont perdu la foi ou vivent comme si Dieu n’existait pas, sur les jeunes sans valeurs et sans idéaux, sur les familles en crise, sur les malades et les détenus, sur les réfugiés et les migrants, sur les faibles et sur ceux qui sont sans défense corporellement et spirituellement, sur les mineurs abandonnés à eux-mêmes, ainsi que sur les personnes âgées laissées seules. Partout où il y a une main tendue qui demande une aide pour se remettre debout, doit se percevoir notre présence ainsi que la présence de l’Église qui soutient et donne espérance’’. Et cela, il faut le faire avec la mémoire vivante de la main du Seigneur tendue sur moi quand j’étais à terre.

Mère Teresa, tout au long de son existence, a été une généreuse dispensatrice de la miséricorde divine, en se rendant disponible à travers l’accueil et la défense de la vie humaine, la vie dans le sein maternel comme la vie abandonnée et rejetée. Elle s’est dépensée dans la défense de la vie, en proclamant sans relâche que « celui qui n’est pas encore né est le plus faible, le plus petit, le plus misérable ». Elle s’est penchée sur les personnes abattues qu’on laisse mourir au bord des routes, en reconnaissant la dignité que Dieu leur a donnée ; elle a fait entendre sa voix aux puissants de la terre, afin qu’ils reconnaissent leurs fautes face aux crimes – face aux crimes – de la pauvreté qu’ils ont créée eux-mêmes. La miséricorde a été pour elle le ‘‘sel’’ qui donnait de la saveur à chacune de ses œuvres, et la ‘‘lumière’’ qui éclairait les ténèbres de ceux qui n’avaient même plus de larmes pour pleurer leur pauvreté et leur souffrance.

Sa mission dans les périphéries des villes et dans les périphéries existentielles perdure de nos jours comme un témoignage éloquent de la proximité de Dieu aux pauvres parmi les pauvres. Aujourd’hui, je remets cette figure emblématique de femme et de consacrée au monde du volontariat : qu’elle soit votre modèle de sainteté ! Je crois qu’il nous sera un peu difficile de l’appeler sainte Teresa ; sa sainteté nous est si proche, si tendre et si féconde que spontanément nous continuerons de lui dire : ‘‘Mère Teresa’’. Que cet infatigable artisan de miséricorde nous aide à comprendre toujours mieux que notre unique critère d’action est l’amour gratuit, libre de toute idéologie et de tout lien et offert à tous sans distinction de langue, de culture, de race ou de religion. Mère Teresa aimait dire : « Je ne parle peut-être pas leur langue, mais je peux sourire ». Portons son sourire le dans le cœur et offrons-le à ceux que nous rencontrons sur notre chemin, surtout à ceux qui souffrent. Nous ouvrirons ainsi des horizons de joie et d’espérance à tant de personnes découragées, qui ont besoin aussi bien de compréhension que de tendresse.

Usons de miséricorde envers notre maison commune

En union avec les frères et les soeurs orthodoxes, et avec l’adhésion d’autres Églises et Communautés chrétiennes, l’Église catholique célèbre aujourd’hui l’annuelle « Journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la création ». Cette occasion entend offrir « à chacun des croyants et aux communautés la précieuse opportunité de renouveler leur adhésion personnelle à leur vocation de gardiens de la création, en rendant grâce à Dieu pour l’oeuvre merveilleuse qu’Il a confiée à nos soins et en invoquant son aide pour la protection de la création et sa miséricorde pour les péchés commis contre le monde dans lequel nous vivons »
Il est très encourageant que la préoccupation pour l’avenir de notre planète soit partagée par les Églises et les Communautés chrétiennes avec d’autres religions. En effet, au cours des dernières années, de nombreuses initiatives ont été prises par des Autorités religieuses et par des organisations pour sensibiliser encore plus l’opinion publique aux dangers de l’exploitation irresponsable de la planète. Je voudrais mentionner ici le Patriarche Bartholomée et son prédécesseur Dimitrios, qui pendant de nombreuses années se sont prononcés constamment contre le péché de provoquer des dommages à la création, attirant l’attention sur la crise morale et spirituelle qui est à la base des problèmes environnementaux et de la dégradation. Répondant à l’attention croissante pour l’intégrité de la création, la Troisième Assemblée OEcuménique Européenne (Sibiu, 2007), proposait de célébrer un « Temps pour la Création » d’une durée de cinq semaines entre le 1er septembre (mémoire orthodoxe de la divine création) et le 4 octobre (mémoire de François d’Assise dans l’Église catholique et dans certaines autres traditions occidentales). A partir de ce moment cette initiative, avec l’appui du Conseil Mondial des Églises, a inspiré de nombreuses activités oecuméniques dans diverses parties du monde. Ce doit être aussi un motif de joie le fait que dans le monde entier des initiatives similaires, qui promeuvent la justice environnementale, la sollicitude envers les pauvres et l’engagement responsable à l’égard de la société, font se rencontrer des personnes, surtout des jeunes, de divers contextes religieux. Chrétiens et non-chrétiens, personnes de foi et de bonne volonté, nous devons être unis pour montrer de la miséricorde envers notre maison commune – la terre – et valoriser pleinement le monde dans lequel nous vivons comme lieu de partage et de communion.

1. La terre crie…
Avec ce Message, je renouvelle le dialogue avec chaque personne qui habite cette planète au sujet des souffrances qui affligent les pauvres et la dévastation de l’environnement. Dieu nous a fait don d’un jardin luxuriant, mais nous sommes en train de le transformer en une étendue polluée de « décombres, de déserts et de saletés » (Enc. Laudato si’, n. 161). Nous ne pouvons pas nous résigner ou être indifférents à la perte de la biodiversité et à la destruction des écosystèmes, souvent provoquées par nos comportements irresponsables et égoïstes. « A cause de nous, des milliers d’espèces ne rendront plus gloire à Dieu par leur existence et ne pourront plus nous communiquer leur propre message. Nous n’en avons pas le droit » (ibid. n. 33).
La planète continue à se réchauffer, en partie à cause de l’activité humaine : 2015 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée et probablement 2016 le sera encore plus. Cela provoque sécheresse, inondations, incendies et événements météorologiques extrêmes toujours plus graves. Les changements climatiques contribuent aussi à la crise poignante des migrants forcés. Les pauvres du monde, qui sont aussi les moins responsables des changements climatiques, sont les plus vulnérables et en subissent déjà les effets.
Comme l’écologie intégrale le met en évidence, les êtres humains sont profondément liés les uns aux autres et à la création dans son ensemble. Quand nous maltraitons la nature, nous maltraitons aussi les êtres humains. En même temps, chaque créature a sa valeur propre intrinsèque qui doit être respectée. Écoutons « tant la clameur de la terre que la clameur des pauvres » (ibid. n. 49), et cherchons à comprendre attentivement comment pouvoir assurer une réponse adéquate et rapide.

2. …parce que nous avons péché
Dieu nous a donné la terre pour la cultiver et la garder (cf. Gn 2, 15) avec respect et équilibre. La cultiver « trop » – c’est-à-dire en l’exploitant de manière aveugle et égoïste –, et la garder peu est un péché.
Avec courage le cher Patriarche OEcuménique Bartholomée a, à maintes reprises et prophétiquement, mis en lumière nos péchés contre la création : « Que les hommes détruisent la diversité biologique dans la création de Dieu ; que les hommes dégradent l’intégrité de la terre en provoquant le changement climatique, en dépouillant la terre de ses forêts naturelles ou en détruisant ses zones humides ; que les hommes polluent les eaux, le sol, l’air : tout cela, ce sont des péchés ». En effet, « un crime contre la nature est un crime contre nous-mêmes et un péché contre Dieu ».2
Face à ce qui arrive à notre maison, puisse le Jubilé de la Miséricorde appeler les fidèles chrétiens « à une profonde conversion intérieure » (Enc. Laudato si’, n. 217), soutenue de façon particulière par le Sacrement de la Pénitence. En cette Année jubilaire, apprenons à chercher la miséricorde de Dieu pour les péchés contre la création que jusqu’à maintenant nous n’avons pas su reconnaître et confesser ; et engageons-nous à accomplir des pas concrets sur la route de la conversion écologique, qui demande une claire prise de conscience de notre responsabilité à l’égard de nous-mêmes, du prochain, de la création et du Créateur (cf. ibid. nn. 10 ; 229).

3. Examen de conscience et repentir
Le premier pas sur ce chemin est toujours un examen de conscience, qui « implique gratitude et gratuité, c’est-à-dire une reconnaissance du monde comme don reçu de l’amour du Père, ce qui a pour conséquence des attitudes gratuites de renoncement et des attitudes généreuses […] Cette conversion implique aussi la conscience amoureuse de ne pas être déconnecté des autres créatures, de former avec les autres êtres de l’univers une belle communion universelle. Pour le croyant, le monde ne se contemple pas de l’extérieur mais de l’intérieur, en reconnaissant les liens par lesquels le Père nous a unis à tous les êtres » (ibid. n. 220).
A ce Père plein de miséricorde et de bonté, qui attend le retour de chacun de ses enfants, nous pouvons nous adresser en reconnaissant nos péchés envers la création, les pauvres et les générations futures. « Dans la mesure où tous nous causons de petits préjudices écologiques », nous sommes appelés à reconnaître « notre contribution, petite ou grande, à la défiguration et à la destruction de la création ».3 C’est le premier pas sur le chemin de la conversion.
En l’an 2000, qui fut aussi une Année jubilaire, mon prédécesseur saint Jean-Paul II a invité les catholiques à reconnaître leurs torts pour l’intolérance religieuse passée et présente, ainsi que pour les injustices commises envers les Juifs, les femmes, les peuples indigènes, les immigrés, les pauvres et les enfants à naître. En ce Jubilé extraordinaire de la Miséricorde, j’invite chacun à faire de même. Comme individus, désormais habitués à des styles de vie entrainés soit par une culture mal comprise du bien-être soit par un « désir désordonné de consommer plus qu’il n’est réellement nécessaire » (ibid. n. 123), et comme participants d’un système « qui a imposé la logique du profit à n’importe quel prix, sans penser à l’exclusion sociale ou à la destruction de la nature »,4 repentons-nous du mal que nous faisons à notre maison commune.
Après un sérieux examen de conscience et habités par ce repentir, nous pouvons confesser nos péchés contre le Créateur, contre la création, contre nos frères et nos soeurs. « Le catéchisme de l’Église catholique nous fait voir le confessionnal comme un lieu où la vérité nous rend libres pour une rencontre ».5 Nous savons que « Dieu est plus grand que notre péché »,6 que tous les péchés, y compris ceux contre la création. Nous les confessons parce que nous sommes repentants et que nous voulons changer. Et la grâce miséricordieuse de Dieu que nous recevons dans le Sacrement nous aidera à le faire.

4. Changer de route
L’examen de conscience, le repentir et la confession au Père riche en miséricorde conduisent à un ferme propos de changer de vie. Et cela doit se traduire en attitudes et comportements concrets plus respectueux de la création, comme par exemple de faire un usage raisonnable du plastique et du papier, de ne pas gaspiller l’eau, la nourriture et l’énergie électrique, de trier les déchets, de traiter avec soin les autres êtres vivants, d’utiliser les transports publics et de partager un même véhicule entre plusieurs personnes, et ainsi de suite (cf. Enc. Laudato si’, n. 211). Nous ne devons pas croire que ces efforts sont trop petits pour améliorer le monde. Ces actions « suscitent sur cette terre un bien qui tend à se répandre toujours, parfois de façon invisible » (ibid., n. 212) et encouragent « un style de vie prophétique et contemplatif, capable d’aider à apprécier profondément les choses sans être obsédé par la consommation » (ibid., n. 222).
Egalement l’intention de changer de vie doit imprégner notre manière de contribuer à construire la culture et la société dont nous faisons partie : en effet « la préservation de la nature fait partie d’un style de vie qui implique une capacité de cohabitation et de communion » (ibid., n. 228). L’économie et la politique, la société et la culture ne peuvent pas être dominées par une mentalité du court terme et de la recherche d’un gain financier ou électoral immédiat. Elles doivent au contraire être d’urgence réorientées vers le bien commun, qui comprend la durabilité et la sauvegarde de la création.
Un cas concret est celui de la “dette écologique” entre le Nord et le Sud du monde (cf. ibid., nn. 51-52). Sa restitution demanderait de prendre soin de l’environnement des pays plus pauvres, leur fournissant des ressources financières et une assistance technique qui les aident à gérer les conséquences des changements climatiques et à promouvoir le développement durable.
La protection de la maison commune demande un consensus politique croissant. En ce sens, c’est un motif de satisfaction qu’en septembre 2015 les pays du monde aient adopté les Objectifs de Développement durable, et que, en décembre 2015, ils aient approuvé l’Accord de Paris sur les changements climatiques, qui fixe l’objectif exigeant mais fondamental de contenir l’augmentation de la température globale. Maintenant les gouvernements ont le devoir de respecter les engagements qu’ils ont pris, tandis que les entreprises doivent assumer leur part de façon responsable, et il revient aux citoyens d’exiger qu’il en soit ainsi, et qu’on vise même des objectifs toujours plus ambitieux.
Changer de route consiste donc à « respecter scrupuleusement le commandement originel de préserver la création de tout mal, soit pour notre bien soit pour le bien des autres êtres humains ».7 Une question peut nous aider à ne pas perdre de vue l’objectif : « Quel genre de monde voulons-nous laisser à ceux qui nous succèdent, aux enfants qui grandissent » (Enc. Laudato si’, n. 160).

5. Une nouvelle oeuvre de miséricorde
« Rien n’unit davantage à Dieu qu’un acte de miséricorde – qu’il s’agisse de la miséricorde avec laquelle le Seigneur nous pardonne nos péchés, ou qu’il s’agisse de la grâce qu’il nous accorde pour pratiquer les oeuvres de miséricorde en son nom ».
Paraphrasant saint Jacques, « la miséricorde sans les oeuvres est morte en elle-même. […] A cause des mutations de notre univers mondialisé, certaines pauvretés matérielles et spirituelles se sont multipliées : laissons donc place à l’imagination de la charité pour distinguer de nouvelles modalités d’action. De cette façon, la voie de la miséricorde deviendra toujours plus concrète ».
La vie chrétienne inclut la pratique des oeuvres de miséricorde corporelles et spirituelles traditionnelles. « Il est vrai que nous pensons d’habitude aux oeuvres de miséricorde, séparément, et en tant que liées à une oeuvre : hôpitaux pour les malades, cantines pour ceux qui ont faim, maisons d’accueil pour ceux qui sont dans la rue, écoles pour ceux qui ont besoin d’instruction, le confessionnal et la direction spirituelle pour celui qui a besoin de conseil et de pardon… Mais si nous les regardons ensemble, le message est que l’objet de la miséricorde est la vie humaine elle-même et dans sa totalité ».
Évidemment la vie humaine elle-même et dans sa totalité comprend la sauvegarde de la maison commune. Donc, je me permets de proposer un complément aux deux listes traditionnelles des sept oeuvres de miséricorde, ajoutant à chacune la sauvegarde de la maison commune.
Comme oeuvre de miséricorde spirituelle, la sauvegarde de la maison commune demande « la contemplation reconnaissante du monde » (Enc. Laudato si’, n. 214) qui « nous permet de découvrir à travers chaque chose un enseignement que Dieu veut nous transmettre » (ibid., n. 85). Comme oeuvre de miséricorde corporelle, la sauvegarde de la maison commune demande les « simples gestes quotidiens par lesquels nous rompons la logique de la violence, de l’exploitation, de l’égoïsme […] et se manifeste dans toutes les actions qui essaient de construire un monde meilleur » (ibid., nn. 230-231).

6. En conclusion, prions
Malgré nos péchés et les terribles défis que nous avons face à nous, ne perdons jamais l’espérance : « Le Créateur ne nous abandonne pas, jamais il ne fait marche arrière dans son projet d’amour, il ne se repent pas de nous avoir créés […] parce qu’il s’est définitivement uni à notre terre, et son amour nous porte toujours à trouver de nouveaux chemins » (ibid., nn. 13 ; 245). En particulier le 1er septembre, et ensuite pour tout le reste de l’année, nous prions :
« Ô Dieu des pauvres, aide-nous à secourir les abandonnés et les oubliés de cette terre qui valent tant à tes yeux. […] Ô Dieu d’amour, montre-nous notre place dans ce monde comme instruments de ton affection pour tous les êtres de cette terre (ibid., n. 246). Ô Dieu de miséricorde, accorde-nous de recevoir ton pardon et de transmettre ta miséricorde dans toute notre maison commune. Loué sois-tu. Amen».

Du Vatican, 1er septembre 2016
FRANÇOIS

Bilan des JMJ – Cracovie 2016

C’est l’heure du bilan. De retour des Journées Mondiales de la Jeunesse de Cracovie, en Pologne, notre équipe francophone se retrouve et prend le temps de revenir sur ce grand rassemblement qui a réunis plus de 2 millions de jeunes du monde entier, à l’appel du pape François. Dans cette émission spéciale, notre journaliste Charles Le Bourgeois reçoit le père Thomas Rosica, directeur général de Sel et Lumière, ainsi que Francis Denis et Emilie Callan, tous deux journalistes à la rédaction francophone de S+L. Ils partagent ici, pour vous, leur expérience de ces JMJ, et reviennent aussi sur les moments forts qui ont rythmés cette rencontre, sur le thème de la Miséricorde.

 

Messe de canonisation de Mère Teresa

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Le 4 septembre prochain, à 15h30, votre Télévision Sel + Lumière rediffusera la messe de  canonisation de la bienheureuse Mère Teresa de Calcutta. La célébration sera présidée par le pape François depuis la place Saint-Pierre de Rome, en présence notamment de quelques évêques canadiens dont Mgr Christian Lépine, archevêque de Montréal, Mgr Robert Harris, évêque de St. John, Mgr Scott McCaig, C.C., évêque de l’ordinariat militaire du Canada, Mgr Nicola De Angelis, évêque émérite de Peterborough, et le Père Peter Novecosky, O.S.B., abbé ordinaire émérite de l’abbaye de St. Peter’s à Muenster, Saskatchewan.

Fondée en 1950 par Mère Teresa dans l’archidiocèse de Calcutta, en Inde, la congrégation des Missionnaires de la Charité compte aujourd’hui 765 maisons dans 138 pays, dont quelques-unes au Canada : Montréal, Québec, Toronto, Winnipeg, Vancouver et St-Paul (Alberta).

Fais-le quand même…

Les gens sont souvent déraisonnables, illogiques et centrés sur eux-mêmes, Pardonne les quand même…
Si tu es gentil, les gens peuvent t’accuser d’être égoïste et d’avoir des arrières pensées,
Sois gentil quand même…
Si tu réussis, tu trouveras des faux amis et des vrais ennemis,
Réussis quand même…
Si tu es honnête et franc, il se peut que les gens abusent de toi,
Sois honnête et franc quand même…
Ce que tu as mis des années à construire, quelqu’un pourrait le détruire en une nuit,
Construis quand même…
Si tu trouves la sérénité et la joie, ils pourraient être jaloux,
Sois heureux quand même…
Le bien que tu fais aujourd’hui, les gens l’auront souvent oublié demain,
Fais le bien quand même…
Donne au monde le meilleur que tu as, et il se pourrait que cela ne soit jamais assez,
Donne au monde le meilleur que tu as quand même…
Tu vois, en faisant une analyse finale, c’est une histoire entre toi et Dieu, cela n’a jamais été entre eux et toi.

– Mère Teresa de Calcutta

Le président français au Vatican, après l’assassinat du Père Hamel

Pope Francis exchanges gifts with French President Francois Hollande at the Vatican Aug. 17. (CNS photo/L’Osservatore Romano via Reuters) See POPE-HOLLANDE Aug. 17, 2016. Editor’s note: For editorial use only.

Le président français a été reçu ce mercredi au Vatican par le pape François, 3 semaines après l’assassinat du père Jacques Hamel, égorgé dans son église à Saint-Etienne-du-Rouvray. C’est dans ce contexte que François Hollande a rendu visite au Souverain Pontife, pour lui exprimer sa gratitude pour ses « paroles très réconfortantes » au lendemain de l’attentat. Les deux hommes s’étaient alors entretenus par téléphone. Le Saint-Père s’était adressé à François Hollande comme à un « frère » selon l’Élysée, et François Hollande quant à lui avait assuré que « lorsqu’un prêtre est attaqué, c’est toute la France qui est meurtrie ».

Depuis que la France est touchée par des attentats terroristes le pape François multiplie les messages de soutien aux français, comme il l’avait fait par exemple au lendemain de l’attaque de Nice le 14 juillet. Le Pape s’était dit « proche de chaque famille et de la nation française toute entière ».

Ce mercredi le président a donc voulu dire au Pape « combien nous étions sensibles aux paroles qui ont été prononcées et à l’action qui est la sienne, et qui conforte notre vision de l’humanité ».

Lors de cette audience privée d’une quarantaine de minutes, les deux François ont également échangés sur le sort des chrétiens d’Orient,  dont la France est la protectrice traditionnelle. Ils ont par ailleurs évoqué la situation au Moyen Orient et la crise des réfugiés.

Cette deuxième rencontre entre François Hollande et le Souverain Pontife devait resserrer les liens entre la France et le Saint-Siège, en soulignant cette fois-ci leurs positions convergentes, après une longue période d’incompréhension entre les deux états.

À venir : émission spéciale, bilan des JMJ

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Ne manquez pas ces prochains jours notre nouvelle émission bilan des JMJ. Notre équipe francophone prend le temps de revenir sur ces dernières Journées Mondiales de la Jeunesse qui ont rassemblées à Cracovie, en Pologne, plus de 2 millions de jeunes du monde entier, à l’appel du pape François. Dans cette émission spéciale, notre journaliste Charles Le Bourgeois reçoit le père Thomas Rosica, directeur général de Sel et Lumière, ainsi que Francis Denis et Emilie Callan, nos deux autres journalistes francophones,  qui partageront leur expérience de ces JMJ. Ils reviennent notamment sur les moments forts qui ont rythmés cette rencontre sur le thème de la Miséricorde. C’est à suivre sur Sel et Lumière le mardi 23 août à 19h35, et le vendredi 26 août à 19h30.

 

Témoin: Père Maxime Allard, o.p. Président, Collège universitaire dominicain à Ottawa

Père Maxime Allard est dominicain. Détenteur d’un doctorat en théologie de l’Université Laval, il est professeur de philosophie et de théologie au Collège universitaire dominicain à Ottawa (Canada) ainsi qu’au Centre des Études Institutionnelles des Dominicains à Lille (France). Spécialisé en éthique théologique, en philosophie de la religion et en philosophie politique, il est aussi professeur associé à la Faculté de théologie et des sciences des religions de l’Université de Montréal et collabore à la Chaire de recherche « Religion, spiritualité, santé » à l’Université Laval. Suite à des séjours prolongés en Afrique du Sud ainsi qu’au Rwanda et au Burundi, il s’intéresse aux questions des interactions entre le développement économique et social, les régimes politiques et les configurations religieuses.

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