L’Eglise canadienne largement représentée au synode des évêques

Bonne nouvelle en ce lundi, nous apprenons que l’église canadienne sera largement représentée  au synode des évêques, du 5 au 26 octobre prochain à Rome, pour aborder le thème « la Parole de Dieu dans la vie et dans la mission de l’Eglise »,  l’objectif  étant de redécouvrir la bonté infinie de Dieu révélée dans la Bible.
En effet, nous venons d’apprendre quatre nominations :

  • le P. Marc Girard, professeur d’exégèse à l’université de Québec à Chicoutimi et membre de l’académie biblique pontificale, comme expert.
  • Soeur Jocelyne Huot, s.f.a., présidente générale du mouvement « Les Brebis de Jésus », Québec, comme auditrice
  • Sœur Louise Madore, f.d.l.s., présidente de l’Union internationale des supérieures générales (U.I.S.G.), originaire d’Ottawa et supérieure générale des Filles de la sagesse à Rome, comme auditrice
  • M. le cardinal Marc Ouellet, archevêque de Québec, en tant que membre du synode.

Nous savions déjà que le cardinal Ouellet serait le rapporteur général au synode, sorte de secrétaire. Ces noms s’ajoutent aux quatre représentants élus par leurs pairs de la conférence des évêques catholiques du Canada :

  • Mgr Luc Bouchard, évêque de St-Paul en Alberta
  • Mgr Ronald Fabbro, c.s.b., évêque de London
  • Mgr Raymond St-Gelais, évêque de Nicolet
  • Mgr Terrence Prendergast, s.j.,  archevêque d’Ottawa

De plus, le père Thomas Rosica, c.s.b., directeur de Télévision Sel et Lumière agira comme personne responsable des communications de langue anglaise.

Ce synode comptera ainsi sur la contribution de nombreux spécialistes et de gens engagés au service de la Parole, hommes et femmes. Il va sans dire que nous suivrons de près cette rencontre importante et vous rapporterons entrevues et commentaires exclusifs sur ce qui se passera à Rome.

J’ai un rêve…

par Jasmin Lemieux-Lefebvre

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Ah la politique! J’ai bien aimé le discours de la candidate républicaine à la vice-présidence Sarah Palin hier. Une belle famille, un message pro-vie fort, une femme qui n’a pas peur de défendre ses convictions. Mais…

En me couchant hier, je rêvais d’un parti où les valeurs sociales dites « conservatrices » (je hais cette étiquetage médiatique des seules valeurs qui font sortir le meilleur de l’être humain dans toute sa grandeur: de vraies valeurs humaines) côtoieraient des politiques économiques prônant le partage des richesses et une politique étrangère privilégiant la concertation entre nations.

Au Canada, au États-Unis et, ma foi, partout sur la planète, c’est une vision purement utopique.

Pourquoi, en politique, la droite rime souvent avec religion et tempérament belliqueux?
Et la gauche avec recherche d’égalité et valeurs libérales individualistes?

Au Canada, le choix est encore plus difficile, car aucun parti d’importance fait vraiment la promotion des valeurs traditionnelles, proches de famille et de la loi naturelle que l’Église nous enseigne.

Nous nous trouvons toujours à faire des compromis, des contorsions en tout genre pour voter pour le moins pire des partis.

Aurons-nous un jour la chance de voter pour une plate-forme électorale qui aura le meilleur des deux mondes? Demain n’est pas la veille!

D’ici là on peut rêver, ou entrer en politique et être un vrai agent de changement. Quelle vocation!

Bienheureuse Teresa de Calcutta: l’une des nôtres après tout

par le père Thomas Rosica, c.s.b.

Ce vendredi nous commémorons la fête de la Bienheureuse Teresa de Calcutta.  Née en Albanie “Agnes Gonxha Bojaxhiu,” elle est connue à travers le monde comme Mère Teresa de Calcutta.  La vie de cette remarquable femme n’était pas qu’un simple grand titre sensationnel. Sa vie était une métaphore de dévouement désintéressé et de sainteté. C’est pourquoi tant de jeunes, femmes et hommes, de presque tous les coins du monde, continuent d’entrer chez les Missionnaires de la Charité. Mère Teresa a fondé la communauté des Missionnaires de la Charité qui compte plus de 4500 femmes qui servent dans plus de 100 pays. Elles dirigent plus de 500 maisons, hospices et abris pour des milliers de mourants et de déshérités, en plus de centaines d’écoles, de cliniques mobiles, de maisons pour lépreux et sidéens.

Il existe des critiques au sein de l’Église qui affirment que Mère Teresa personnifiait une vision pré-Vatican II de la foi et ignorait de parler des maux systémiques comme les dépenses militaires.  Ils la critiquent, de mêmes que ceux et celles qui la suivent, de condamner sans relâche l’avortement. Je connais des religieux et religieuses qui affirment qu’il n’y avait aucun élément de critique prophétique dans les enseignements et le style de vie de Mère Teresa. Certains affirment qu’elle était un modèle ‘sûr’, allant aussi loin que d’affirmer que chaque prêtre ou évêque pouvait la mettre sur un piédestal et dire aux femmes : « Soyez dociles, faites vos affaires de femmes, mais n’allez pas critiquer quoi que ce soit. »

Lorsque Mère Teresa parle de ‘partager la pauvreté’, elle défie la logique des institutions qui préfèrent des plans stratégiques pour les pauvres à la communion avec les personnes qui sont pauvres. La communion ignore les approches conventionnelles. Elle ne trouvera peut-être jamais un emploi à quelqu’un, encore moins le remettra-t-elle sur ses deux pieds. C’est pourquoi les agents de communion sont qualifiés de non pertinent. Ou bien finiront-ils, comme Mère Teresa, par être qualifiés de ‘saints’. Alors qu’un journaliste lui demanda directement comment elle se sentait était qualifiée de sainte à travers le monde, la petite religieuse frêle répondit sans broncher : « La sainteté n’est pas un luxe, mais une nécessité. »

Bien qu’elle ait quitté ce monde il y a onze ans aujourd’hui, cette petite sœur a fait la manchette mille fois plutôt qu’une il y a environ un an lors de la publication de ses lettres. Plusieurs journalistes, éditeurs de magazine et lecteurs de nouvelles ont raté leur cible avec leurs manchettes sensationnelles : «La vie secrète de Mère Teresa : crise et ténèbres,» ou «La sainte de Calcutta était une athée,» ou même «Mère Teresa et le Grand Absent.» Certains commentateurs ont écrit : «Elle a perdu la foi et l’Église l’a récompensée pour cela.» Tous ces gens semblent ignorer que ceux qui ont préparé la béatification de Mère Teresa en 2003 ont cité ces lettres comme preuve de sa foi exceptionnelle et non de l’absence de foi.

L’Église ne recherche pas simplement de bonnes œuvres chez les saints, il y a  les Prix Nobel pour cela, mais une évidence solide que le candidat pour béatification ou canonisation a été transformé, en dedans et au dehors, par la grâce de Dieu. Nous pouvons dire à partir de ses lettres que Mère Teresa était d’une race de saints spéciale : elle était une authentique mystique. Dans ses messages bouleversants, Mère Teresa nous dit qu’elle a déjà senti la présence de Dieu et entendu la voix de Jésus qui lui parlait. Puis Dieu s’est retiré et Jésus s’est tu. Mère Teresa a par la suite fait l’expérience de la foi exempte de toute consolation émotive. À la fin, Mère Teresa dut s’appuyer sur la foi crue, l’espérance et la charité. Ce sont-là les vertus de tous les chrétiens, et pas seulement des élites spirituelles. Elle était l’une des nôtres après tout.

Il y a plusieurs années, j’ai rencontré pour la première fois Mère Teresa après une célébration à Rome, j’ai pu rencontré Mère Teresa. Elle posa fermement dans mes mains une carte d’affaire comme je n’en n’avais jamais vue. On pouvait y lire:

Le fruit du silence est la PRIÈRE ; le fruit de la prière est la FOI; le fruit de la foi est l’AMOUR; le fruit de l’amour est le SERVICE; le fruit du service est la PAIX. Que Dieu vous bénisse.      – Mère Teresa

J’ai toujours cette carte avec moi. Il n’y avait pas d’adresse postale, pas numéro de téléphone ou de courriel sur la carte. Mère Teresa n’avait pas besoin d’une adresse à ce moment. Et nous n’avons pas besoin d’adresse pour la rejoindre. Chacun sait où elle se trouve et comment la rejoindre : elle est là pour nous tous dans la communion des Saints.

Bienheureuse Teresa de Calcutta, priez pour nous.

De commencement en commencement

par Sébastien Lacroix

‘Déjà!’ disent les uns, ‘enfin!’ disent les autres. Même si je ne me rendais pas à l’école ce matin, et ça me manquait un peu, il y avait une atmosphère de rentrée dans nos studios. Les séminaristes qui nous ont aidés depuis juin sont retournés au séminaire. Pour eux, c’est une autre année d’étude et de discernement qui débute, sous la mouvance de l’Esprit et de la vie communautaire qu’ils ont la chance de vivre. Les jeunes hommes ont fait place au retour de plusieurs personnalités de S+L. Sœur Marie-Noëlle est de retour de France après une virée dans ses terres natales. Gillian est de retour d’Australie où elle travaillait à l’organisation des JMJ. Justyna, l’épouse de Jasmin, est de retour de congé de maternité… Bref, l’atmosphère était presqu’à la fête, aux retrouvailles.

Je pensais donc ce matin à tous ceux et celles qui retournent à l’école aujourd’hui. Professeurs, élèves, et je me revoyais à mon premier jour au secondaire. Que de nervosité, que d’appréhension, mais aussi que d’excitation à l’idée d’entrée dans la ligue des grands. Le sentiment était semblable lors de mon entrée au cégep. Je ne vous dis pas en quelle année c’était.

Il y  a toujours une certaine anticipation de la rentrée. Ce sentiment qui vous empêche de dormir la nuit d’avant, mais qui fait quand même qu’on se réveille du bon pied, content.

La rentrée est aussi la réalisation que notre vie est faite de départs et de commencements.

Nouveaux projets, nouvelle carrière, nouvelle ère. Dans nos diocèses, c’est le début d’une nouvelle année pastorale. Les liturgies dominicales reprennent un peu de tonus, les chorales sont de retour. Les catéchètes préparent leurs activités pour des centaines de jeunes et leurs parents. Certains d’entre-eux militent contrent le nouveau programme d’éthique et de culture religieuse et jonglent avec l’idée de retirer leur enfant de ce cours… Bref les défis ne manquent pas.

Il y a aura donc beaucoup à faire et beaucoup à suivre cet automne. Pour parvenir à réaliser tout ce que l’on souhaite, pourquoi ne pas vivre notre  ‘rentrée’ avec le Seigneur. Lui qui ne prend jamais congé était là tout au long de nos vacances. Sûrement qu’Il est heureux de nous retrouver et de nous accompagner sur ces chemins de nouveautés.

Bonne rentrée!

Un mois après Sydney, nous rêvons encore

par Sébastien Lacroix

 

Cela fait déjà plus d’un mois que je suis rentré d’Australie, comme 2000 autres jeunes Canadiens qui se sont rendus dans la Terre de la Croix du Sud pour rencontrer Benoît XVI et les kangourous.

Un mois et on se prend encore à penser à nos souvenir de voyage, aux lieux superbes que nous avons visités, aux rencontres inoubliables que nous avons faites. À cet effet, nous avons reçu à Sel + Lumière quelques témoignages de participants et accompagnateurs qui étaient à Sydney. Voici celui de Suzanne Maltais qui accompagnait le groupe de Saint-Lambert:

Les Journées Mondiales de La Jeunesse 2008 furent pour moi un temps de ressourcement incomparable. Des moments de reconnexion à la source de vie qu’est la parole de Dieu. L’Esprit Saint qui à tout moment venait nous envahir nous faisait planer au dessus de nos craintes et de nos insécurités d’êtres humains. Quelle force nous avons là à notre disposition ! Et c’est tellement incroyable de réaliser que c’est auprès de choses et de personnes tellement  futiles que nous choisissons de nous ressourcer la plupart du temps…Nous nous abandonnons à des charlatans quand l’expert des cœurs (Notre Père du ciel) est là tout près et ne désire nul autre chose que réconforter son enfant ,sa créature et lui dire qu’elle ne manquera jamais de rien.
 
J’ai senti à plusieurs reprises cette puissance qu’est cet amour inconditionnel et sans limite. Plus particulièrement lors de la messe d’ouverture. Mon cœur était sans doute plus attentif et disponible à ce moment ? J’ai été très touchée par le discours du premier ministre et du Cardinal George Pell. Des mots et des sentiments percutants. Voir en plus  tous ces drapeaux de tous les pays du monde , le soleil qui frappait à pleins feux sur cette ville magnifique qu’est Sydney, La création avait mis tous ces atours pour montrer à la jeunesse tout son amour et toute sa splendeur !
 
Voir le pape Benoît XVI fut aussi un moment inoubliable. Voir le représentant de Dieu sur terre ce n’est pas rien tout de même. Son passage tout près de nous nous a apporté paix et sérénité. J’espère en avoir rapporté un peu à tous ceux qui étaient greffés à nos cœurs et pour lesquels nous avons demandé des grâces spéciales.
 
Les journées à Townsville nous ont préparés magnifiquement à se laisser aimer par l’Esprit Saint. Nous avons été accueillis par les paroissiens de cette ville avec toute la chaleur, l’amour fraternel et  inconditionnel d’une famille. La manière avec laquelle celle-ci offre tout ce qu’elle a pour dire qu’elle est heureuse de nous avoir accueilli et laissé entrer dans son intimité.
 
Je  remercie le Pape Jean-Paul II d’avoir instauré avec autant de brio ce bain d’amour et d’espérance que sont Les Journées Mondiales de la Jeunesse. Une rencontre avec l’humanité de demain, un feu de joie qui ne peut  laisser aucun jeune indifférent.
 
Les jeunes ont reçu la semence. Il faut maintenant laisser  Dieu façonner la terre. Il a un plan pour chacun de nous et nous devons nous assurer que les voies de communication avec lui sont toujours libres et en bon état. Je crois que notre défi est d’être attentif dans cette mer d’information souvent inutile qui brouille le message Du Grand Messager…
 
Suzanne Maltais
Accompagnatrice du groupe de Saint-Lambert

N’hésitez pas à écrire vos réflexions et commentaires sur la JMJ de Sydney et/ou sur la couverture que nous en avons faite. Il n’est pas trop tard, au contraire. Et pour revivre les meilleurs moments de Sydney 2008, rendez-vous à la section JMJ de notre site ou regardez l’émission spéciale ‘Retour sur la JMJ’ avec Soeur Marie-Pierre Delorme et l’abbé Stefano Cascio, en rappel ce samedi à 20h, heure de l’Est.

Photo: WYD 2008/Getty Images.

Quand catholique rime avec politique…

par Jasmin Lemieux-Lefebvre 

biden-outsideimage-06-fullimage.jpg Le candidat démocrate à la vice-présidence aux USA est maintenant connu de tous. Joseph Biden est un catholique pratiquant qui n’ose sortir de chez lui sans son chapelet. Malheureusement, plusieurs éléments essentiels de l’enseignement de l’Église (on a qu’à penser à la fameuse question de l’avortement) lui échappe.

Aujourd’hui, bon nombre de catholiques américains s’offusquent de voir leurs représentants politiques s’afficher à la fois pro-choix et catholiques.

Ici, c’est tout le contraire. L’opinion des politiciens se disant catholiques et divergeant d’opinions avec le magistère sur la plupart des questions d’ordre moral n’attire presque jamais l’attention des fidèles. Nous n’avons aucune attente (ou presque) en ce sens.

Devrions-nous?

Je ne suis jamais d’accord avec les chasses aux sorcières (certains extrémistes vont à filmer certains politiciens allant communier aux USA). Je crois que l’on peut toujours faire avancer nos idées en encourageant des politiciens, catholiques ou pas, qui ont à cœur les valeurs qui nous sont les plus chères.

Les politiciens catholiques pro-choix changeront peut-être d’opinion le jour où ils sentiront que les enjeux touchant la dignité de la vie humaine sont au sommet des priorités de leurs électeurs.

D’ici là, ils ne font que refléter ce que nous sommes.

Le suaire de Turin fait encore parler…

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par Jasmin Lemieux-Lefebvre

Une rencontre internationale de scientifiques ayant pour sujet le suaire de Turin s’est déroulée cette fin de semaine à Columbus en Ohio. De nouveaux détails sur la datation erronée au carbone 14 de 1988 furent dévoilés par le laboratoire scientifique de Los Alamos. On aurait prélevé les échantillons analysés du linceul sur des parties en coton, provenant d’une réparation potentielle à l’époque médiévale. Comme la grande majeure partie du suaire est en lin, les sections en cotons corroboreraient l’hypothèse de la réparation entre le 13e et 14e siècle. Le test du carbone 14 aurait donc visé juste quant aux parties examinées, mais complètement manqué la cible quand au suaire…

Permettrons-nous à une nouvelle équipe de s’attaquer à cette pièce de tissu ? J’aime encore croire en l’empreinte divine, au fort témoignage de cette résurrection qui inspire encore aujourd’hui des chrétiens de part le monde.

Cours d’été avec le pape Benoît XVI à Sydney

par le père Thomas Rosica, c.s.b.

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Cette semaine, j’ai l’occasion de regarder quelques rediffusions de la Journée mondiale de la jeunesse 2008 à Sydney, en Australie.
Souvent, lorsque nous sommes au beau milieu d’une aventure, il est difficile d’apprécier toute la magnitude, la profondeur et la beauté ambiante. Cette semaine, j’ai le privilège de regarder de nouveau ces scènes spectaculaires, écoutant une nouvelle fois les messages profonds du pape Benoît XVI, admirant le travail consciencieux de l’équipe de Sel + Lumière qui m’accompagna « Down under » et remerciant Dieu pour tous ceux, particulièrement les Chevaliers de Colomb, qui ont rendu possible la couverture de ce grand événement écclesial !

Le pape Benoît XVI a enseigné quelques leçons puissantes lors de ce cours d’été à la Journée mondiale de la jeunesse 2008 à Sydney le mois dernier. Le « mégarassemblement » de jeunes dans la métrople australienne permis au pape Benoît d’articuler son souci pour la nature, l’écologie et l’environnement. En faisant appel aux sensibilités écologiques et environnementales des jeunes, le pape leur a enseigné qu’ils croient vraiment en un Dieu qui a créé toutes choses et que le plan de Dieu pour la création doit être respecté.

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Piété et dévotion publiques

La présentation renversante des stations de la croix aux emplacements les plus saisissants de Sydney fut un instrument et une méthode d’enseignement évangélique très efficace dans une terre chrétienne relativement nouvelle. La reconstitution a été regardée par des centaines de milliers de personnes dans la ville et par un auditoire télévisisé d’environ 500 millions de personnes. Condamné à mort au Musée des Beaux-arts de la Nouvelle-Galles du Sud, Jésus a été fouetté et châtié au majestueux Théatre de l’Opéra de Sydney. Jésus et la croix ont alors navigué sous le pont du port de Sydney vers Darling Harbor, où le Seigneur fut aidé par Simon de Cyrène, joué par un acteur arborigène qui a pu faire réfléchir les Australiens sur la façon dont les puissances coloniales ont capturé et enchaîné le peuple autochtone sur les bords de la frontière australienne du 19ème siècle.

Dans la pénombre de cette nuit d’un vendredi d’hiver australien, Jésus a été traîné jusqu’à la scène centrale, dépouillé de ses vêtements et attaché à une croix en bois et en métal qui fut levé mécaniquement pour le supplice final au port de Sydney. Faisant écho aux stations de la croix historiques de la JMJ 2002 à Toronto, le corps du Seigneur fut doucement abaissé par un long tissu de satin, bercé par une souffrante Marie, et transporté sur les épaules de ses disciples à travers cette foule de personnes en deuil le long du port. La fin dramatique mettait la table à la résurrection du Christ.

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« Vivant » à Darlinghurst

À l’extrémité des stations de la croix, le Pape rencontra des jeunes ayant une dépendance à la drogue et d’autres problèmes suivant le programme de réhabilitation « Vivant ». Le Pape échangea ouvertement avec eux au sujet des faux dieux d’aujourd’hui et du culte de trois choses : les possessions matérielles, l’amour possessif et le pouvoir.

« Je vois en vous des ambassadeurs d’espérance pour ceux qui se trouvent dans les mêmes conditions. Aidez-les, grâce à votre expérience, à reprendre leur chemin de vie et à fuir l’attraction de la mort. L’Evangile montre que Jésus aime avant tout ceux qui se sont égarés car lorsqu’ils prennent conscience de leur erreur ils s’ouvrent plus que tout autre à sa parole de salut ».

Moment de renouvellement pour l’Église australienne

Le pape Benoît a pris l’occasion de la messe du matin du samedi 19 juillet pour partager personnellement la douleur des victimes d’abus sexuel commis par des prêtres en Australie, allant encore plus loin que les excuses qu’il avait faite aux Etats-Unis, quelques mois plus tôt :

« Je désire ici m’arrêter quelques instants pour évoquer la honte que nous avons tous éprouvé à la suite des abus sexuels commis sur des mineurs par quelques prêtres et religieux de ce pays. Je suis vraiment profondément désolé pour la douleur et la souffrance que les victimes ont supportées et je les assure qu’en tant que Pasteur je partage leur souffrance. Ces méfaits qui constituent une trahison grave de la confiance doivent être condamnés sans équivoque. »

La nouvelle ère de Benoît XVI proclamée à Sydney

À la liturgie du dimanche 20 juillet, point culminant des six jours d’événements publics et privés de la Journée mondiale de la jeunesse, le pape Benoît XVI a parlé du désert spirituel qui grandit : le vide intérieur, une crainte anonyme et un sens discret du désespoir affligent l’humanité. Il a également décrit une nouvelle génération de chrétiens « appelée à contribuer à l’édification d’un monde où la vie est accueillie, respectée et aimée, non rejetée ou ressentie comme une menace et par conséquent détruite. Une nouvelle ère où l’amour n’est pas avide et égoïste, mais pur, fidèle et sincèrement libre, ouvert aux autres, respectueux de leur dignité, cherchant leur bien et rayonnant la joie et la beauté. »

La Journée mondiale de la jeunesse n’appartient pas à un seul Pape

Remerciant le pape Benoît XVI dans ses remarques à la conclusion de la messe de clôture, le cardinal George Pell de Sydney a indiqué que la Journée mondiale de la jeunesse du monde agit en tant qu’antidote aux images d’un catholicisme en régression ou miné par la controverse. « Cela montre l’Église comme elle est vraiment, vivante avec de l’énergie évangélique (…) Votre sainteté, les JMJ sont l’invention du pape Jean Paul le Grand (…) [pourtant] les JMJ du monde n’appartiennent pas à un Pape, ou même à une génération, mais font maintenant partie intégrale de la vie de l’église. »

Benoît XVI a fourni à l’Australie un programme pour le renouvellement spirituel et social d’une nation entière. Alors que les Jeux olympiques apporta beaucoup de lustre et de « glam » à ce pays en 2000, la Journée mondiale de la jeunesse 2008 n’a pas apporté des médailles d’or, d’argent ou de bronze, mais quelque chose d’encore plus grand : elle a donné à l’Australie et à Sydney une âme et un futur.

Aujourd’hui, je remercie Dieu de la sagesse et du génie du pape Jean Paul II qui a inventé cet instrument puissant de la nouvelle évangelisation maintenant connu sous le nom de Journée mondiale de la jeunesse. Et je dis merci à Dieu pour le pape Benoît XVI qui poursuit la tradition. Remerciez Dieu pour de tels événements qui sont maintenant une partie ordinaire de la vie de l’Église… pour donner espoir au monde.

Pour une civilisation de l’Amour

par Sébastien Lacroix

Les 2000 délégués des Chevaliers de Colomb retourneront chez eux à partir d’aujourd’hui après un congrès qui leur permettra de poursuivre leur oeuvre visant à bâtir une civilisation de l’Amour par la charité, l’unité et la fraternité. Ces trois piliers qui forment, avec le patriotisme, la plate-forme de ce grand mouvement d’hommes laïcs ont été abordés sous divers angles par plusieurs intervenants.

Les paroles prononcées ont certainement un impact sur les Chevaliers et leur famille, mais les gestes posés résonnent encore davantage.  Des millions d’heures de bénévolat, des centaines de millions de dollars donnés à la communauté. Mises ensembles, les petites et grandes contributions des 1,7 millions de membres des C de C n’ont pas leur pareil.

Lors de la messe de la fête de la transfiguration hier, le cardinal Jean-Claude Turcotte a affirmé que bâtir une civilisation de l’Amour signifie chercher le visage de Dieu chez les autres.

L’autre façon de bâtir une civilisation de l’amour est d’être prophête dans notre époque et notre milieu. L’archevêque de Montréal se sert ici du prophête Élie pour rappeler aux Chevaliers présents, mais aussi à chaque baptisé, ce à quoi notre baptême nous appelle:

  • Prophête par la manière dont nous parlons et travaillons
  • Prophête par la manière que je considère mon époux ou épouse
  • Prophète par la manière que j’élève mes enfants
  • Prophête dans la manière que nous dépenssons notre argent et l’investissons
  • Prophête par la manière que nous votons
  • Prophête par notre manière de défendre et de protéger la vie.

C’est ce que parvienne à réaliser les Chevaliers de Colomb. D’une manière simple et concrète, ils deviennent des prophêtes dans un monde qui a bien besoin de modèle de bonté et de charité.

Thabor et Golgotha: Quand l’obscurité peut être éblouissante.

par le père Thomas Rosica, c.s.b.

[NDLR: À l’occasion de la Fête de la Transfiguration, nous publions une réflexion du père Rosica parue en février dernier.] 

L’impressionnante histoire de la Transfiguration du Seigneur est au cœur de l’Évangile du second dimanche de carême. Nous ne pouvons que spéculer sur ce qui se cache derrière cette histoire –  l’un des évangiles les plus mystérieux et l’une des visions les plus impressionnantes (Mc 9, 2-9 ; Mt 17, 1-8 ; Lc 9, 28-36). Pierre, Jacques et Jean ont fait une expérience bouleversante avec le Seigneur au Mont Thabor. Après la nuit de la tentation et les ténèbres du Golgotha, les rayons glorieux de la transfiguration jaillissent. Sous leurs yeux, Jésus qu’ils avaient connu et avec qui ils avaient marché fut transfiguré. Son visage était radieux, ses vêtements resplendissaient d’une lumière blanche. À ses côté, enveloppé dans la gloire, se tenaient Moïse, le puissant libérateur qui avait sortit Israël de l’esclavage, Élie, le plus grand des prophètes d’Israël.

Sur la sainte montagne, Pierre, Jacques et Jean discutaient avec Jésus au sujet de sa mort et de sa résurrection qui devaient avoir lieu à Jérusalem. Les trois disciples étaient complètement confus et émerveillés. Pierre essaya maladroitement de dire quelques mots. « Maître, il est heureux que nous soyons ici ; laisse nous dresser trois tentes, une pour toi, une pour Élie et une pour Moïse. » Mais tout à coup, venant d’un nuage translucide, une voix semblable au tonnerre, la voix de Dieu : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le ».

L’expérience de la transfiguration de Jésus nous donne l’opportunité d’examiner nos propres expériences sur la montagne. Comment de telles expériences mettent-elle en lumière l’ombre et l’obscurité de la vie. Que seraient nos vies sans ces expériences dans les hauteurs ? Combien de fois nous sommes-nous tournés vers ces expériences, petites mais importantes pour trouver force et courage ? Lorsque nous redescendons dans la vallée, il nous est difficile de voir la gloire du Christ.

Quand Jésus se mit en route pour son « exode », et que ses disciples ont vu ce que cela signifiait pour lui – quand il ont vu son visage lumineux ensanglanté, sous les crachats et ses vêtements resplendissants déchirés, leurs souvenirs en lambeaux – ils ont du penser que la gloire était remise en question. Son visage n’était pas lumineux et resplendissant sur la croix. Pas de char de feu envoyé par l’Esprit pour l’éloigner de là. Aucune musique de tonalité glorieuse et victorieuse n’a résonné sur le Golgotha. Et nous pourrions très bien nous demander : Pourquoi Dieu a-t-il caché toute la gloire sur le Mont Thabor, où personne ne pouvait le voir ? Pourquoi Dieu ne l’a-t-il pas réservée pour la croix ?

Jésus est mort d’une façon très semblable à ceux qui sont mort de chaque côté de lui, l’un d’eux lui demandant de le sauver de ce qui lui arrivait, l’autre demandant à Jésus de ne pas l’oublier lorsqu’il serait au paradis. Jésus n’a rien pu faire pour celui qui voulait être délivré, mais il a donné une réelle faveur à celui que la tradition a appelé « Dismas », ce qui signifie celui qui meurt.

Il lui dit que la noirceur était éclatante et qu’au bout se trouvait le paradis pour chacun d’eux. Jésus avait appris cela au Mont Tabor, alors que la lumière jaillit pour montrer à Jésus de quoi il était fait.

Le Mont Tabor est en réalité une fenêtre ouverte sur notre futur. Le sens profond de la Transfiguration nous assure que nos l’opacité de nos corps sera un jour transformée en lumière. Mais Tabor nous enseigne également quelque chose du présent, en soulignant ce que nos corps sont déjà : le temple de l’Esprit.

Le message le plus réconfortant de la Transfiguration est probablement pour ceux et celles qui souffrent et ceux qui observent la déformation de leur propre corps et le corps de gens qu’ils aiment. «  Il transfigurera nos misérables corps, les conformant à son corps glorieux. » Les corps humiliés par la maladie et la mort seront rachetés. Même Jésus sera défiguré au cours de la Passion, mais il s’élèvera dans son corps glorieux dans lequel il vivra pour l’éternité et, c’est ce que la foi nous enseigne, avec lequel il nous retrouvera lorsque nous quitterons cette vie.

Nous devons ainsi traverser les ténèbres avant que la lumière nous enveloppe. Avant que les cieux s’ouvrent à nous, il nous faut marcher dans la boue et la saleté. Nous devons faire l’expérience des deux montagnes, Tabor et Golgotha, afin de voir la Gloire de Dieu.  La transfiguration nous enseigne que la mort faisait partie de la vie lumineuse de Dieu et qu’il est impossible de la contourner, il faut la traverser. Elle nous rappelle également que l’obscurité qui nous fait peur peut aussi être éclatante et resplendissante. Dans les moments de transfiguration, Dieu pénètre les régions dures, incrédules et même troublées de notre être avec lesquelles nous ne savons pas quoi faire et laisse sur elles l’empreinte de son visage, dans toute la gloire et la splendeur de sa beauté.

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