Jour 4 : Le pape Pie XII et sa révolution biblique

piusxii-184.jpg

Journal du Synode du père Thomas Rosica, c.s.b.

Pour des décennies, la figure d’Eugenio Pacelli, le pape Pie XII, a été au centre de quelques polémiques « volatiles ». La controverse a fait rage à savoir si le défunt pape a fait ou dit assez pour la défense des Juifs et autres victimes des nazis. Le pontife romain qui guida l’Église durant ces années terribles de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre froide est la victime d’une « légende noire » qui s’est prouvée difficile à combattre. Elle est si répandue que plusieurs la considèrent être plus vraie que les faits historiques exacts.

L’une des conséquences « secondaires » désagréables de cette légende noire qui représente à tort le pape Pie XII comme indulgent envers le nazisme et indifférent au destin des victimes de persécutions a été de reléguer à l’arrière-plan et même effacer des enseignements et contributions extraordinaires de ce Pape qui a été le précurseur du Concile Vatican II. On doit se souvenir de Pie XII pour son encyclique Mediator Dei, le grand travail préparatoire qui allait se fondre dans la réforme liturgique conciliaire.

C’est le même pape qui, dans son encyclique Humani Generis, prend la théorie de l’évolution en considération. Pie XII a aussi donné un élan notable aux activités missionnaires avec les encycliques Evangelii Praecones en 1951 et Fidei Donum, en 1957, soulignant le devoir de l’Église de proclamer l’Évangile aux nations, comme Vatican II le réaffirmera amplement.

L’une des plus fréquentes questions venant de plusieurs journalistes étrangers assurant la couverture du Synode sur la Parole de Dieu et la vie et mission de l’Église fait référence à la commémoration de ce matin du 50e anniversaire de la mort du pape Pie XII dans le contexte du Synode. À 11 h 30 aujourd’hui, juste après la session du Synode de ce matin, le pape Benoît XVI présida la messe en la basilique Saint-Pierre avec, entre autres, tous les participants du Synode pour marquer cet anniversaire. Je me suis fait demander de nombreuses fois au centre des médias du Vatican « Pourquoi cette commémoration prend-elle place aujourd’hui au milieu d’un synode sur la Bible ? » ou « Qu’est-ce que le pape Pie XII a à voir avec les Écritures ? » Ma réponse à la première question a été: « Parce que le 9 octobre marque la date de sa mort en 1958 et aujourd’hui c’est le 9 octobre, donc… Quand voudriez-vous voir le Pape commémorer cet anniversaire ? À Noël ? » À la deuxième question, ma réponse a été : « Tout. Le pape Pie XII a TOUT à voir avec ce qui se passe dans la salle du synode, dans les petits groupes et au sein de toux ceux dans le monde catholique qui souhaitent prendre les études bibliques sérieusement. » Enfin, comme le jeune home riche du Nouveau Testament, plusieurs s’e allèrent tristes à cause de mes réponses à leurs questions.

Un synode sur la Bible ne peut ignorer ou oublier le paysage des études bibliques catholiques du siècle dernier. Les méthodes physiques, historiques et linguistiques, qui nous sont connues depuis seulement 125 ans approximativement, ont produit une étude scientifique critique de la Bible, une étude qui révolutionna les avis soutenus dans le passé à propos des auteurs, origines et datation des livres bibliques, comment ils ont été composés et ce que leurs auteurs voulaient dire. Dans les 40 premières années du dernier siècle (1900 à 1940) l’Église catholique romaine a pris clairement et officiellement position contre de telles critiques bibliques. Les hérétiques modernes du début du siècle dernier ont critiqué la bible et les condamnations officielles du Vatican du modernisme n’ont fait que de petites distinctions entre la possible validité intrinsèque de la critique biblique et son mauvais usage théologique par les modernistes.

Entre 1905 et 1915 la Commission Pontificale Biblique a publié une série de décisions sur la composition et sur les auteurs de la Bible. En dépit du fait que ces décisions ont été prononcées avec nuance, elles étaient contre les tendances des recherches contemporaines de l’Ancien et du Nouveau Testament. Les exégètes catholiques étaient obligés d’accepter ces décisions et de les enseigner.

Après 40 ans de forte opposition, l’Eglise catholique dans les années 40, sous le pape Pie XII, a fait une volte-face envers la critique de la Bible. L’encyclique de Pie de 1943, Divino Afflante Spiritu ordonnait aux exégètes catholiques d’utiliser les méthodes scientifiques pour la Bible, ce qui leur avait été interdit jusque là. Il était maintenant sûr pour les érudits catholiques d’utiliser les méthodes qui leur avaient été interdites. Un aspect spécifique de l’encyclique poussait les catholiques loin du fondamentalisme : en particulier, la reconnaissance que la Bible contient plusieurs formes et genres littéraires, non seulement l’histoire.

Après dix ans, des enseignants formés en critique de la Bible ont commencé à enseigner dans des classes, séminaires et collèges catholiques ; la moitié des années 1950 étant vraiment le point tournant. Alors l’adhésion à la méthode scientifique conduisit les exégètes à l’abandon de toutes les déclarations de début de siècle comme quoi le Vatican en était l’auteur.

Historico-critique

Divino Afflante Spiritu développa énormément la connaissance biblique catholique. De nouveaux professeurs furent formés, et le résultat de cette approche différente aux Ecritures étaient peu à peu communiqués au public – les étapes que Pie XII avaient demandées. “Papa Pacelli” lança l’application de la méthode biblique historique et critique et établit les normes de la doctrine pour l’étude des Écritures, soulignant l’importance de son rôle dans la vie chrétienne. En dehors des Écritures, les documents du deuxième Concile du Vatican citent Pie XII plus que tout auteur.

Souvenons-nous d’autres événements-clés concernant l’histoire de Pie XII et l’histoire en général. Le pape Pie XII conduisit l’Église catholique de 1939 à 1958. Immédiatement avant son élection, le Cardinal Eugenio Pacelli était alors le Secrétaire d’État du Vatican. Lui, plus que tout autre au Vatican, savait ce qui se passait dans le monde. Pie XII n’était pas seulement le Pape de la Seconde Guerre mondiale, mais un pasteur qui, à partir du 2 mars 1939 jusqu’au 9 octobre 1958, avait un monde en conflit devant lui, un monde affligé par les événements. Ceux qui attaquent Pie XII font cela souvent à cause de leur idéologie. La campagne contre lui commença en Union Soviétique et fut ensuite soutenue dans plusieurs environnements catholiques. Il était fortement opposé aux Communistes.

Comme le dit le pape Benoît ce matin dans son homélie émouvante et dans son hommage à son prédécesseur, Pie XII, Hitler et ses disciples les plus proches étaient poussés par une haine pathologique pour l’Eglise catholique qu’ils considéraient, justement, comme l’obstacle le plus dangereux pour ce qu’ils espéraient faire en Allemagne. Il y avait une séparation nette entre les nazis et l’Église catholique. Le pape Pacelli ne peut pas être culpabilisé pour quelque chose qui revient de manière complexe à la communauté mondiale.

Les papes ne parlent pas avec le but de créer une image favorable pour l’avenir. Ils savent que le destin de millions de chrétiens peut parfois dépendre de chacun de leurs mots; ils ont à cœur le destin d’hommes et de femmes en chair et os, non pas les applaudissements ou l’approbation aléatoire des historiens.

Prudence

Le pape Pie XII n’était pas inquiet pour sa réputation, tout ce qu’il voulait c’était de sauver les vies des Juifs, et celle-ci était la seule bonne décision, qui forcément demandait de la sagesse et beaucoup de courage. Le Pape protesta contre la persécution des Juifs, mais il expliqua en 1943 qu’il ne pouvait pas agir de manière plus publique ou dramatique sans courir le risque que la situation devienne pire. Plutôt que des déclarations publiques potentiellement contreproductives, sa prophétie mise en œuvre a sauvé les vies d’innombrables victimes du règne de terreur des nazis néo-païens.

Depuis la mort de Pacelli il y a aujourd’hui 50 ans, l’Église a fait de grands progrès en créant un lien beaucoup plus fort qu’avant avec la foi juive. Le pape Jean Paul II a fait des rapports entre juifs et chrétiens l’une de ses priorités pendant sa papauté. Le pape Benoît XVI a continué sur cette voie. Les deux papes ont défendu avec fermeté les actions du pape Pie XII tout en parlant en même temps du silence et du manque d’actions concrètes de la part de certains catholiques pendant l’Holocauste.

Dans mon autre vie à Toronto, quand je n’ai pas le rôle de “Deputati Notitiis Vulgandi” pour les Synodes du Vatican sur les Écritures, mais que je suis “Director Exsecutivus Retis Televisifici Catholici “Télévision Sel et Lumière”, nous sommes en train de lancer notre documentaire le plus récent « A Hand of Peace: Pope Pius XII and the Holocaust ».
Grâce au don généreux des Chevaliers de Colomb, chacun des Pères Synodaux, experts, auditeurs et membres du personnel A reçu une copie du documentaire ce matin pendant le Synode et le pape Benoît a reçu sa copie hier (une version française est d’ailleurs en préparation).

Nous espérons que ce documentaire fera ressortir la vérité sur la vie du pape Pie XII, ses actions prophétiques, ses mots courageux et ses contributions significatives à la connaissance à propos des Écritures et de l’humanité. La sagesse d’Eugenio Pacelli, son héroïsme, courage et ses gestes prophétiques pendant une période très sombre de l’histoire du monde nous apprennent beaucoup. Pacelli a reçu plusieurs noms. Il est un patron et intercesseur important pour le Synode qui a lieu en ce moment au Vatican. Nous lui devons beaucoup et nous lui sommes reconnaissants pour sa vision, son intuition et pour son amour de la Parole de Dieu. Que ce serviteur de Dieu, en route pour la béatification et la canonisation au sein de l’Eglise catholique, puisse continuer à intercéder pour nous tous, pendant que nous découvrons de nouvelles façons de rendre vivante la Parole de Dieu, de la diffuser, de la faire apprécier et de la rendre accessible pour le monde entier.

Jour 3: In principio erat verbum …

Journal du Synode du père Thomas Rosica, c.s.b.

Si l’on devait trouver une phrase dans la Bible pour résumer le bilan des activités de ces premiers jours du Synode sur La Parole de Dieu dans la Vie et la Mission de l’Eglise, ce serait celle du début du Prologue de l’Evangile de Saint-Jean (Jn, 1-1ff) “Au commencement était le Verbe …” et à ceci j’ajouterais : …et ensuite il y eut des mots, et encore des mots ! Ce Synode porte sur la Parole et des tonnes de paroles prononcées par un grand nombre de personnes!

Ce matin pendant que le pape Benoît XVI était Place Saint-Pierre pour son audience générale hebdomadaire, parlant à des dizaines de milliers de personnes sur la vie de saint Paul, les 253 Pères Synodaux, les chefs de la Curie, les experts, les auditeurs et le personnel du Synode ont participé à la première série de “Circuli Minores”, officiellement appelés dans les communiqués, “Groupes linguistiques”. Je peux vous assurer qu’il n’y a rien de “mineur” à propos de ces 12 groupes linguistiques! En effet, plusieurs sont d’avis que c’est grâce à ces groupes que toutes les personnes participant au Synode peuvent exprimer leurs opinions. Ces échanges en groupes resteront à jamais gravé dans la mémoire de ceux et celles qui vivent l’expérience du Synode.

En tant qu’attaché de presse anglophone, j’ai participé à l’un des trois groupes de langue anglaise, avec 32 personnes provenant de 18 pays différents. C’était une expérience unique qui n’est possible que dans l’Eglise catholique! Le Cardinal Francis George, O.M.I., de Chicago et Mgr Gerald Kicanas de Tucson, l’un président, l’autre vice-président de la Conférence des éveques catholiques des États-Unis (USSB), ont été nommés modérateur et rapporteur de ce groupe. Cela n’arrive pas souvent, que deux ressortissants du même pays soient élus à ces postes, mais le groupe était convaincu que tous les deux pouvaient être parfaits pour ces rôles.

Le Cardinal George m’a un peu angoissé, à vrai dire, au début de la séance du matin! Nous avons commencé par la prière du matin contenue dans le livre de prières en latin, préparé spécialement pour le Synode. Après la première prière, le Cardinal s’est penché vers moi pour me dire que je ferais la lecture de l’Evangile, et que je ferais la méditation après la lecture du célèbre “hymne à la charité” de saint Paul, au chapitre 13 de la Lettre aux Corinthiens. J’ai lâché un “Eminence!”, j’ai invoqué l’Esprit Saint et demandé au Bienheureux Jean XXIII de m’assister immédiatement, j’ai fait la lecture en latin, suivie d’une courte méditation. Ce fut un moment incroyable ! Faire ainsi la médiation pour une audience internationale au Vatican! L’Esprit a soufflé en abondance.

Je connais le Cardinal George depuis mes jours en Terre sainte pendant mes études supérieures, et c’était donc pour moi un plaisir d’être en sa compagnie encore une fois et de l’observer travailler dans ce contexte international. Sociable, intelligent, amusant et éloquent, il nous a tous fait sentir importants pour notre coopération et bienvenus au sein du groupe. Tous, même l’évêque britannique anglican, érudit des Écritures, N.T. Wright, le Chevalier Suprême Carl Anderson, trois femmes extraordinaires du Nigéria, des États-Unis et de Hong Kong, les cardinaux et les évêques de tous les coins du monde, ont parlé de leurs premières impressions du Synode, de leurs espoirs pour ses résultats et de leurs inquiétudes pastorales quant à la manière de mieux diffuser la Parole de Dieu à travers leurs propres pays, pour qu’elle soit mieux reçue et appréciée.

Alors que nous poursuivions notre travail au Vatican, un autre événement très important avait lieu sur la chaîne de télévision publique italienne RAI, pendant la première semaine du Synode des évêques: 138 heures de lecture ininterrompues de la Bible, à partir de la Génèse, jusqu’au Livre de l’Apocalypse. Samedi soir dernier, la chaîne de télévision a retransmis, depuis la Basilique Santa Croce (datant du 4e siècle) un programme intitulé « La Bible jour et nuit », avec le pape Benoît XVI lisant le premier chapitre du livre de la Génèse – les premiers vers de la Bible sur la création du monde.

Le marathon nécessitera plus de 1 200 personnes pour lire l’Ancien Testament pendant sept jours et six nuits. Il ne s’agit pas seulement de catholiques, mais aussi de membres d’autres religions, juifs, protestants et chrétiens orthodoxes, tous participant à ce marathon colossal. Le pape Benoît était sur le grand écran de l’église au commencement du marathon, et l’évêque Ilarion a suivi, représentant l’Église orthodoxe russe. Le réalisateur Roberto Benigni, qui a gagné un Oscar pour son film “La Vita è Bella” était aussi parmi ceux convoqués pour lire la Bible à partir de dimanche. Des interludes musicaux ont lieu après un certain nombre de chapitres, proposant de la musique religieuse chrétienne ou juive, et la star italienne de l’opéra Andrea Bocelli a chanté le premier morceau dimanche, le « Dieu soit loué » de Bach.

L’ancien premier ministre du pays, Giulio Andreotti et plusieurs cardinaux et évêques qui sont à Rome pour le Synode ont été appelés pour prêter main forte, y compris le cardinal canadien Marc Ouellet et le cardinal américain Daniel DiNardo de Houston. Les 1 200 personnes faisant la lecture ont été sélectionnées parmi plus de 100 000 qui ont visité le site internet “La Bible jour et nuit” pour offrir bénévolement leurs services. Benoît XVI, faisant mention du marathon pendant l’Angelus de dimanche, a déclaré: « Si elle est bien reçue, cette semence pourra donner beaucoup de fruits ». Le Cardinal Tarcisio Bertone, Secrétaire d’État du Vatican clôturera le projet, par sa lecture du Livre de la Révélation le weekend prochain.

Avant la première série de réunions ce matin, j’ai profité du fait de vivre dans la Cité du Vatican, dans le Domus Sanctae Marthae, et je suis allé me promener tôt le matin dans les paisibles jardins du Vatican. J’avais sur moi une petite prière que j’avais notée quand j’étais étudiant à l’Institut Biblique de Rome il y a 20 ans. Le petit papier est un peu usé maintenant, mais les mots de saint Bonaventure, grand maître franciscain de la pensée et de la spiritualité, étaient très opportuns pour cette aventure du Synode sur la Parole de Dieu. Ses mots dans l’Itinerarium Mentis in Deum invitent tous les chrétiens à reconnaître la faiblesse « à ne pas croire qu’on peut se satisfaire de la lecture sans componction, de la spéculation sans dévotion, de la recherche sans admiration, de la prudence sans exultation, de l’activité sans piété, de la science sans charité, de l’intelligence sans humilité, de l’étude séparée de la grâce divine, de la réflexion séparée de la sagesse inspirée par Dieu ». Quelque part ces mots-là semblaient très appropriés pour moi et pour nous tous qui faisons partie de ce rassemblement de personnes du monde entier, qui adorons la Parole de Dieu et qui essayons d’être plus fidèles à cette Parole et à ce qu’elle demande de nous quotidiennement.

Restez branchés pour de nouveaux comptes rendus du Synode sur la Parole.

Observer la nouvelle pentecôte se déployer sous nos yeux…

par le père Thomas Rosica, c.s.b.

[NDLR: Le père Rosica agit comme attaché de presse anglophone à la XIIe Assemblée générale du Synode des évêques à Rome. Il nous livrera ses réflexions tout au long de son travail là-bas.]
 
J’ai toujours été fasciné par les histories racontées par ceux qui ont fréquenté les séances du Concile Vatican II entre 1961 et 1965.  Le défunt Cardinal George Flahiff, c.s.b., ancien Supérieur général de ma communauté, la Congrégation de Saint- Basile, et archevêque émérite de Winnipeg, me racontaient que si les séances générales du Concile dans la Basilique Saint-Pierre accueillaient les discours les plus importants et les séances de vote, les événements les plus intéressants avaient en fait lieu pendant les petites réunions de groupe et les pauses café! Ceci est compréhensible, d’autant plus qu’il y avait plus de 2500 Pères conciliaires présents dans la Basilique pour les sessions plénières et que la disposition des chaises ne permettait pas des discussions ouvertes ni des échanges fraternels.

La Salle du Synode au Vatican n’est certainement pas la Basilique St Pierre et si sa structure est certes formelle – du fait d’accueillir quotidiennement cardinaux, patriarches, archevêques, évêques, experts, délégués fraternels, auditeurs et représentants de la presse – l’ambiance est toutefois informelle et amicale.  Le Pape Benoît XVI, entouré des trois Présidents du Synode, du Secrétaire général du Synode, du Rapporteur général et du Secrétaire spécial, préside les séances du Synode autour d’une longue table devant la moderne salle de conférences. Hier et aujourd’hui les pères synodaux ont essayé les nouveaux appareils de vote qui n’ont pas très bien marché et qui seront donc améliorés. Ces petits incidents ont crée beaucoup de rires parmi les membres de l’assemblée du Synode alors qu’une voix dans le haut-parleur répétait au public : «ceux qui sont à gauche n’ont pas bien voté!» ou bien «les Patriarches n’apparaissent pas». Même Benoît XVI semblait apprécier ces moments alors qu’il observait ses frères évêques du monde entier en train d’essayer cette ‘nouvelle technologie’ qui ne fonctionnait pas!
 
Ce qui est à la fois incroyable et édifiant après seulement deux jours depuis le début du Synode est la ponctualité des pères du Synode qui débutent les séances à l’heure,  et respectent presque religieusement les 5 minutes allouées à chacun pour sa présentation.  Vingt-trois évêques ont parlé devant le Synode pendant la séance de ce matin, et seulement quelques-uns d’entre eux ont parlé quelques secondes de plus.  Quand le micro s’est éteint après exactement 5 minutes, il n’y a eu aucune crise, bien au contraire, des sourires se sont affichés sur les visages des interlocuteurs.
 
Exactement comme pendant le Concile du Vatican II et ses fameuses pauses café, pendant les pauses café du Synode aussi il y a du temps pour la fraternisation, la découverte et l’échange d’idées et de cartes de visite.  Jamais comme à ces moments-là, pendant les pauses café du Synode au premier étage de la Salle Paul VI dans l’État du Vatican, y a-t-il de meilleure opportunité pour la création de réseaux.  Vous êtes par exemple en file d’attente pour votre gâteau italien et vous êtes entouré du Supérieur général de la Société de Jésus, du Prieur de la Communauté de Taizé en France, du Cardinal Secrétaire d’État, du Chevalier Suprême des Chevaliers de Colomb, des sœurs africaines qui ont enseigné l’Évangile dans les séminaires pendant des années, des femmes expertes invitées au Synode par le pape, et des chefs de pratiquement tous les gouvernements et dicastères du Vatican. Il y a sûrement de l’égalité dans cette partie du Vatican! Et pendant la descente de l’escalier pour la pause café le pape prend sa pause à l’étage, dans une salle à côté des salles du Synode où, chaque jour, il reçoit un groupe de personnes différentes présentes au Synode. Cela lui donne l’occasion de passer du bon temps avec le monde entier réuni pour cet événement majeur dans la vie et dans la mission de l’Église!
 
Les discours du Synode se suivent et il est parfois difficile ensuite de bien les distinguer, surtout puisque je dois en parler dans les conférences de presse du Bureau de presse du Saint-Siège. Plusieurs pages de notes et de nombreux textes aident les pères du Synode à garder les choses bien en ordre.  La présentation de mardi par l’évêque australien Michael Putney de Townsville, m’a particulièrement marqué puisque il a parlé de son pays comme étant l’un des plus sécularisés au monde.  Il a dit: «Après les Journées mondiales de la jeunesse, certains Australiens et Néozélandais ont compris que la promesse d’une nouvelle évangélisation pourra enfin être une réalité, en dépit de l’apparente imperméabilité de la culture laïque».
 
Voir le Rabbin Shear Yashuv Cohen de Haifa en Israël s’adresser au Synode le jour de son commencement lundi dernier, m’a rappelé ce moment historique  que nous sommes tous en train de vivre à l’occasion de cette 12e Assemblée Ordinaire du Synode des Évêques au Vatican.  Pour la première fois au Vatican, le Rabbin a déclaré «Je sens profondément que ma présence ici devant vous a beaucoup de signification. Je porte un message d’espérance et d’amour, de coexistence et de paix pour notre génération, et pour celles à venir».  Il continua: «Nous prions Dieu en utilisant Ses propres mots, comme nous le disent les Écritures ». De même nous Le louons, empruntant ses propres mots de la Bible. Nous demandons Sa pitié, mentionnant ce qu’Il a promis à nos ancêtres et à nous-mêmes. Tout notre service est basé sur une ancienne règle, comme nous le disent nos rabbins et nos enseignants: «Donnez-lui ce qui est à Lui, parce que vous êtes à Lui».

Restez à l’écoute pour d’autres comptes-rendus du Synode sur la Parole de Dieu.

L’athéisme militant pas trop payant…

par Jasmin Lemieux-Lefebvre

En tout cas, pas au box-office! Le film Relidicule, ce documentaire s’attaquant aux grandes religions, n’a fait que 3,4 millions lors sa première fin de semaine au grand écran. Une 8e position (tant en Amérique du Nord qu’au Québec) bien en deçà des attentes des producteurs…

On est donc bien loin d’un effet Code Da Vinci pour ce long-métrage qui se retrouvera très rapidement en DVD. Et c’est tant mieux.

« Malheur à moi si je n’annonce pas l’Évangile! »

par Sébastien Lacroix

C’est en reprenant les paroles de l’apôtre auprès des gentils que Benoît XVI a ouvert la XIIe Assemblée générale du Synode des évêques ce matin au cours d’une grand messe à la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs. Entouré des 253 pères synodaux, le Saint-Père a lancé une charge contre une culture moderne qui nie l’existence de Dieu: « Des Nations qui furent à une époque riches de foi et de vocations sont maintenant en train de perdre leur identité, sous l’influence nuisible et destructrice d’une certaine culture moderne », a constaté le pape.

En ouvrant le synode qui portera sur « La Parole de Dieu dans la vie et la mission de l’Église, » Benoît XVI souhaite initier un mouvement qui permettra aux catholiques ‘ordinaires’ de s’approprier l’Écriture Sainte. Pour lui, la critique de la bible dans le domaine exégétique donne aux fidèles l’impression que la Bible est inaccessible. Au contraire, Benoît XVI croit que la vérité de la Bible est tout autant accessible au simple croyant.

L’Église catholique a certainement redécouvert la Parole de Dieu lors du Concile Vatican II à travers la Constitution dogmatique Dei Verbum sur la révélation divine. Cette Parole, non seulement faut-il la lire, mais il faut la vivre, car c’est seulement ainsi qu’elle prend tout son sens.

Pour accomplir cette mission [de proclamer la Bonne Nouvelle], se nourrir de la Parole de Dieu est pour l’Eglise «la tâche première et fondamentale».
En effet, si l’annonce de l’Evangile constitue sa raison d’être et sa mission, il est indispensable que l’Eglise connaisse et vive ce qu’elle annonce, pour que sa prédication soit crédible, malgré les faiblesses et les pauvretés des hommes qui la composent.

Pour mieux comprendre ce qu’est le Synode des évêques et connaître les points de vue des évêques canadiens qui y sont délégués, voyez ce lundi 6 octobre à 19h05 un nouvel épisode de Focus catholique. L’épisode sera également disponible en ligne sur la page dédiée au synode.   

Il sera intéressant de suivre les discussions des évêques au cours des jours qui viennent et de voir comment ils entrevoient l’annonce de l’évangile dans un monde qui, aux yeux de Benoît XVI et de bien d’autres, se détourne toujours plus de la vérité.
 

24 h d’adoration avec Jeanne Le Ber…

jeanneleber.jpg

par Jasmin Lemieux-Lefebvre

La semaine Jeanne-Le Ber bat son plein à Montréal et l’un de ses moments forts, c’est les 24 h d’adoration à la chapelle Notre-Dame de Lourdes de la rue Sainte-Catherine à Montréal.
De vendredi 17 h à samedi 17 h, des fidèles se relaieront pour adorer Jésus-Eucharistie, à l’image de Jeanne.

Une foule d’autres activités auront lieu encore cette année jusqu’à dimanche. J’ai eu la chance de faire un Focus catholique sur le sujet l’an dernier que je vous suggère de redécouvrir. Jeanne Le Ber est encore aujourd’hui un modèle des plus inspirants.

Malheur à moi si je n’évangélise pas…

par Sr Marie-Noëlle Chaumette, x.m.c.j.

«Malheur à moi si je n’évangélise pas…», cette exhortation de St Paul  résonne encore à mes oreilles; j’ai eu le privilège d’assister à la messe et à l’assemblée plénière des évêques du Canada lundi 22 septembre, pour la première fois de ma vie. La présence de l’apôtre St Paul était palpable d’abord dans l’homélie de Mgr Paul-André Durocher qui a insisté sur le fait que le message évangélique n’a pas changé: ce sont les moyens de communication qui ont changé; cela nous demande d’inventer d’autres manières d’évangéliser. Comme St Paul qui a cherché à annoncer l’évangile, nous pouvons nous appuyer sur la grâce de Dieu qui n’est pas épuisée.  Cela m’a redonné des forces.

Voir les évêques se retrouver de partout au pays, écouter les comptes rendus des différentes commissions, faire mémoire du succès du Congrès  Eucharistique et de ses suites, entendre l’intervention des évêques qui participeront  au  Synode sur la Parole de Dieu (chacun de leur apport sur un aspect différent de la mise en œuvre de la Parole de Dieu dans nos vies et paroisses). Cf. tous les textes et communiqués récemment publiés qui nous aident à faire des choix, notamment pour les prochaines élections. Voir  le site www.cecc.ca. Tout cela me faisait penser aux premières communautés chrétiennes au temps de St Paul.

Comme point d’orgue, l’intervention de Phil Fontaine, Chef National de l’Assemblée des Premières Nations.  Il a parlé  aux évêques en pesant ses mots et un silence régnait. Phil Fontaine a insisté sur le fait de construire de nouvelles relations pour faire face à l’avenir ensemble.  Il a reconnu le rôle de l’Église catholique dans  l’éducation  des jeunes qui est à continuer pour vaincre la pauvreté qui gangrène beaucoup des membres des Premières Nations. Une nouvelle étape est devant nous, le passé a été ce qu’il a été, les fautes ont été reconnues par l’Église,  il faut avancer ensemble, disant : « Je ne viens pas demander de l’argent, je viens vous demander du soutien… car vous croyez en ce que nous sommes…, car vous avez de l’influence en tant qu’évêques…. Vous êtes écoutés…. Vous êtes compétents en éducation »

Ces paroles sont le fruit de rencontres avec le conseil catholique autochtone pour la réconciliation,  elles m’apparaissent comme un geste de pardon et de reconnaissance venant de loin et sont en quelque sorte une réponse à nos questions d’évangélisation. Avec toutes nos erreurs et nos œillères,  le message évangélique parle encore dans certaines circonstances et lieux.  C’est ce à quoi nous devons être attentifs et attentives.

Que nos évêques qui vont bientôt terminer leur session soient dynamisés par ces paroles de Phil Fontaine ainsi que par leurs échanges entre pairs; qu’ils  trouvent les moyens de répondre à son invitation de travailler ensemble pour que l’avenir soit fécond pour tous.  L’année St Paul a bien commencé et nous n’avons pas fini d’en voir les fruits.

Photos: Gracieuseté de la CECC et de Canadian Catholic News

La morale ou la bourse

par Sébastien Lacroix

 

Les marchés financiers aux États-Unis et ailleurs sont au coeur d’une crise qui n’est pas prête de se résorber. Des dizaines de milliards de dollars se sont tout simplement évaporés en quelques jours suite au jeu spéculatif de gestionnaires plus avares que scrupuleux. Malheureusement, cette vague qui a profité à une poignée a entraîné bien des gens dans la tourmente, des personnes qui n’avaient rien à voir avec la spéculation financière.

Alors que le gouvernement américain rame à toute vitesse pour éviter de sombrer, les critiques viennent de partout: « Les marchés financiers avaient créé un produit pour faire de l’argent rapidement en prenant de très grands risques. » Il s’agit ici des ‘subprime mortgage’, des prêts hypothécaires à hauts risques qui ont permis à des familles qui  de devenir propriétaires. Ce nouveau produit financier avait du même coût permis aux institutions qui le vendaient d’accroître leur valeur et ainsi, leurs profits.

Et c’est là le grave problème, on avait oublié à quoi servait l’économie: le profit à tout prix n’est pas un objectif en soi, disait Paul VI, l’économie est au service de l’homme! On ira relire avec intérêt l’encyclique Populorum progressio – 41 ans plus tard, l’appel de Paul VI demeure toujours actuel et a été repris par Jean-Paul II et Benoît XVI – d’ailleurs presque tous les papes depuis Léon XIII au 19e siècle en ont parlé.

L’Osservatore Romano d’hier, le quotidien du Vatican, parlait de l’échec de la nouvelle économie, citant un professeur d’éthique des finances de l’Université catholique du Sacré-Coeur à Milan. « En dépit des tentatives, le monde occidental est incapable d’établir un modèle de développement qui peut garantir la richesse. (…) L’Occident n’a pas réussi à faire face à la croissance asiatique en y transférant des productions à faibles coûts, elle n’a pas réussi non plus après avoir inventé un boom dans le PNB grâce à des modèles financiers risqués qui avaient été mal conçus et peu contrôlés. »

Au milieu de cette crise, il est une compagnie qui fait modèle: il s’agit des Chevaliers de Colomb. Cette organisation catholique d’hommes laïques est aussi une compagnie d’assurance avec un actif évalué à plus de 14 milliards de dollars US. Le Chevalier Suprême des C de C, Carl A. Anderson, a voulu rassurer les clients et bénéficiaires des C de C il y a quelques jours: l’impact de la crise actuelle a été minime sur les investissements des Chevaliers. La raison en est fort simple affirme le Chevalier suprême:

Nous avons délibérément évité d’investir dans les secteurs très complexes et très spéculatifs qui ont provoqué la catastrophe chez quelques-unes des sociétés les plus connues des Etats-Unis.

En fait, l’approche conservatrice des Chevaliers en investissement correspond aux valeurs et à la morale dont ils se font les défenseurs: celle de l’Église catholique. Et c’est ce qui en fait l’une des compagnies d’investissement les mieux gérées au monde (selon Standard & Poor).

Il y a une dimension morale à l’économie et il revient au gouvernement de mettre en place les règles et les mesures nécessaires afin qu’une saine croissance économique serve au développement global et solidaire de l’homme et de la société dans laquelle il vit et travaille (Compendium de la Doctrine sociale de l’Église, #334).

Populorum  Progressio fut le premier encyclique à caractère social écrit après le Concile Vatican II. Dans l’esprit du concile, il offrait un nouveau paradygme pour entrevoir la relation entre l’Église et le monde moderne. On oublie parfois que l’Église catholique est plus qu’un fournisseur de sacrements ou une autorité en matière d’éthique sexuelle. À une période où le monde des finances a de la difficulté à trouver un équilibre, nous pourrions nous inspirer des enseignements et des leçons de Populorum Progressio et ainsi contribuer à un développement durable pour tous les citoyens de notre planète.

Une visite appréciée.

Par Benoît Lévêque
[Benoît Lévêque est un jeune Français qui a effectué un stage à Télévision Sel + Lumière en 2007-2008. Il nous partage sa réflexion suite à la visite de Benoît SVI en France.]

Benoît XVI achevait lundi le 15 septembre son voyage en France et regagnait Rome en laissant une tout autre image de l’Église aux français. Les médias ont été conquis par la simplicité de ce pape et par la ferveur des foules dont l’affluence a dépassé les pronostiques les plus optimistes. De retour en France après avoir passé un an au sein l’équipe de Télévision Sel et Lumière, j’ai eu la chance de suivre le pape à Paris et à Lourdes pendant quatre jours. Je voudrais vous faire partager ce que j’ai vécu.

La veille de l’arrivée du pape, les journalistes s’interrogeaient sur la capacité d’un pape « timide et conservateur » de répondre aux attentes d’une Église « en déclin ». Ils attendaient aussi avec impatience la réponse du pape au discours controversé que le président français Nicolas Sarkozy avait prononcé à Rome l’an dernier. Il présentait le nouveau terme de « laïcité positive » par que l’État prenne mieux en compte le fait religieux mais sans remettre en cause la séparation de l’Église et de l’État.

Vendredi le pape a été reçu au palais de l’Élysée et a répondu au discours du président en insistant sur l’importance de la distinction entre le politique et le religieux, mais aussi en rappelant la fonction irremplaçable de la religion pour la formation des consciences et pour la création d’un consensus éthique fondamental dans la société. Quelques heures plus tard le pape a prononcé un discours dense au Collège des Bernardins devant 700 représentants du monde de la culture. Dans son exposé le pape a rappelé l’origine de ce bâtiment du XIIIème siècle rénové par le diocèse de Paris pour en faire un lieu de rencontre entre l’Église et la société. En expliquant les motivations des moines qui ont bâtit les premières universités, il a démontré que la transmission et le développement de la culture européenne prend ses sources dans la quête de Dieu à travers l’interprétation des Écritures. Le désir du pape de faire dialoguer l’Église et le monde contemporain a été très bien reçu par des personnalités habituellement éloignés des positions de l’Église catholique.

Le pape a ensuite traversé cette foule dense en « papamobile » pour se rendre dans la cathédrale Notre-Dame de Paris où près de 3000 prêtres, diacres, religieux, religieuses et séminaristes l’attendaient pour les vêpres. J’étais avec eux pour prier avec le pape. Dans ce moment j’ai pu sentir la proximité du pasteur avec son Église. Comme en écho à sa conférence donnée au collège des Bernardins le pape a longuement parlé dans son homélie de la cathédrale et de la signification de ce chef-d’œuvre dans l’histoire.  Puis il a offert une belle médiation sur l’importance de l’écoute de la Parole de Dieu dans la vie des personnes consacrées. Ce soir-là la Parole a raisonné sous les voûtes de Notre-Dame dans des chants d’une beauté simple et émouvante.

Après avoir donné sa bénédiction le pape est allé à la rencontre des nombreux jeunes rassemblés devant la cathédrale. Il leur a confié deux trésors, l’Esprit-Saint et la Croix et il leur a dit : « Je vous fais confiance, chers jeunes, et je voudrais que vous éprouviez aujourd’hui et demain l’estime et l’affection de l’Église ! Maintenant, nous voyons ici : l’Église vivante… ».

Les jeunes se sont ensuite rendus dans les églises de la ville pour des veillées de prière, et à minuit, ils ont formé un chemin de lumière qui est parti de la cathédrale vers l’esplanade des Invalides où se tenait la messe du lendemain. L’image de ces 40 000 jeunes marchant et priant le long de la Seine, au cœur de la ville endormie, était particulièrement saisissante. Le lendemain, une grande foule les a rejoints pour accueillir le Saint-Père. Ce qui m’a surpris c’est que les jeunes et les familles étaient largement majoritaires dans cette assemblée. Vous pouvez le constater vous-même en regardant les photos et les vidéos en ligne sur le site pape-france.org. J’ai été aussi témoin de la générosité des 10 000 volontaires qui se sont levé très tôt pour assurer la réussite de l’événement. Benoît XVI est arrivé en papamobile le samedi matin sur une esplanade noire de monde. La foule lui a réservé un accueil particulièrement chaleureux. La liturgie de la messe a favorisé la participation de l’assemblée car les chants étaient connus. Le pape a expliqué dans son homélie la signification de l’Eucharistie et il a lancé un nouvel appel aux jeunes «  qui se posent la question de la vocation religieuse ou sacerdotale : n’ayez pas peur ! N’ayez pas peur de donner votre vie au Christ ! ».

J’espère maintenant que cet appel que le pape a lancé quatre fois pendant son voyage sera entendu. J’ai remarqué que depuis quelques années que les jeunes et les familles sont de plus en plus présents dans les églises malgré la baisse du nombre de pratiquants. La venue spontanée d’une foule jeune à la rencontre du pape me laisse penser que ce n’est pas une illusion mais qu’une nouvelle génération de catholiques est en train de se lever. Ce qu’il s’est passé ce matin-là à Paris est indescriptible, une paix et une joie palpables régnaient dans cette foule. La personnalité du nouveau pape a séduit. Les gens ont été touchés par l’humilité et la simplicité de Benoît XVI. Il a laissé les foules prendre part à sa prière. Le pèlerinage du pape à Lourdes a été marqué par le caractère du lieu, c’est-à-dire le côté international et la présence des malades. Là encore le dimanche après-midi, lors de la procession du Saint-Sacrement le pape a partagé une belle méditation et a entraîné la foule à prier dans un très beau moment de silence. Il nous a montré que sa force est dans la prière. Maintenant que le pape est retourné à Rome, les catholiques de France fortifiés par cette rencontre, vont laisser Dieu agir encore un peu plus dans leurs vies. 

Photo: pape-france.org/ Conférence des évêques de France

Lourdes, lumière dans nos tâtonnements

par Sr Marie-Noëlle Chaumette

Pendant quatre jours l’église de France a vécu au rythme de Benoît XVI, l’accueillant chaleureusement.
Paris et Lourdes, villes on ne peut plus contrastées, ont été ses deux étapes.

Le pape a montré qu’il est capable de s’adresser à des intellectuels comme de faire des catéchèses simples s’adressant à tout le monde.

Pèlerin parmi les pèlerins Benoît XVI a effectué le chemin du jubilé qui va de l’église où Bernadette a été baptisée à l’église où elle a reçu le corps du Christ pour la première fois, en passant par le cachot, lieu misérable où elle a vécu avec ses parents et la grotte où la Vierge Marie lui est apparue.

Il faut dire que Benoît XVI a un lien particulier avec Bernadette de Lourdes car il est né le jour anniversaire de la mort de Bernadette : 16 avril. Il va souvent prier devant la statue de la Vierge Marie à la grotte de Lourdes dans les jardins du Vatican.

Les deux messes à Lourdes célébraient deux fêtes liturgiques : La Croix Glorieuse et Notre Dame des Douleurs, ce qui convenait bien à ce lieu « Lourdes est vraiment un lieu de lumière, de prière, d’espérance et de conversion…où les fidèles apprennent à percevoir leur vie comme une croix, à la ressemblance de la Croix Glorieuse du Christ » a-t-il dit.

Il a bien redit combien Marie, modèle pour la vie chrétienne, nous oriente vers le Christ. Lourdes est une lumière dans nos tâtonnements. Lieu de prière, de silence, de recueillement et de conversion.

Un pape, qui nous invite à réfléchir sur l’intelligence de la foi, à méditer la parole de Dieu et à répondre à l’appel de Dieu. Pape de l’intériorité.

Autant ses discours sur la laïcité feront date, autant ses attitudes de prière et d’intériorité seront un souvenir inoubliable.

_________________

Télévision Sel+Lumière rediffusera en français les grands moments du voyage apostolique de Benoît XVI en France tout au long de la semaine qui vient:
 

Lundi 22 septembre (rediffusion des événements du 12 septembre)

15 h 30 Rencontre avec les représentants de l’État au Palais de l’Élysée (Dur.1h)
16 h 30 Rassemblement avec des représentants du monde de la culture au Collège des Bernardins (1h)

20 h Vêpres avec les religieux, prêtres, séminaristes et diacres à la cathédrale Notre-Dame
Salut aux jeunes sur le parvis de la cathédrale Notre Dame (2h)

Mercredi 24 septembre

20 h Messe sur l’esplanade des Invalides à Paris
(rappel jeudi 12 h 30, dur. 2h)

Vendredi 26 septembre

15 h 30 Messe pour le 150e anniversaire des apparitions, sur la Prairie  (3h)

20 h Rencontre avec les évêques de France (1h)

Samedi 27 septembre

19 h 30 Messe avec onction des malades en la basilique Notre-Dame (2h)

Photo: D. Hubert, Conférence des évêques de France

Secured By miniOrange