Conclusion de la 12e AG du Synode des évêques

par Sébastien Lacroix

Trois semaines après son ouverture en la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs, Benoît XVI a conclu la 12e assemblée générale du Synode des évêques lors d’une grande messe célébrée ce matin en la basilique Saint-Pierre. Trois semaines de travaux laborieux qui rappellent aux catholiques que Jésus le Christ est cette Parole, que nous sommes appelés à célébrer d’abord dans la liturgie et à partager avec le monde.

55 propositions ont été présentées au Saint-Père qui confirmera le travail des pères synodaux dans une exhortation apostolique. Regardez Zoom ce lundi 27 octobre pour un retour complet sur les travaux du Synode et sa conclusion. La messe de dimanche matin suivra dès 20h.

Vendredi dernier, le secrétariat du Synode a publié un message adressé au ‘Peuple de Dieu’. Le voici pour les plus avides:

« Message au peuple de Dieu » adressé par la 12ème assemblée générale ordinaire du Synode des évêques

Aux frères et sœurs, «paix, ainsi que charité et foi, de la part de Dieu le Père et de Jésus-Christ le Seigneur. Que la grâce soit avec tous ceux qui aiment notre Seigneur Jésus-Christ d’un amour incorruptible». C’est par cette salutation intense et passionnée que saint Paul concluait sa lettre aux chrétiens d’Éphèse (6, 23-24). C’est par ces mêmes mots que nous, Pères synodaux réunis à Rome pour la XIIe Assemblée générale ordinaire du Synode des Évêques sous la conduite du Saint-Père Benoît XVI, ouvrons notre message adressé à l’immense horizon de tous ceux qui, dans les diverses régions du monde, suivent le Christ en disciples et continuent de l’aimer d’un amour incorruptible.

Nous leur proposerons, de nouveau, la voix et la lumière de la Parole de Dieu, répétant l’antique appel: «Elle est tout près de toi, la Parole, elle est dans ta bouche et dans ton cœur afin que tu la mettes en pratique» (Dt 30, 14). Et Dieu lui-même nous dira à chacun: «Fils d’homme, toutes les paroles que je te dis, reçois-les dans ton cœur, écoute de toutes tes oreilles» (Ez 3,10). A tous, nous proposons à présent un voyage spirituel qui se déroulera en quatre étapes et qui, de l’éternité et de l’infinité de Dieu, nous conduira jusqu’en nos maisons et le long des rues de nos cités.

I. LA VOIX DE LA PAROLE: LA RÉVÉLATION [Read more…]

La Bible et le sens de la sainteté dans la Chapelle Sixtine.

Un weekend avec la communion des saints, les familles des saints et les enfants des saints

Journal du Synode du père Thomas Rosica, c.s.b. 

L’un des arguments mentionnés dans bon nombre de présentations qui ont eu lieu au Synode a été celui des Saints et des Bienheureux qui offrent à l’Eglise des exemples concrets de vies enracinées dans les Ecritures Saintes et dans la Parole vivante de Dieu. Quand Mgr Angelo Amato, s.d.b., le nouveau Préfet de la Congrégation pour les Causes des Saints s’est adressé au Synode le 14 octobre, il a offert une image évocatrice des vies enracinées dans les Écritures:

Pendant deux millénaires, des hommes et des femmes, grands et petits, savants et innocents, en Orient comme en Occident, se sont mis à l’école du Seigneur Jésus, qui a fait résonner dans leur esprit et dans leur coeur un commandement sublime : « soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait » (Mt 5, 48). Le but à atteindre n’est pas une perfection à mesure d’homme, mais la hauteur de la perfection divine. Avec simplicité et humilité, même des jeunes – comme Saint Domenico Savio, quatorze ans, ou comme Laura Vicuña, treize ans – ont pris au sérieux l’invitation du Seigneur et se sont faits saints.

Leur bibliothèque était composée essentiellement par la vie et par la Parole de Jésus : heureux les pauvres, heureux les affligés, heureux les doux, heureux les affamés et assoiffés de la justice, heureux les miséricordieux, heureux les coeurs purs, heureux les artisans de paix, heureux les persécutés. Les saints, comprenant que les béatitudes sont l’essence de l’Évangile et le portrait même de Jésus, l’ont imité.

Le thème des Saints et de la sainteté ont atteint un crescendo samedi soir lors des vêpres solennelles célébrées dans la Chapelle Sixtine par le pape Benoît XVI, le patriarche œcuménique Bartholomée I et tous les délégués et les participants au Synode sur la Parole de Dieu dans la vie et la mission de l’Eglise. Nous avions été informés à la fin de la session matinale qu’il fallait nous rendre à 16h à la Chapelle Sixtine – en passant par l’arrière, en faisant le tour de la Basilique, il fallait traverser une partie des Jardins du Vatican, passer devant le palais et le très beau jardin du Gouvernorat, pour finir dans la Cour de Saint Damaso.  Mgr Ronald Fabbro, c.s.b., de London (Canada) et moi-même avons pris notre temps pour marcher le long du chemin tranquille dans le labyrinthe de cours intérieures, jusqu’à ce que nous arrivions à San Damaso.  Nous avons rejoint les cardinaux, les évêques et les délégués Synodaux qui ont ensuite été accompagnés par les gardes suisses à la “deuxième loge.” 

Une fois arrivés à la Chapelle Sixtine, le silence s’est installé parmi le public. Plusieurs personnes étaient arrivées une bonne heure avant seulement pour prier sous et devant la beauté qui nous entourait.  Peu avant que les vêpres commencent, un monseigneur du Bureau de Cérémonies pontificales nous a parlé du sens historique et ecclésial de l’art de cette Chapelle, commandée par le pape Jules II.  La chapelle fut construite avec les mêmes dimensions que le Saint des Saints dans le Temple de Jérusalem. Le Monseigneur n’a toutefois pas mentionné certaines choses dont je me souvenais concernant cette grandiose salle pour mes cours d’histoire de l’art quand je fréquentais l’université, il y a de cela quelques années déjà.

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Rediffusion de la béatification des parents de sainte Thérèse

Oui, ne manquez pas le Focus de Sr Marie-Noëlle sur les parents de Thérèse ce soir et, bonne nouvelle, nous rediffusons aussi ce soir la cérémonie de béatification des parents Martin à 19 h 35 et 23 h 35 tout de suite après Zoom!

Bienheureux Zélie et Louis Martin

par Sr Marie-Noëlle Chaumette

Dimanche le 19 octobre, Zélie et Louis Martin, parents de Ste Thérèse de Lisieux  vont être béatifiés en la basilique de Lisieux. C’est aussi la Journée des Missions dont Ste Thérèse est co-patronne avec St Francois-Xavier.
 
En réalisant le Focus Bienheureux Zélie et Louis Martin j’ai découvert la vie de Zélie et Louis mais aussi quelques connections dans la vie de Ste Thérèse avec le Canada. La première c’est que la famille Martin a fréquenté la même église Notre-Dame d’Alençon que Madeleine de la Peltrie, bienfaitrice de Marie de l’Incarnation qui fut partie prenante de sa mission en Nouvelle France !

La seconde c’est que Thérèse est nommée patronne des missions à la suite de la conversion d’Inuits. Après cet événement de 1917, l’église du Canada a demandé que Ste Thérèse soit patronne des Missions alors qu’il y avait déjà St François Xavier. Pie XI l’a déclarée co-patronne des Missions en 1927.

L’église de Lisieux est en fête et célèbre la béatification des parents de Ste Thérèse non pas parce qu’ils sont ses parents mais parce qu’ils sont « des vivants dans la communion des saints » comme le dit Mgr Bernard Lagoutte, recteur de la basilique de Lisieux et que leur intercession a déjà accompli des miracles auprès de familles en désarroi.

Pour mieux connaître la vie quotidienne et spirituelle de  Zélie et Louis Martin, je vous invite à regarder Focus Catholique lundi 20 octobre à 19h et en rediffusion vendredi et dimanche à 19h30 et bien sûr à vivre la célébration de la béatification dimanche 19 octobre à 11h.

Dernières interventions : une valse de paroles

Journal du père Rosica au Synode des évêques

Suite à l’annonce surprenante d’hier dans la Salle du Synode nous informant qu’un des pères d’une Eglise orientale avait oublié sa mitre dans la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs lors du concert de lundi après-midi, nous avons appris ce matin que l’un des pères du rite latin – probablement un archevêque  — avait laissé sa croix pectorale dans la Salle du Synode.

Le propriétaire dut la récupérer avant que le Pape nous rejoigne plus tard dans la journée. Il va de soi que ces deux annonces ont contribué à alléger l’ambiance. Nous avons pu constater que l’oubli n’appartient pas qu’aux leaders de l’Église orientale…

Hier matin, nous avons écouté les dernières interventions des cardinaux et évêques participant au Synode. Je voudrais faire mention des deux discours de cinq minutes faits dans la congrégation de ce matin.

Culture de la sagesse

Le cardinal salésien Joseph Zen de Hong Kong a expliqué avec un italien impeccable comment  la Parole de Dieu est semée parmi des personnes qui apprécient “la culture de la sagesse”. Le cardinal a parlé de l’harmonie qui existe parmi les six religions de son pays. Il a aussi affirmé que les groupes religieux travaillent ensemble, non pas tellement pour formaliser le dialogue interreligieux, mais plutôt pour unir et préserver l’héritage précieux de la sagesse chinoise.

“L’Eglise”, déclairait le cardinal Zen, a toujours trouvé un allié dans la sagesse de Confucius. Le prélat a donné ce sage conseil à son public international: “Si on est émus par la charité et qu’on arrive à transmettre les vertus chinoises […] de  fidélité, honnêteté et d’humilité aux jeunes générations, nous les aurons aidées à faire de grands pas vers la sainteté.”

Quand ces vertus manquent dans la vie des personnes chinoises, a-t-il poursuivi, une chute impressionnante des valeurs sacrées de la vie, du mariage et de la famille a lieu.

Il a aussi souligné la croissance fulgurante de la corruption, le manque de conscience, et la chasse au profit à tout prix. Il a parlé du récent scandale à propos de la contamination laitière en Chine, qui a causé la mort de quatre enfants et en a rendu des dizaines de milliers d’autres malades.

Le cardinal italien Giovanni Battista Re, préfet de la  Congrégation des Evêques, nous a offert  une réflexion qui à mon avis devrait être envoyée aux évêques du monde entier. Présente dans la constitution dogmatique du concile Vatican II “Lumen Gentium,” le cardinal Re a parlé du rôle principal d’un évêque qui « sont les hérauts de la foi qui amènent au Christ de nouveaux disciples; ce sont des docteurs authentiques, revêtus de l’autorité du Christ, qui prêchent au peuple commis à leur soin les vérités de foi à croire et à appliquer dans la pratique de la vie ».

Le cardinal Re a terminé sa présentation en nous laissant avec une image très impressionnante. Il a évoqué le moment important, pendant la cérémonie de l’ordination épiscopale, au cours duquel le livre ouvert des Evangiles est tenu au-dessus de la tête du nouvel évêque, qui est agenouillé sous le livre ouvert. Le cardinal Re voilait ainsi dire que le ministère des évêques se situe sous la parole de Dieu, avec pour seul but l’annoncer de la Parole, la proclamant et la vivant avec fidélité.

Il nous a dit que l’image du livre ouvert des Evangiles évoque le toit de notre maison “La Parole de Dieu est pour (nous), les évêques, la maison que nous quittons chaque jour pour aller nous occuper du troupeau qui nous a été confié, et la maison où nous revenons chaque soir.

« La parole est ce toit sûr qui nous abrite pendant les tempêtes de la vie, cet endroit intime où nos rapports, nos souvenirs et nos sentiments, ainsi que nos angoisses et nos préoccupations pastorales s’entremêlent, nous permettant de trouver dans le Christ un rafraîchissement pour l’âme, et de la force pour faire face aux problèmes et aux défis qu’entraine notre ministère.”

Alors que le cardinal Re disait cela, j’ai remarqué plusieurs pères synodaux qui hochaient la tête en signe d’approbation.

De la haute couture

J’ai toujours eu un grand respect pour le cardinal Marc Ouellet, archevêque de Québec et rapporteur général de cette assemblée du Synode des évêques sur la Parole de Dieu. Aujourd’hui, en présence de toute l’assemblée synodale et de Benoît XVI, le cardinal a réalisé un véritable tour de force qui en a envoûté plusieurs.

Il avait déjà livré la conférence d’ouverture du Synode en latin lundi de la semaine dernière, indiquant ainsi les principaux thèmes et la direction du présent synode. Ce soir, il a présenté, dans un latin impeccable, une conférence de 70 minutes appelée la «Relatio post disceptationem», la conférence qui suit les discussions.

 La plupart des gens auraient besoin d’un bon mois pour traiter tout ce qui a été entendu dans la salle du Synode. Certains évêques présents ont même dit ne pas pouvoir imaginer que l’on puisse synthétiser la multitudes d’idées et de suggestions qui ont émergé de ce groupe. Le prélat québécois et son équipe ont travaillé sans arrêt au cours des deux derniers jours pour consolider les éléments des quelques 200 interventions entendues.

Le résultat fut une présentation impressionnante et réfléchie qui a lancé la prochaine phase du Synode et la formulation de propositions qui seront présentées au pape la semaine prochaine. Ces propositions, dont l’une est chère à Benoît XVI, serviront à la rédaction de l’exhortation apostolique qui suivra le synode.

Parmi les éléments nouveaux qui sont ressortis de ce synode il y a les questions pour réflexion qui se trouvent à la fin de chacune des sections du rapport du cardinal Ouellet. Je vous parlerez de ces questions plus tard cette semaine.

Demain, le centre de presse du Vatican organise une conférence de presse spéciale pour présenter le «Relatio», et une équipe d’évêques ayant un rôle-clé au sein de l’assemblée synodale répondront aux questions de la presse internationale.

Parmi eux, le cardinal William Levada, préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, le cardinal George Pell, archevêque de Sydney (et star des JMJ) et Mgr Luis Antonio Tagle, des Philippines, que plusieurs ont découvert au Congrès eucharistique à Québec.

Aux premières loges

Enfin, plusieurs d’entre vous m’avez écrit pour me dire à quel point ce petit journal vous permettait de vivre et de comprendre cette grande expérience de l’Église universelle. On ne cache pas la lumière sous le boisseau, comme nous le faisons avec trop de belles histoires en Église. Bien que le temps ne me permette pas de répondre à chacun de vous personnellement, sachez que vous êtes dans mon bon souvenir, lorsque je prie au tombeau de saint Pierre, et auprès de tant d’homme et de femmes qui sont présents dans cet espace sacré qu’est Saint-Pierre de Rome.

Deuxième semaine du Synode des évêques

Journal du Synode du Père Thomas Rosica, c.s.b

La deuxième semaine du Synode des Evêques a commencé comme d’habitude dans la salle où 29 pères synodaux ont lu leur présentation de 5 minutes chacun devant les 400 personnes qui la remplissaient. La séance de ce matin contenait un certain nombre de réflexions profondes, diffusant la parole de Dieu dans différents coins du globe.

Un amour profond de la parole de Dieu émerge des discours, tout comme la foi profonde des cardinaux et des évêques qui font face à de nombreux défis pastoraux tout en ayant la conviction que ce que nous faisons en diffusant la parole de Dieu n’est jamais en vain. Nous sommes tout simplement des semeurs, et nous devons semer abondamment. Le Seigneur fera la récolte.

Ce matin le cardinal australien George Pell a parlé des JMJ de Sydney de juillet dernier et cela a suscité l’émotion dans les têtes et les cœurs de beaucoup de pères synodaux qui ont soit participé à cet événement, soit y ont envoyé des jeunes «Down Under». Depuis le début du Synode, grand nombre de pères synodaux ont fait mention des JMJ, les décrivant comme des « moments privilégiés » de semailles des Ecritures parmi les jeunes du monde entier.

Un signe très encourageant qui a paru des JMJ a été le choix par le pape de thèmes bibliques pour chaque rassemblement international. Je peux parler de l’efficacité du thème canadien des JMJ de 2002 «Vous êtes le sel de la terre, vous êtes la lumière du monde» de l’évangile selon Matthieu, chapitre 5. Ce thème était devenu le leitmotiv pendant la préparation aux JMJ 2002, ensuite pendant l’événement, et dans les suites des JMJ dans les églises locales à travers le monde entier. Le thème engendra même la première télévision catholique canadienne, Télévision Sel et Lumière, à la tête de laquelle j’ai été nommé lors de sa naissance en 2003. Le thème a crée des fruits pour d’innombrables jeunes partout dans le monde et a planté ses racines au Canada grâce à notre première télévision catholique, dans ce qui est une nouvelle terre de mission!

Esprit Saint

Récemment les JMJ ont offert à l’Eglise universelle une opportunité de redécouvrir la personne et le rôle du Saint-Esprit dans la vie des chrétiens. Plusieurs personnes ont affirmé que l’homélie du pape Benoît XVI lors de la vigile des JMJ à l’Hippodrome de Randwick a été l’un des meilleurs enseignements jamais reçus à-propos le Saint-Esprit. À Sydney, les jeunes de la «Génération JPII» et ceux de la «Génération Benoît XVI» ont reçu la force, celle de l’Esprit Saint, qui est descendu sur eux (Actese 1,8).

Des centaines d’évêques et de cardinaux participent aussi aux JMJ internationales en tant qu’enseignants et catéchistes. Chaque jour pendant la semaine des JMJ, des milliers de jeunes se réunissent autour de leurs cardinaux et évêques pour écouter leurs sermons, leurs catéchèses, leurs réflexions basées sur la parole de Dieu et en particulier sur le thème de l’événement.

Cette nouvelle invention vit désormais sa propre histoire, étant devenue partie intégrante des célébrations internationales de la foi et de la culture des jeunes qui ont lieu tous les deux ou trois ans. Celle-ci contribue non seulement à la rencontre des générations, mais aussi une opportunité toute particulière de proclamer et de diffuser la Parole de Dieu dans un contexte international et de manière créative, pour offrir aux jeunes des moyens concrets par lesquels vivre leur vie en se dédiant aux Écritures Saintes. Je crois que les mots du Cardinal Pell et des autres évêques à-propos des JMJ ont été très appréciés par les pères synodaux, parce que ces rassemblements leur montrent tous de manière pratique la force de la Parole de Dieu, vivante parmi les jeunes. Aux JMJ de Toronto, beaucoup de jeunes gens du monde entier nous ont ensuite écrit nous disant qu’ils étaient tombés amoureux de la Bible et de Jésus pendant les célébrations… et qu’elles continuent à lire les Écritures chaque jour.

Significations

Enfin, il y a un mois à Paris (12 septembre), Benoît XVI fit un discours important aux représentants de la culture au « Collège des Bernardins », ouvert pour l’occasion après de grandes rénovations. Au cours d’un discours magistral il a déclaré : «l’Écriture a besoin de l’interprétation, et elle a besoin de la communauté où elle s’est formée et où elle est vécue. En elle seulement, elle a son unité et, en elle, se révèle le sens qui unifie le tout.

«Dit sous une autre forme : il existe des dimensions du sens de la Parole et des paroles qui se découvrent uniquement dans la communion vécue de cette Parole qui crée l’histoire. À travers la perception croissante de la pluralité de ses sens, la Parole n’est pas dévalorisée, mais elle apparaît, au contraire, dans toute sa grandeur et sa dignité… La Parole de Dieu, en effet, n’est jamais simplement présente dans la seule littéralité du texte. Pour l’atteindre, il faut un dépassement et un processus de compréhension qui se laisse guider par le mouvement intérieur de l’ensemble des textes et, à partir de là, doit devenir également un processus vital. Ce n’est que dans l’unité dynamique de leur ensemble que les nombreux livres ne forment qu’un Livre. La Parole de Dieu et Son action dans le monde se révèlent seulement dans la parole et dans l’histoire humaine.»

Alors que ces mots étaient peut-être conçus pour un public choisi, composé de représentants de la culture à Paris le mois dernier, ils ont servi de prologue au synode des évêques sur la Parole de Dieu.

Puisque nous parlons d’émotions, il n’y avait pas de réunion synodale ce soir au Vatican. Nous étions amenés au baptistère de Saint-Paul-hors-les-Murs en pèlerinage au lieu d’enterrement du grand apôtre des nations. Après avoir vu son lieu de sépulture au dessous de l’autel principal, nous étions invités à monter dans la basilique pour rejoindre le pape pour un concert spécial de l’Orchestre symphonique de Vienne pour les pères synodaux et pour le Pape en honneur de saint Paul. Au programme: la Sixième symphonie d’Anton Bruckner.

Quel début de deuxième semaine spectaculaire!

Le 7e jour, le Seigneur se reposa (mais pour le Synode, une courte fin de semaine)

Journal du Synode du père Thomas Rosica, c.s.b.

La Cité du Vatican. Nous avons survécu la première semaine du Synode! Je reste en admiration des « Padri Sinodali » et du reste des participants du Synode qui terminèrent leurs délibérations ce samedi à 18 h 55 (Nous avons terminé 5 minutes à l’avance !) Les synodes précédents ont toujours incluent une session matinale du samedi qui se terminait à 13 h, laissant donc aux participants quelque chose se rapprochant d’une fin de semaine.

Le vendredi soir, le secrétaire général du Synode, Mgr Nikola Eterovic, nous rappela son amour et respect pour nos frères et sœurs juifs: « alors que nos frères aînés peuvent profiter du Sabbat au coucher du jour, nous n’aurons droit à notre Sabbat que samedi soir! »

Ses mots ont été gentiment rappelés de manière fraternelle et humoristique samedi après-midi quand le Cardinal de Cologne Joachim Meisner a pris le micro durant une session de discussions ouvertes et a commencé ses commentaires en latin mentionnant que ce qu’ils faisaient tard en ce samedi après-midi était “contra natura” (contre nature). Ses mots invitèrent rires et applaudissements ! Au milieu du sérieux des interventions et discussions dans le « Aula », je suis impressionné par la bonne humeur, l’esprit fraternel et la gentillesse de tous les participants.

Un autre moment illustre bien l’atmosphère dans le “Aula” : l’archevêque du Cameroun a commencé son intervention durant l’une des sessions où le Saint-Père était occupé sur la Place Saint-Pierre, s’adressant à des dizaines de milliers de personnes, en disant « le Saint-Père absent, chers frères évêques… . » À ce moment, Mgr Eterovic a pris le micro et il a annoncé à tous: « Il (le Pape) est absent mais il lira tous les mots! » Une vague de rires se fit de nouveau sentir dans l’assemblée!

Aux conférences de presse et rencontres avec les journalistes des différents groupes linguistiques, on m’a demandé d’identifier les thèmes, les accents, les références, les citations et les étoiles émergentes de cette assemblée synodale. Étoile est probablement le mauvais mot dans un contexte comme celui-ci, mais il y a eu quand même, plusieurs interventions des évêques ou des délégués fraternels qui n’ont pas seulement provoqué des signes de la tête, mais aussi de profondes réflexions sur ce qui a été partagé. J’aimerais souligner le travail de plusieurs personnes, en vous rappelant que vous pouvez trouver des résumés des allocutions grâce à l’excellente couverture de ZENIT et du service d’information du Vatican. Plus tôt cette semaine, Mgr Luis Antonio Tagle du diocèse d’Imus des Philippines s’est adressé au Synode sur « La disposition nécessaire pour entendre la Parole de Dieu ». Son adresse brève mais très riche et poignante a été reprise par de nombreux frères évêques au Synode. C’était une profonde mais très simple adresse, dans laquelle Mgr Tagle dit: “Comme servante de la Parole, l’Église prête sa voix pour que le monde puisse entendre Dieu. Mais dans les Écritures, Dieu ne parle pas seulement. Dieu écoute aussi. Dieu écoute spécialement les justes, les pauvres, les veuves, les orphelines, les humbles, et les persécutés. Mystérieusement, Dieu écoute ceux qui n’ont pas de voix. L’Église doit apprendre de la manière que Dieu écoute et doit prêter sa voix aux sans-voix.” Je suis certain que les mots de Luis Antonio seront remémorés et cités pour plusieurs années à venir.

Une intervention de la semaine partagée à travers le monde est cette puissante présentation de Mgr Anton Justs de Lettonie. Mgr Justs a parlé à propos d’un de ses prêtres lettons, Viktors, « arrêté sous le régime soviétique en Lettonie parce qu’en possession d’une Bible. Aux yeux des agents soviétiques, les Saintes Écritures étaient considérées comme un livre contre-révolutionnaire. Les agents jetèrent à terre les Saintes Écritures et ordonnèrent au prêtre de les piétiner. Le prêtre refusa de le faire et s’agenouilla pour embrasser le livre. Pour ce geste, il fut condamné à dix années de travaux forcés en Sibérie. Dix ans plus tard, quand le prêtre retourna dans sa paroisse et célébra la Messe, il lut l’Évangile. Il éleva le lectionnaire et dit: “Parole de Dieu!”. Les gens pleuraient et remerciaient Dieu. Ils n’osèrent pas l’applaudir parce que cela aurait été interprété comme une ultérieure provocation. »

Au moment où Mgr Justs raconta cette histoire, plusieurs autour de moi au Synode ont pleuré. J’avais moi aussi des larmes aux yeux. L’assemblée synodale a applaudi chaudement Mgr Justs pour son témoignage.

Des histoires comme celle-ci (il y en a eu beaucoup) de l’Église souffrante m’ont remué. Des histoires qui seront sûrement répétées des années durant. D’une certaine façon, ces témoignages nous aident à situer tous nos problèmes ecclésiaux dans un contexte plus grand et nous rappelle combien il est important de s’efforcer de trouver de nouvelles perspectives à ce qui nous entoure. Laissés à nous-mêmes, nous oublions que plusieurs souffrent et meurent pour la Parole de Dieu alors nous nous tuons à propos de bien petits enjeux sans grande conséquence.

Une autre intervention, remarquable par sa clarté, simplicité et profondeur, fait parler d’elle au sein des “Padri Sinodali” et des autres délégués. Les gens la mentionnent dans les conversations et réfèrent à son auteur comme « le jeune Cardinal du Texas », le Cardinal Daniel DiNardo. Ce n’était probablement pas voulu, mais le Cardinal DiNardo a évoqué la présentation puissante du Cardinal de Chicago Francis George, O.M.I., qui a parlé du manque d’imagination pour le langage biblique dans notre culture aujourd’hui. Le Cardinal DiNardo a commencé sa présentation en disant aux participants qu’il venait de la “Bible Belt” du sud des USA. “But though a location, le “ Bible Belt” est aussi un état d’esprit, diffusé de multiple façons dans le monde. Il y a sûrement des problèmes avec cet état d’esprit, mais il a gardé vivant une imagination et un vocabulaire biblique, et une présence divine dans un monde qui est important pour nous.” Le Cardinal a mentionné l’importance de Matthieu 11, 25-30 dans nos efforts pour enseigner et prêcher les Écritures.

Le Cardinal a captivé ensuite l’imagination de tous ceux présents dans le Aula quand il a raconté l’histoire de sa récente visite pastorale à Galveston à la suite de l’ouragan dévastateur Ike. Le Cardinal a parlé de la foi simple et de la confiance des victimes de l’ouragan qui, à cause de leur langage biblique, « ont démontré intelligence et humilité ». Leurs attitudes reflétèrent leur ouverture à l’Esprit Saint, leurs citations de textes bibliques étaient sages et priantes. Leur état d’esprit était aussi rempli de confiance, avec une assurance humble qui était incroyable. Les deux avaient un sens concret de l’Esprit Saint dans un texte biblique.”

Il est inutile de vous dire que cette semaine, des gens de partout à travers le monde ont eu une forte impression positive d’un berger texan communicant intelligence, profondeur et une grande sensibilité pastorale à cette assemblée internationale.

Finalement, à la conclusion de chaque session du Synode, un sommaire de la discussion des évêques est présenté au Pape. Cela est souvent accompagné par un « Message au peuple de Dieu. » Après un bon moment de réflexion, qui pourra durer un an ou plus, le Pape proposera une exhortation apostolique dans laquelle il partagera ses propres pensées, convictions et proposition pour des actions. Des comités sont dès maintenant établis pour assister le Pape dans la formulation des textes finaux.

Voici une pensée biblique sur tout ce qui ressort de la semaine I du Synode sur la Parole de Dieu. Sur un niveau purement humain, n’importe quel rassemblement de n’importe quelle organisation de cette magnitude a un grand potentiel de chaos, d’incompréhension et de lutte! Alors que j’étais assis dans le Aula synodale durant la première semaine et que j’observais le monde entier rassemblé devant moi, je ne pouvais m’empêcher de penser au passage du Nouveau Testament sur la Pentecôte. Les artistes du Moyen Age aimaient comparer les passages de la Genèse sur la Tour de Babel et la “Tour” de la chambre haute. Babel symbolise la division des peoples causée par le péché. La Pentecôte est notre espoir pour que de telles séparations ne soient pas à nouveau une tragique nécessité.

La foule de Babel ne peut pas être comparée à l’unité sincère de celle de la Pentecôte. Pour Babel on avait une foule, pour la Pentecôte on a une communauté. Un peuple sans Dieu a perdu le pouvoir de communiquer. Des individus remplis d’Amour et de l’Esprit se sont parlé cœur à cœur (Cor ad Cor, comme le dirait le Cardinal Newman).

Les récits de la Pentecôte dans les Actes des Apôtres disent que pour un instant les nations de la terre ont pris une pause de leur souffrance habituelle et ont vécu l’expérience communautaire causée par Dieu. La Pentecôte marque le début de la mission universelle de l’Église. Il s’agit d’une mission qui élimine les obstacles humains et qui bénéficie de l’Esprit en tant qu’énergie motrice.

Nous avons encore plusieurs tours de Babel de nos jours dans plusieurs parties du monde et j’ose dire, dans l’Église. Cette expérience synodale de fraternité, de discussion, de parole, de partage et d’ouverture, aussi chargée puisse-t-elle être à cause des difficultés de traduction, des horaires rigides, de la frustration et de la confusion pour certains, c’est aussi toutefois un modèle différent ; en même temps ça nous apprend le sens de la Pentecôte et le coût de l’appartenance à une Église universelle.

Jour 5: Se souvenir d’un vrai patriarche et de son cadeau du Concile

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Journal du Synode du père Thomas Rosica, c.s.b.

Ce fut la semaine des papes au Synode mondiale des évêques au Vatican. Le pape Benoît XVI est présent chaque jour à la salle du synode, écoutant attentivement des heures d’interventions et de discussions ouvertes. [Il a manqué seulement deux sessions matinales et une d’après-midi la semaine dernière à cause d’engagements à Place Saint-Pierre et au palais apostolique.]

Les Italiens et particulièrement les Italiens du Vatican aiment les anniversaires et les commémorations en tout genre. Ce jeudi, nous avons commémoré le 50e anniversaire de la mort du désormais Servant de Dieu, le pape Pie XII. Ce samedi matin, 11 octobre, le Cardinal Angelo Scola, patriarche de Venise, présidera une messe spéciale en la basilique Saint-Pierre avec les pères synodaux et tous les délégués pour commémorer le 50e anniversaire de l’élection à la papauté du successeur de Pie XII et l’un des prédécesseurs vénitiens de Scola, le Cardinal Angelo Roncalli. Le pape Jean XXIII est mort il y a de ça 45 ans cette année.

Le “buon Papa” tel qu’il est toujours connu en Italie, a été béatifié par le pape Jean Paul II le 3 septembre 2000 lors d’une cérémonie de l’année jubilaire avec le pape Pie IX, l’archevêque Tommaso Reggio de Gênes, le P. William Joseph Chaminade et le moine bénédictain Columba Marmion (connue comme Don Marmion par ses amis à travers le monde).

Un point intéressant peu connu de plusieurs personnes est que le pape Jean Paul II a assigné comme jour de fête du Bienheureux pape Jean XXIII le 11 octobre, et non la date de sa mort du 3 juin 1963. Le 11 octobre 1962 marque l’anniversaire de la première session de Vatican II. Jean XXIII et le Concile sont à jamais liés ensemble.

Chaque fois que je visite la basilique, j’essaie de prier devant les papes de mon propre temps – les papes Roncalli, Montini, Luciani et maintenant Wojtyla. Ce matin, j’ai jeté un coup d’œil vers la basilique Saint-Pierre avant la session du synode et avant l’arrivée de la multitude de pèlerins et de touristes pour prier devant le corps du Bienheureux Jean XXIII qui repose maintenant sous un autel sur le côté de la basilique principale. On l’a déplacé de sa crypte originale quelques temps avant sa béatification de 2000. Ce nouvel emplacement continue à attirer de grandes foules chaque jour.

Il y a de cela plusieurs années, je m’étais arranger pour célébrer une messe au reposoir et autel du Bienheureux Jean XXIII. Quelques membres de la jeune équipe de Télévision Sel + Lumière étaient avec moi. Quand nous sommes arrivés pour la célébration, le jeune prêtre italien qui me précédait à l’autel était déjà en « temps supplémentaire ». Le prêtre avait un groupe de jeunes adultes avec lui et ils regardaient à travail le cercueil de verre les restes de Papa Giovanni. C’était ennuyant de les regarder prendre ce temps précieux: nous aurions moins de temps à l’autel! Nous avons attendu patiemment, sachant que notre groupe aurait seulement 25 minutes pour célébrer cette messe.

Alors que le prêtre italien s’en alla de l’autel, il marcha vers moi et s’excusa d’être si en retard. Il dit alors quelque chose qui sembla étrange. « Pardon Padre, mais nous ne venons pas ici souvent et mes cousins et moi voulions juste être près de “zio” pour un instant ! » Je me souviens comme tout ça sonnait faux – ce type essayait de se reprendre pour son retard en se disant être de la famille du Bienheureux Papa Giovanni!

Nous avons pu commencer notre propre célébration et cela doit être la messe la plus rapide que je n’aie jamais célébré. Des gardes nous rappelaient que nous devions être dehors dans 23 minutes! Quand nous retournèrent à la sacristie papale pour retirer nos vêtements liturgiques, je signa le registre et je m’aperçu que juste avant mon nom était la signature d’un prêtre appelé “Giovanni Roncalli.” Je demandai au gardien si c’était vrai. “Certo,” il dit. Padre Giovanni est le petit-neveu du buon Papa et il est en charge de la pastorale jeunesse de Bergamo!

Il Papa Buono

Avec le temps qui passe, la nouvelle génération de connaît plus vraiment ce bon et grand pape. J’ai réalisé pendant ce synode que pour beaucoup de jeunes évêques présents, Jean XXIII est un nom de livres d’histoire. Le 11 octobre, le jour de sa fête, est une bonne opportunité pour évoquer la mémoire et une légende qui amène encore des sourires à bien des gens. L’un des plus vieux “uscieri” de la basilique Saint-Pierre le résume bien: “C’est comme s’il ne nous a jamais dit au revoir. Papa Giovanni sera toujours avec nous.”

Angelo Roncalli, le troisième de treize enfants, est né d’une famille d’agriculteurs le 25 novembre 1881 à Sotto il Monte en Italie du nord. À l’âge de 12 ans, il entra le séminaire diocésain à Bergamo et fut sous l’influence de leaders progressistes du mouvement social italien. Il a été ordonné le 10 août 1904 et très rapidement nommé le secrétaire du nouvel évêque de Bergamo, apprenant par ses formes d’actions sociales et apprenant toujours sur les problèmes de la classe ouvrière. Il enseigna aussi au séminaire diocésain.

En 1915 il fut appelé à l’armée pendant la première guerre mondiale et servit en première ligne au sein d’une équipe médicale et de l’aumônerie. En 1921 il fut appelé à Rome par le Pape et devint directeur de la Société pour la Propagation de la Foi en Italie. Il fut consacré archevêque en 1925 et envoyé en Bulgarie. Ensuite, en 1934, il fut envoyé en Turquie et en Grèce.

À l’âge de 64 ans (1944), quand la plupart des gens pensent à la retraite, Roncalli fut choisi par Pie XII pour le difficile rôle de nonce à Paris, où il travailla pour régler les divisions causées par la guerre. À l’âge de 72 ans il devint Cardinal et patriarche de Venise où il était responsable d’un grand diocèse pour la première fois de sa vie. Il gagna rapidement l’affection de ses gens, visitant les paroisses, prenant soin de la classe ouvrière, établissant de nouvelles paroisses et développant des formes d’action sociale.

En 1958, à l’âge de presque 77 ans, il fut élu pape pour succéder à Pie XII. Plusieurs s’attendaient à ce qu’il ne fasse que du travail de maintien et qu’il ne soit que temporairement pape, mais il surprit l’Eglise et le monde entier par son énergie et son esprit de réforme. Il étendit et internationalisa le collège des cardinaux, convoqua le premier synode diocésain de l’histoire à Rome; révisa le Code du Droit Canonique et rassembla le deuxième Concile du Vatican avec le seul but de rénover la vie de l’Église et ses enseignements, et de réunir les chrétiens d’à travers le monde.

Dans son discours d’ouverture le 11 octobre 1962, au début du Concile du Vatican, le pape Jean dit « Dans l’exercice quotidien de notre ministère pastoral, à notre grand désespoir nous devons parfois écouter ceux qui, bien qu’ils l’utilisent avec zèle, n’ont pas beaucoup de jugement ou d’équilibre. Pour eux le monde moderne n’est rien d’autre que trahison et ruine. Ils estiment que cet âge est bien pire que les précédents, et ils continuent comme s’ils n’avaient rien appris de l’histoire – pourtant, l’histoire est le maître suprême de la vie. Ils agissent comme si les cinq premiers siècles témoignaient d’une défense totale de l’idée et de la cause chrétienne, comme si la liberté religieuse n’avait jamais été compromise dans le passé. Nous ne pouvons qu’être en désaccord avec ces prophètes du malheur qui annoncent toujours le désastre – comme si la fin du monde était proche. Notre tâche n’est pas simplement celle de recueillir ce précieux trésor qui est la doctrine, comme si nous étions obsédés par le passé, mais de donner sans peur et avec conviction, au nom de cette tâche, ce que le moment présent demande de nous – ainsi, nous serons fidèles à ce que l’Église a fait ces 20 derniers siècles. »

Le pape Jean croyait que le Concile finirait après des mois, mais malheureusement il mourut avant sa deuxième session. Au moment de sa mort, le 3 juin 1963, il avait l’affection de tous, chrétiens et non. « Papa Giovanni”, comme on l’appelait, était très aimé par des millions de personnes.

Angelo Giuseppe Roncalli était un être humain plus concerné par sa foi que par son image, plus par ceux qui l’entouraient que par sa propre volonté. Homme chaleureux et visionnaire, il souligna l’importance de l’Église dans un monde en transformation et fit ressortir les vérités les plus profondes de l’Église dans le monde moderne.

La nuit du 11 octobre 1962, à l’inauguration du deuxième Concile du Vatican, Papa Giovanni est apparu à sa fenêtre répondant aux chants qui provenaient d’en bas la Place Saint-Pierre, d’une énorme foule (500 000 personnes). De nombreux gens étaient arrivés en chantant dans une procession avec des chandelles.

Son discours improvisé à la fenêtre ce soir-là fait désormais partie des légendes de Rome, sa voix aiguë «Carissimi giovani, carissimi giovani, Chers enfants, j’entends votre voix». Avec un langage très simple il leur raconta ses espoirs pour le Concile. Il souligna que la lune, là-haut observait ce spectacle. «Ma voix est seule» dit-il, «mais son écho contient la voix du monde entier. Ici, donc, le monde entier est représenté». Il conclu t: ‘Tornando a casa…Quand vous rentrez à la maison, embrassez vos enfants – dites-leur que c’est de la part du pape Jean’. L’émotion était tangible. Le ‘patriarche’ qui souffrait pour son vieil âge et sa maladie, donna et créa de l’amour avec toute sa personne.

Ce premier soir du deuxième Concile du Vatican, une nouvelle ère s’entama pour l’Eglise…une époque qui continue à récolter des fruits ce mois-ci pendant le douzième Synode des évêques. Les années de travail et de compromis, les flots de mots et les innombrables conversations, les négociations à n’en plus finir, produiraient et accompagneraient une transformation dans l’Église. Toutefois, pour tous les mots nobles et les textes qu’ont été utilisés pendant le Concile, ce rassemblement légendaire du 11 octobre 1962 – la nuit inaugurale du deuxième Concile – était imprégné de l’humanité profonde et émouvante de son auteur.

Au moment de sa mort au mois de juin 1963, Papa Giovanni dit: « Ce n’est pas l’évangile qui a changé, mais nous qui le comprenons mieux. Ceux et celles qui ont vécu le même nombre d’années que moi…ont pu comparer des cultures et des traditions différentes, et savent que le moment est venu pour distinguer les signes du temps, pour saisir cette chance et regarder loin vers l’avenir ».
C’est pourquoi regarder ce grand patriarche et leader pendant le Synode des évêques sur la Parole de Dieu n’est pas seulement une chose agréable, mais aussi un besoin. Le philosophe Santayana écrivit: « Ceux qui ne se souviennent pas du passé sont condamnés à le répéter ».

Alors que nous nous souvenons de Jean XXIII le jour de sa fête, et que nous voyons sa vision courageuse pour l’Église et pour l’humanité entière, prions pour son intercession pour ce Synode des évêques qui travaille pour que la Parole de Dieu soit connue et aimée dans l’Église et partout dans le monde.
Pour tous les mots nobles, documents et textes qui seront le fruit de ce rassemblement mondial, prions pour qu’ils soient d’abord imbibés de l’humanité profonde et émouvante de Jean XXIII qui a réveillé l’Église de son sommeil historique et ecclésial à une époque où personne ne s’y attendait.

Bienheureux Jean XXIII, “Oncle Angelo », priez pour nous. Aidez-nous à faire vivre Vatican II dans l’Église contemporaine.

Triste moment pour le Canada…

Henry Morgentaler a bel et bien reçu son Ordre du Canada aujourd’hui sans que l’on mentionne une seule fois le mot avortement. Incroyable.

Mes pensées vont aujourd’hui à tous ceux et celles qui travaillent activement à limiter le nombre d’avortements au pays de façon noble et pacifique. Ce serait bien facile de baisser les bras en cette journée, mais rappelons-nous que partout à travers le monde, des groupes poursuivent la lutte afin que tous nos enfants à naître puissent voir le jour. À quelques jours de la fête de l’action de grâces, merci pour votre dévouement.

« Quoi faire de Maria? »

par Sr Marie Noëlle Chaumette, x.m.c.j.

Quel bonheur d’avoir assisté à la générale de “La Mélodie du Bonheur” vendredi dernier en compagnie de l’équipe de Sel et Lumière et d’un bon nombre des religieuses et religieux de Toronto.

J’ai vu de nombreuses fois le film avec plaisir et cette comédie musicale m’a autant enchantée.

Tous les personnages sont bons mais j’ai toujours eu un petit faible pour celui de la mère supérieure, celle-ci a déjà un grand rôle dans le film mais dans cette comédie,  elle tient le grand rôle avec le couvent. La première scène et la dernière s’y passent et donnent ainsi un cachet plus solennel qu’au film.

La sagesse de la mère supérieure répliquant à Maria que le couvent n’est pas le refuge pour nos peurs mais qu’il faut les regarder en face dit bien ce qu’est l’appel mystérieux à suivre le Christ dans la vie religieuse.

J’ai vraiment passé un bon moment car ce film est rafraîchissant pour de multiples raisons: il met en scène une famille nombreuse qui renaît après un deuil, une femme qui trouve sa vocation, une mère supérieure qui use de son autorité dans le sens bénédictin c’est-à-dire qui fait grandir l’autre, un homme qui a le courage de fuir son pays pour ne pas tomber aux mains des Nazis, le tout dans le cadre magnifique de la ville de Salzburg, ville ou est né Mozart ! La musique adoucit les mœurs elle fait revivre et soude une famille pour la vie dans le cas des Von Trapp.

Même si cette comédie musicale a pris des libertés par rapport à la vie de Maria, il reste qu’elle présente la vocation religieuse d’une manière positive en ne niant pas sa complexité et la vocation du mariage aussi comme appel à servir Dieu.

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