Deuxième semaine du Synode des évêques

Journal du Synode du Père Thomas Rosica, c.s.b

La deuxième semaine du Synode des Evêques a commencé comme d’habitude dans la salle où 29 pères synodaux ont lu leur présentation de 5 minutes chacun devant les 400 personnes qui la remplissaient. La séance de ce matin contenait un certain nombre de réflexions profondes, diffusant la parole de Dieu dans différents coins du globe.

Un amour profond de la parole de Dieu émerge des discours, tout comme la foi profonde des cardinaux et des évêques qui font face à de nombreux défis pastoraux tout en ayant la conviction que ce que nous faisons en diffusant la parole de Dieu n’est jamais en vain. Nous sommes tout simplement des semeurs, et nous devons semer abondamment. Le Seigneur fera la récolte.

Ce matin le cardinal australien George Pell a parlé des JMJ de Sydney de juillet dernier et cela a suscité l’émotion dans les têtes et les cœurs de beaucoup de pères synodaux qui ont soit participé à cet événement, soit y ont envoyé des jeunes «Down Under». Depuis le début du Synode, grand nombre de pères synodaux ont fait mention des JMJ, les décrivant comme des « moments privilégiés » de semailles des Ecritures parmi les jeunes du monde entier.

Un signe très encourageant qui a paru des JMJ a été le choix par le pape de thèmes bibliques pour chaque rassemblement international. Je peux parler de l’efficacité du thème canadien des JMJ de 2002 «Vous êtes le sel de la terre, vous êtes la lumière du monde» de l’évangile selon Matthieu, chapitre 5. Ce thème était devenu le leitmotiv pendant la préparation aux JMJ 2002, ensuite pendant l’événement, et dans les suites des JMJ dans les églises locales à travers le monde entier. Le thème engendra même la première télévision catholique canadienne, Télévision Sel et Lumière, à la tête de laquelle j’ai été nommé lors de sa naissance en 2003. Le thème a crée des fruits pour d’innombrables jeunes partout dans le monde et a planté ses racines au Canada grâce à notre première télévision catholique, dans ce qui est une nouvelle terre de mission!

Esprit Saint

Récemment les JMJ ont offert à l’Eglise universelle une opportunité de redécouvrir la personne et le rôle du Saint-Esprit dans la vie des chrétiens. Plusieurs personnes ont affirmé que l’homélie du pape Benoît XVI lors de la vigile des JMJ à l’Hippodrome de Randwick a été l’un des meilleurs enseignements jamais reçus à-propos le Saint-Esprit. À Sydney, les jeunes de la «Génération JPII» et ceux de la «Génération Benoît XVI» ont reçu la force, celle de l’Esprit Saint, qui est descendu sur eux (Actese 1,8).

Des centaines d’évêques et de cardinaux participent aussi aux JMJ internationales en tant qu’enseignants et catéchistes. Chaque jour pendant la semaine des JMJ, des milliers de jeunes se réunissent autour de leurs cardinaux et évêques pour écouter leurs sermons, leurs catéchèses, leurs réflexions basées sur la parole de Dieu et en particulier sur le thème de l’événement.

Cette nouvelle invention vit désormais sa propre histoire, étant devenue partie intégrante des célébrations internationales de la foi et de la culture des jeunes qui ont lieu tous les deux ou trois ans. Celle-ci contribue non seulement à la rencontre des générations, mais aussi une opportunité toute particulière de proclamer et de diffuser la Parole de Dieu dans un contexte international et de manière créative, pour offrir aux jeunes des moyens concrets par lesquels vivre leur vie en se dédiant aux Écritures Saintes. Je crois que les mots du Cardinal Pell et des autres évêques à-propos des JMJ ont été très appréciés par les pères synodaux, parce que ces rassemblements leur montrent tous de manière pratique la force de la Parole de Dieu, vivante parmi les jeunes. Aux JMJ de Toronto, beaucoup de jeunes gens du monde entier nous ont ensuite écrit nous disant qu’ils étaient tombés amoureux de la Bible et de Jésus pendant les célébrations… et qu’elles continuent à lire les Écritures chaque jour.

Significations

Enfin, il y a un mois à Paris (12 septembre), Benoît XVI fit un discours important aux représentants de la culture au « Collège des Bernardins », ouvert pour l’occasion après de grandes rénovations. Au cours d’un discours magistral il a déclaré : «l’Écriture a besoin de l’interprétation, et elle a besoin de la communauté où elle s’est formée et où elle est vécue. En elle seulement, elle a son unité et, en elle, se révèle le sens qui unifie le tout.

«Dit sous une autre forme : il existe des dimensions du sens de la Parole et des paroles qui se découvrent uniquement dans la communion vécue de cette Parole qui crée l’histoire. À travers la perception croissante de la pluralité de ses sens, la Parole n’est pas dévalorisée, mais elle apparaît, au contraire, dans toute sa grandeur et sa dignité… La Parole de Dieu, en effet, n’est jamais simplement présente dans la seule littéralité du texte. Pour l’atteindre, il faut un dépassement et un processus de compréhension qui se laisse guider par le mouvement intérieur de l’ensemble des textes et, à partir de là, doit devenir également un processus vital. Ce n’est que dans l’unité dynamique de leur ensemble que les nombreux livres ne forment qu’un Livre. La Parole de Dieu et Son action dans le monde se révèlent seulement dans la parole et dans l’histoire humaine.»

Alors que ces mots étaient peut-être conçus pour un public choisi, composé de représentants de la culture à Paris le mois dernier, ils ont servi de prologue au synode des évêques sur la Parole de Dieu.

Puisque nous parlons d’émotions, il n’y avait pas de réunion synodale ce soir au Vatican. Nous étions amenés au baptistère de Saint-Paul-hors-les-Murs en pèlerinage au lieu d’enterrement du grand apôtre des nations. Après avoir vu son lieu de sépulture au dessous de l’autel principal, nous étions invités à monter dans la basilique pour rejoindre le pape pour un concert spécial de l’Orchestre symphonique de Vienne pour les pères synodaux et pour le Pape en honneur de saint Paul. Au programme: la Sixième symphonie d’Anton Bruckner.

Quel début de deuxième semaine spectaculaire!

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