Partir ou rester: renier sa foi pour marquer son mécontentement

Le Devoir de ce mercredi présente en une un Benoît XVI dans la noirceur sous le titre: Hausse subite des demandes d’apostasie au Québec. Il est intéressant de noter que les médias français s’étaient littéralement déchaînés sur l’Église et le Pape jusqu’à la semaine dernière. Une collègue journaliste parisienne m’a lancé à la blague: « On a beau être à l’air de la mondialisation, on dirait qu’un pigeon voyageur vient d’arriver au Québec. »

L’article, que vous pouvez lire, n’ajoute rien au-delà de son titre. On tente de démontrer que cette hausse démontre que là, vraiment, l’Église a dépassée les bornes et que les catholiques en ont assez. Il est vrai que bien des gens en ont assez, mais la conclusion est un peu rapide. On ne parle que d’une cinquantaine de personnes.

Tout de même, on peut dénoter deux choses. La première, positive, est que les catholiques prennent la parole sur la place publique. Il y a quelque chose qui n’a pas passé pour plusieurs d’entre nous, et nous ne craignons pas de le dire. Des milliers de personnes se sont ruées sur le web, sur les blogues et autres plateformes d’échanges, pour manifester leur désarroi, autre preuve que les paroles du pape sont encore écoutées de nos jours. Que ces paroles soient déformées ou incomprises démontrent le travail auquel doit s’atteler l’Église pour présenter et expliquer ses positions morales et éthiques, positions qui découlent d’une conception de l’homme comme personne humaine, créée et aimée de Dieu.

Le deuxième élément, plus sombre, que soulève la une du Devoir porte sur l’apostasie. L’apostasie est une chose grave. Apostasier sa foi ne revient pas à dire: je ne vais plus à la messe ou je ne mets plus jamais les pieds dans une église. L’apostasie signifie renier sa foi dans son intégralité, de manière publique et volontaire.

En tant que catholique, il m’est difficile de comprendre mes frères et soeurs qui sont prêts à poser ce geste aussi radical à cause de ce qu’ils ont entendu et compris. On peut avoir de la difficulté face à certaines positions de l’Église. On peut remettre en question les propos du Pape. En faisant cela, il importe de s’informer à diverses sources, d’essayer, par exemple, d’aller au-delà du premier niveau d’informations rapportées depuis un avion à 35 000 pieds dans les airs. Si, après cela, il m’est impossible d’accepter ce qui a été dit ou écrit, je peux, de manière personnelle, refuser cet enseignement.

Renier la foi de son baptême c’est renier la foi en Jésus-Christ, rédempteur et sauveur et en l’Esprit de Dieu qui agit dans le monde, et dans l’Église. C’est renoncer à une famille, imparfaite certes, mais toujours une famille, bimillénaire, riche d’une longue tradition et d’une grande diversité, de par les hommes et les femmes qui la composent.

À cet effet, le père Thimothy Radcliffe, ancien maître de l’Ordre des frères prêcheurs (Dominicains), a écrit une lettre, « Pourquoi rester » dont voici un extrait:

Nous restons parce que nous sommes des disciples de Jésus. Croire en Jésus, ce n’est pas adopter une spiritualité privée ou un code moral. C’est accepter d’appartenir à sa communauté. Ceux qu’il a appelés à le suivre marchent ensemble. Selon un vieil adage latin, Unus christianus, nullus christianus : un chrétien isolé n’est pas un chrétien. (…)

Dès l’origine, Jésus a appelé dans sa communauté les saints et les pécheurs, les sages et les fous. Il a dit : « Je ne suis pas venu appeler les justes mais les pécheurs » (Matthieu 9, 13). Et il continue à le faire, sinon il n’y aurait pas de place pour quelqu’un comme moi. Une communauté admirable de personnes merveilleuses et vertueuses, qui ne ferait jamais d’erreurs, ne serait pas un signe du Royaume de Dieu.

Une vague unité spirituelle ne suffit pas

Je ne pourrai jamais quitter l’Église catholique car je crois que Jésus nous appelle à vivre ensemble comme un seul Corps. Dans l’Évangile de Jean, peu de temps avant sa mort, Jésus a prié son père pour ses disciples «afin que tous soient un» (Jean 17, 21).

Rester ne veut pas dire que l’on s’enfouie la tête dans le sable, au contraire, cela signifie que nous reconnaissons qu’il y a plus grand que nous.

La lettre du père Radcliffe est disponible sur le site de La Croix.

«Le printemps, il est disparu.»

sacre-coeur-vue-de-l-arriere1C’est ce que disait un papa à son fils en le conduisant à l’école un matin cette semaine. Il faisait froid, il ventait, il pleuvait. Je comprends le petit garçon qui se demandait où le soleil de la semaine précédente s’était caché : je me posais la même question.

Chaque matin, je descends la butte de Montmartre pour me rendre au métro. Si le versant sud de la butte est plutôt touristique, de l’autre côté, derrière l’imposante basilique du Sacré-Cœur, se cache un véritable quartier. Dans le dédale des rues habitent des milliers de gens, des familles, des couples, beaucoup de gens seuls aussi.

En descendant la butte, je passe devant cette école de quartier construite au bout d’une petite rue, en bas de l’un des nombreux escaliers. Datant d’avant la seconde guerre, cette école était autrefois réservée aux garçons. Ce matin-là, je m’émerveillai devant les dizaines de parents qui venaient conduire leurs enfants à pied à l’école.
– Bonne journée, ma poule.
– Je t’aime ,maman.
J’ai noté que les papas étaient nombreux et que la plupart de ces gens se saluaient :
– Bonjour.
– À qui tu as dit bonjour maman?
– C’est le papa d’un garçon de ton école, chérie.
Durant mon trajet en métro, j’ai rêvé à ma vie de quartier quand j’étais enfant et adolescent. Je réalise à quel point ce quartier, les gens qui le composaient, les voisins, les marchands, faisaient partie de notre vie. Il y avait Henri à la boulangerie qui me donnait toujours un beigne au sucre lorsque j’allais chercher du pain, Ginette la brigadière qui a parfois risqué sa vie pour que nous traversions la rue en sécurité (sans blague), monsieur Rivard et ses chiens avec lesquels je jouais, le conseiller municipal que j’admirais beaucoup. Et il y avait Jacques, notre curé.

Le point commun de presque tout ce beau monde était la paroisse. Même ceux qui ne venaient pas à la messe participaient à l’une ou l’autre des activités organisées par la communauté. Le clocher était le point de rencontre…

Je me garde bien de tomber dans la nostalgie d’une époque révolue. Bien des quartiers au Québec n’ont plus de clocher. Il faut prendre la voiture pour aller à l’église, comme on fait pour aller au Loblaws ou chez Costco. C’est normal, personne ne s’en formalise, mais peu de gens se demandent pourquoi il en est ainsi.

La pastorale de proximité avait cela de bien qu’elle faisait sentir aux gens que l’Église, avec ses imperfections, était proche d’eux, vivait avec eux. Cette manière de vivre est forcément plus difficile aujourd’hui et ce pour plusieurs raisons: le train de vie des familles, la vie familiale éclatée qui ne permet pas l’enracinement des enfants dans une communauté, le manque de vocations… et le manque d’intérêt. Comment manifester de Celui qui a pris notre humanité, comment être témoin de l’Incarnation, comment être près de la réalité des hommes et des femmes de ce temps disaient les pères du Concile…?

Ce sont, il me semble, des questions toujours légitimes. Nous continuerons à nous les poser et à tenter d’y répondre, toujours et encore, en discernant les signes de l’Esprit qui nous parle.

Mais pour l’instant, il me reste quelques jours pour déambuler dans les quartiers de Paris et le soleil se pointe, enfin. Bonne fin de semaine!

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Rencontré : le père Pierre-Marie Delphieux, fondateur et prieur général des Fraternités monastiques de Jérusalem, de passage à KTO pour enregistrer des capsules sur saint Paul. Si Paul est le théologien de la joie, le père Delphieux marche certainement dans ses pas.

Dévoré : 38 ans, célibataire et curé de campagne, un récit de Pietro de Paoli. L’auteur de Vatican 2035 nous offre le journal d’un prêtre d’un petit diocèse de France dont le témoignage à de quoi faire réfléchir un peu. Je l’offrirai à un ami, curé de campagne, à mon retour.

Visité : le nouveau cloître des Dominicains rue du Faubourg Saint-Honoré, à l’occasion des jeudis du couvent, des soirées- conférences sur des sujets divers. Les frères prêcheurs sont à cette adresse depuis longtemps, mais leur salle Albert Le-Grand et le cloître refaits à neuf sont à la fois simples et beaux… On y sent, on y voit la touche dominicaine, mais dans des proportions réduites. De quoi inspirer les frères de Montréal ou Ottawa qui devront un jour ou l’autre laisser leur énorme couvent difficile à chauffer. 

Savouré : du yogourt à la rhubarbe! Non mais, comment ce fait-il que personne chez nous n’ait pensé à cela? Ni trop sucré ni trop amer. J’appelle M. Saputo dès mon retour.

Zzzzzz…

Avez-vous des problèmes de sommeil? C’est vraiment lorsque l’on manque de sommeil que l’on en réalise toute son importance.

J’ai la grande chance que mon fils de 2 ans dorme bien depuis un bon moment. Cette semaine toutefois, c’est plus difficile. Une vilaine conjonctivite le réveille la nuit et papa doit rester éveillé pour l’aider à se rendormir…

Mais le soleil est au rendez-vous chaque matin. Pas de grasse matinée pour les papas ou les mamans qui n’ont pas beaucoup dormi. Le reste de la journée peut parfois être difficile (comme revêtir un chandail taché lorsque que l’on anime un épisode de Zoom – voir l’émission d’aujourd’hui !!) et l’on cherche à se tenir éveillé par tous les moyens artificiels possibles (vive la caféine et le sucre).

Je me souviens des premiers mois de mon fils, c’était beaucoup plus facile, car mon système s’était ajusté aux petites nuits. Maintenant, quand je reste debout la nuit, je suis tout déboussolé…

Mais il y a un net avantage à être éveillé la nuit, car la prière se décline autrement. Le silence de la nuit (interrompu par des pleurs de bébés parfois, oui) amène un esprit méditatif tout spécial. Dans ces instants privilégiés de prière, je pense d’abord à tous et celles souffrant d’insomnie. Quelle croix d’être incapable de dormir, même quand on en ressent le besoin! Je remercie le ciel pour toutes ces bonnes nuits de sommeil réparateur dont on oublie les vertus quand elles nous sont données facilement.

J’en profite également souvent pour réciter le chapelet qui naturellement nous amène au sommeil dans la pénombre de la nuit. Si l’on doit rester éveillé, on doit réciter les « Je te salue Marie » de façon très attentive pour ne pas tomber dans les bras de Morphée. Tout un exercice.

Quand le monde dort tout autour de nous, nous sommes plus aisément à même de sentir, d’écouter la présence divine qui nous habite tous. J’espère donc avoir la grâce de goûter chaque moment d’éveil nocturne, tout en espérant en expérimenter la fréquence avec modération SVP. Je vous souhaite donc de bien dormir ce soir… ou à tout le moins de rester éveillés dans une paix habitée !

Paris VIe: Place Saint-Sulpice


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Paris a tant à offrir… pour le regard et aussi pour l’intellect. Vendredi matin, Place Saint-Sulpice. Nous sommes sur le parvis de la deuxième plus grande église de la ville et à deux pas de la plus grande librairie catholique de France, La Procure, dans laquelle il ne faut pas se trouver seul avec une carte de crédit… Son directeur général a bien accepté de répondre à quelques-unes de mes questions, sans toutefois me donner de rabais à la caisse. Ça sera pour une autre fois… Découvrez donc 2 incontournables du 6e arrondissement.

De Paris: le printemps africain

La Place Saint-SulpiceBen voilà, c’est le printemps! En fait, on me dit qu’il est arrivé à Paris en même temps que moi, il y a déjà 10 jours, j’vous jure. Le printemps et une grève typiquement française… il fallait bien trouver un moyen de sortir dehors jeudi. Non, mais tout de même, plusieurs Français, comme des millions d’autres gens à travers le monde, se disent inquiets de la situation économique actuelle. Ils veulent que quelque chose se passe et ils sont sortis dans la rue pour le rappeler à leurs dirigeants politiques et tenants économiques qui ne s’en sont pas trop formalisés. Cette fois peut-être, ce n’est pas d’une grève dont il faut, mais d’une concertation. Trouver ensemble des solutions à une crise planétaire. À cette fin, les Etats-Unis ont une longueur d’avance sur la France.
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Toujours est-il que jeudi, je ne me suis pas mêlé aux manifs françaises, même si elles me rappelaient mes belles années de cégep au Québec. Avec le voyage de Benoît XVI en Afrique, les catholiques de la planète ont tourné leur regard vers ce continent qui compte plus de 159 millions de catholiques, un nombre qui a augmenté de 3% en 2007 alors qu’il demeurait stable ailleurs dans le monde. L’Afrique est déjà un incontournable pour l’Église mais, dans 15 ou vingt ans, certains prédisent que l’Afrique sera le continent avec le plus de catholiques, plus même que l’Amérique latine. Les enjeux de l’Église qui est en Afrique sont aussi les défis de peuples et communautés qui sont au cœur d’une crise humanitaire dont il est difficile de sortir. Le Pape est venu en Afrique pour y annoncer une Bonne Nouvelle et raffermir les évêques, prêtres et fidèles dans la foi. Il est venu comme messager de l’Espérance. Déjà, les gestes posés, les paroles échangées depuis mardi, ont ravivé l’espoir de tout un continent. J’ai avec moi copies de journaux du Cameroun de cette semaine. Nulle part fait-on allusion à la « polémique du préservatif ». On comprend vite que cette tempête est une affaire toute occidentale qui n’a pas eu d’effet sur les Africains de toute confession ou religion qui se sont rassemblés pour accueillir Benoît XVI

Pour ma part, j’ai pu me plonger dans les enjeux et défis de l’Église en Afrique en me préparant pour la table-ronde présentée sur les ondes de KTO et de Sel + Lumière. L’Église a certainement un rôle à jouer face aux nombreux défis sociaux, politiques, économiques et culturels de tout un continent. À cet effet, le 2 synode des évêques sur l’Afrique qui se tiendra en octobre prochain sera l’occasion de poursuivre un vaste chantier autour du thème: L’Église en Afrique : au service de la réconciliation, de la justice et de la paix. À ceux et celles qui se sentent loin de l’Afrique je dis : tendez l’oreille. Nous, occidentaux avons beaucoup à apprendre.

L’émission Parlons-en : l’Église en Afrique est disponible en ligne.
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Visité : L’église Saint-Sulpice, lieu de l’action du roman The Da Vinci Code. Les fresques énormes d’Eugène Delacroix (un parent lointain?) sont bouleversantes. À un coin de rue de là se trouve La Procure, la librairie catholique de France. C’est à voir lundi sur ce blogue et sur S+L.

Suivi : Le Curé d’Ars en tournée à Paris! Le coeur du saint-curé parcourt la France à l’occasion du jubilé du 150e de la mort de saint Jean-Marie Vianney. Il y a foule. La tournée parisienne prend fin ce soir à la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre avec une conférence du cardinal André Vingt-Trois, suivie de la messe à 22h. Il y a beaucoup à dire sur le Curé d’Ars, nous y reviendrons.

Rencontré : Mgr Jean-Yves Riocreux qui rentrait du Cameroun. L’évêque de Pontoise qui avait participé à la série L’Église en marche à l’antenne de S+L en 2005 n’a rien perdu de sa verve au contraire: les médias se bousculent pour l’avoir à leur antenne. Mgr Riocreux commentait la visite du Pape au Cameroun pour une radio française. Il est revenu enchanté de sa visite là-bas, dans un continent qu’il connaît bien.

Y en a marre…

En avez-vous assez de la façon dont l’Église et le Pape sont attaqués de toutes parts ces jours-ci? La blogosphère catholique commence à se lever devant une mauvaise foi flagrante de plusieurs grands médias…. Le quotidien La Croix a répertorié plusieurs de ces excellents blogues.

J’en profite pour vous permettre de lire la lettre que le Père Denis Metzinger (le Père Rosica des Français) a écrit à ses paroissiens. C’est fort éloquent…

Chers Paroissiens, 

Vous me faites connaître votre trouble face aux humeurs médiatiques qui ne cessent d’attaquer l’Eglise et son Pasteur. Vous êtes interrogés par vos proches et vos relations professionnelles. Vous perdez la force de témoigner face à cette espèce de « rouleau compresseur » qui attaque avant de comprendre. En disant avec force « ça suffit » laissez-moi vous donner quelques éclairages :

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Oui, ça suffit du mensonge orchestré contre le Pape Benoît XVI et contre l’Eglise Catholique .Comme preuve,  le reportage (qui sortait du contexte  un mot puis une phrase du Pape de ses propos)  du journal de France 2, 20h ce mardi 17 mars 2009.

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Le contexte : Dans l’avion qui le menait de Rome en Afrique, le Pape, comme à chacun de ses voyages, est allé à la rencontre des journalistes qui le suivaient . Voici le détail de la question posée en italien par le correspondant de France 2…et la réponse faite par le Pape en italien : Philippe Visseyrias, France 2 : Saint-Père, parmi les nombreux maux dont souffre l’Afrique, il y a en particulier la propagation du sida. La position de l’Eglise catholique sur les moyens de lutter contre le sida est souvent considérée irréaliste et inefficace. Allez-vous aborder ce thème durant votre voyage ?  Benoît XVI : Je dirais le contraire. Je pense que l’entité la plus efficace, la plus présente sur le front de la lutte contre le sida est justement l’Eglise catholique, avec ses mouvements, avec ses réalités diverses. Je pense à la communauté de Sant’Egidio qui fait tellement, de manière visible et aussi invisible, pour la lutte contre le sida, je pense aux Camilliens, à toutes les sœurs qui sont au service des malades… Je dirais que l’on ne peut vaincre ce problème du sida uniquement avec des slogans publicitaires. S’il n’y a pas l’âme, si les Africains ne s’aident pas, on ne peut résoudre ce fléau en distribuant des préservatifs : au contraire, cela risque d’augmenter le problème. On ne peut trouver la solution que dans un double engagement : le premier, une humanisation de la sexualité, c’est à dire un renouveau spirituel et humain qui implique une nouvelle façon de se comporter l’un envers l’autre, et le second, une amitié vraie, surtout envers ceux qui souffrent, la disponibilité à être avec les malades, au prix aussi de sacrifices et de renoncements personnels. Ce sont ces facteurs qui aident et qui portent des progrès visibles. Autrement dit, notre double effort pour renouveler l’homme intérieurement, donner une force spirituelle et humaine pour un comportement juste à l’égard de son propre corps et de celui de l’autre, et notre capacité à souffrir, à rester présent dans les situations d’épreuve avec les malades. Il me semble que c’est la réponse juste, l’Eglise agit ainsi et offre par là même une contribution très grande et très importante. Remercions tous ceux qui le font.

Oui, « ça suffit » de la manipulation et de la tromperie imposée . Lisez…relisez les propos du Pape à moins d’être atteint de schizophrénie ou de troubles de l’audition (puisqu’il s’agit d’une réponse orale donnée publiquement) …où y a t-il une condamnation ? …..où y a t-il  interdiction ? où y a t-il absence de compassion ? A partir d’un montage médiatique voilà que tous les « donneurs de leçons » de notre société prennent alors la parole…non pour donner leur point de vue mais pour condamner le Pape et l’Eglise. Dans une société médiatique et démocratique, tout le monde peut tout dire et son contraire…mais le Pape n’aurait pas le droit de prendre la parole ? Au nom de la liberté de penser, il ne serait plus possible de réfléchir à une autre voie que celle existante ?

Pourquoi un tel écart entre les propos tenus par le Pape et ceux interprétés ? Et pourquoi tous ces éditorialistes et politiques (normalement doués de raison ?)  qui se disent scandalisés, n’ont-il pas entendu l’appel du Pape, prononcé lors de son allocution d’accueil sur le tarmac de l’aéroport de Yaoundé :  « … il est particulièrement souhaitable que les malades du sida puissent recevoir dans ce pays un traitement gratuit » .

Qui a relevé que parmi les institutions dans le monde qui s’occupent des personnes atteintes par le Sida, l’Église est le plus important prestataire privé de soins aux malades du sida (44% sont des institutions d’État, 26,70% sont des institutions catholiques, 18,30% sont des ONG et 11% d’autres religions). L’Église, spécialement en Afrique, est également engagée dans la prévention contre la transmission du virus HIV par l’intermédiaire de ses réseaux d’écoles, de mouvements de jeunesse et d’associations familiales. Oui, « ça suffit » ce nouveau jeu qui consiste à vouloir opposer Benoît XVI à Jean-Paul II (oubliant les polémiques agressives  dont il a fait l’objet dès qu’il parlait de sexualité humaine.) Ce que vient de dire  Benoît XVI sur la sexualité humaine s’inscrit dans la continuité du sens de l’amour révélé par le Christ. Il est ainsi dans la cohérence des orientations de l’Évangile, développées dans la Tradition de l’Eglise, sur le sens de l’amour qui ont d’ailleurs influencé notre société au cours de l’histoire. Dieu est Amour au sens où il donne un amour à partir duquel la vie est possible. Aimer de l’Amour de Dieu c’est chercher à faire vivre l’autre et les autres.L’Église ne cesse de rappeler la dignité de la personne humaine et la signification de l’amour. Elle affirme qu’il n’y a pas de remède ultime au sida que grâce à un comportement digne de l’homme, c’est-à-dire capable de respect, de fidélité et de maîtrise de soi qui sont les conditions même de l’amour. Cette perspective n’exclut nullement un discours sanitaire et le recours dans certaines situations au préservatif afin de ne pas mettre la vie en danger. Le discours sanitaire (et le préservatif) peuvent être nécessaire mais restent largement insuffisant quand il s’arrête à des mesures purement techniques. Il existe deux attitudes pour éviter le sida : la fidélité et l’abstinence et un moyen technique : le préservatif. Si les deux attitudes ne peuvent pas être vécues, alors il est préférable d’avoir recours à des moyens de protection pour ne pas répandre la mort. La priorité reste toujours la formation morale.*Pendant ce temps j’ai reçu des téléphones et des mails de paroissiens expatriés, vivant actuellement au Cameroun pour me dire la très grande joie et le grand honneur ressentie par ces foules innombrables venues rencontrer le successeur de Pierre. Alors je me pose une question : Depuis quand l’appel à la dignité de l’homme serait-elle réservée à une certaine catégorie d’êtres humains ? 

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Que faire alors ? 

Dénoncer la pratique manipulatrice auprès des médias (il n’y a pas de raison ! )
Poursuivre l’aide et l’accompagnement auprès des personnes atteintes par le virus du sida, comme le font déjà un certain nombre de paroissiens, notamment dans notre quartier à l’accueil Tibériade.
Continuer de se former sur la signification de la sexualité humaine et percevoir l’appel de l’Evangile pour se laisser éclairer. Devenir humblement Témoin de notre vie avec le Christ .
Soutenir et Former les plus faibles en la matière, c’est à dire les jeunes ballottés par le relativisme ambiant en la matière.
Porter dans la prière le ministère du successeur chargé de confirmer ses frères dans la foi . 

Votre curé

Ce 19 mars 2009,fête de St Joseph,saint Patron de l’Eglise  

Bonne fête Saint-Père !

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Fête de St Joseph, 19 mars 2009

St Joseph est le patron de l’Église universelle et son exemple est plus que jamais actuel et essentiel pour nous aujourd’hui. St Joseph est présenté dans les évangiles comme un homme plein de confiance et de prudence, à l’écoute de l’Esprit-Saint, capable de s’adapter sans cesse aux projets de Dieu et aux réalités du moment, prenant soin de Jésus et de Marie, tout en leur laissant leur place exceptionnelle.
Cette année, avec la présence du Pape, dont c’est le prénom de baptême, à Yaoundé au Cameroun,  la fête de St Joseph prend une coloration particulière.
Lors des vêpres de la solennité de St Joseph hier soir, Benoît XVI nous a présenté St Joseph comme le juste c’est à dire celui qui est ajusté à  la volonté de Dieu. «Etre père, c’est avant tout être serviteur de la vie et de la croissance. Saint Joseph a fait preuve, en ce sens, d’un grand dévouement. Pour le Christ, il a connu la persécution, l’exil et la pauvreté qui en découle… » Le Pape l’a donné pour modèle aux prêtres leur disant d’être des serviteurs fidèles et avisés, les incitant à aimer sans posséder.
Ce matin durant son homélie au stade Amadou Ahidjo,  il a insisté sur la figure de St Joseph « Avec le Christ Jésus, qui a foulé le sol africain, l’Afrique peut devenir le continent de l’espérance! Nous sommes tous membres des peuples que Dieu a donnés comme descendance à Abraham. Chacun et chacune d’entre nous est pensé, voulu et aimé par Dieu. Chacun et chacune d’entre nous a son rôle à jouer dans le plan de Dieu, Père, Fils et Esprit Saint. Si le découragement vous envahit, pensez à la foi de Joseph. Si l’inquiétude vous prend, pensez à l’espérance de Joseph, descendant d’Abraham qui espérait contre toute espérance. Si le dégoût ou la haine vous saisit, pensez à l’amour de Joseph, qui fut le premier homme à découvrir le visage humain de Dieu, en la personne de l’Enfant conçu par l’Esprit Saint dans le sein de la Vierge Marie… Comme Joseph, ne craignez pas de prendre Marie chez vous, c’est-à-dire ne craignez pas d’aimer l’Eglise. Marie, Mère de l’Eglise, vous apprendra à suivre ses pasteurs, à aimer vos évêques… et à suivre ce qu’ils vous enseignent… Vous qui êtes mariés, regardez l’amour de Joseph pour Marie et pour Jésus.
Aux jeunes enfin, le Pape a adressé ses encouragements: « Devant les difficultés de la vie, gardez courage! Votre existence a un prix infini aux yeux de Dieu ».
Espérer contre toute espérance c’est bien le message que nous donne Benoît XVI par sa présence en Afrique et par l’intermédiaire de St Joseph.

Sébastien à Paris: le vidéoblogue

Notre collègue Sébastien Lacroix participe à un échange avec KTO, la chaîne catholique française, et sera à Paris lors des prochaines semaines. Il nous enverra sur une base régulière des capsules vidéo documentant son passage en France. Son premier blogue vidéo porte sur le Salon du livre de Paris.

Benoit XVI foule la terre d’Afrique

Benoît XVI est arrivé au Cameroun. Ce pays de l’Afrique centrale est appelé « Afrique en miniature » pour la diversité des climats, géographies et aussi pour ses plus de 280 langues. Les deux langues officielles étant le français et l’anglais. La population (17 M), est très jeune; plus du quart est chrétienne. Ce pays est marqué par une grande tolérance entre les différentes confessions chrétiennes et les musulmans. Seul pays à ne pas avoir connu de guerre depuis son indépendance, il fait figure d’exception.

Corruption, pauvreté, Sida, sont les problèmes majeurs du Cameroun, pays pourtant plein de ressources, qui pourrait être auto-suffisant si les richesses étaient mieux distribuées et exploitées. L’Eglise est le principal acteur de la lutte contre le Sida.

L’arrivée du pape fut chaleureuse. Le pape sera très écouté lui a déclaré le président de la République, Paul Biya, honoré du choix de son pays, « terre synodale », pour la remise du document de travail en vue du prochain synode sur l’Afrique en octobre prochain à Rome. Ce même président avait accueilli Jean-Paul II deux fois en 1985 à Douala et en septembre 1995 à Yaoundé lorsque ce dernier avait remis l’exhortation apostolique «Ecclesia in Africa», document de référence pour toute l’Eglise d’Afrique.

Benoit XVI a déjà rencontré les 31 évêques du Cameroun, il les a incités à se faire « les défenseurs des droits des plus pauvres » et « à susciter et encourager l’exercice de la charité ». Le pape a exhorté l’Eglise catholique à « défendre vigoureusement les valeurs essentielles de la famille africaine » aux prises avec les conséquences de « la modernité et de la sécularisation sur la société traditionnelle ».

Jeudi 19 mars sera un des points culminants de sa visite : lors de la messe au stade Amadou Ahidjo le pape remettra l’instrumentum laboris du Synode des évêques pour l’Afrique dont le thème est « l’Eglise d’Afrique au service de la réconciliation, de la justice et de la paix » aux représentants des conférences épiscopales d’Afrique.

Le pape visitera ensuite le Centre national de réhabilitation des handicapés de Yaoundé- Centre cardinal Paul-Emile Léger, d’orgine canadienne ; il y prononcera un discours sur le « monde la souffrance ».

Vendredi 20 mars il partira pour Luanda, capitale de l’Angola pour l’anniversaire des 500 ans de la fondation de l’Eglise.

Vous pourrez suivre les célébrations dont voici l’horaire ainsi que les flashes quotidiens de KTO tous les jours de la semaine à 19h35 et un débat de 90 minutes, animé par David Milliat et notre collègue Sébastien Lacroix, L’Eglise en Afrique, Parlons-en, un débat de 90 minutes vendredi 20 mars à 17 h 30, samedi 21 mars à 10 h et dimanche 22 mars à 13 h 30. L’horaire complet du voyage apostolique de Benoît XVI sur les ondes de Télévision Sel + Lumière est disponible ici.

Le condom: LA solution!

Ah Ah… On s’y attendait bien que la question du condom rebondisse sur le Pape durant son voyage en Afrique…  Quoi ? Il ne pense pas que c’est la solution au problème du sida ? Grande nouvelle mesdames et messieurs les journalistes ! 

Benoît XVI  a raison de prôner l’idéal chrétien. Le condom ne règle pas le problème du Sida en Afrique (ou ailleurs…) Il donne une fausse sensation de sécurité quand toutes les études s’entendent pour dire qu’il est vraiment efficace à 90-95% contre le sida… Jouez à la roulette russe 1 fois sur 10 ? Est-ce vraiment la clé pour éradiquer l’épidémie ? Pas sûr, pas sûr…  

Sur le terrain, les catholiques font tout pour éduquer la population et plusieurs choisissent d’offrir des préservatifs dans certains cas. Est-ce que l’Église doit toutefois arrêter de promouvoir son idéal pour autant ? Je ne crois pas. Quand quelqu’un choisit toutefois, en toute connaissance de cause, de ne pas s’abstenir dans des relations à risque, les intervenants catholiques ne diront jamais de ne pas utiliser de préservatifs ! Voilà une approche beaucoup plus sage que la distribution aveugle de condoms…

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