Fête de la Toussaint tragique pour les chrétiens d’Irak

Dimanche 31 octobre dans la cathédrale syriaque catholique Sayidat al-Najat (Notre-Dame du perpétuel secours de Bagdad, deux prêtres et au moins quarante fidèles ont été tués et plus de cinquante personnes blessées, lors d’une attaque durant la messe de la veille de la Toussaint.
Cette cathédrale et d’autres églises ont été déjà la cible d’attentat en aout 2004.
« C’est un immense sentiment de tristesse qui m’envahit. C’est inhumain. Même les animaux ne se comportent pas ainsi entre eux », a déclaré Mgr Shlimoune Wardouni, évêque chaldéen de Bagdad.

Benoît XVI ce matin lors de l’Angélus de la Toussaint, a exprimé sa proximité pour les chrétiens irakiens. Le pape a prié « pour les victimes de cette violence absurde, qui est encore plus sauvage, car cet attentat a frappé des gens sans défense, réunis dans la maison de Dieu, qui est une maison de l’amour et la réconciliation »

Benoit XVI a encouragé les prêtres de la nation et les fidèles laïcs « à être forts et stables dans l’espérance. »

Le pape Benoît a renouvelé son appel pressant à la paix au Moyen-Orient.
« Alors que la paix peut être un don de Dieu, elle est également le résultat des efforts déployés par les gens de bonne volonté et les institutions nationales et internationales. »

Que les prières de tous les chrétiens donnent courage et réconfort à nos frères et sœurs d’Irak.

Une halte au monastère Val Notre-Dame

Dans le tourbillon de cet automne, fortement marqué par la canonisation du frère André, j’ai eu la chance d’aller dimanche à l’abbaye Val Notre Dame, à St Jean de Matha.

monastere_Val_Notre_DameLe lieu est de toute beauté, même quand le soleil se cache …

Pouvoir prendre le temps de rendre grâce pour la rencontre avec les médias catholiques, organisée par Communications et Société en collaboration avec l’Association canadienne des périodiques catholiques.
Près de 150 personnes travaillant dans les communications sociales se sont retrouvées pour réfléchir sur les nouveaux publics, les ponts à bâtir entre médias catholiques et médias séculiers.

Les plénières étaient retransmises sur le web par ECDQ. Ambiance d’ouverture et de respect. Un moment de grâce pour repartir.

Merci aux moines d’avoir eu l’audace de créer du neuf, d’avoir bâti leur monastère avec des matériaux respectant l’environnement. Leur présence nous rappelle que Dieu est l’unique maitre de nos vies.

Retour sur les célébrations autour de la canonisation du frère André

Ce soir ne manquez pas notre programmation spéciale.

Revivez les moments forts des célébrations autour de la canonisation du frère André devenu Saint André Bessette

  • 19h Retour sur ces trois jours : le « Triduum » de la canonisation du Frère André
  • 19h 30 Messe d’action de grâce Basilique St Andrea della Valle à Rome présidée par le cardinal Jean-Claude Turcotte avec des milliers de pèlerins
  • 21h Documentaire Portier de Dieu : St André de Montréal

Demain
Mardi 19 octobre
En plein coeur du synode des évêques du Moyen Orient
Parlons-en Le synode des évêques du Moyen Orient
12h30

Sainte Mary de la Croix MacKillop: une pionnière australienne pour l’Église universelle

Nous nous réjouissons pour la canonisation de saint André de Montréal. En même temps, nous n’oublions pas les autres cinq saints reconnus ce matin par Benoît XVI, en particulier Mary MacKillop.

MARY-MACKILLOP-2-249x300Il s’agit d’un événement marquant pour l’Océanie, Marie de la Croix MacKillop est devenue la première sainte d’Australie aujourd’hui.

Tout comme le frère André elle vient d’un milieu pauvre et, très jeune doit subvenir aux besoins de sa famille en travaillant ; ce qui l’a empêchée de répondre tout de suite à l’appel de Dieu.

Par bonheur, elle rencontre le père Julian Tenisaon Woods alors qu’elle est gouvernante à Penola. Devenu son guide spirituel, il l’aide à fonder une nouvelle congrégation pour répondre aux besoins dans les campagnes en 1867. Elle inaugure ainsi une nouvelle manière d’évangéliser.

Mary MacKillop vécut des heures sombres. En 1871, elle fut excommuniée après avoir dénoncé un prêtre pour des abus sexuels sur un enfant. Cependant six mois après, l’évêque d’Adelaïde révoqua cette excommunication.

Cette fondatrice se rendit à Rome pour rencontrer le pape Pie IX afin de faire approuver son institut.

Infatigable, cette première sainte d’Australie se donna sans compter pour les pauvres. Elle a écrit :

« La volonté de Dieu est pour moi un livre très cher, et je ne me fatigue jamais de le lire »

Un weekend à Rome: des nouveaux saints aux patriarches du Moyen-Orient

Le frère André sera canonisé à Rome dimanche avec 5 autres bienheureux.

Espagne, Pologne, Canada, Australie et Italie sont les pays d’origines de ces modèles pour l’Église universelle. Ces croyants ont vécu à des époques différentes, deux au XVe siècle et quatre aux XIX-XXe.

La cérémonie a lieu juste à la mi-temps du synode des évêques sur le Moyen-Orient.

SynodeMesseRome est aussi pour quelques jours la ville du rassemblement des patriarches des premières églises et des chrétiens du monde entier. Tant de personnes priant dans diverses langues et rites. C’est un véritable temps de grâce.

Heureuse coïncidence comme signe de la transmission de la foi dans le monde entier, les églises plus récentes se font héritières de celles des premiers chrétiens.

Les premiers temps de l’église ont été houleux,  l’époque du frère André a été traversée par la guerre et la crise économique ;  l’instabilité règne au Moyen-Orient.

Les interventions du synode évoquent les graves questions, elles disent la vie de témoins de la foi qui cherchent à remédier aux défis actuels.

Tout comme la canonisation du frère André et des autres saintes et saints, les interventions des participants aux synodes nous ouvrent à l’Église universelle en marche sur les routes accidentées de la mission.

Frère André: une membre de S+L à Rome avec la délégation officielle

Notre collègue coordonatrice de la production,  Danielle Jones part à Rome!

Elle sera auprès de notre directeur le père Thomas Rosica, csb pour la couverture de la canonisation.

A quatre jours de la canonisation, le jour de son départ elle nous livre quelques impressions.

“Je vais à Rome en tant que pèlerine”

DanielleJonesDanielle fait partie des 900 pèlerins de Spiritours qui seront à Rome pour la canonisation. Au programme donc la canonisation du frère André, la messe du lundi présidée par le cardinal Jean-Claude Turcotte, une visite-éclair à Assise et pour terminer l’audience générale avec le Pape mercredi 20.

Une semaine bien chargée en prières, en émotions et en rencontres.

Dès son arrivée, le premier soir, Danielle prendra part à la première mondiale du documentaire Portier de Dieu : Saint André de Montréal présenté simultanément en français et en anglais. Danielle a participé depuis quatre mois à la réalisation de ce film et représentera ses collègues avec qui elle a découvert l’humble frère de Sainte-Croix.

Elle filmera aussi les réflexions du père Thomas Rosica et des extraits de la canonisation pour le documentaire, qui seront ajoutés au DVD.

Ce pèlerinage à Rome est une grâce pour Danielle qui a été reçue dans l’Église catholique il y a à peine cinq mois. « Si j’étais venue auparavant à Rome, je ne crois pas que j’aurai pu profiter du voyage autant que maintenant. Pouvoir voir et sentir l’histoire de l’Église est déjà incroyable, mais être là pour la canonisation d’un saint qui tient une importante place dans ma vie c’est la plus grande grâce que je puisse espérer.”

Elle avoue que le fait d’avoir participé à ce documentaire lui a rendu le frère André plus proche « C’est mon saint préféré,  et en plus nous sommes nés le même jour le 9 août,  à 141 ans d’intervalle ! »

Bon pèlerinage, Danielle, ainsi qu’à tous tes compagnons de route !

Un weekend chargé d’événements

Ce dimanche du week-end de l’Action de grâces est chargé en événements.

Trois de teneur très différente ont retenu mon attention et invitent à la prière.

D’abord l’ouverture de l’Assemblée spéciale du synode des évêques sur le Moyen-Orient qui se tient pour la première fois à Rome, puis la journée contre la peine de mort et enfin l’appel de l’Eglise Verte à une action pour réduire la concentration de gaz à effet de serre.

Le synode des évêques du Moyen-Orient regroupera plus de 200 participants : des membres nommés par le pape, des experts et des auditeurs dont pour la première fois deux responsables musulmans et un rabbin. Plus de 14 millions de chrétiens vivent au Moyen-Orient. Ce synode est une occasion de connaître de plus près la réalité difficile de leur vie quotidienne. Quelques évêques d’occident y participeront, dont Mgr Thomas Collins, archevêque de Toronto. Notre collègue Rita Sawaya, sur place à Rome,  nous donnera un point de vue unique sur cette rencontre spéciale qui se tient jusqu’au 24 octobre.

Sel + Lumière diffusera la messe d’ouverture en français ce dimanche à 14h 30.

Tout en étant aussi d’envergure mondiale, les deux autres événements proposent des actions proches de nous.

La Journée mondiale contre la peine de mort

Un des moyens de nous associer à cette journée est la prière ; les membres de l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT) proposent des prières. Autour du thème « Aimez ceux qui vous font du mal, priez pour eux »

Plus de 700  personnes ont été exécutées parmi les 58 États qui pratiquent encore la peine de mort. Cet acte de vengeance et non de justice ne fait qu’augmenter la violence. Même coupable tout être humain est fait à l’image de Dieu ; sa vie ne peut lui être enlevée.

L’ACAT prie pour tous : condamnés et bourreaux.

On peut participer par la prière et s’informer en visitant le site: www.acatcanada.org/

Église Verte

Enfin,  plusieurs églises de différentes confessions au Canada rejoignent le programme Église Verte. Des communautés chrétiennes s’engagent ainsi à  protéger la création Verte. Notamment le nouveau monastère Val Notre Dame à St Jean de Matha  (anciennement situé à Oka) a été construit en ayant ce souci environnemental.

Elles invitent à participer au mouvement mondial www.350.org . Celui-ci a pour objectif de diminuer la concentration des gaz à effet de serre pour atteindre 350 ppm (parties par millions) pour maintenir un climat habitable. La concentration actuelle de CO2 étant de 385 ppm et augmente.

Une liturgie est disponible sur le site: www.EgliseVerte.org

Un dimanche de prière, d’action de grâces pour la création si belle que nous devons protéger, pour la vie humaine que nous voulons faire grandir dans la justice et pour la mission de Dieu qui rejoint des hommes et des femmes d’Orient et d’Occident.

Mourir dans la dignité

Depuis plusieurs semaines, la commission spéciale sur la question de mourir dans la dignité se déplace dans plusieurs villes du Québec pour écouter les avis des québécois sur ce sujet. Près de 300 mémoires ont été déposés et des milliers de personnes peuvent remplir le formulaire et donner leur opinion en ligne. La participation au débat est sans précédent.

Jeudi 30 septembre, une délégation des évêques du Québec a présenté et remis leur mémoire sur cette question. Ils ont dit clairement leur opinion s’opposant à la légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté. Dans ce document, les évêques expliquent que devant la souffrance des personnes malades et âgées la solution réside dans la pratique des soins palliatifs. Ces centres qui permettent aux personnes de vivre leurs derniers instants dans une atmosphère respectueuse de leurs volontés tout en recevant des soins contre la douleur. Le document de douze pages est dans son intégralité sur le site de l’AECQ.

Coincidence ? Ces derniers temps, plusieurs films abordent ce sujet dont celui d’une jeune réalisatrice canadienne Sophie Deraspe “Signes Vitaux”. Une jeune femme apprend brutalement la mort de sa grand-mère survenue dans un centre de soins palliatifs. Elle découvre alors cet établissement et s’attache à l’une des personnes âgées. Abandonnant ses études et sa vie sociale, elle s’investit de plus en plus en tant que bénévole dans ce lieu, y trouvant des raisons de vivre.

Cette fiction a des allures de documentaire et permet de mettre en présence des personnes très attachantes, avec des attitudes complexes à l’approche de la mort. Le fait d’approcher des personnes en fin de vie permet de s’interroger sur ce qui essentiel dans la vie et de se rappeler que l’on va mourir.

Le film est suivi d’un documentaire « symptômes figurants » sur la réalisation de ce film avec des interviews de sœurs hospitalières qui parlent de l’accompagnement en fin de vie. Garder la distance tout en étant proche par l’intermédiaire notamment du toucher qui exprime la présence intime sans captation.

Des scènes dans ce film peuvent heurter car cette jeune femme est en pleine recherche d’elle-même et de son corps ; son investissement est excessif. Cependant ce film permet de se poser des questions sur la vie, l’amour et la mort ainsi que sur les relations quotidiennes en famille.

L’autre film « La Donation », de Bernard Émond met en scène un médecin en fin de carrière qui avoue à sa consœur, effrayée par sa proximité avec les malades, qu’il est souvent impuissant devant la maladie mais qu’il reste proche de ses patients. Cette acceptation de ses limites lui donne une grande force. En même temps cette sollicitude produit des effets apaisants sur ses patients.
Ces films qui mettent en présence des personnages très humains peuvent aider à ne pas avoir peur de la mort, à accepter de voir la souffrance morale et physique de l’autre, et à passer du temps gratuitement auprès des siens pour leur montrer que leur vie a un sens.

Au moment de ce débat de société au Québec sur le mourir dans la dignité souhaitons que la voix des évêques et de toutes les personnes qui travaillent dans les unités de soins palliatifs soit entendue.

Focus catholique: le cardinal John Henry Newman, un homme d’Église

Le cardinal John Henry Newman est béatifié le 19 septembre 2010 par Benoît XVI. Nous partons à la découverte de ce grand théologien anglican devenu catholique, poète et ami des jeunes et rencontrez des hommes et des femmes qui marchent dans ses pas.

S’il est avec nous dans ce temps de violence…

S’il est avec nous dans ce temps de violence…

Nous ne savons pas ton mystère, Amour infini…

Ces deux hymnes m’habitent depuis que j’ai vu le film « Des hommes et des dieux » de Xavier Beauvois, en avant-première au Festival International du Film de Toronto. (TIFF). La mise en scène est remarquable; la simplicité des lieux et le jeu des acteurs sont saisissants. Le tournage a eu lieu dans un ancien monastère au Maroc

des-hommes-et-des-dieuxLes acteurs se sont préparés en vivant avec de vrais moines pendant une semaine, à l’abbaye de Tamié en France et cela se sent. De plus, un moine les a conseillés durant tout le tournage. L’un des acteurs a déclaré «  Nous nous sommes trouvés par le chant ».

Même si le réalisateur  a pris des libertés quant aux écrits des moines, il a réussi à nous faire entrer un peu dans le mystère de la vie donnée des moines. Les familles se sont senties respecter ce qui me semble un point important.

Communauté, fraternité, et vérité

Le film met en relief le combat des moines de Tibéhirine de prendre la décision de rester. Pourquoi rester ? Pourquoi être martyrs ?  Au nom de qui tous ces liens tissés avec leurs voisins musulmans dans le village au fil des années?

Ces moines ne cherchaient pas à être des héros, ils ont cherché à suivre jusqu’au bout l’appel de Dieu, à aimer comme le Christ jusqu’au prix de leur vie. Leur décision est donc le fruit d’un long combat et cheminement.

Personne ne sort indemne après avoir vu ce film; les personnages nous habitent, nous atteignent dans notre cœur et notre conscience et nous invitent au silence.

Une scène-clé m’a particulièrement marquée; elle dit bien le sens de notre vie.

Le soir de Noël, des hommes armés entrent au monastère pour demander des médicaments ; le prieur leur résiste et discute dehors avec eux. Les hommes repartiront bredouilles respectant la nuit de Noël.

Peu après le prieur de la communauté a écrit.

J’ai longtemps repensé à ce moment-là, ce moment où Ali Fayattia et ses hommes sont partis. Après leur départ, ce qui nous restait à faire c’était à vivre. Et la première chose à vivre c’était, deux heures après, de célébrer la vigile et la messe de Noël. C’est ce que nous avions à faire. Et c’est ce que nous avons fait. Et nous avons chanté Noël et nous avons accueilli cet enfant qui se présentait à nous absolument sans défense et déjà si menacé…

Et après, notre salut a été d’avoir toutes ces réalités quotidiennes à assumer: la cuisine, le jardin, l’office, la cloche… Jour après jour. Et il a fallu nous laisser désarmés.

Et, jour après jour, j’ai, et je le pense, nous avons découvert ce vers quoi Jésus Christ nous invite. C’est à naître. Notre identité d’homme va de naissance en naissance, et de naissance en naissance nous allons bien finir, nous-mêmes, à mettre au monde cet enfant de Dieu que nous sommes…

Car l’Incarnation pour nous c’est de laisser la réalité filiale de Jésus s’incarner dans notre humanité. Le mystère de l’Incarnation demeure ce que nous allons vivre. C’est ainsi que s’enracine ce que nous avons déjà vécu ici, et, ce que  nous allons vivre encore.

(Christian de Chergé, L’invincible espérance Bayard/Centurion, 1997, p. 294)

Ce film sortira en salle en Amérique du Nord en 2011.

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