Comprendre la délégation autochtone à Rome: quelques ressources utiles

(Image: courtoisie de Unsplash)

Entre le 28 mars et le 1er avril, une délégation de leaders autochtones, d’aînés et de survivants des pensionnats rencontrera le pape François à Rome pour discuter de l’implication de l’Église catholique dans les pensionnats du Canada ainsi que de leur impact durable sur les communautés autochtones.

Il s’agit d’une étape importante dans le processus de guérison et de réconciliation, un processus qui requiert la participation de l’ensemble de l’Église catholique au Canada et pas seulement de ceux qui étaient directement responsables ou qui ont été directement affectés. En tant que citoyens consciencieux et témoins du message de charité de l’Évangile, il est du devoir des catholiques canadiens d’être informés et conscients de l’implication de l’Église catholique dans les injustices commises à l’égard des peuples autochtones du Canada, ainsi que du travail accompli au sein de l’Église en vue de la guérison, de la réparation et de la réconciliation. Il est également important de comprendre où nous avons échoué en tant qu’Église.

Alors que nous nous préparons à ce moment important de notre chemin commun, de nombreuses personnes auront des questions sur les pensionnats et l’implication de l’Église. Voici quelques ressources pour vous aider à commencer à explorer ces questions.

Qu’étaient les pensionnats? Et que savons-nous de leur impact sur les individus et les communautés autochtones?

Vous pouvez lire des informations à leur sujet sur le site web du Centre national pour la vérité et la réconciliation (CNVR). Si vous souhaitez aller plus loin et lire les rapports eux-mêmes, vous pouvez les acheter ou les obtenir gratuitement au format PDF.

Si vous préférez écouter des balados, Pensionnats indiens, une série en trois parties réalisée par Historica Canada, combine bien les faits historiques et les voix personnelles.

La meilleure façon de comprendre l’impact des pensionnats sur les personnes et les communautés autochtones est d’écouter leurs histoires. Heureusement, de plus en plus de survivants des pensionnats se sentent capables de partager leur expérience. La Fondation autochtone de l’espoir propose cette excellente série d’entretiens vidéo avec des survivants. Non montées et sans filtres, ces vidéos durent une demi-heure ou plus, mais elles valent bien le temps qu’il faut pour les regarder et les écouter. Aussi, si vous tapez simplement « histoires de survivants des pensionnats » dans un moteur de recherche en ligne (comme Google, Yahoo ou DuckDuckGo), vous pouvez avoir accès à de nombreux articles et vidéos.

Il est également important de réaliser que l’impact dévastateur du système des pensionnats s’étend au-delà des survivants immédiats, dans leurs familles et leurs communautés. Pour mieux comprendre les effets profonds des pensionnats, lisez sur le traumatisme intergénérationnel vécu par les communautés autochtones du Canada.

Comment et pourquoi l’Église catholique a-t-elle été impliquée dans les pensionnats?

Bien que les pensionnats, en tant que système, aient été une initiative du gouvernement, les écoles elles-mêmes n’étaient pas gérées par le gouvernement. Ce dernier a plutôt confié le travail à ceux qui étaient déjà établis dans le domaine de l’éducation et qui étaient souvent déjà présents dans les communautés autochtones: les églises chrétiennes.

Pour un compte rendu concis, équilibré et très lisible du rôle des églises dans les pensionnats (y compris une compréhension de la mentalité qui a inspiré ceux qui sont venus y travailler), lisez « Le rôle des Églises » dans le rapport de la CVR intitulé Ils sont venus pour les enfants (pages 13-15).

Où étaient situés les pensionnats?

Cette carte interactive est un bon point de départ.

Il existe 139 pensionnats autochtones officiellement reconnus. Parmi ceux-ci, 64 étaient gérés par des diocèses ou des ordres religieux de l’Église catholique romaine. Ce site web contient une liste de tous les pensionnats reconnus, indiquant les églises qui les géraient. Il comprend également une carte en couleur très utile, que vous pouvez télécharger. Une carte et une liste similaires peuvent également être téléchargées ici.

Qu’est-ce que la Commission de vérité et de réconciliation (CVR)?

Le CNVR fournit cette page web où vous pouvez vous renseigner sur la CVR, son mandat, le travail qu’elle a entrepris et les résultats de ce travail.

De manière générale, le site web du CNVR est une ressource extrêmement précieuse pour se renseigner sur le travail de la CVR et sur le travail continu d’éducation, de guérison et de réconciliation.

Qu’enseigne l’Église catholique sur les droits des peuples autochtones?

Bien qu’il n’existe pas de document ou d’ensemble de documents spécifiques sur les droits des peuples autochtones, la doctrine sociale de l’Église nous offre un cadre plus large dans lequel nous pouvons comprendre cette question particulière.

Le présent document de la CECC est un excellent point de départ, car il porte spécifiquement sur les droits des peuples autochtones au Canada. Il traite également de l’intersection entre l’enseignement de l’Église et la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. Il comporte une annexe très utile qui énumère une variété de discours pontificaux et de documents de l’Église qui correspondent aux droits énumérés dans la DNUDPA.

Quel travail a été accompli par la hiérarchie catholique au Canada en vue de la réconciliation avec les peuples autochtones?

La Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC), la conférence épiscopale qui regroupe tous les évêques du pays, a une longue histoire de travail avec les peuples autochtones et de défense de leurs droits, qui remonte à sa fondation en 1943. Dès 1991, elle a présenté des excuses pour le rôle joué par de nombreux diocèses et ordres catholiques dans la destruction de la culture autochtone et les abus commis dans le cadre du système des pensionnats. Une chronologie des engagements de la CECC en faveur des droits des autochtones ainsi que des liens vers plusieurs de ces excuses sont disponibles ici.

Depuis 1998, les évêques canadiens sont assistés par le Conseil autochtone catholique du Canada, un groupe d’évêques et de laïcs autochtones spécialement nommé pour conseiller les évêques sur les besoins des peuples autochtones et sur la façon de promouvoir des relations de guérison et de réconciliation.

La CECC est également un participant fondateur du Cercle Notre-Dame-de-Guadalupe, « une coalition d’organismes et de personnes catholiques qui travaillent ensemble pour renouveler et promouvoir les relations avec les peuples autochtones au Canada ». Fondée en 2016, elle promeut le dialogue et la compréhension, ainsi que l’engagement dans le processus de vérité et de réconciliation.

Découvrez les initiatives de l’Église canadienne visant à approfondir la prise de conscience et la compréhension des besoins et des expériences des autochtones, ainsi qu’à promouvoir une relation de guérison et de réconciliation.

Toutefois, il s’agit d’initiatives nationales qui ne font qu’effleurer le travail accompli aux niveaux diocésain et local. Explorez le site web de votre diocèse pour en savoir plus sur ce qui se passe dans votre région.

Que puis-je faire?

Visitez le site Web de l’organisation Catholiques pour la vérité et la réconciliation. Ils ont créé une liste d’actions en faveur de la vérité et de la réconciliation qui s’inspire des 94 appels à l’action de la CVR. Lisez la liste, trouvez au moins une action à laquelle vous voulez participer et engagez-vous à tenir votre promesse.

Les évêques canadiens, l’Assemblée des Premières Nations, le Ralliement national des Métis et l’Inuit Tapiriit Kanatami annoncent les nouvelles dates de la délégation à Rome

La déclaration suivante a été publiée par la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC) le 1er février 2022. Le texte est également disponible sur le site Internet de la CECC.

 

Le 1 février 2022 – Les évêques catholiques canadiens, l’Assemblée des Premières Nations, le Ralliement national des Métis et l’Inuit Tapiriit Kanatami ont le plaisir d’annoncer que le voyage de la délégation qui se rendra à Rome pour rencontrer le pape François, initialement prévu pour décembre 2021, est maintenant prévu pour la fin mars 2022.

À la lumière de la propagation rapide du variant Omicron, tant au Canada qu’à travers le monde, une décision prudente avait été prise en décembre de reporter la délégation par souci de la sécurité de tous les délégués, tenant compte de l’incertitude concernant les voyages et de la nature instable de la situation.

En étroite collaboration avec le Vatican, de nouvelles dates ont été confirmées. Il est maintenant prévu que le Saint-Père rencontre les différentes délégations autochtones durant la semaine du 28 mars 2022. Une audience finale avec tous les participants aura lieu le 1er avril 2022.

La santé et la sécurité de tous les délégués demeurent notre priorité. Dans les semaines précédant le voyage, nous surveillerons la situation sanitaire et nous poursuivrons le dialogue avec les délégués, les responsables de la santé publique ainsi que les autorités gouvernementales et internationales compétentes, afin de voyager seulement si nous estimons qu’il est sécuritaire de le faire.

Nous restons déterminés à avancer sur la voie de la guérison et de la réconciliation et nous attendons avec impatience l’occasion pour les aînés autochtones, les gardiens du savoir, les survivants des pensionnats et les jeunes de rencontrer le pape François.

 

Pour plus de renseignements:

Les évêques du Canada annoncent la création du Fonds de réconciliation avec les Autochtones afin de financer des projets à travers le Canada

La déclaration suivante a été publiée par la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC) le 28 janvier 2022. Elle donne des précisions sur l’engagement pris en septembre 2021 de recueillir 30 millions de dollars pour soutenir les initiatives de guérison et de réconciliation au Canada. Le texte est également disponible sur le site Internet de la CECC.

 

Le 28 janvier 2022 – Les évêques catholiques du Canada ont convenu de créer un nouvel organisme de bienfaisance enregistré pour soutenir et promouvoir les initiatives de guérison et de réconciliation. L’organisme de bienfaisance aura pour mission de gérer le Fonds de réconciliation avec les Autochtones, qui recueillera les contributions de 73 diocèses du Canada afin d’honorer l’engagement financier de 30 millions de dollars pris par les évêques du Canada en septembre dernier.

« Les évêques du Canada sont résolus à faire la lumière sur les traumatismes historiques et actuels causés par le système des pensionnats, a déclaré Mgr Raymond Poisson, président de la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC). Nous nous engageons dans une démarche financière collective et nous nous laisserons guider par l’expérience et la sagesse des peuples autochtones du pays. »

Le Fonds de réconciliation avec les Autochtones sera géré selon des mesures financières visant à assurer la transparence de son fonctionnement et sa bonne gouvernance. Les membres du conseil d’administration et les membres de la corporation apporteront collectivement une solide expertise financière et un engagement profond dans le processus de guérison et de réconciliation. Les directeurs du conseil d’administration sont :

  • Chef Wilton Littlechild, Ph. D. – Le chef Wilton Littlechild, Ph.D., est un chef cri, un survivant des pensionnats indiens et un avocat. Il a servi à titre de commissaire pour la Commission de vérité et de réconciliation du Canada. Littlechild a été député, vice-président du Parlement des indigènes d’Amérique, représentant nord-américain à l’Instance permanente sur les Parlement des indigènes d’Amérique questions autochtones des Nations Unies, ainsi que président du Mécanisme d’experts sur les droits des peuples autochtones des Nations Unies et de la Commission on First Nations and Métis Peoples and Justice Reform (« Commission sur les Premières nations et les Métis et la réforme de la justice »).
  • Giselle Marion – Giselle Marion est titulaire d’un diplôme en droit de l’Université de la Colombie-Britannique. Elle a été admise au barreau des Territoires du Nord-Ouest en 2008. Pendant son stage, Mme Marion a travaillé pour le ministère de la Justice. Elle est citoyenne du Tłı̨chǫ et est née et a grandi à Behchokǫ̀, dans les Territoires du Nord-Ouest. Elle est directrice du service à la clientèle du gouvernement du Tłı̨chǫ au bureau de Behchokǫ̀.
  • Rosella Kinoshameg – Rosella Kinoshameg est une femme odawa-ojibway du territoire de la Première nation non cédé de Wikwemikong. Infirmière, elle compte plus de 50 ans d’expérience en soins de santé et de la gestion des soins infirmiers, principalement auprès des communautés des Premières Nations, dans les domaines de la santé communautaire, maternelle et infantile, de l’immunisation et des soins à domicile et en milieu communautaire. Elle a été l’un des membres fondateurs du Conseil autochtone de la CECC et continue de servir en tant que membre du cercle Notre Dame de Guadalupe.

Les membres de la corporation sont :

  • Natale Gallo, ancien directeur suprême des Chevaliers de Colomb et représentant du Canada au Bureau du Conseil suprême.
  • Claude Bédard, président national de la Société de Saint-Vincent de Paul au Canada. 
  • Barbara Dowding, ancienne présidente nationale de la Catholic Women’s League of Canada.

Le Fonds publiera des rapports annuels et sera soumis chaque année à une vérification par un cabinet comptable indépendant. Les frais administratifs éventuels s’ajouteront aux 30 millions de dollars recueillis et ne seront pas déduits de ce montant principal.

Bien que les directives spécifiques en matière d’attribution des fonds seront déterminées par des renseignements supplémentaires de nos partenaires autochtones, nous avons l’intention que les fonds contribuent aux priorités suivantes :

  • la guérison et la réconciliation des communautés et des familles;
  • la revitalisation de la culture et de la langue;
  • l’éducation et le développement communautaire;
  • le renforcement du dialogue pour promouvoir la spiritualité et la culture autochtones.

Des comités de subvention régionaux et/ou diocésains seront mis sur pied pour identifier les projets qui répondent aux priorités du fond, examiner les demandes et solliciter les fonds nécessaires pour soutenir leur réalisation. Ces comités seront composés de membres autochtones et catholiques et nous recommandons que des partenaires autochtones locaux en assument la présidence.

Nous reconnaissons que la précédente campagne de financement catholique initiée dans le cadre de la Convention de règlement relative aux pensionnats indiens a suscité beaucoup de déception. Bien que la CECC n’ait pas été signataire de cette convention, nous avons reconnu les lacunes de cette campagne et en avons tiré d’importantes leçons. Nous veillerons à ce que le Fonds de réconciliation avec les Autochtones soit entièrement financé et bien géré, et qu’il fasse l’objet d’une supervision appropriée. Des renseignements supplémentaires sur la campagne « Tous les efforts possibles » menée par les entités catholiques signataires de la Convention de règlement relative aux pensionnats indiens sont disponibles ici : https://www.cccb.ca/fr/peuples-autochtones/pensionnats-indiens-et-cvr/.

La mise en place de cette structure nationale s’inspire de campagnes de financement déjà réalisées par les entités catholiques locales, notamment celles des archidiocèses de Winnipeg et de Saint-Boniface, des évêques de la Saskatchewan et de l’archidiocèse de Vancouver. Dans le cade du cheminement continu vers la guérison et la réconciliation, la CECC continuera de présenter régulièrement des mises à jour publiques sur la progression de cette initiative, y compris la nomination des administrateurs.

Vérité et réconciliation : le chemin devant nous

(Crédit photo : Cathopic)

Est-ce que je suis le gardien de mon frère, est-ce que je suis le gardien de ma sœur?

Cette question éclaire le sens profond de la première journée nationale de la vérité et de la réconciliation. 

Elle est la réponse de Caïn lorsque Dieu lui demande : « Où est ton frère Abel ? »

Nous pourrions être tentés de considérer cette journée comme un simple congé férié ou une occasion de se tenir occupés à la maison. Nous pourrions ne pas voir le lien qui nous unit avec les innombrables élèves et survivants du système des pensionnats, leurs familles et leurs communautés. Nous pourrions nous demander : « Est-ce que je suis le gardien de mon frère, est-ce que je suis le gardien de ma sœur ? »

À travers le Canada aujourd’hui, nous avons l’occasion de comprendre la question de Dieu sous un jour nouveau : « Où est ton frère autochtone, où est ta sœur autochtone ? » Quelle est notre réponse ? 

Nous pourrions rester détachés, en nous disant que c’est la responsabilité d’un autre. Or, nous pouvons aussi nous laisser toucher et nous sentir personnellement concernés. Il est particulièrement crucial pour nous, catholiques et chrétiens, de le faire, puisque des figures d’autorités dans notre Église sont parmi les responsables de ces tragédies odieuses. Quelle est notre réponse personnelle face à ces réalités troublantes ? De quelle manière notre foi peut-elle contribuer à éclairer le chemin à parcourir ?

La chemin de l’indifférence, qu’il peut être tentant d’emprunter, ne fait que nous aveugler et refroidir nos cœurs. Devant cette crise nationale, Dieu nous invite à marcher dans une autre voie, en ouvrant nos yeux sur la souffrance des autres, et en nous faisant sortir de nous-mêmes vers la solidarité, la guérison et la réconciliation. Quelle route choisirons-nous d’emprunter ?

Le contraste entre ces deux voies est saisi de manière poignante dans la parabole du bon Samaritain (Luc 10:25-37). On demande à Jésus : « Qui est mon prochain ? ». Par sa réponse, Jésus nous présente la figure d’un homme battu et ensanglanté, souffrant à cause des blessures qu’il a subies. Beaucoup passent à côté, détournent et font semblant de ne pas voir. Puis, quelqu’un ose s’arrêter, mettre l’indifférence de côté et se laisser toucher personnellement. Avec son cœur et ses mains, il entre dans une relation. Jésus nous dit : « Va, et toi aussi, fais de même. »

Nous pouvons entendre ces paroles de Jésus et y voir une référence à tous ceux qui souffrent. Pour l’instant, aujourd’hui, à ce moment de l’histoire de notre pays, nous devons entendre le cri de nos frères et sœurs autochtones. Nous devons ouvrir nos oreilles pour entendre la vérité, et nous devons travailler à la réconciliation avec nos cœurs et avec nos mains.

Le chemin de la vérité et de la réconciliation est long et ardu. Il n’y a pas de solution miracle, et nous ne verrons peut-être pas l’impact de nos efforts. L’argent et les ressources ne sont qu’une partie de l’équation. La véritable guérison exige bien plus. Chaque personne guérit à son propre rythme, et il n’existe pas de solution unique. À mesure que la vérité fait surface, nous devons faire notre part pour rencontrer les survivants, leurs familles et leurs communautés là où ils se trouvent afin d’avancer ensemble sur un chemin graduel de réconciliation. C’est ainsi que Jésus se comportait avec les personnes qu’il rencontrait, en particulier celles qui souffraient. Il leur a tendu la main, les a écoutés et a marché avec eux sur un chemin de guérison.

Pour faire notre part, nous devons choisir entre deux voies très différentes. Allons-nous détourner le regard, préférant ne pas voir ? Ou laisserons-nous nos cœurs et nos mains s’ouvrir pour entrer en relation avec nos frères et nos sœurs ? 

Que l’Esprit de notre Père et Créateur nous conduise vers la guérison des blessures et la réconciliation de Ses enfants. Nous sommes gardiens de nos frères, nous sommes gardiens de nos sœurs.

Les évêques du Canada annoncent un engagement financier national de 30 millions de dollars pour soutenir les initiatives de guérison et de réconciliation

Voici une déclaration de la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC) qui donne plus de détails sur la promesse de s’«engager à recueillir des fonds dans chaque région du pays pour soutenir les initiatives discernées localement avec les partenaires autochtones», faite dans les excuses présentées par les évêques canadiens le 24 septembre dernier.

Les évêques du Canada, avec espérance, comme un témoignage sensible de leur engagement avec les Peuples autochtones, prennent collectivement un engagement financier à l’échelle nationale pour soutenir les initiatives de guérison et de réconciliation pour les survivants et survivantes des pensionnats indiens, leurs familles et leurs communautés.

Il s’agit d’initiatives dans toutes les régions du pays, avec un objectif de 30 millions de dollars sur une période pouvant aller jusqu’à cinq ans. L’effort fourni sera encore plus grand grâce à un encouragement soutenu au niveau local en vue de la participation des paroisses partout au Canada.

Mgr Raymond Poisson, président de la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC), est confiant que ces efforts soutiendront des projets significatifs à travers le Canada et feront une différence significative pour un apaisement du traumatisme historique et toujours présent, causé par le système des pensionnats.

« Lorsque les évêques du Canada se sont réunis en Assemblée plénière la semaine dernière, il y avait un consensus unanime sur le fait que les institutions catholiques devaient faire plus et de manière encore plus concrète pour remédier à la souffrance causée par les pensionnats au Canada. Grâce à des initiatives diocésaines locales, cet effort financier aidera à soutenir des programmes et des projets dédiés à l’amélioration de la vie des survivants et survivantes des pensionnats indiens ainsi que de leurs communautés, en garantissant les ressources nécessaires pour entreprendre le chemin de la guérison. »

Le financement des projets seront déterminés localement, en consultation avec les Premières Nations, les Métis et les Inuits de chaque région. Pour ce faire, les évêques du Canada se sont engagés à élaborer une stratégie nationale, à établir des échéanciers et à fournir une communication publique de ces initiatives collectives en novembre.

Mgr William McGrattan, vice-président de la CECC, a souligné l’importance de travailler avec les peuples autochtones sur les objectifs locaux, ainsi que le calendrier et la distribution des fonds. « Les évêques du Canada ont été guidés par le principe selon lequel nous ne devrions pas parler des peuples autochtones sans prendre le soin de parler avec eux. À cette fin, les discussions présentes avec les dirigeants locaux seront utiles pour discerner les programmes qui apporteront le soutien le plus efficace. Il n’y a aucune démarche qui puisse éliminer la douleur ressentie par les survivants et survivantes des pensionnats. Mais en s’écoutant, en cultivant des relations de confiance et en travaillant en collaboration là où nous le pouvons, nous espérons apprendre à marcher ensemble pour une espérance renouvelée.»

La nouvelle d’aujourd’hui fait suite aux excuses officielles présentées par les évêques du Canada le vendredi 24 septembre. Au cours des semaines et des mois à venir, la CECC continuera de fournir des mises à jour sur ce programme qui, avec patience, ouvre un chemin pour la guérison et la réconciliation.

 

Renseignements:
Lisa Gall, Chef, Service des communications
Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC)
Courriel : communications@cecc.ca
Téléphone : 613-241-9461, poste 225

Excuses officielles par les évêques catholiques du Canada aux peuples autochtones de ce pays

La déclaration suivante des évêques catholiques du Canada a été rendue publique le vendredi 24 septembre 2021, lors de l’Assemblée plénière annuelle de la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC). Le texte est également disponible sur le site Internet de la CECC.

Nous, les évêques catholiques du Canada, réunis en Assemblée plénière cette semaine, nous profitons de l’occasion pour affirmer aux peuples autochtones de ce pays que nous reconnaissons la souffrance vécue dans les pensionnats indiens du Canada. De nombreuses communautés religieuses et des diocèses catholiques ont servi dans ce système qui a conduit à la suppression des langues, de la culture et de la spiritualité autochtones, sans respecter la richesse de l’histoire, des traditions et de la sagesse des peuples autochtones. Nous reconnaissons les graves abus qui ont été commis par certains membres de notre communauté catholique : physiques, psychologiques, émotionnels, spirituels, culturels et sexuels. Nous reconnaissons également avec tristesse le traumatisme historique et continu, de même que l’héritage de souffrances et de défis qui perdure encore aujourd’hui pour les peuples autochtones. Avec les entités catholiques qui étaient directement impliquées dans le fonctionnement des pensionnats et qui ont déjà présenté leurs propres excuses avec sincérité[1], nous[2], les évêques catholiques du Canada, nous exprimons notre profond remords et nous présentons des excuses sans équivoque.

Nous sommes pleinement engagés dans le processus de guérison et de réconciliation. En plus des nombreuses initiatives pastorales déjà en cours dans les diocèses à travers le pays, et comme une autre expression tangible de cet engagement continu, nous promettons de nous engager à recueillir des fonds dans chaque région du pays pour soutenir les initiatives discernées localement avec les partenaires autochtones. De plus, nous invitons les peuples autochtones à cheminer avec nous dans une nouvelle ère de réconciliation, en nous aidant pour chacun des diocèses de notre pays, à prioriser les initiatives de guérison, écouter l’expérience des peuples autochtones, spécialement les survivants et survivantes des pensionnats indiens, et éduquer les membres de notre clergé, les hommes et femmes consacrés, de même que les fidèles laïcs, sur les cultures et la spiritualité autochtones. Nous nous engageons à poursuivre le travail visant à fournir les documents ou les archives qui aideront à commémorer les personnes qui sont enterrées dans des sépultures anonymes.

Ayant entendu les demandes d’inviter le pape François à s’impliquer dans ce processus de réconciliation, une délégation autochtone, composée de survivants et survivantes, d’aînés/de gardiens et gardiennes du savoir, et de jeunes rencontrera le Saint-Père à Rome en décembre 2021. Le pape François recevra et écoutera les participants et participantes autochtones, afin de discerner comment il peut appuyer notre désir commun de renouveler les relations et de marcher ensemble sur le chemin de l’espérance dans les années à venir. Nous nous engageons à travailler avec le Saint-Siège et nos partenaires autochtones sur la possibilité d’une visite pastorale du Pape au Canada dans le cadre de ce cheminement de guérison.

Nous nous engageons pour continuer de vous accompagner, les Premières Nations, les Métis et les Inuits de ce pays. Respectant votre résilience, votre force et votre sagesse, nous sommes impatients de vous écouter et d’apprendre de vous alors que nous marcherons en solidarité.

Le 24 septembre 2021

[1] Pensionnats indiens et CVR – Conférence des évêques catholiques du Canada (cecc.ca)

[2] Le site Web de la CECC contient un lien vers plusieurs excuses présentées dane le passé par des évêques catholiques, y compris celles présentées par des évêques lors d’événements nationaux de la CVR.

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