Comprendre la délégation autochtone à Rome: quelques ressources utiles

(Image: courtoisie de Unsplash)

Entre le 28 mars et le 1er avril, une délégation de leaders autochtones, d’aînés et de survivants des pensionnats rencontrera le pape François à Rome pour discuter de l’implication de l’Église catholique dans les pensionnats du Canada ainsi que de leur impact durable sur les communautés autochtones.

Il s’agit d’une étape importante dans le processus de guérison et de réconciliation, un processus qui requiert la participation de l’ensemble de l’Église catholique au Canada et pas seulement de ceux qui étaient directement responsables ou qui ont été directement affectés. En tant que citoyens consciencieux et témoins du message de charité de l’Évangile, il est du devoir des catholiques canadiens d’être informés et conscients de l’implication de l’Église catholique dans les injustices commises à l’égard des peuples autochtones du Canada, ainsi que du travail accompli au sein de l’Église en vue de la guérison, de la réparation et de la réconciliation. Il est également important de comprendre où nous avons échoué en tant qu’Église.

Alors que nous nous préparons à ce moment important de notre chemin commun, de nombreuses personnes auront des questions sur les pensionnats et l’implication de l’Église. Voici quelques ressources pour vous aider à commencer à explorer ces questions.

Qu’étaient les pensionnats? Et que savons-nous de leur impact sur les individus et les communautés autochtones?

Vous pouvez lire des informations à leur sujet sur le site web du Centre national pour la vérité et la réconciliation (CNVR). Si vous souhaitez aller plus loin et lire les rapports eux-mêmes, vous pouvez les acheter ou les obtenir gratuitement au format PDF.

Si vous préférez écouter des balados, Pensionnats indiens, une série en trois parties réalisée par Historica Canada, combine bien les faits historiques et les voix personnelles.

La meilleure façon de comprendre l’impact des pensionnats sur les personnes et les communautés autochtones est d’écouter leurs histoires. Heureusement, de plus en plus de survivants des pensionnats se sentent capables de partager leur expérience. La Fondation autochtone de l’espoir propose cette excellente série d’entretiens vidéo avec des survivants. Non montées et sans filtres, ces vidéos durent une demi-heure ou plus, mais elles valent bien le temps qu’il faut pour les regarder et les écouter. Aussi, si vous tapez simplement « histoires de survivants des pensionnats » dans un moteur de recherche en ligne (comme Google, Yahoo ou DuckDuckGo), vous pouvez avoir accès à de nombreux articles et vidéos.

Il est également important de réaliser que l’impact dévastateur du système des pensionnats s’étend au-delà des survivants immédiats, dans leurs familles et leurs communautés. Pour mieux comprendre les effets profonds des pensionnats, lisez sur le traumatisme intergénérationnel vécu par les communautés autochtones du Canada.

Comment et pourquoi l’Église catholique a-t-elle été impliquée dans les pensionnats?

Bien que les pensionnats, en tant que système, aient été une initiative du gouvernement, les écoles elles-mêmes n’étaient pas gérées par le gouvernement. Ce dernier a plutôt confié le travail à ceux qui étaient déjà établis dans le domaine de l’éducation et qui étaient souvent déjà présents dans les communautés autochtones: les églises chrétiennes.

Pour un compte rendu concis, équilibré et très lisible du rôle des églises dans les pensionnats (y compris une compréhension de la mentalité qui a inspiré ceux qui sont venus y travailler), lisez « Le rôle des Églises » dans le rapport de la CVR intitulé Ils sont venus pour les enfants (pages 13-15).

Où étaient situés les pensionnats?

Cette carte interactive est un bon point de départ.

Il existe 139 pensionnats autochtones officiellement reconnus. Parmi ceux-ci, 64 étaient gérés par des diocèses ou des ordres religieux de l’Église catholique romaine. Ce site web contient une liste de tous les pensionnats reconnus, indiquant les églises qui les géraient. Il comprend également une carte en couleur très utile, que vous pouvez télécharger. Une carte et une liste similaires peuvent également être téléchargées ici.

Qu’est-ce que la Commission de vérité et de réconciliation (CVR)?

Le CNVR fournit cette page web où vous pouvez vous renseigner sur la CVR, son mandat, le travail qu’elle a entrepris et les résultats de ce travail.

De manière générale, le site web du CNVR est une ressource extrêmement précieuse pour se renseigner sur le travail de la CVR et sur le travail continu d’éducation, de guérison et de réconciliation.

Qu’enseigne l’Église catholique sur les droits des peuples autochtones?

Bien qu’il n’existe pas de document ou d’ensemble de documents spécifiques sur les droits des peuples autochtones, la doctrine sociale de l’Église nous offre un cadre plus large dans lequel nous pouvons comprendre cette question particulière.

Le présent document de la CECC est un excellent point de départ, car il porte spécifiquement sur les droits des peuples autochtones au Canada. Il traite également de l’intersection entre l’enseignement de l’Église et la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. Il comporte une annexe très utile qui énumère une variété de discours pontificaux et de documents de l’Église qui correspondent aux droits énumérés dans la DNUDPA.

Quel travail a été accompli par la hiérarchie catholique au Canada en vue de la réconciliation avec les peuples autochtones?

La Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC), la conférence épiscopale qui regroupe tous les évêques du pays, a une longue histoire de travail avec les peuples autochtones et de défense de leurs droits, qui remonte à sa fondation en 1943. Dès 1991, elle a présenté des excuses pour le rôle joué par de nombreux diocèses et ordres catholiques dans la destruction de la culture autochtone et les abus commis dans le cadre du système des pensionnats. Une chronologie des engagements de la CECC en faveur des droits des autochtones ainsi que des liens vers plusieurs de ces excuses sont disponibles ici.

Depuis 1998, les évêques canadiens sont assistés par le Conseil autochtone catholique du Canada, un groupe d’évêques et de laïcs autochtones spécialement nommé pour conseiller les évêques sur les besoins des peuples autochtones et sur la façon de promouvoir des relations de guérison et de réconciliation.

La CECC est également un participant fondateur du Cercle Notre-Dame-de-Guadalupe, « une coalition d’organismes et de personnes catholiques qui travaillent ensemble pour renouveler et promouvoir les relations avec les peuples autochtones au Canada ». Fondée en 2016, elle promeut le dialogue et la compréhension, ainsi que l’engagement dans le processus de vérité et de réconciliation.

Découvrez les initiatives de l’Église canadienne visant à approfondir la prise de conscience et la compréhension des besoins et des expériences des autochtones, ainsi qu’à promouvoir une relation de guérison et de réconciliation.

Toutefois, il s’agit d’initiatives nationales qui ne font qu’effleurer le travail accompli aux niveaux diocésain et local. Explorez le site web de votre diocèse pour en savoir plus sur ce qui se passe dans votre région.

Que puis-je faire?

Visitez le site Web de l’organisation Catholiques pour la vérité et la réconciliation. Ils ont créé une liste d’actions en faveur de la vérité et de la réconciliation qui s’inspire des 94 appels à l’action de la CVR. Lisez la liste, trouvez au moins une action à laquelle vous voulez participer et engagez-vous à tenir votre promesse.

Tout sur la bienheureuse Dulce Lopes Pontes – le bon ange du Brésil.

Bienheureuse Dulce Lopes Ponte

Bienheureuse Dulce Lopes Pontes. Image reproduite avec l’aimable autorisation de Vatican Media.

traduit par Mireille Haj-Chahine | version anglais

S’il y avait plus d’amour, le monde serait différent; si on aimait plus, il y aurait moins de guerre. Tout se résume à ceci: Fais de ton mieux pour ton frère, et donc il y aura la paix sur la terre.
– Bienheureuse Dulce Lopes Pontes

Jeunesse

Née à Salvador de Bahia, au Brésil, le 26 mai 1914, Maria Rita de Souza Brito Lopes Pontes était une enfant joyeuse et pleine de vie. Son père, Augusto, était un dentiste et professeur renommé et reconnu pour son dévouement envers les pauvres. Sa vie d’humilité et de charité a sans aucun doute eu un impact sur sa fille ; mais apparemment, la visite de sa tante Maddalena, dans un quartier pauvre à l’âge de 13 ans, qui s’est avérée être le tournant crucial de sa vie. Cette rencontre avec la pauvreté a incité la jeune Maria à commencer à s’occuper des pauvres et des malades chez elle, en sollicitant des ressources auprès de sa famille et de ses voisins pour l’aider dans son travail.

Après avoir obtenu son diplôme d’enseignement secondaire, Maria s’est rendue dans la municipalité brésilienne de São Cristóvão, dans l’État voisin de Sergipe, afin de commencer sa nouvelle vie avec les Sœurs missionnaires de l’Immaculée Conception de la Mère de Dieu (SMIC). Lorsqu’elle a prononcé ses vœux, Maria a pris le nom de Dulce en mémoire de sa mère, décédée alors qu’elle n’avait que sept ans.

Engagement envers les pauvres

Fondée en 1959 par la bienheureuse Dulce et dotée de statues conçues par son père Augusto, cette organisation est l’une des plus importantes organisations caritatives de soins de santé du pays. Elle est spécialisée non seulement dans les soins de santé, mais aussi dans l’éducation et la recherche scientifique. Desservant plus de 3,5 millions de personnes chaque année et ouverte à un large éventail de personnes dans le besoin, notamment les personnes âgées, les sans-abri, les enfants et les adolescents considérés comme « à risque », les victimes de toxicomanie, les personnes handicapées et les malformations. Et tout cela a commencé avec seulement 70 patients, un poulailler et une religieuse déterminée.

Reconnue de son vivant pour son grand service envers les pauvres, la bienheureuse Dulce a été présentée pour le prix Nobel de la paix en 1988. Elle a eu l’occasion de rencontrer une fois Mère Teresa et le pape Jean-Paul II deux fois, alors qu’elle était à l’hôpital ; peu de temps avant sa mort d’insuffisance respiratoire le 13 mars 1992.

Les Brésiliens ont pleuré son décès et sa messe de béatification en 2011 a rassemblé 70 000 personnes et a été retransmise, en direct, à la télévision nationale. Elle a été surnommée la « Mère des Pauvres » et le « bon ange de Bahia ».

Les miracles

En 2001, Claudia Cristina dos Santos a donné naissance à son deuxième fils, Gabriel. Après 18 heures d’hémorragies et trois interventions chirurgicales, les médecins ont perdu espoir que sa vie soit sauvée. Un prêtre appelé à célébrer ses derniers sacrements a été inspiré par le lancement d’une chaîne de prières demandant l’intercession de la bienheureuse Dulce et, a également donné à Claudia une relique de cette sainte femme. Au-delà de toutes les attentes médicales et de l’explication scientifique, le saignement s’est arrêté.

En 2010, ce miracle a été approuvé comme étant nécessaire pour la béatification du bon ange de Bahia.

Le 14 mai 2019, le Vatican a annoncé qu’un deuxième miracle avait été approuvé pour la canonisation de la bienheureuse Dulce.

José Maurício Bragança Moreira (qui avait effectivement rencontré la bienheureuse Dulce dans sa jeunesse) était aveugle depuis 14 ans en raison d’un glaucome sévère qui l’avait frappé très jeune. Un jour de 2014, souffrant d’une conjonctivite, il prit une petite statue de la Bienheureuse Dulce et la plaça sur son œil pour demander son intercession, afin de soulager sa douleur. Quand il s’est réveillé quelques heures plus tard, il a été surpris de découvrir qu’il pouvait voir à nouveau.

Patronage – Protection

Parmi les personnes et les endroits, qui peuvent prendre Dulce Lopes Pontes -future sainte à devenir- comme patronne et protectrice, figurent les personnels de santé, les administrateurs d’hôpitaux, les travailleurs sociaux et, bien entendu, Bahia et OSID.

Je ne me lance pas dans la politique, je n’ai pas le temps de connaître les implications du parti. Mon parti est la pauvreté.
– Bienheureuse Dulce Lopes Pontes

 

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