Le Carême and Pâques : soyons transformés, cheminant ensemble

Quel est le lien entre la synodalité, le Carême et Pâques ? Comment vivre le chemin de Carême et de Pâques de manière synodale ?

Pensons à deux images clés : celle de « marcher ensemble » et celle de la « transformation ». 

La synodalité nous rappelle que le Carême et la Pâques ne sont pas un trajet à faire tout seul, mais un chemin que nous sommes appelés à parcourir ensemble. Tout d’abord, nous marchons ensemble avec Dieu. C’est le Christ qui nous précède et qui nous conduit. Le Carême et Pâques sont un temps où nous avançons avec Jésus, où nous le suivons de plus près, où nous réalisons à nouveau combien il est proche de nous. En même temps, l’expérience de marcher avec le Christ nous ouvre les uns aux autres. Être disciple, ce n’est pas seulement suivre Jésus, mais le faire avec d’autres, comme les premiers apôtres que Jésus a rassemblés autour de lui. Ils ont parcouru ensemble la Galilée et la Judée pendant trois ans en suivant Jésus. Ils ne marchaient pas tout seuls : ils faisaient partie d’une communauté en marche, qui s’appelle aujourd’hui « l’Église » !

Comme il est facile de considérer le Carême comme un chemin personnel dans lequel chacun de nous s’efforce de faire ses propres efforts. Mais le Carême n’est pas destiné à être vécu seul, tout comme Pâques n’est pas destiné à être célébré seul. Le Carême et Pâques sont le voyage de l’Église toute entière – c’est le chemin qui mène du désert à la terre promise, de la mort à la vie nouvelle, du péché au salut, de la Croix à la Résurrection. Cette année, profitons de ce temps pour vivre ce cheminement ensemble avec le Christ et avec d’autres. 

Cela nous amène à notre deuxième image-clé : la transformation. Notre expérience du Carême et de Pâques est censée nous transformer, tout comme le chemin de la synodalité. Les deux vont de pair. Comme nous le savons, le Carême est un temps de conversion : pour nous préparer à Pâques, pour ouvrir nos cœurs et nous laisser renouveler par Dieu. Jésus nous invite à nous concentrer sur Lui et sur les autres, en surmontant nos tentations de rester centrés sur nous-mêmes. La synodalité implique ce même type de conversion, d’ouverture à Dieu et aux autres. Notre pèlerinage du Carême et de Pâques est une chance de se laisser renouveler par le Christ chaque année. La synodalité est le chemin par lequel Dieu veut renouveler toute l’Église en ce moment de l’histoire. Le Christ nous transforme lorsque nous marchons ensemble, en tant que chrétiens et en tant qu’êtres humains. Car la synodalité n’est pas seulement une façon de marcher ensemble en tant que disciples mais aussi une façon de marcher ensemble avec le monde. Notre mission en tant qu’Église est de partager avec tous la joie de Pâques – du Christ qui est vraiment ressuscité et présent au milieu de nous. Marcher avec le monde est le chemin par lequel nous pouvons vivre la mission de l’Église au 21ème siècle. 

Alors que nous traversons les temps du Carême et de Pâques, cherchons des moyens de partager notre expérience avec d’autres. Ce n’est pas un chemin que nous parcourons seuls. Profitons de ce temps pour parler aux autres de la manière dont tu as grandi spirituellement pendant le Carême. Ose répandre la joie de Pâques plus largement cette année, en particulier avec ceux et celles qui sont dans la difficulté et le besoin. Pourquoi pas inviter quelqu’un qui est seul à célébrer le dimanche de Pâques avec toi et ta famille à se joindre à vous pour Pâques, ou tend la main à un membre de ta famille élargie avec qui tu as perdu le contact. Laisse-toi transformer par l’expérience de marcher ensemble avec d’autres dans la lumière du Christ ressuscité, qui nous appelle non seulement en tant qu’individus mais ensemble. Notre Seigneur crucifié et ressuscité vient à notre rencontre à travers les autres, tout comme il vient à la rencontre des autres à travers nous. Il est présent et vivant au milieu de nous alors que nous cheminons ensemble, les uns avec les autres.

Pour en savoir davantage sur le parcous sur la synodalité, regardez le dernier épisode de « Sur le chemin du Synode » sur Sel + Lumière plus.

 

Ne manquez pas cette nouvelle Pentecôte!

(Image : courtoisie de Unsplash)

Le 10 octobre dernier, le pape François a ouvert le Synode sur la synodalité, qui commence maintenant et qui culminera en 2023. Un « Synode sur la synodalité » peut paraître curieux, mais ce que ça veut dire concrètement, c’est que l’Église entière entame un chemin inédit pour se renouveler, à partir du niveau local. Pour avancer sur ce chemin, l’Église a besoin de vous ! 

C’est une nouvelle Pentecôte, pour cheminer ensemble afin de devenir l’Église que Dieu appelle à ce tournant crucial dans l’histoire de l’humanité.

Donc ça marche comment ?

À travers le monde entier, des personnes vont commencer à se rassembler dans les paroisses, les groupes, les mouvements catholiques et les diocèses, afin de faire entendre leur voix et de s’écouter mutuellement.

Une Église synodale, en annonçant l’Évangile, “marche ensemble”. De quelle manière ce “marcher ensemble” se réalise-t-il aujourd’hui dans votre Église locale ? Quels pas l’Esprit nous invite-t-il à faire pour grandir ?

Quels sont les joies, les défis, les points d’ombre et de lumière sur notre chemin commun, en tant que chrétiens dans le monde d’aujourd’hui ? De quelle manière l’Esprit saint nous appelle-t-il à avancer ensemble, comme pèlerins sur la même route, au service de l’humanité, comme Dieu le veut ? Le but est d’impliquer autant de personnes que possible dans ce processus mondial d’écoute mutuelle sincère. Par cette expérience, notre objectif est d’écouter ce que l’Esprit saint a à nous dire. 

Dieu ne parle pas à travers les ondes d’un mégaphone. Au contraire, il sème son grain dans nos cœurs, irrigués chaque fois que nous nous rassemblons en Église. Par notre cheminement commun, nous sommes capables de parcourir le monde et de porter du fruit dans la société, dans nos familles, dans nos milieux de travail et à travers l’humanité tout entière. 

Ne manquez pas cette occasion de faire entendre votre voix sur ce chemin que nous empruntons ensemble vers l’Église que Dieu veut pour aujourd’hui et demain. Chacun a son rôle à jouer. Sous ce rapport, l’Église est comme un casse-tête – chaque pièce est nécessaire, sans quoi il y a quelque chose qui manque.  

Renseignez-vous auprès de votre paroisse ou de votre diocèse pour savoir comment vous pouvez vous impliquer! Et s’il n’y a rien de prévu, pourquoi ne pas prendre l’initiative vous-mêmes, et former un groupe pour réfléchir et partager? Cette opportunité est trop importante pour la manquer! Qui sait ce que l’Esprit saint sera capable de faire en nous si nous lui laissons un peu de place dans nos cœurs et au sein de nos communautés! Le chemin vers une nouvelle Pentecôte pour l’Église et pour le monde commence par vous et moi. 

Viens, Esprit saint, inonde nos cœurs, rassemble-nous et renouvelle Ton Église pour la vie du monde. Amen.

L’Église synodale et l’engagement œcuménique

(Crédit photo : Eurokinissi/Ministère des Affaires Étrangères de la République hellénique)

Dans la lettre encyclique Ut Unum Sint, sur l’engagement œcuménique, saint Jean-Paul II a parlé de la nécessité, pour l’Église, de « respirer avec ses deux poumons » (par. 54). Cette expression évoque le rapport désiré entre la partie occidentale, latine et catholique du christianisme avec sa partie orientale et orthodoxe. 

Nous disons désiré parce que, comme chacun sait – malgré des rapprochements inespérés entre les papes et les patriarches œcuméniques depuis l’avènement du Concile Vatican II – ces deux parts du monde chrétien demeurent divisées par un schisme qui n’est pas encore résorbé. 

Le monde orthodoxe, riche d’une tradition extraordinaire, est de plus en plus apprécié en Occident, notamment pour son art liturgique exceptionnel – qui sert adroitement notre compréhension de la cosmologie chrétienne – et son trésor de vie spirituelle. La pratique mystique de l’hésychasme, en particulier, constitue de Grégoire Palamas à Silouane de l’Athos un filon suscitant en Occident un intérêt vif et croissant. Aussi, l’extraordinaire préservation de la tradition chrétienne dans le monde orthodoxe est le témoignage de son attachement à l’Esprit. 

Il est courant, dans les milieux catholiques intéressés par la question œcuménique, de soutenir que le principal facteur expliquant la rupture de la communion eucharistique entre l’Église catholique et l’Église orthodoxe est une divergence dans leurs conceptions respectives de l’ecclésiologie, c’est-à-dire la théologie de l’Église. Or, certains éléments de théologie trinitaire, mis en évidence dans la querelle du Filioque, ont également été déterminants dans le schisme.  

Des compréhensions divergentes de l’Église

Si le développement de compréhensions divergentes de l’Église demeure fondamental, une brève analyse peut nous éclairer sur la relation entre le tournant synodal de l’Église sous la houlette du Pape François et la poursuite du dialogue œcuménique. 

L’Église catholique est caractérisée par une conception radicale de l’autorité pontificale, dont la juridiction s’étend à l’ensemble de l’Église universelle. Au XIXe siècle, à l’occasion du Concile Vatican I et dans le contexte de la perte des États pontificaux, le dogme de l’infaillibilité pontificale fut proclamé. Pour les catholiques, le Pape est ainsi prévenu de l’erreur sur les questions de dogme et de morale lorsque s’exprimant ex cathedra dans son pouvoir ordinaire et extraordinaire. 

La proclamation du dogme de l’infaillibilité pontificale par les pères conciliaires fut le point culminant d’un développement doctrinal dans l’Église catholique au sujet de l’autorité des papes, qui découle de la parole de Jésus : «Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle » (Matthieu : 16,18). 

L’Église orthodoxe a une interprétation différente de cette parole. En effet, pour les orthodoxes, le privilège accordé à l’évêque de Rome se comprend comme une primauté d’honneur, lui accordant un statut de primus inter pares – premier parmi ses pairs – plutôt qu’une juridiction universelle s’étendant au-delà des limites de son patriarcat. 

La division progressivement survenue entre ces deux parties du christianisme, dont l’explication détaillée n’est pas le propos de ce texte, intervient en rapport direct avec ce désaccord. À cause du schisme, c’est le Patriarche œcuménique de Constantinople, Nouvelle Rome, qui jouit théoriquement de cette primauté. 

De façon intéressante, toutefois, le chemin parcouru depuis le schisme de 1054 dans l’Église catholique et l’Église orthodoxe ont été en un sens marqués par la radicalisation de ces deux dispositions contradictoires. En effet, le Moyen Âge occidental a été marqué par un lent processus de centralisation de l’autorité ecclesiastique – et parfois même civile, avec les excès que l’on connaît – autour de la figure du Pape, processus qui a atteint un sommet dans la période entre le premier et le second concile du Vatican. 

A contrario, le développement de l’Église dans le monde orthodoxe a été caractérisé par une multiplication des juridictions, dont les relations souvent difficiles ne trouvent pas toujours de solutions évidentes dans le contexte d’une ecclésiologie collégiale. Et même s’il est tentant de séparer ces considérations ecclésiologiques du contenu de la foi, il demeure pourtant important de voir les choses selon leur unité.

Le souffle du Concile : synodalité et œcuménisme

L’expérience du Concile Vatican II, qui s’inscrit dans une tradition conciliaire aussi longue qu’ininterrompue, a notamment encouragé le Pape Paul VI à instituer en 1965 le Synode des évêques, une institution collégiale permanente chargée de soutenir le souverain pontife dans l’exercice du ministère pétrinien. Le Synode ne se substitue pas à l’autorité du Pape et ne peut agir de manière à la contredire; plutôt, il introduit dans le gouvernement de l’Église une mesure de collégialité. 

La notion de synode n’est pas nouvelle, alors que ce mécanisme décisionnel est profondément enraciné dans l’histoire générale du christianisme. Par ailleurs, il est intéressant de noter que le terme « synode » est également utilisé pour désigner, en Orthodoxie, un organe composé d’évêques exerçant un certain nombre de fonctions majeures dans plusieurs des diverses églises autocéphales. 

En ce sens, l’établissement du Synode des évêques dans la foulée du dernier concile ne peut être décrit comme une innovation du saint pape Paul VI, mais plutôt une démarche d’ouverture supplémentaire de l’autorité pontificale à la collégialité, enracinée dans la tradition ecclésiale. Sous la gouverne du Pape François, l’Église a entrepris une démarche réformatrice visant à accentuer l’importance du processus synodal, suscitant l’enthousiasme chez certains pour qui la mise en place de réformes longuement anticipées a été ralenties ou entravées par une centralisation excessive des processus décisionnels autour de la Curie romaine. 

Or, on a récemment moins parlé des effets potentiels du tournant synodal sur la démarche œcuménique, notamment entreprise par le saint Pape Paul VI et le Patriarche œcuménique Athénagoras dans la foulée du Concile Vatican II. On sait que le Pape François a accordé beaucoup d’importance au renouvellement de cette démarche, en compagnie du Patriarche Bartholomée Ier de Constantinople. 

S’étant simplement présenté à son élection comme nouvel évêque de Rome – un choix qui ne remet nullement en cause l’autorité pontificale – le Pape François partage avec Bartholomée Ier un vif engagement écologique, qui les a souvent réunis. Aussi le Synode – que le Pape François se promet de vivifier par le Synode sur la synodalité dont le chemin s’ouvrait tout récemment – en tant qu’outil de collégialité, pourrait être accueilli comme un assouplissement de la centralité propre à l’ecclésiologie catholique, mal reçue en Orient chrétien.  

Une démarche prudente et patiente

Le Synode est un instrument prometteur pour la collégialité dans l’Église, et comme nous le disions, peut soutenir la démarche œcuménique, si tant est qu’on en comprend le sens et les fondements à la lumière de la tradition dans laquelle s’inscrit son renouvellement. En effet, le Synode ne peut être compris comme une rupture dans l’ecclésiologie catholique sans que nous courrions certains risques.  

Contemplant le monde orthodoxe après le schisme, force est de constater les réalités de la division juridictionnelle, de l’inclination à la politisation de la vie ecclésiale et de la permanence d’un sentiment national parfois excessif dans certaines communautés. À titre d’exemple, évoquons la rupture de la communion eucharistique survenue en 2018 entre le Patriarcat de Moscou et le Patriarche œcuménique autour d’une querelle juridictionnelle relative à l’Église orthodoxe en Ukraine. 

On pourrait être tenté d’avancer que cette situation, qui n’est pas nouvelle, est en quelque sorte liée à une conception si collégiale et décentralisée de l’Église qu’elle peut, dans certains cas, perdre de vue le caractère véritablement universel de la communauté des croyants. Interpréter le tournant synodal comme une rupture comporte ainsi potentiellement un risque de fragmentation. 

Un synode qui soutient le ministère pétrinien

Si la suprématie pontificale a pu donner lieu à des abus dans l’Église, elle a été l’instrument et le véhicule de son unité sur le plan institutionnel, mais aussi le moteur d’un développement doctrinal organique et continu par lequel, soutenue dans l’être par l’Esprit,  elle poursuit sa route en rejetant ce qui est superficiel et en maintenant ce qui est essentiel. 

Ainsi, par la grâce de Dieu, l’Église catholique demeure dans son unité adroitement attachée aux vérités morales et spirituelles élémentaires, ailleurs parfois mises de côté. De même, la doctrine y connaît un déploiement naturel, semblable à celui d’un arbre dont la croissance se poursuit sans discontinuité ni contradiction. Comprendre le tournant synodal comme une altération de l’autorité du Pape – et par ailleurs du Concile – comporte ainsi les risques de la perte des repères et de l’enfermement. 

Nous sommes appelés, comme catholiques, à entrer dans cette démarche avec confiance, ainsi qu’à participer – chacun selon son état de vie, chacun selon ses charismes particuliers – au discernement du Christ pour son Épouse, l’Église. Ainsi, nous pourrons accueillir la grâce de cette occasion de participer d’une manière différente à la vie de l’Église et, dans la mesure du possible, à la réconciliation de tout le Corps du Christ. En temps voulus, nous pourrons chercher à comprendre les conclusions de cette démarche à la lumière de l’ensemble de la Révélation et de la Tradition chrétienne.

Qu’est-ce que le synode sur la synodalité ?

(Image : courtoisie de Unsplash)

En octobre, l’Église tout entière entre en synode.

Le pape François l’ouvrira à Rome durant la fin de semaine du 9 au 10 octobre, et chaque diocèse du monde entier est appelé à célébrer l’ouverture du synode au niveau local le dimanche suivant, le 17 octobre. Le thème en est « Pour une Église synodale : communion, participation et mission ».

Il y a un synode qui commence en octobre ?

Oui ! Et ce synode sera différent de tous les autres ! De 2021 à 2023, ce sera un chemin de partage, de réflexion et d’écoute à tous les niveaux et dans toute l’Église !

Qu’est-ce qu’un synode exactement ?

Un synode est un rassemblement – traditionnellement d’évêques – qui aide l’Église à avancer dans une même direction. Le mot « synode » vient du grec syn-hodos, qui signifie « le même chemin » ou « la même voie ». Les synodes étaient courants dans les premiers siècles du christianisme, donnant aux évêques l’occasion de se rencontrer et de discuter de questions importantes pour la vie de l’Église. En 1965, le pape Paul VI a institué le Synode des évêques au niveau universel de l’Église. Il voulait un moyen de poursuivre l’échange fraternel et collégial qui avait été expérimenté lors du Concile Vatican II, où les évêques du monde entier s’étaient réunis entre 1962 et 1965. Depuis lors, des synodes sont organisés tous les deux ou trois ans, réunissant des évêques, des experts et divers délégués pour discuter de sujets tels que l’Eucharistie, la parole de Dieu, le Moyen-Orient, la nouvelle évangélisation, la famille, les jeunes et l’Amazonie. Dans chaque cas, les évêques votent sur un document final, puis le pape rédige son propre texte – appelé « exhortation apostolique » – afin d’ouvrir de nouvelles voies et d’éclairer d’un jour nouveau ce dont il a été question, pour que cela puisse rayonner dans toute l’Église.

Quelle est la particularité de ce synode sur la synodalité ?

Contrairement aux synodes précédents, celui-ci n’a pas pour but d’aborder une question particulière, mais de nous permettre de devenir ce que Dieu nous appelle à être en tant qu’Église, tous ensemble, dans la réalité du monde d’aujourd’hui ! Le Synode qui débutera en octobre 2021 est totalement inédit, pour au moins trois raisons.

  1. Il ne s’agit plus seulement d’un Synode des évêques d’un mois, mais d’un processus synodal de deux ans pour tout le peuple de Dieu, tous les baptisés ! Tous sont invités et personne ne doit être laissé de côté, ou exclu !
  2. C’est un synode qui vise à donner à toute l’Église une expérience vécue de la synodalité. Il ne s’agit pas seulement de remplir un questionnaire, mais de recueillir les fruits de ce que l’Esprit Saint nous dit ici et maintenant.
  3. Le but du synode n’est pas seulement de parler de la synodalité, mais de la mettre en pratique dès maintenant, dans chaque diocèse, paroisse et pays du monde entier. Cela nous appelle tous, à tous les niveaux de l’Église, à renouveler notre façon d’être et de travailler ensemble pour aller de l’avant.

Mais qu’est-ce que la synodalité ?

Fondamentalement, la synodalité consiste en un cheminement commun. Cela se fait par l’écoute mutuelle qui permet d’entendre ce que Dieu nous dit. C’est réaliser que le Saint-Esprit peut s’exprimer à travers n’importe qui pour nous aider à avancer ensemble sur notre chemin comme peuple de Dieu.

Il ne s’agit pas de prendre deux ans pour comprendre un nouveau mot à la mode qui va bientôt disparaître. La synodalité n’est pas une phase passagère ! Au contraire, « marcher ensemble » est au cœur de ce qu’est l’Église, comme peuple de Dieu en pèlerinage au milieu du monde. À l’époque de l’Église primitive, saint Jean Chrysostome disait que pour lui, « Église » et « synode » étaient synonymes, puisque l’Église consiste en ce cheminement commun. En ce sens, la synodalité est une manière de renouveler l’Église à partir de ses racines les plus profondes, afin d’être plus unis les uns aux autres et de mieux accomplir notre mission dans le monde. Concrètement, la synodalité est une façon d’être et de travailler selon une approche plus proche de la base et plus collaborative, en prenant le temps de discerner le chemin à suivre ensemble. Elle met en évidence le fait que nous avons tous quelque chose de précieux à apporter au Corps du Christ. De cette manière, une « Église synodale »  est une Église qui écoute : « C’est une écoute réciproque dans laquelle chacun a quelque chose à apprendre. Le peuple fidèle, le Collège épiscopal, l’Évêque de Rome, chacun à l’écoute des autres ; et tous à l’écoute de l’Esprit Saint, l’« Esprit de Vérité » (Jn 14, 17), pour savoir ce qu’il dit aux Églises (Ap 2, 7). » (Pape François, Commémoration du 50e anniversaire de l’institution du Synode des évêques, 17 octobre 2015).

Cela nous appellera naturellement à changer nos façons de faire, afin que nous devenions de plus en plus ce que nous sommes véritablement en tant qu’Église, et que nous cheminions ensemble au milieu de toute la famille humaine, guidés par l’Esprit Saint.

Alors pourquoi un synode sur la synodalité ?

L’idée d’un « synode sur la synodalité » peut ressembler à celle d’un film sur le cinéma ou un livre sur la littérature (ou encore un rêve dans un rêve pour ceux qui ont vu le film Origine). Mais ne vous inquiétez pas, il ne s’agit pas d’un tour de passe-passe compliqué. Il s’agit plutôt d’une invitation pour que l’ensemble de l’Église fasse entendre sa voix.

Nous ne pouvons avancer que si nous travaillons et marchons ensemble. Aucun chrétien ne doit être seul ! Chaque membre est nécessaire au Corps du Christ !

À travers ce synode, l’Église dit : la voix de TOUS compte parce que Dieu peut parler à travers N’IMPORTE QUI – pas seulement les évêques, les prêtres, les diacres, les frères ou les sœurs, mais NOUS TOUS ! Le pape François a déclaré que cette approche collaborative et inclusive de la synodalité est précisément « le chemin que Dieu attend de l’Église au troisième millénaire ». Il s’agit véritablement d’une révolution de l’Esprit-Saint vers l’Église que Dieu nous appelle à être pour demain, dès aujourd’hui !

Découvrez ce qui se passe dans votre diocèse et votre paroisse pour vivre le Synode au niveau local. Chaque diocèse est appelé à animer des rencontres synodales locales pour impliquer tous les fidèles dans ce cheminement entrepris par toute l’Église.

Bien sûr, « synodalité » peut avoir l’air d’un mot compliqué, mais il est encore plus difficile de la mettre en pratique. C’est tout l’enjeu du synode de deux ans que l’Église entame maintenant : permettre à l’Église d’avancer unie dans la mission que tous partagent. Cela commence par l’attention portée à ceux qui sont souvent oubliés, exclus ou pas écoutés – nous devons entendre ce que Dieu a à nous dire à travers ceux que nous tendons à ignorer. Le chemin vers une Église qui écoute commence avec vous et moi. Allons de l’avant ensemble !

Esprit Saint de Dieu, conduis l’Église sur son chemin de pèlerinage alors que nous T’écoutons parler à travers chacun. Fais brûler le feu de Ton amour dans nos cœurs pour que nous avancions ensemble comme Église, accompagnant toute l’humanité sur un chemin commun vers Toi.

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