Homélie du Pape : l’Esprit Saint donne de la fermeté à notre cœur

1_0_800366Que le chrétien ait un cœur fixé dans l’Esprit Sainte et non un cœur danseur qui va dans un sens ou dans l’autre. Le Pape, lors de la messe en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, a centré son homélie sur saint Paul qui fut capable d’évangéliser sans relâche parce que son cœur était renforcé par l’Esprit Saint.

Ce cœur bien ancré dans l’Esprit Saint nous permet de faire face à toutes les vicissitudes de la vie, comme il a permis à l’Apôtre des Gentils de guérir un malade et de convaincre la population païenne qu’il était bien un homme comme le raconte la première lecture de ce lundi. Une telle chose fut possible car le cœur de Paul était fixé dans l’Esprit Saint. Rien d’étonnant puisque Jésus nous dit que l’Esprit Saint, envoyé par le Père, « enseignera chaque chose et nous rappellera tout ce que Lui avait dit. »

Ce qui vaut pour saint Paul vaut pour chacun de nous, a expliqué le Pape. « L’Esprit Saint nous donne la force, il nous donne cette fermeté pour aller de l’avant dans la vie à travers tant d’épreuves. » D’où cette interrogation : « comment est mon cœur ? C’est un cœur qui semble un danseur, qui va dans un sens puis dans l’autre, qui ressemble à un papillon, qui est toujours en mouvement, qui est un cœur qui s’effraie des épreuves de la vie, qui se cache et qui a peur de témoigner de Jésus Christ, qui est courageux ou qui a tellement peur au point de se cacher ? De quoi notre cœur prend-il soin ? Quel est le trésor auquel notre cœur est attaché ? Est-ce un coeur fixé dans les créatures, dans les problèmes que nous avons tous? Est-ce un cœur fixé dans les dieux de tous les jours ou est-ce un cœur fixé dans l’Esprit Saint ? »

D’où l’importance pour chacun de nous de bien savoir que le seul qui nous donne fermeté à notre cœur est l’Esprit Saint.

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« Pour connaître Jésus, il faut le prier, pas juste l’étudier »

1_0_799759Pour connaître Jésus, l’étude et les idées ne suffisent pas mais il faut le prier avec le cœur, le célébrer et l’imiter: c’est ce qu’a déclaré ce vendredi matin le Pape François lors de l’homélie de la messe célébrée en la chapelle de la maison Sainte-Marthe. Il nous a à nouveau invités à lire l’Évangile qui parfois – a-t-il dit- est recouvert de poussière car il n’est jamais ouvert.

Commentant les paroles de Jésus ‘Moi, je suis le chemin, la vérité et la vie’, le Pape a souligné que « la connaissance de Jésus est le travail le plus important de notre vie
». Et d’ajouter : « Si on se demande ‘Comment pouvons-nous connaître Jésus ?’ Quelqu’un dira : ‘En étudiant, mon Père. Il faut beaucoup étudier ! ‘. C’est vrai ! Nous devons étudier le catéchisme, c’est vrai mais l’étude ne suffit pas en elle-même à connaître Jésus. Certains ont cette fantaisie de penser que les idées et seulement les idées nous porteront à la connaissance de Jésus. Parmi les premiers chrétiens, certains pensaient également ainsi . Et à la fin, ils restaient piégés dans leurs pensées » :

« Les idées ne donnent pas la vie et celui qui emprunte ce chemin constitué seulement d’ idées finit dans un labyrinthe et n’en sort plus! C’est pour cela que depuis le début de l’Église, il y a des hérésies. Les hérésies sont : chercher à comprendre seulement avec nos esprits et avec notre lumière qui est Jésus. Un grand écrivain anglais disait que l’hérésie est une idée devenue folle. C’est ainsi ! Lorsque les idées sont seules, elles deviennent folles…Ce n’est pas le chemin ! ». [Read more…]

« Ouvrons nos portes à l’Esprit Saint »

1_0_798563« Qui sommes-nous pour fermer les portes à l’Esprit Saint ? » telle est la question posée plusieurs fois ce lundi matin par le pape François lors de la messe célébrée à Sainte-Marthe. L’homélie du Saint-Père était centrée sur la conversion des premiers païens au christianisme. L’Esprit Saint a t-il souligné, est ce qui fait aller l’Eglise de l’avant, au-delà des limites.

L’Esprit souffle où il veut, mais l’une des tentations les plus récurrentes de celui qui a la foi est de lui barrer la route et de lui donner une autre direction a souligné François. Le Pape a ainsi rappelé le passage des Actes des Apôtres où Simon-Pierre, se fait reprocher par certains païens d’avoir partagé le repas avec des non-circoncis. Pierre est lui-même incrédule quand la voix du Seigneur lui demande d’immoler des animaux, mais qu’il refuse, par légalisme.

Pour poursuivre son propos, le Pape a pris une image dont il a le secret : «Si demain arrivait par exemple une expédition de martiens, verts, avec leur long nez et leurs grandes oreilles, et que l’un deux disait : ‘je veux me faire baptiser !’, qu’arriverait-il ? Celui qui est purifié par Dieu ne peut être appelé « profane » par qui que ce soit a expliqué le Pape. Pierre, en comprenant son erreur rassure ses interlocuteurs : «S’ils ont reçu de Dieu le même don que nous, en croyant au Seigneur Jésus Christ, qui étais-je, moi, pour empêcher l’action de Dieu ?»

Se mettre à l’écoute de l’Esprit

Quand le Seigneur nous fait voir le chemin, qui sommes-nous pour n’en faire qu’à notre tête ? a poursuivi François. Qui sommes-nous pour fermer les portes ? Dans l’Eglise primitive, existait le ministère de portier a t-il souligné. Que faisait-il ? Il ouvrait la porte, recevait les gens, les faisait passer. Mais jamais il n’a existé de ministère qui ferme la porte, jamais !»

Le Pape a ainsi invité à se laisser guider par l’Esprit Saint, qui, par ses dons guide l’Eglise. On ne peut comprendre l’Eglise de Jésus sans le Paraclet que le Seigneur nous envoie. François a enfin demandé à ce qu’on soit docile à l’Esprit, «c’est lui qui parle au cœur, qui nous parle dans notre vie ecclésiale, nos communautés chrétiennes, il nous parle toujours ».

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« Les Saints, d’humbles pécheurs qui se laissent sanctifier par Jésus »

1_0_797860Les Saints ne sont pas des héros mais des pécheurs qui suivent Jésus sur le chemin de l’humilité et de la croix et qui se laissent sanctifier par lui car personne ne se sanctifie soi-même : c’est ce qu’a exprimé le Pape François durant la Messe célébrée ce vendredi matin en la chapelle de la maison Sainte-Marthe. Partant de la Première Lecture qui raconte la conversion de Saint-Paul, qui d’ennemi de l’Église devient Saint, le Pape François explique ce que signifie « l’Église est sainte » :

« Mais comment peut-elle être sainte si nous sommes tous à l’intérieur ? Nous, ici, nous sommes tous des pécheurs. Et l’Église est sainte ! Nous sommes des pécheurs mais elle est sainte. C’est l’épouse de Jésus Christ et il l’aime, il la sanctifie, il la sanctifie tous les jours par son sacrifice eucharistique car il l’aime tant. Nous sommes des pécheurs mais dans une Église sainte. Et nous aussi, nous nous sanctifions par cette appartenance à l’Église : nous sommes les enfants de l’Église et la Mère Église nous sanctifie par son amour, par les Sacrements de son époux. »

Dans ses lectures, « Saint-Paul – rappelle le Pape – parle aux saints, à nous : des pécheurs mais des enfants de l’Église sainte, sanctifiée par le corps et le sang de Jésus » :

Personne ne se sanctifie tout seul

« Dans cette Église sainte, le Seigneur choisit certaines personnes pour mieux montrer la sainteté, pour montrer que c’est lui qui sanctifie, que personne ne se sanctifie soi-même, qu’il n’y a pas de cours pour devenir saint, qu’être saint, ce n’est pas de faire le fakir ou quelque chose de ce genre…Non ! Ce n’est pas ça ! La sainteté est un don de Jésus à son Église pour montrer qu’il choisit des personnes à travers lesquelles on peut clairement voir son œuvre pour les sanctifier ». [Read more…]

Pour évangéliser, la docilité, dialogue, et la confiance sont nécessaires

1_0_797522Ceux qui sont appelés dans l’Eglise à administrer les sacrements doivent laisser de l’espace à la grâce de Dieu et ne pas mettre d’obstacles de type « bureaucratique » qui empêcherait une personne de rencontrer Dieu. C’est ce qu’a affirmé le Pape dans son homélie prononcée lors de la messe qu’il présidait ce jeudi matin dans la chapelle de la maison Sainte Marthe. « Celui qui fait l’évangélisation, c’est Dieu ». Une vérité sur laquelle a insisté le Pape, qui a critiqué l’excès de bureaucratie qui, parfois dans l’Eglise, peut empêcher des personnes de s’en rapprocher.

Le modèle auquel le Pape se réfère est celui de Saint Philippe qui, dans a première lecture du jour tirée des Actes des Apôtres, définit clairement les qualités du chrétien : docilité à l’Esprit saint, dialogue, confiance dans la grâce.

Philippe abandonne tout, pour annoncer la Bonne nouvelle

Sa docilité se manifeste lorsque l’Esprit Saint demande à Philippe d’interrompre ses activités et de rejoindre le char sur lequel le ministre de la reine d’Ethiopie voyage entre Jérusalem et Gaza.
« Philippe obéit. Il est docile à l’appel du Seigneur ». Il a certainement délaissé toutes les choses qu’il était en train d’accomplir, explique le Pape car à cette époque les Apôtres étaient vraiment très occupés à évangéliser. Philippe se met donc en route et « cela nous montre que sans cette docilité à la voix de Dieu, personne ne peut évangéliser. Personne ne peut annoncer Jésus Christ : au mieux, il s’annoncera lui-même. C’est Dieu qui appelle Philippe et qui le met en chemin ».

La rencontre avec le ministre éthiopien est pour Philippe, l’occasion d’annoncer l’Evangile. Mais l’annonce de la Bonne nouvelle n’est pas un enseignement « qui viendrait du haut et s’imposerait », explique le Pape. « C’est un dialogue que l’Apôtre a la délicatesse de commencer en respectant la sensibilité spirituelle de son interlocuteur » qui lit sans le comprendre un verset du prophète Isaïe. « On ne peut pas évangéliser sans dialogue. On ne peut pas. Il faut commencer à partir de là où la personne à évangéliser, se trouve ».  [Read more…]

« Ressentons la joie des martyrs jugés dignes de subir des outrages pour le nom de Jésus »

1_0_795755« J’ai pleuré pour les chrétiens crucifiés, aujourd’hui encore il y a des personnes qui tuent au nom de Dieu ». Des paroles fortes du Pape François ce vendredi matin. Lors de la messe qu’il a célébrée en la chapelle de la résidence Sainte-Marthe, le Pape, sans citer expressément la Syrie, a confié avoir pleuré lorsqu’il a appris en lisant la presse que des chrétiens étaient crucifiés en un certain pays. Une religieuse syrienne témoignait sur nos ondes il y a quelques semaines du calvaire vécu par les chrétiens de Syrie.

« Aujourd’hui il y a des gens qui persécutent et qui tuent au nom de Dieu » rappelle le pape. « Dans certains pays, porter une Croix ou un Evangile suffit pour aller en prison, et des gens sont comme les apôtres, jugés dignes de subir des outrages au nom de Jésus.» Le pape François reliait cette actualité dramatique au récit de la flagellation des apôtres devant le Sanhédrin à Jérusalem, une scène évoquée dans le passage des Actes des Apôtres lu dans la liturgie de ce vendredi 2 mai.

Au centre de l’homélie du Pape, l’Évangile de la multiplication des pains et des poissons et la lecture tirée des Actes des Apôtres dans laquelle les disciples de Jésus sont flagellés par le sanhédrin. Le Pape François propose trois icônes : la première est l’amour de Jésus pour les gens, son attention portée aux problèmes des personnes. « Le Seigneur- observe le Pontife– ne se préoccupe pas de combien sont ceux qui le suivent, par exemple », « ça ne lui passe pas par la tête de faire un recensement pour voir si l’Église a grandi…non ! Il parle, il prêche, il aime, il accompagne, il parcourt le chemin avec les gens, bienveillant et humble. Et il parle avec autorité, c’est-à-dire avec la force de l’amour ».

Certains ne toléraient pas la douceur de Jésus

La seconde icône est celle de « la jalousie » des autorités religieuses de l’époque : « Ils ne toléraient pas- affirme le Pape– que les gens suivent Jésus ! Ils ne le toléraient pas ! C’est un mauvais comportement. Et de la jalousie, nous passons à l’envie, et nous savons que le père de l’envie est ‘ le démon ‘ et c’est de par cette envie que le mal est entré dans le monde ». « Ces gens- souligne encore le Pape François– savaient bien qui étaient Jésus : il le savait ! Ces personnes étaient les mêmes qui avaient payé les gardes pour dire que les apôtres avaient volé le corps de Jésus ! » : [Read more…]

Messe de canonisation de Jean XXIII et Jean Paul II – Homélie du Saint-Père

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Au centre de ce dimanche qui conclut l’Octave de Pâques, et que Jean Paul II a voulu dédier à la Divine Miséricorde, il y a les plaies glorieuses de Jésus ressuscité.

Il les montre dès la première fois qu’il apparaît aux Apôtres, le soir même du jour qui suit le sabbat, le jour de la résurrection. Mais ce soir là Thomas n’est pas là ; et quand les autres lui disent qu’ils ont vu le Seigneur, il répond que s’il ne voyait pas et ne touchait pas les blessures, il ne croirait pas. Huit jours après, Jésus apparut de nouveau au Cénacle, parmi les disciples, et Thomas aussi était là ; il s’adresse à lui et l’invite à toucher ses plaies. Et alors cet homme sincère, cet homme habitué à vérifier en personne, s’agenouille devant Jésus et lui dit « Mon Seigneur et mon Dieu » (Jn 20,28).

Les plaies de Jésus sont un scandale pour la foi, mais elles sont aussi la vérification de la foi. C’est pourquoi dans le corps du Christ ressuscité les plaies ne disparaissent pas, elles demeurent, parce qu’elles sont le signe permanent de l’amour de Dieu pour nous, et elles sont indispensables pour croire en Dieu. Non pour croire que Dieu existe, mais pour croire que Dieu est amour, miséricorde, fidélité. Saint Pierre, reprenant Isaïe, écrit aux chrétiens : « Par ses plaies vous avez été guéris » (1P 2,24 ; Cf. Is 53,5).

Jean XXIII et Jean Paul II ont eu le courage de regarder les plaies de Jésus, de toucher ses mains blessées et son côté transpercé. Ils n’ont pas eu honte de la chair du Christ, ils ne se sont pas scandalisés de lui, de sa croix ; ils n’ont pas eu honte de la chair du frère (Cf. Is 58,7), parce qu’en toute personne souffrante ils voyaient Jésus. Ils ont été deux hommes courageux, remplis de la liberté et du courage (parresia) du Saint Esprit, et ils ont rendu témoignage à l’Église et au monde de la bonté de Dieu, de sa miséricorde. [Read more…]

Veillée pascale – Homélie du Saint-Père

_X5A732419 avril 2014

L’évangile de la résurrection de Jésus Christ commence par la marche des femmes vers le sépulcre, à l’aube du jour qui suit le sabbat. Elles vont au tombeau, pour honorer le corps du Seigneur, mais elles le trouvent ouvert et vide. Un ange puissant leur dit : « Vous, soyez sans crainte ! » (Mt 28, 5), et il leur demande d’aller porter la nouvelle aux disciples : « Il est ressuscité d’entre les morts ; il vous précède en Galilée » (v. 7). Vite, les femmes courent, et le long du chemin, Jésus lui-même vient à leur rencontre et dit : « Soyez sans crainte, allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront » (v. 10).

Après la mort du Maître ; les disciples s’étaient dispersés ; leur foi s’était brisée, tout semblait fini, les certitudes écroulées, les espérances éteintes. Mais maintenant, cette annonce des femmes, bien qu’incroyable, arrivait comme un rayon de lumière dans l’obscurité. La nouvelle se répand : Jésus est ressuscité ; comme il avait prédit… Et aussi ce commandement d’aller en Galilée ; par deux fois les femmes l’avaient entendu, d’abord de l’ange, puis de Jésus lui-même : « Qu’ils aillent en Galilée, là ils me verront ».

La Galilée est le lieu du premier appel, où tout avait commencé ! Revenir là, revenir au lieu du premier appel. Sur la rive du lac, Jésus était passé, tandis que les pécheurs étaient en train de réparer leurs filets. Il les avait appelés, et eux avaient tout laissé et l’avaient suivi (cf. Mt 4, 18-22).

Revenir en Galilée veut dire tout relire à partir de la croix et de la victoire. Tout relire – la prédication, les miracles, la nouvelle communauté, les enthousiasmes et les défections, jusqu’à la trahison – tout relire à partir de la fin, qui est un nouveau commencement, à partir de ce suprême acte d’amour.

Pour chacun de nous aussi, il y a une “Galilée” à l’origine de la marche avec Jésus. “Aller en Galilée” signifie quelque chose de beau, signifie pour nous redécouvrir notre Baptême comme source vive, puiser une énergie nouvelle à la racine de notre foi et de notre expérience chrétienne. Revenir en Galilée signifie surtout revenir là, à ce point incandescent où la grâce de Dieu m’a touché au début du chemin. C’est à cette étincelle que je puis allumer le feu pour l’aujourd’hui, pour chaque jour, et porter chaleur et lumière à mes frères et à mes sœurs. À cette étincelle s’allume une joie humble, une joie qui n’offense pas la douleur et le désespoir, une joie bonne et douce.

Dans la vie chrétienne, après le Baptême, il y a aussi une “Galilée” plus existentielle : l’expérience de la rencontre personnelle avec Jésus Christ, qui m’a appelé à le suivre et à participer à sa mission. En ce sens, revenir en Galilée signifie garder au cœur la mémoire vivante de cet appel, quand Jésus est passé sur ma route, m’a regardé avec miséricorde, m’a demandé de le suivre ; retrouver la mémoire de ce moment où ses yeux ont croisé les miens, le moment où il m’a fait sentir qu’il m’aimait.

Aujourd’hui, en cette nuit, chacun de nous peut se demander : quelle est ma Galilée ? Où est ma Galilée ? Est-ce que je m’en souviens ? L’ai-je oubliée ? Je suis allé par des routes et des sentiers qui me l’ont fait oublier. Seigneur, aide-moi : dis-moi quelle est ma Galilée ; tu sais, je veux y retourner pour te rencontrer et me laisser embrasser par ta miséricorde.

L’évangile de Pâques est clair : il faut y retourner, pour voir Jésus ressuscité, et devenir témoins de sa résurrection. Ce n’est pas un retour en arrière, ce n’est pas une nostalgie. C’est revenir au premier amour, pour recevoir le feu que Jésus a allumé dans le monde, et le porter à tous, jusqu’aux confins de la terre.

« Galilée des gentils » (Mt 4, 15 ; Is 8, 23) : horizon du Ressuscité, horizon de l’Église ; désir intense de rencontre… Mettons-nous en chemin !

Il y avait aussi avec eux Judas, le traître

Capture d’écran 2014-04-18 à 12.08.28Célébration de la Passion du Seigneur
Homélie du père Raniero Cantalamessa, o.f.m. cap.

L’histoire divine et humaine de Jésus renferme de nombreux petits récits d’hommes et de femmes entrés dans le rayon de sa lumière ou de son ombre. Le plus tragique est celui de Judas Iscariote. L’un des rares faits attestés, avec la même importance, par les quatre Evangiles et par le reste du Nouveau Testament. La première communauté chrétienne a beaucoup réfléchi à son histoire et nous ferions mal de ne pas faire la même chose. Celle-ci a tant à nous dire.

Judas a été choisi dès la première heure pour être l’un des Douze. En insérant son nom dans la liste des apôtres l’évangéliste Luc écrit « Juda Iscariote qui devint (egeneto) un traître » (Lc 6, 16). Donc Judas n’était pas né traître et il ne l’était pas au moment où Jésus l’a choisi; il le devint ! Nous sommes devant un des drames les plus sombres de la liberté humaine.

Pourquoi le devint-il ? Il n’y a pas si longtemps, quand la thèse de Jésus « révolutionnaire » était à la mode, on a cherché à donner à son geste des motivations idéales. Certains ont vu dans son surnom « Iscariote » une déformation du mot « sicariote », c’est-à-dire faisant partie du groupe de zélotes extrémistes qui prônaient l’emploi du glaive (sica) contre les Romains; d’autres ont pensé que Judas a été déçu de la façon dont Jésus suivait son idée du « royaume de Dieu » et qu’il voulait lui forcer la main, en le poussant à agir aussi au plan politique contre les païens. C’est le Judas du célèbre « Jésus Christ Superstar » et d’autres spectacles et romans récents. Un Judas pas loin d’un autre célèbre traître de son bienfaiteur : Brutus, qui tua Jules César, en pensant de sauver ainsi la république!

Ces reconstructions sont respectables quand elles revêtent quelque dignité littéraire ou artistique, mais elles n’ont aucun fondement historique. Les évangiles – seules sources dignes de foi que nous ayons sur le personnage – parlent d’un motif plus terre-à-terre : l’argent. Judas avait reçu la garde de la bourse commune du groupe; à l’occasion de l’onction de Béthanie il avait protesté contre le gaspillage du précieux parfum versé par Marie sur les pieds de Jésus, non pas par souci des pauvres, relève Jean, mais parce que « c’était un voleur : comme il tenait la bourse commune, il prenait ce que l’on y mettait » (Jn 12,6). Sa proposition aux chefs des prêtres est explicite: « Que voulez-vous me donner, si je vous le livre ? » Ils lui remirent trente pièces d’argent » (Mt 26, 15).

Mais pourquoi être surpris par cette explication et la trouver trop banale ? N’est-ce pourtant pas presque toujours comme ça aujourd’hui ? Mammon, l’argent, n’est pas une idole parmi tant d’autres; c’est l’idole par antonomase : littéralement, « l’idole en métal fondu » (cf. Ex 34, 17). Et l’on comprend pourquoi. Qui est, objectivement, sinon subjectivement (autrement dit, dans les faits, si non dans les intentions), le vrai ennemi, le concurrent de Dieu, dans ce monde ? Satan ? Mais aucun homme ne décide de servir Satan, sans raison. S’il le fait c’est parce qu’il croit obtenir de lui quelque pouvoir ou quelque bénéfice temporel. Qui est, dans les faits, l’autre-maître, l’anti-Dieu, Jésus nous le dit clairement: « Nul ne peut servir deux maîtres : ou bien il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’Argent » (Mt 6, 24). L’argent est le « dieu visible », contrairement au vrai Dieu qui est invisible.

Mammon est l’anti-dieu car il crée un univers spirituel alternatif, donne un autre objet aux vertus théologales. La foi, l’espérance et la charité ne reposent plus sur Dieu, mais sur l’argent. Une affreuse inversion de toutes les valeurs se met en marche. « Tout est possible pour celui qui croit », disent les Ecritures (Mc 9, 23); or le monde dit : « Tout est possible pour celui qui a de l’argent ». Et, à un certain niveau, tous les faits semblent lui donner raison.

« La racine de tous les maux – disent les Ecritures – c’est l’amour de l’argent” (1 Tm 6,10). Derrière chaque mal de notre société il y a l’argent, ou du moins il y a aussi l’argent. Celui-ci est le Moloch de la Bible, auquel on sacrifiait les petits garçons et les petites filles (cf. Jr 32, 35), soit le dieu aztèque, auquel il fallait offrir quotidiennement un certain nombre de cœurs humains. Qu’y a-t-il derrière le commerce de la drogue qui détruit tant de vies humaines, l’exploitation de la prostitution, le phénomène des différentes mafias, la corruption politique, la fabrication et le commerce des armes, voire même – chose horrible à se dire – derrière la vente d’organes humains enlevés à des enfants ? Et la crise financière que le monde a traversé et que ce pays traverse encore, n’est-elle pas due en bonne partie à cette « exécrable avidité d’argent », l’auri sacra fames, de la part de quelques uns ? Judas commença par soutirer un peu d’argent de la caisse commune. Cela ne dit-il rien à certains administrateurs de l’argent public ?

Mais sans penser à ces moyens criminels pour accumuler de l’argent, n’est-il déjà pas un scandale que certains perçoivent des salaires et des retraites cinquante ou cent fois supérieurs aux salaires et retraites de ceux qui travaillent à leurs dépendances et qu’ils élèvent la voix dès que se profile l’éventualité de devoir renoncer à quelque chose, en vue d’une plus grand justice sociale?

Dans les années 70 et 80, pour expliquer, en Italie, les soudains renversements politiques, les jeux occultes de pouvoir, le terrorisme et les mystères en tout genre dont était frappée la coexistence civile, s’affirmait l’idée, presque mythique, de l’existence d’un « grand Vieux » : un personnage rusé et puissant qui, en coulisses, aurait manipulé tous les fils, à des fins que lui seul connaissait. Ce « grand Vieux » existe vraiment, ça n’est pas un mythe ; il s’appelle Argent!

Comme toutes les idoles, l’argent est « faux et menteur » : il promet la sécurité alors qu’il l’enlève ; il promet la liberté alors qu’il la détruit. Saint François d’Assise décrit, de manière inhabituellement sévère, la fin d’une personne ayant vécu uniquement pour augmenter son « capital ». La mort approche ; on fait venir le prêtre. Celui-ci demande au moribond: « Veux-tu recevoir l’absolution de tes péchés ? », et il « oui »: « Veux-tu, dans la mesure où tu le peux, prendre sur ta fortune pour réparer tes fautes et restituer à ceux que tu as volés et trompés ? » Et lui: « Je ne peux pas ». « Pourquoi ne peux-tu pas ? » « Parce que j’ai tout remis entre les mains de mes parents et amis ». Ainsi, il meurt impénitent et dès qu’il est mort ses parents et ses amis disent entre eux: « Maudite soit son âme ! Il aurait pu amasser bien d’avantage et nous le laisser, et il ne l’a pas fait! »

Que de fois, en cette période, avons-nous dû repenser à ce cri que Jésus lança au riche de la parabole qui avait amassé des biens à n’en plus finir et qui se sentait en sécurité pour le restant de sa vie: « Cette nuit même, on va te redemander ta vie. Et ce que tu auras accumulé, qui l’aura ? » (Lc 12,20). Des hommes placés à des postes de responsabilité qui ne savaient plus dans quelle banque ou dans quel paradis fiscal amasser les recettes de leur corruption se sont retrouvés sur le banc des accusés, ou dans la cellule d’une prison, juste au moment où ils s’apprêtaient à se dire: « Maintenant profites-en, mon âme ». Pour qui l’ont-ils fait ? Cela valait-il la peine? Ont-ils vraiment fait le bien de leurs enfants et de leur famille, ou du parti, si c’est cela qu’ils cherchaient? Ou alors ne se sont-ils pas ruinés eux-mêmes et les autres ? Le dieu argent se charge de punir lui-même ses adorateurs.

La trahison de Judas continue dans l’histoire et le « trahi » c’est toujours lui, Jésus. Judas vendit le chef, ses adeptes vendent son corps, parce que les pauvres sont les membres du Christ: « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25, 40). Mais la trahison de Judas ne se poursuit pas seulement dans les affaires retentissantes comme celles que je viens d’évoquer. Ça serait pratique pour nous de penser cela, mais il n’en est pas ainsi. L’homélie que don Primo Mazzolari prononça un Jeudi Saint sur « Notre frère Judas » est restée célèbre : « Laissez-moi penser un moment au Judas qui est au fond de moi, avait-il dit aux quelques paroissiens présents devant lui, au Judas qui est peut-être aussi en vous ».

On peut trahir Jésus aussi pour d’autres formes de récompense qui ne soient pas les trente pièces d’argent. Trahit le Christ celui ou celle qui trahit son épouse ou son époux. Trahit Jésus le ministre de Dieu infidèle à son état, ou qui au lieu de paître ses brebis se paît lui-même. Trahit Jésus quiconque trahit sa conscience. Je peux le trahir moi aussi, en ce moment – et la chose me fait trembler – si pendant que je prêche sur Judas je me préoccupe plus de l’approbation de l’auditoire que de participer à l’immense peine du Sauveur. Judas avait des circonstances atténuantes que nous n’avons pas. Il ne savait pas qui était Jésus, il pensait seulement qu’il était « un homme juste » ; il ne savait pas qu’il était le Fils de Dieu, nous, si.

Comme chaque année, à l’approche de Pâques, j’ai voulu réécouter la « Passion selon saint Matthieu » de Bach. Il y a un détail qui me fait sursauter à chaque fois. A l’annonce de la trahison de Judas, tous les apôtres demandent à Jésus: « Serait-ce moi, Seigneur ? » « Herr, bin ich’s ? » Mais avant de nous faire écouter la réponse du Christ, annulant toute distance entre l’événement et sa commémoration, le compositeur insère un chœur qui commence ainsi: «  C’est moi, c’est moi le traître ! Je dois faire pénitence ! », « Ich bin’s, ich sollte büßen ». Comme tous les chœurs de cette œuvre, celui-ci exprime les sentiments du peuple qui écoute; il est une invitation à confesser nous aussi nos péchés.

L’Evangile décrit la fin horrible de Judas: «  Alors, en voyant que Jésus était condamné, Judas, qui l’avait livré, fut pris de remords ; il rendit les trente pièces d’argent aux grands prêtres et aux anciens. Il leur dit : « J’ai péché en livrant à la mort un innocent. » Ils répliquèrent : « Que nous importe ? Cela te regarde ! » Jetant alors les pièces d’argent dans le Temple, il se retira et alla se pendre » (Mt 27, 3-5). Mais ne portons pas de jugement hâtif. Jésus n’a jamais abandonné Judas et personne ne sait où il est tombé au moment il s’est lancé de l’arbre, la corde au cou: si c’est dans les mains de Satan ou dans celles de Dieu. Qui peut dire ce qui s’est passé dans son âme à ces derniers instants ? « Ami », avait été le dernier mot de Jésus à son égard dans le jardin des oliviers et il ne pouvait l’avoir oublié, tout comme il ne pouvait avoir oublié son regard.

Il est vrai qu’en parlant de ses disciples au Père, Jésus avait dit de Judas: « Aucun ne s’est perdu, sauf celui qui s’en va à sa perte » (Jn 17, 12), mais ici, comme dans tant d’autres cas, il parle dans la perspective du temps et non de l’éternité. L’autre parole terrible dite sur Judas: « Il vaudrait mieux pour lui qu’il ne soit pas né, cet homme-là ! »  (Mc 14, 21) s’explique elle aussi par l’énormité du fait, sans besoin de penser à un échec éternel. Le destin éternel de la créature est un secret inviolable de Dieu. L’Eglise nous garantit qu’un homme ou une femme proclamés saints sont dans la béatitude éternelle; mais d’aucun celle-ci ne sait s’il est certainement en enfer.

Dante Alighieri qui, dans la Divine Comédie, situe Judas dans les profondeurs de l’enfer, raconte la conversion au dernier moment de Manfred, le fils de Frédéric II, roi de Sicile. Tout le monde, à l’époque, pensait qu’il était damné parce que mort excommunié. Blessé à mort durant une bataille, il confie au poète qu’au dernier moment de sa vie, il se rendit en pleurant à celui « qui volontiers pardonne » et du purgatoire, à travers le poète, envoie sur terre ce message qui vaut aussi pour nous :
Horribles furent mes péchés;
Mais la bonté divine a si grands bras
Qu’elle prend ce qui se rend à elle. (Purgatoire,III, 118-120).

Voilà à quoi l’histoire de notre frère Judas doit nous pousser: à nous rendre à celui qui volontiers pardonne, à nous jeter nous aussi dans les grands bras du crucifié. Dans l’histoire de Judas, ce qui importe le plus , ce n’est pas sa trahison, mais la réponse que Jésus lui donne. Il savait bien ce qui était en train de mûrir dans le cœur de son disciple ; mais il ne l’expose pas, il veut lui donner la possibilité jusqu’à la fin de revenir en arrière, comme s’il le protégeait. Il sait pourquoi il est venu, mais il ne refuse pas, dans le Jardin des oliviers, son baiser de glace, allant même jusqu’à l’appeler mon ami (Mt 26, 50). De même qu’il chercha le visage de Pierre après son reniement pour lui donner son pardon, qui sait s’il n’aura pas cherché aussi celui de Judas à quelque tournant de son chemin de croix! Quand sur la croix il prie: « Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font » (Lc 23, 34), il n’exclut certainement pas Judas.

Alors, nous, que ferons-nous ? Qui suivrons-nous, Judas ou Pierre ? Pierre eut des remords de ce qu’il avait fait, mais Judas eut lui aussi un tel remord qu’il s’écria : « J’ai trahi le sang innocent !» et il rendit les trente pièces d’argent. Alors, où est la différence ? En une seule chose: Pierre eut confiance en la miséricorde du Christ, pas Judas! Le plus grand péché de Judas ne fut pas d’avoir trahi Jésus, mais d’avoir douté de sa miséricorde.

Si nous l’avons imité, qui plus qui moins, dans la trahison, ne l’imitons pas dans ce manque de confiance dans le pardon. Il existe un sacrement où il est possible de faire une expérience sûre de la miséricorde du Christ : le sacrement de la réconciliation. Quel beau sacrement ! Il est doux de faire l’expérience de Jésus comme maître, comme Seigneur, mais encore plus doux d’en faire l’expérience comme Rédempteur : comme celui qui vous sort du gouffre, comme Pierre de la mer, qui vous touche, comme il fit avec le lépreux, et vous dit : « Je le veux, sois purifié ! » (Mt 8,3).
La confession nous permet de vivre ce que l’Eglise dit du péché d’Adam dans l’Exultet pascal: « O heureuse faute qui nous a mérité un tel et un si grand Rédempteur ! » Jésus sait faire de toutes les fautes humaines, une fois que nous sommes repentis, des « heureuses fautes », des fautes dont on ne garde aucun souvenir si ce n’est celui de l’expérience de miséricorde et de tendresse divine dont elles furent l’occasion!
J’ai un vœu à faire, à moi-même et à vous tous, Vénérables Pères, frères et sœurs: que le matin de Pâques nous puissions nous réveiller et entendre résonner dans nos cœurs les paroles d’un grand converti de notre temps, le poète et dramaturge Paul Claudel:

« Mon Dieu, je suis ressuscité et je suis encore avec Toi !
Je dormais et j’étais couché ainsi qu’un mort dans la nuit.
Dieu dit : Que la lumière soit ! Et je me suis réveillé comme on pousse un cri ! […]
Mon père qui m’avez engendré avant l’Aurore, je me place dans Votre Présence.
Mon cœur est libre et ma bouche est nette, mon corps et mon esprit sont à jeun.
Je suis absous de tous mes péchés que j’ai confessés un par un.
L’anneau nuptial est à mon doigt et ma face est nettoyée.
Je suis comme un être innocent dans la grâce que Vous m’avez octroyée* ».

C’est cela que la Pâque du Christ peut faire de nous.
(*Paul Claudel, Prière pour le dimanche matin, in Œuvres poétiques (Paris: Gallimard, 1967), 377)

« Oints avec l’huile de joie » – Homélie du pape François pour la messe chrismale

Pope Francis gives homily during Holy Thursday chrism Mass at Vatican

Chers frères dans le sacerdoce !

En ce jour du Jeudi saint, où le Christ nous a aimés jusqu’au bout (cf. Jn 13, 1), nous faisons mémoire de l’heureux jour de l’Institution du sacerdoce et de celui de notre Ordination sacerdotale. Le Seigneur nous a oints dans le Christ avec l’huile de joie et cette onction nous invite à recevoir ce grand don et à nous en faire porteurs : la joie, l’allégresse sacerdotale. La joie du prêtre est un bien précieux non seulement pour lui mais aussi pour tout le peuple fidèle de Dieu : ce peuple fidèle au milieu duquel le prêtre est appelé pour être oint et auquel il est envoyé pour oindre.

Oints avec l’huile de joie pour oindre avec l’huile de joie. La joie sacerdotale a sa source dans l’Amour du Père, et le Seigneur désire que la joie de cet Amour « soit en nous », et soit « pleine » (Jn 15, 11). J’aime penser à la joie en contemplant la Vierge : Marie, la « Mère de l’Évangile vivant est source de joie pour les petits » (Exhort. Ap. Evangelii gaudium, n. 288), et je crois que nous n’exagérons pas si nous disons que le prêtre est une personne très petite : l’incommensurable grandeur du don qui nous est fait par le ministère nous relègue parmi les plus petits des hommes. Le prêtre est le plus pauvre des hommes si Jésus ne l’enrichit pas de sa pauvreté, il est le serviteur le plus inutile si Jésus ne l’appelle pas ami, le plus insensé des hommes si Jésus ne l’instruit pas patiemment comme Pierre, le plus sans défense des chrétiens si le Bon Pasteur ne le fortifie pas au milieu de son troupeau. Personne n’est plus petit qu’un prêtre laissé à ses seules forces ; donc notre prière de protection contre tout piège du Malin est la prière de notre Mère : je suis prêtre parce qu’il a regardé avec bonté ma petitesse (cf. Lc 1, 48). Et à partir de cette petitesse, nous accueillons notre joie. [Read more…]

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