Madrid est la capitale des jeunes du monde entier

Le Pape a été accueilli par des jeunes de cinq continents à la place Cibeles.

Benoît XVI s’est adressé aux jeunes en ce premier soir de rencontre pour les Journées mondiales de la jeunesse de Madrid:

“Chers jeunes amis,

C’est une immense joie pour moi de vous rencontrer ici, dans le centre de cette belle ville de Madrid, dont les clés m’ont été aimablement remises par Monsieur le Maire. Aujourd’hui, elle est aussi la capitale des jeunes du monde entier vers laquelle toute l’Église a le regard tourné. Le Seigneur nous a réunis pour que nous vivions en ces jours l’expérience fraternelle des Journées Mondiales de la Jeunesse. Par votre présence et votre participation aux célébrations, le nom du Christ résonnera dans tous les recoins de cette ville renommée. Prions afin que son message d’espérance et d’amour ait aussi un écho dans le cœur de ceux qui ne croient pas ou qui se sont éloignés de l’Église. Merci beaucoup pour l’accueil chaleureux que vous m’avez réservé à mon entrée dans la ville, signe de votre amour et de votre attachement au Successeur de Pierre.
Je salue Monsieur le Cardinal Stanisław Ryłko, Président du Conseil Pontifical pour les Laïcs et ses collaborateurs dans ce Dicastère, en les remerciant tous pour le travail accompli. Je remercie également Monsieur le Cardinal Antonio María Rouco Varela, Archevêque de Madrid, pour ses aimables paroles et pour l’effort fourni par son archidiocèse, soutenu par les autres diocèses d’Espagne, pour préparer ces Journées Mondiales de la Jeunesse pour lesquelles ont travaillé aussi avec générosité beaucoup d’autres Églises particulières du monde entier. J’exprime ma gratitude envers les Autorités nationales, celles des Communautés autonomes et les Autorités locales pour leur aimable présence et pour leur généreuse collaboration au bon déroulement de cette grande rencontre. Merci à mes frères dans l’Épiscopat, aux prêtres, aux séminaristes, aux personnes consacrées et aux fidèles ici présents qui ont accompagné les jeunes pour vivre ces journées intenses de marche à la rencontre du Christ. Je vous salue tous cordialement dans le Seigneur et je vous redis que c’est une grande joie d’être ici avec vous tous. Que le feu de l’amour du Christ ne s’éteigne jamais dans vos cœurs !

 

Aux francophones voilà ce que le Pape a dit:

« Chers jeunes francophones, vous avez répondu nombreux à l’appel du Seigneur à venir le rencontrer à Madrid. Je vous en félicite ! Bienvenue aux Journées Mondiales de la Jeunesse ! Vous portez en vous des questions et vous cherchez des réponses. Il est bon de chercher toujours. Recherchez surtout la Vérité qui n’est pas une idée, une idéologie ou un slogan, mais une Personne, le Christ, Dieu Lui-même venu parmi les hommes ! Vous avez raison de vouloir enraciner votre foi en Lui, de vouloir fonder votre vie dans le Christ. Il vous aime depuis toujours et vous connaît mieux que quiconque. Puissent ces journées riches de prière, d’enseignement et de rencontres vous aider à le découvrir encore pour mieux l’aimer. Que le Christ vous accompagne durant ce temps fort où, tous ensemble, nous allons le célébrer et le prier !”

 

Benoît XVI foule le sol d’Espagne.

Voici son discours prononcé à l’aéroport de Barajas à son arrivée pour les 26es Journées mondiales de la jeunesse: 

“Majestés,
Monsieur le Cardinal Archevêque de Madrid,
Messieurs les Cardinaux,
Chers frères dans l’Épiscopat et dans le Sacerdoce,
Autorités nationales, des communautés autonomes et locales,
Cher peuple de Madrid et de l’Espagne toute entière

Merci, Majesté, pour votre présence ici avec la Reine, et pour les paroles si déférentes et affables que vous m’avez adressées en me souhaitant la bienvenue. Ces paroles me font revivre les inoubliables marques de sympathie reçues lors de mes visites apostoliques antérieures en Espagne, et plus particulièrement celles de mon récent voyage à Saint Jacques de Compostelle et à Barcelone. Je salue très cordialement ceux qui se trouvent présents à Barajas, et ceux qui suivent cet événement par la radio et la télévision. Je mentionne également avec grande reconnaissance tous ceux qui, instances ecclésiales et civiles, ont contribué par leurs efforts et leur travail, avec grand engagement et dévouement, pour que ces Journées Mondiales de la Jeunesse, de Madrid, puissent bien se dérouler et porter des fruits abondants.

Je désire aussi remercier de tout cœur pour l’hospitalité offerte par tant de familles, de paroisses, de collèges et d’autres institutions qui ont accueilli les jeunes venus du monde entier, d’abord dans différentes régions et villes d’Espagne, et maintenant dans cette grande ville de Madrid, cosmopolite et aux portes grandes ouvertes.
Je viens ici pour rencontrer des milliers de jeunes du monde entier, intéressés par le Christ ou en recherche de la vérité qui donne un sens authentique à leur existence. Je viens comme Successeur de Pierre pour les confirmer tous dans leur foi, en vivant quelques jours d’intense activité pastorale pour annoncer que Jésus-Christ est le Chemin, la Vérité et la Vie. Pour pousser à l’engagement de construire le Règne de Dieu dans le monde, et entre nous. Pour exhorter les jeunes à rencontrer personnellement le Christ-Ami et ainsi, enracinés dans sa Personne, se convertir en disciples fidèles et en témoins courageux.
Pour quoi et par quoi cette multitude de jeunes est-elle venue à Madrid ? Bien que la réponse devrait être donnée par eux, on peut bien penser qu’ils désirent écouter la Parole de Dieu, comme l’a proposé la devise de ces Journées Mondiales de la Jeunesse, de manière qu’enracinés dans le Christ et construits sur Lui, ils manifestent la fermeté de leur foi.

Beaucoup d’entre eux ont écouté la voix de Dieu, parfois uniquement comme un léger murmure, qui les a poussés à le chercher avec plus de diligence, et à partager avec les autres l’expérience de la force qu’ils tiennent dans leur vie. Cette découverte du Dieu vivant anime les jeunes et ouvre leurs yeux aux défis du monde où ils vivent, avec leurs possibilités et leurs limites. Ils voient la superficialité, la consommation et l’hédonisme régnants, tant de banalité au moment de vivre la sexualité, tant de manques de solidarité, tant de corruption. Et ils savent que sans Dieu il serait difficile d’affronter ces défis et d’être vraiment heureux, tournant vers lui leur enthousiasme pour l’obtention d’une vie authentique. Toutefois, avec Lui à leurs côtés, ils obtiendront la lumière pour marcher et des raisons pour espérer, ne se décourageant pas devant ces hauts idéaux qui motiveront leur engagement généreux pour construire une société où la dignité humaine et une vraie fraternité se respectent. Ici, durant ces Journées, ils ont une occasion privilégiée pour mettre en commun leurs aspirations, échanger entre eux les richesses de leurs cultures et de leurs expériences, s’encourager mutuellement dans leur cheminement de foi et de vie, où certains se croient isolés ou ignorés par leur entourage quotidien. Mais non, ils ne sont pas seuls ! Beaucoup de leurs contemporains partagent leurs projets et, se confiant entièrement au Christ, ils savent qu’ils ont vraiment un avenir devant eux et ils ne craignent pas les engagements décisifs qui demandent toute la vie. Pour cela, les écouter, prier ensemble et célébrer l’Eucharistie avec eux me causent une immense joie. Les Journées Mondiales de la Jeunesse nous apporte un message d’espérance, comme une brise d’air pur et juvénile, avec des parfums nouveaux qui nous remplissent de confiance pour le demain de l’Église et du monde.

Certes, les difficultés ne manquent pas. Des tensions et des confrontations existent en tant d’endroits du monde, avec même du sang qui coule. La justice et la haute valeur de la personne humaine se plient facilement à des intérêts égoïstes, matériels et idéologiques. L’environnement et la nature que Dieu a créés avec tant d’amour ne sont pas respectés comme il se doit. De plus, beaucoup de jeunes regardent avec préoccupation leur avenir face à la difficulté de trouver un emploi digne ou bien pour l’avoir perdu ou encore parce que celui qu’ils ont est précaire et n’est pas assuré. Il y en a d’autres qui ont besoin d’aide pour ne pas tomber dans les filets de la drogue, d’une aide efficace si par malheur ils y sont déjà tombés. À cause de leur foi dans le Christ, beaucoup souffrent en eux-mêmes la discrimination, qui conduit à la dépréciation et à la persécution ouverte ou larvée qui afflige des régions déterminées de certains pays. Ils sont aussi sollicités pour s’éloigner de Lui, en les privant des signes de sa présence dans la vie publique, et en réduisant au silence son Nom même. Pourtant aujourd’hui, je redis aux jeunes, avec toute la force de mon cœur, que rien ni personne ne vous prive de la paix ! N’ayez pas honte du Seigneur ! Il n’a rien objecté à se faire l’un de nous et à faire l’expérience de nos angoisses pour nous élever vers Dieu, et faisant ainsi il nous a sauvés.
Dans ce contexte, il est urgent d’aider les jeunes disciples de Jésus à demeurer fermes dans la foi et à assumer la belle aventure de l’annoncer et d’en témoigner ouvertement par leurs propres vies. Un témoignage courageux et plein d’amour au frère humain, à la fois décidé et prudent, sans cacher sa propre identité chrétienne, dans un climat de respectueuse connivence avec d’autres options légitimes et en même temps avec l’exigence du respect dû aux propres convictions.
Majesté, en vous remerciant de nouveau pour l’accueil déférent que vous m’avez réservé, je désire exprimer mon appréciation et ma proximité à tous les peuples d’Espagne, tout comme mon admiration pour un pays si riche en histoire et en culture, pour la vitalité de sa foi qui a fructifié en de nombreux saints et saintes de toutes les époques, en de nombreux hommes et femmes qui, laissant leur terre, ont apporté l’Évangile aux limites du monde, et en des personnes droites, solidaires et bonnes de votre pays. C’est là un grand trésor dont il convient certainement de prendre soin par une attitude constructive pour le bien commun d’aujourd’hui et pour offrir un horizon lumineux à l’avenir des nouvelles générations. Même s’il existe actuellement des motifs de préoccupations, plus grand est l’élan des Espagnols, avec l’ardeur qui les caractérise, pour les dépasser, et ce qui y contribue le plus ce sont leurs racines chrétiennes profondes, très fécondes au cours des siècles.

A partir d’ici, je salue très cordialement tous les amis espagnols et madrilènes, et tous ceux qui sont venus d’autres terres. Durant ces jours je vous serai proche, ayant très présent à l’esprit tous les jeunes du monde, en particulier ceux qui passent par toutes sortes d’épreuves. Confiant cette rencontre à la très sainte Vierge Marie, et à l’intercession des saints protecteurs de ces Journées, je demande à Dieu qu’il bénisse et protège toujours les fils et les filles d’Espagne. Merci beaucoup.”

Les JMJ, laboratoire de l’Eglise

A la veille des JMJ,  nous publions cet article du quotidien La Croix ; le père Thomas Rosica parle de l’importance du Chemin de Croix

« Les JMJ, laboratoire de l’Eglise

Du 16 au 21 août, un million et demi de jeunes sont attendus à Madrid, en Espagne, pour les 26es Journées mondiales de la jeunesse.

Dans un paysage catholique morose, marqué par la baisse de la pratique et des vocations, le succès de ce rassemblement autour du pape surprend.

Pour certains observateurs, le moment fut magique. Pour d’autres, incongru : en août 2008, sur l’immense pelouse aménagée dans la banlieue de Sydney, des centaines de milliers de jeunes se tiennent en silence.

Sur les écrans géants, disséminés un peu partout, une image fixe : le Saint Sacrement. Et devant, un homme âgé, Benoît XVI, recueilli. À l’écran, aucun autre mouvement. Pourtant, les jeunes se taisent, prient, ou regardent.

Mêler tradition et modernité

Cette scène s’était déjà produite trois ans plus tôt, à Cologne. Elle se répétera sans aucun doute à la fin de la veillée, samedi prochain, à Madrid. À elle seule, elle résume les JMJ, en même temps qu’elle livre l’une des clés de leur succès : ce curieux mélange de tradition (adoration du Saint Sacrement) et de modernité (un immense sit-in).

En somme, une forme de « religion postmoderne », pour reprendre l’expression de Michaela Pfadenhauer, professeur de sociologie au Karlsruhe Institute of Technology, qui a dirigé une étude sur les JMJ de Cologne (2005).

« Ce qui a contribué au succès, c’est la combinaison passionnante entre la capacité d’unir le traditionnel, liturgique, ecclésial, avec le moderne, la culture de l’événement. »

« Méga-événement »

De fait, tous les ingrédients du « méga événement » sont là : les JMJ donnent lieu à une scénographie marquée par un grand professionnalisme, avec un sens certain du marketing.

« Pour les autres rassemblements catholiques, ce sont les participants qui organisent. Là, on invite des professionnels, de grandes agences de communication », note encore la sociologue allemande.

En témoigne le chemin de croix, un des temps forts des JMJ. À Toronto, en 2002, il s’est dressé grâce à un système d’écrans géants sur les gratte-ciel de la ville, dans les rues, faisant appel par des images, parfois à la limite du supportable, à l’émotion et l’univers des jeunes générations.

Pourtant, « ce chemin de croix est resté dans toutes les mémoires », comme le rappelle le P. Thomas Rosica, qui fut directeur national des JMJ canadiennes : « Il est parvenu à créer une vraie émotion dans une ville très froide comme Toronto. » [Read more…]

JMJ: 6000 jeunes canadiens à Madrid

La conférence des évêques catholiques du Canada vient de publier un communiqué de presse concernant les 6000 canadiens allant à la Journée Mondiale de la Jeunesse en Espagne.

6000 jeunes canadiens se rendront à Madrid pour la Journée Mondiale de la Jeunesse

24 évêques y participeront. 5 d’entre eux assureront des catéchèses

Le 16 août un temps de prière et d’échange rassemblera la délégation canadienne.

Télévision Sel + Lumière couvrira cet événement.

Voici le communiqué dans son intégralité :

«Affermis dans la foi!

Six mille jeunes Canadiens à la Journée mondiale de la jeunesse 2011 à Madrid

Plus de 500 000 jeunes pèlerins de partout à travers le monde, dont 6 000 du Canada, sont attendus à Madrid, en Espagne, afin de participer à la XXVIe Journée mondiale de la jeunesse (JMJ). Après Sydney en 2008 et à l’invitation du pape Benoît XVI, la jeunesse du monde entier descendra dans la capitale espagnole de Madrid, du 16 au 21 août 2011, pour vivre cette rencontre internationale qui sera sur le thème « Enracinés et fondés dans le Christ, affermis dans la foi ». Parmi les autres délégations importantes qui seront à la JMJ en Espagne, il y aura l’Italie avec 90 000, l’Espagne avec 83 000, la France avec 50 000, les États-Unis avec 30 000, l’Allemagne avec 16 000 et l’Australie avec 4 300 jeunes pèlerins.

Du côté de la délégation canadienne, il y aura, notamment, plus de 470 jeunes de l’archidiocèse d’Edmonton, 510 de l’archidiocèse de Vancouver, et plus de 1 000 jeunes provenant de différents diocèses du Québec qui voyageront avec le service de la pastorale jeunesse de l’archidiocèse de Montréal. Près de 100 prêtres et de 30 séminaristes seront également du nombre de la délégation canadienne en Espagne.

Du 11 au 15 août, 61 diocèses espagnols accueilleront des milliers de jeunes pèlerins, dont 2 500 de nos 6 000 jeunes pèlerins canadiens, leur donnant ainsi l’occasion de participer à diverses activités. Le programme des journées variera d’un diocèse à l’autre, mais intègrera toujours des activités culturelles, des visites touristiques, des moments de fêtes, et surtout la prière et des célébrations.

Le matin du 16 août, pour la première fois dans l’histoire de la participation du Canada à la JMJ, les pèlerins canadiens auront l’occasion de vivre un rassemblement national, au Pavillon Palacio de Deportes, qui comprendra une prière spéciale du matin, de la musique et des témoignages de jeunes Canadiens. Mgr Terrence Prendergast, S.J., archevêque d’Ottawa, présidera la célébration et Mgr Richard Smith, à titre de vice-président de la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC), prononcera le mot de bienvenue au nom de la CECC. L’ambassadeur canadien en Espagne, M. Graham Shantz, de même que le Consul général de l’Espagne au Canada, M. Francisco Pascual de la Parte, participeront également au rassemblement. [Read more…]

Messe de la fête de sainte Anne retransmise du sanctuaire Ste Anne de Beaupré

Ce soir, à 20h 30, retransmission de la messe de la fête de Sainte Anne, au sanctuaire Ste Anne de Beaupré,  présidée par Mgr Gérald Cyprien Lacroix, archevêque de Québec.

Voeux pour l’anniversaire d’ordination presbytérale de Benoît XVI

Le 29 juin prochain, Benoit XVI célèbrera le 60e anniversaire de son ordination presbytérale. Pour souligner cette occasion, le président de la conférence des évêques catholiques du Canada, Mgr. Pierre Morissette, a fait parvenir une lettre au Saint Père. Dans sa lettre, Mgr. Morissette rend grâce à Dieu « d’avoir suscité au milieu de son peuple un leader et un guide pastoral qui inspire, encourage et confirme l’ensemble de la communauté chrétienne et même des croyantes et croyants de toutes les religions. » À Rome, les enfants du mouvement Don Orione ont également souhaité un bon anniversaire d’ordination au pape en lui offrant un cadeau particulier : 60 poissons rouges ! Les poissons rappellent saint Pierre qui était surpris quand Jésus a rempli ses filets de poissons. Par ce geste, les enfants ont voulu dire  « que c’est nous les petits poissons qui nous laissons pêcher par [le pape] pour être un don à Jésus ».

Vous pouvez trouver l’intégralité de la lettre du Mgr. Morissette sur le site : www.cccb.ca/site/images/stories/pdf/lettre_au_saint_pere.pdf

Homélie du pape Benoît XVI dimanche 5 juin à Zagreb

Dimanche, dans l’hippodrome de Zagreb, plus de 500 000 personnes ont participé à la messe à l’occasion de la journee nationale des familles catholiques croates.

Le pape a exhorté les familles à être « un signe spécial de la présence et de l’amour du Christ et qu’elle est appelée à donner une contribution spécifique et irremplaçable à l’évangélisation. »

Voici l’intégrale de son homélie:

« Chers frères et sœurs,
Au cours de cette Sainte Messe que j’ai la joie de présider, concélébrant avec de nombreux Frères dans l’épiscopat et avec un grand nombre de prêtres, je rends grâce au Seigneur pour toutes les familles bien-aimées réunies ici, et pour tant d’autres qui sont reliées à nous par la radio et la télévision. Je remercie particulièrement le Cardinal Josip Bozanić, Archevêque de Zagreb, pour ses chaleureuses paroles du début de la Messe. A tous, j’adresse mon salut et je vous exprime ma grande affection avec un baiser de paix !
Nous avons célébré, il y a peu, l’Ascension du Seigneur et nous nous préparons à recevoir le grand don du Saint-Esprit. Dans la première lecture, nous avons vu comment la communauté apostolique était réunie en prière dans le Cénacle avec Marie, la Mère de Jésus (cf. Ac 1, 12-14). C’est là un portrait de l’Église qui plonge ses racines dans l’événement pascal : le Cénacle, en effet, est le lieu où Jésus institua l’Eucharistie et le Sacerdoce, au cours de la Dernière Cène, et où, ressuscité des morts, il répandit l’Esprit Saint sur ses Apôtres le soir de Pâques (cf. Jn 20, 19-23). A ses disciples, le Seigneur avait ordonné « de ne pas s’éloigner de Jérusalem, mais d’y attendre ce que le Père avait promis » (cf. Ac 1, 4) ; il avait plutôt demandé qu’ils restent ensemble pour se préparer à recevoir le don de l’Esprit Saint. Et ils se réunirent pour prier avec Marie au Cénacle dans l’attente de l’événement promis (cf. Ac 1, 14). Rester ensemble fut la condition mise par Jésus pour accueillir la venue du Paraclet, et la prière prolongée fut la condition nécessaire de leur concorde. Nous trouvons ici une formidable leçon pour chaque communauté chrétienne. On pense parfois que l’efficacité missionnaire dépend principalement d’une programmation consciencieuse et de son intelligente mise en œuvre par un engagement concret. Certes, le Seigneur demande notre collaboration, mais avant n’importe quelle réponse de notre part, son initiative est nécessaire : c’est son Esprit le vrai protagoniste de l’Église, à invoquer et à accueillir.
Dans l’Évangile, nous avons écouté la première partie de ce qu’on appelle « la prière sacerdotale » de Jésus (cf. Jn 17, 1-11a) – en conclusion des discours d’adieux – pleine de confidence, de douceur et d’amour. Elle est appelée « prière sacerdotale », parce qu’en elle, Jésus se présente dans l’attitude du prêtre qui intercède pour les siens, au moment où il va quitter ce monde. Le passage est dominé par le double thème de l’heure et de la gloire. Il s’agit de l’heure de la mort (cf. Jn 2, 4 ; 7, 30 ; 8, 20), l’heure au cours de laquelle le Christ doit passer de ce monde au Père (13, 1). Mais elle est aussi, en même temps, l’heure de sa glorification qui s’accomplit à travers la croix, appelée par l’évangéliste Jean « exaltation », c’est-à-dire élévation, montée dans la gloire : l’heure de la mort de Jésus, l’heure de l’amour suprême, est l’heure de sa gloire la plus haute. Pour l’Église aussi, pour chaque chrétien, la gloire la plus haute est celle de la Croix, c’est vivre la charité, don total à Dieu et aux autres.
Chers frères est sœurs ! J’ai accueilli très volontiers l’invitation que m’ont adressée les Évêques de la Croatie à visiter ce pays à l’occasion de la première Rencontre Nationale des Familles Catholiques Croates. Je désire exprimer ma vive appréciation pour l’attention et l’engagement envers la famille, non seulement parce que cette réalité humaine fondamentale aujourd’hui, dans votre pays comme ailleurs, doit affronter des difficultés et des menaces et donc a particulièrement besoin d’être évangélisée et soutenue, mais aussi parce que les familles chrétiennes sont une ressource décisive pour l’éducation à la foi, pour l’édification de l’Église comme communion et pour sa présence missionnaire dans les situations les plus diverses de la vie. Je connais la générosité et le dévouement avec lequel, vous, chers Pasteurs, servez le Seigneur et l’Église. Votre travail quotidien pour la formation à la foi des nouvelles générations, comme aussi pour la préparation au mariage et pour l’accompagnement des familles, est la route fondamentale pour régénérer toujours de nouveau l’Église et aussi pour vivifier le tissu social du pays. Poursuivez avec disponibilité votre précieux engagement pastoral !
Il est bien connu de tous que la famille chrétienne est un signe spécial de la présence et de l’amour du Christ et qu’elle est appelée à donner une contribution spécifique et irremplaçable à l’évangélisation. Le bienheureux Jean-Paul II, qui a visité par trois fois ce noble pays, affirmait que « la famille chrétienne est appelé à prendre une part active et responsable à la mission de l’Église d’une façon propre et originale, en se mettant elle-même au service de l’Église et de la société dans son être et dans son agir, en tant que ‘communauté intime de vie et d’amour’ » (Familiaris consortio, 50). La famille chrétienne a toujours été la première voie de transmission de la foi et elle conserve aujourd’hui de grandes possibilités pour l‘évangélisation dans de multiples domaines.
Chers parents, engagez-vous toujours à enseigner à vos enfants à prier, et priez avec eux ; faites-les approcher des Sacrements, particulièrement de l’Eucharistie – cette année vous célébrez les 600 ans du ‘miracle eucharistique de Ludbreg’ – ; et introduisez-les dans la vie de l’Église ; dans l’intimité domestique, n’ayez pas peur de lire la Sainte Écriture, illuminant la vie familiale de la lumière de la foi et louant Dieu comme Père. Soyez presque un petit cénacle, comme celui de Marie et des disciples, dans lequel se vit l’unité, la communion, la prière !
Aujourd’hui, grâce à Dieu, de nombreuses familles chrétiennes acquièrent toujours plus la conscience de leur vocation missionnaire et s’engagent sérieusement dans le témoignage au Christ Seigneur. Le bienheureux Jean-Paul II a dit : « A notre époque, les familles qui collaborent activement à l’évangélisation sont de plus en plus nombreuses… Dans l’Église a mûri l’heure de la famille, qui est également l’heure de la famille missionnaire » (Angelus, 21 octobre 2001). Dans la société d’aujourd’hui, la présence des familles chrétiennes exemplaires est plus que jamais nécessaire et urgente. Malheureusement, nous devons constater, spécialement en Europe, que se répand une sécularisation qui porte à la marginalisation de Dieu dans la vie et à une croissante désagrégation de la famille. On absolutise une liberté sans engagement pour la vérité, et on entretient comme idéal le bien-être individuel à travers la consommation des biens matériels et des expériences éphémères, négligeant la qualité des relations avec les personnes et les valeurs humaines plus profondes ; on réduit l’amour à une émotion sentimentale et à une satisfaction de pulsions instinctives, sans s’engager à construire des liens durables d’appartenance réciproque et sans ouverture à la vie. Nous sommes appelés à contester une telle mentalité ! Auprès de la parole de l’Église, le témoignage et l’engagement des familles sont très importants, votre témoignage concret, surtout pour affirmer l’intangibilité de la vie humaine de la conception à sa fin naturelle, la valeur unique et irremplaçable de la famille fondée sur le mariage et la nécessité de mesures législatives qui soutiennent les familles dans la tâche d’engendrer et d’éduquer les enfants. Chères familles, soyez courageuses ! Ne cédez pas à la mentalité sécularisée qui propose la cohabitation comme préparatoire, ou même substitutive au mariage ! Montrez par votre témoignage de vie qu’il est possible d’aimer, comme le Christ, sans réserve, qu’il ne faut pas avoir peur de s’engager pour une autre personne ! Chères familles, réjouissez-vous de la paternité et de la maternité ! L’ouverture à la vie est signe d’ouverture à l’avenir, de confiance dans l’avenir, de même que le respect de la morale naturelle libère la personne au lieu de l’humilier ! Le bien de la famille est aussi le bien de l’Église. Je voudrais rappeler tout ce que j’ai affirmé dans le passé : «L’édification de chaque famille chrétienne se situe dans le contexte de la famille plus vaste de l’Église, qui la soutient et la conduit avec elle… Et, réciproquement, l’Église est édifiée par les familles, ‘petites Églises domestiques’ » (Discours d’ouverture du Congrès ecclésial diocésain de Rome, 6 juin Insegnamenti di Benedetto XVI, I, 2005, p. 205). Prions le Seigneur pour que les familles soient toujours plus de petites Églises et que les communautés ecclésiales soient toujours plus une famille !
Chères familles croates, en vivant la communion de foi et de charité, soyez témoins de façon toujours plus transparente de la promesse que le Seigneur monté au ciel fait à chacun de nous : « …je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde » (Mt, 28, 20). Chers chrétiens croates, sentez-vous appelés à évangéliser par toute votre vie ; écoutez avec force la parole du Seigneur : « Allez donc ! De toutes les nations faites des disciples » (Mt 28, 19). Que la Vierge Marie, Reine des croates, accompagne toujours votre chemin. Amen ! Loués soient Jésus et Marie ! »

Le Pape s’adresse aux jeunes de Zagreb

Benoit XVI s’est adressé aux jeunes de Zagreb les incitant à construire leur vie en s’appuyant sur le Christ ; le Pape les attend à Madrid pour la Journée mondiale de la jeunesse.

Voici son discours en totalité:

« Chers jeunes,

Je vous salue tous avec beaucoup d’affection ! Je suis particulièrement heureux d’être avec vous sur cette place historique qui est le cœur de la ville de Zagreb. C’est un lieu de rencontres et d’échanges, où prévalent souvent les bruits et les mouvements de la vie quotidienne. Maintenant, votre présence la transforme presqu’en un « temple », dont la voûte est le ciel lui-même qui, ce soir, semble se pencher sur nous. Dans le silence, nous voulons accueillir la Parole de Dieu qui a été proclamée afin qu’elle illumine nos esprits et réchauffe nos cœurs.

Je remercie vivement Mgr Srakić, Président de la Conférence Épiscopale, de ses paroles pour introduire à notre rencontre ; et, de façon particulière, je salue et je remercie les deux jeunes, qui nous ont offert leurs beaux témoignages. L’expérience que Daniel a vécue rappelle celle de saint Augustin : c’est l’expérience de la recherche de l’amour « au-dehors » puis de la découverte qu’il est plus proche de moi que moi-même, qu’il me « touche » en mon for intérieur et me purifie… Mateja, par contre, nous a parlé de la beauté de la communauté, qui ouvre le cœur, l’esprit et le caractère… Merci à tous les deux !

Dans la Lecture qui a été proclamée, saint Paul nous a invités à être « toujours dans la joie du Seigneur » (Ph 4, 4). C’est une parole qui fait vibrer l’âme, si nous considérons que l’Apôtre des nations écrit cette Lettre aux chrétiens de Philippes alors qu’il est en prison, en attente d’être jugé. Il est enchaîné, mais l’annonce et le témoignage de l’Évangile ne peuvent être emprisonnés. L’expérience de saint Paul révèle qu’il est possible, dans notre cheminement, de conserver la joie même dans les moments d’obscurité. À quelle joie se réfère-t-il ? Nous savons tous que dans le cœur de tout homme demeure un fort désir de bonheur. Toute action, tout choix, toute intention renferme en soi cette exigence intime et naturelle. Toutefois, très souvent, nous nous rendons compte que nous avons mis notre confiance en des réalités qui ne satisfont pas ce désir, bien plus, qui montrent toute leur précarité. Et c’est en ces moments que nous expérimentons le besoin de quelque chose qui va « au-delà », qui donne un sens à notre vie quotidienne.

Chers amis, votre jeunesse est un temps que le Seigneur vous donne pour découvrir le sens de l’existence ! C’est le temps des grands horizons, des sentiments vécus avec intensité, mais aussi des peurs pour les choix qui engagent et qui sont durables, des difficultés dans les études et dans le travail, des interrogations sur le mystère de la douleur et de la souffrance. Plus encore, ce temps merveilleux de votre vie porte en lui une aspiration profonde, qui n’annule pas tout le reste mais l’élève pour lui donner sa plénitude. Dans l’Évangile de Jean, Jésus dit en s’adressant à ses premiers disciples : « Que cherchez-vous ? » (Jn 1, 38). Chers jeunes, cette parole, cette question franchit le temps et l’espace, elle interpelle tout homme et toute femme qui s’ouvre à la vie et cherche la juste route… Et voici ce qui est surprenant : la voix du Christ vous répète à vous aussi : « Que cherchez-vous ? ». Jésus vous parle aujourd’hui à travers l’Évangile et l’Esprit Saint, il est votre contemporain. C’est lui qui vous cherche, encore avant que vous ne le cherchiez ! Respectant pleinement votre liberté, il s’approche de chacun de vous et il se propose comme la réponse authentique et décisive à cette aspiration qui vous habite, au désir d’une vie qui vaille la peine d’être vécue. Laissez-le vous prendre par la main ! Laissez-le s’introduire toujours plus comme un ami et un compagnon de route ! Faites-lui confiance, il ne vous décevra jamais ! Jésus vous fait connaître de près l’amour de Dieu le Père, il vous fait comprendre que votre bonheur se réalise dans l’amitié avec lui, dans la communion avec lui, parce que nous avons été créés et sauvés par amour et c’est uniquement dans l’amour, celui qui veut et recherche le bien de l’autre, que nous expérimentons vraiment le sens de la vie et que nous sommes contents de la vivre, même dans les difficultés, les épreuves, les déceptions, en allant aussi à contre-courant.

Chers jeunes, enracinés dans le Christ, vous pourrez vivre pleinement ce que vous êtes. Comme vous le savez, c’est sur ce thème que j’ai écrit mon Message pour la prochaine Journée Mondiale de la Jeunesse, qui nous réunira en août à Madrid et vers laquelle nous sommes en marche. Je suis parti d’une expression incisive de saint Paul : « Soyez enracinés en lui, construisez votre vie sur lui ; restez fermes dans la foi » (Col 2, 7). En grandissant dans l’amitié avec le Seigneur, à travers sa Parole, l’Eucharistie et par votre appartenance à l’Église, avec l’aide de vos prêtres, vous pourrez témoigner à tous votre joie d’avoir rencontré Celui qui vous accompagne constamment et vous appelle à vivre dans la confiance et dans l’espérance. Le Seigneur Jésus n’est pas un Maître qui leurre ses disciples : il dit clairement que marcher avec lui requiert engagement et sacrifice personnel, mais cela en vaut la peine ! Chers jeunes amis, ne vous laissez pas désorienter par des promesses alléchantes de succès faciles, de styles de vie qui privilégient le paraître au détriment de l’intériorité. Ne cédez pas à la tentation de mettre votre confiance entière dans l’avoir, dans les choses matérielles, en renonçant à découvrir la vérité qui va au-delà, comme une étoile haut dans le ciel, là où le Christ veut vous conduire. Laissez-vous conduire vers les hauteurs de Dieu !

Durant le temps de votre jeunesse, le témoignage de nombreux disciples du Seigneur qui, à leur époque, ont vécu en portant dans leur cœur la nouveauté de l’Évangile, vous soutient. Pensez à François et Claire d’Assise, à Rose de Viterbe, à Thérèse de l’Enfant-Jésus, à Dominique Savio : combien de jeunes saints et saintes dans la grande assemblée de l’Église ! Mais ici, en Croatie, nous pensons, vous et moi, au Bienheureux Ivan Merz. Un jeune homme brillant, pleinement inséré dans la vie sociale qui, après la mort de la jeune Greta, son premier amour, entreprend le chemin universitaire. Durant la Première Guerre mondiale, il se trouve face à la destruction et à la mort, mais tout cela le modèle et le forge, lui faisant surmonter des moments de crise et de combat spirituel. La foi d’Ivan se renforce à tel point qu’il se consacre à l’étude de la Liturgie et commence un apostolat intense parmi les jeunes eux-mêmes. Il découvre la beauté de la foi catholique et comprend que la vocation de sa vie c’est de vivre et de faire vivre l’amitié avec le Christ. De combien d’actes de charité, de bonté, qui étonnent et émeuvent, est rempli son chemin ! Il meurt le 10 mai 1928, alors qu’il n’a que 32 ans, après quelques mois de maladie, en offrant sa vie pour l’Église et pour les jeunes.

Cette jeune existence, donnée par amour, exhale le parfum du Christ et est pour tous une invitation à ne pas avoir peur de s’en remettre au Seigneur, tel que nous le contemplons, de façon particulière en la Vierge Marie, la Mère de l’Église, qui est ici vénérée et aimée sous le titre de « Majka Božja od Kamenutih vrata » [« Mère de Dieu de la Porte de Pierre »]. Ce soir, je veux lui confier chacun de vous, pour qu’elle vous accompagne de sa protection et surtout pour qu’elle vous aide à rencontrer le Seigneur et à trouver en lui le plein sens de votre existence. Marie n’a pas eu peur de se donner tout entière au projet de Dieu. En elle, nous voyons le but auquel nous sommes appelés : la pleine communion avec le Seigneur. Notre vie entière est une marche vers l’Unité et Trinité d’Amour qu’est Dieu. Nous pouvons vivre en étant certains de n’être jamais abandonnés. Chers jeunes croates, je vous embrasse tous comme des fils et des filles ! Je vous porte dans mon cœur et je vous donne ma Bénédiction. « Soyez toujours dans la joie du Seigneur » ! Que sa joie, la joie du véritable amour, soit votre force. Amen. Que Jésus et Marie soient loués ! »

Benoît XVI en Croatie

Si la visite d’un pape donne l’occasion de célébrer l’Église universelle, elle est davantage l’occasion pour souligner la façon particulière dont une église locale incarne l’Évangile. Dans le cas de la Croatie, qui accueillera le pape Benoît XVI cette fin de semaine, la culture de ce petit pays de l’Europe de l’Est sera mise en avant-plan.
Deux évènements vont donner le ton à cette brève visite en Croatie du Pape :
– la Journée nationale des Familles catholiques croates, rassemblement qui donnera l’opportunité au président du Conseil pontifical de la famille, le cardinal Ennio Antonelli, d’accompagner le Pape. Toujours soucieux des besoins des familles, Benoît XVI va offrir des paroles de soutien aux familles participant à cette célébration.
– l’entrée imminente de la Croatie dans l’Union Européenne, permettra à Benoît XVI de parler d’un des thèmes les plus préoccupants: la relation entre la foi chrétienne et la culture européenne. Depuis de nombreuses années, Joseph Ratzinger n’a pas hésité à souligner la contribution importante de la foi chrétienne à la culture des pays d’Europe. On pourrait même dire que pour Ratzinger, les valeurs de l’universalité, la tolérance, et les droits de l’homme, toutes des valeurs fortement privilégiés par les européens, sont indissociables du christianisme qui leur a donné naissance. En visitant ce pays chrétien pour la troisième fois, la première comme Pape, Benoît XVI va rappeler aux croates la contribution positive de la foi chrétienne à leur propre culture. Lors de la visite au Vatican du nouvel ambassadeur de la Croatie le 11 avril dernier, le pape a encouragé les croates à « ne pas avoir peur de revendiquer avec détermination le respect de sa propre histoire et de sa propre identité religieuse et culturelle. »

Pour mieux souligner son message, Benoît XVI va évoquer quelques grandes figures croates qui ont contribué de façon exceptionnelle à l’avancement de la culture. Roger Joseph Boskovic (1711-1787), jésuite, scientifique qui a eu beaucoup d’influence dans les domaines des mathématiques, la physique, l’astronomie, l’architecture et la philosophie. Il a parcouru les grandes villes européennes en partageant ses idées avec les scientifiques de son époque. Le pape parlera aussi de Ivan Merz (1896-1928), jeune laïc cultivé, qui fut un universitaire. Né en 1896 dans une famille libérale mais peu catholique, Merz commence des études de droit et de philosophie à l’université de Vienne avant d’être envoyé au front comme soldat lors de la Première Guerre mondiale. Après la guerre, il continua ses études, cette fois-ci en Lettres, à Vienne et ensuite à Paris, à la Sorbonne et à l’Institut catholique. Il obtient son doctorat à Zagreb avec une thèse intitulée : L’influence de la liturgie sur les écrivains français, de Chateaubriand à nos jours. Passionné pour la culture française, Merz contribua beaucoup à répandre les valeurs de cette culture en Croatie. À l’âge de vingt-sept ans, Merz fait vœu de chasteté et se consacre à l’enseignement de la jeunesse croate pendant son temps libre. Le pape Jean-Paul II parlait de Merz comme « l’apôtre des jeunes d’aujourd’hui ». Avec des figures comme Boskovic et Merz évoquant le souvenir de la contribution de la Croatie à la culture d’Europe, Benoît XVI encouragera les jeunes croates à apprécier et à partager les richesses de leur culture, toujours en s’efforçant de répondre aux questions inspirées par leur foi chrétienne.

En plus de nombreuses rencontres, le Pape participera à deux grands rassemblements:
samedi en après-midi, Benoît XVI rencontrera des représentants de la société, de la culture, ainsi que des membres d’autres confessions chrétiennes.
Le soir, Benoît XVI sur la grande place de Zagreb participera a une grande veillée avec des jeunes. Après les lectures bibliques et témoignages, le Pape s’adressera aux jeunes. La soirée se terminera par un temps d’adoration.
Dimanche matin sera un des grands moments de la visite : la grande messe pour la Journée nationale des Familles présidée par Benoît XVI à l’hippodrome, un stade qui peut accueillir des milliers de personnes. Le soir, le Pape présidera les vêpres avec les évêques, les prêtres, les religieux et religieuses, et les séminaristes de la Croatie.
Cette visite apostolique de Benoît XVI dans un pays très majoritairement catholique (90%) mettra donc l’accent sur le rôle des familles dans la transmission de la foi et interpellera tous les chrétiens désireux de vivre pleinement l’évangile dans le monde contemporain.

Télévision Sel + Lumière retransmettra la veillée de prière samedi 4 juin à 16h30 et la messe dimanche 5 juin à 15h30.

Proposer les vocations dans l’Eglise locale

En ce dimanche des vocations, c’est l’occasion de nous souvenir de notre vocation baptismale et de rendre grâces pour toutes celles et tous ceux qui témoignent de l’amour de Dieu dans les différents états de vie.

Dans notre communauté, deux jeunes femmes vont prononcer leur voeux perpétuels l’une à Toronto le 21 mai prochain et la seconde le 2 juin à Paris. A la paroisse, entourées de leurs familles, amis, membres des communautés et paroissiens, elles nous renouvelleront dans notre engagement et notre joie de servir en Eglise.

Le message du Pape nous redit combien l’Eglise locale a un rôle indispensable pour susciter des vocations.

« Proposer les vocations dans l’Eglise locale », en est le thème de cette 48e Journée mondiale de prière pour les Vocations célébrée ce dimanche 15 mai. Le voici dans son integralité:

 « Chers frères et sœurs,

La 48ème Journée Mondiale de Prière pour les Vocations qui sera célébrée le 15 mai 2011, quatrième dimanche de Pâques, nous invite à réfléchir sur le thème: «proposer les vocations dans l’Église locale». Il y a soixante dix ans, le Vénérable Pie XII a institué l’Œuvre Pontificale pour les Vocations Sacerdotales. Par la suite, dans de nombreux diocèses, des évêques ont fondé des œuvres semblables animées par des prêtres et des laïcs, en réponse à l’appel du Bon Pasteur, qui «voyant les foules, eut pitié d’elles parce qu’elles étaient fatiguées et abattues comme des brebis sans berger». Et il dit: «La moisson est abondante, et les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson» (Mt 9,36-38).

L’art de promouvoir et d’accompagner les vocations trouve un lumineux point de référence dans les pages de l’Évangile où Jésus appelle ses disciples à le suivre et les instruit avec amour et sollicitude. Notre attention se porte particulièrement sur la manière avec laquelle Jésus a appelé ses plus proches collaborateurs en vue de l’annonce du Règne de Dieu (cf. Lc 10,9). Avant tout, il apparaît clairement que son premier geste a été de prier pour eux: avant de les appeler, Jésus a passé la nuit seul, en prière et à l’écoute de la volonté du Père (cf. Lc 6,12), en une ascèse intérieure qui prenait de la hauteur par rapport aux réalités du quotidien. La vocation des disciples naît précisément dans le dialogue intime de Jésus avec son Père. Les vocations au ministère sacerdotal et à la vie consacrée sont avant tout le fruit d’un contact permanent avec le Dieu vivant et d’une prière insistante qui s’élève vers le «Maître de la moisson» tant dans les communautés paroissiales, que dans les familles chrétiennes ou dans les groupes vocationnels.

Au début de sa vie publique, le Seigneur a appelé quelques pêcheurs, occupés à travailler sur les rives du lac de Galilée: «Venez derrière moi, et je vous ferai pêcheurs d’hommes» (Mt 4,19). Il leur a montré sa mission messianique par de nombreux «signes» qui indiquaient son amour pour les hommes et le don de la miséricorde du Père; il les a formés par la parole et par le témoignage de sa vie afin qu’ils soient prêts à continuer son œuvre de salut; enfin, «sachant que l’heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père» (Jn 13,1), il leur a confié le mémorial de sa mort et de sa résurrection, et avant d’être élevé au Ciel, il les a envoyés dans le monde entier avec le commandement: «Allez donc! De toutes les nations, faites des disciples» (Mt 28,19).

A ceux à qui il dit: «Suis-moi!», Jésus fait une proposition exigeante et exaltante: il les invite à entrer dans son amitié, à écouter attentivement sa Parole et à vivre avec lui; il leur enseigne le don total à Dieu et à la diffusion de son Règne selon la loi de l’Évangile: «Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul; mais s’il meurt, il donne beaucoup de fruit » (Jn 12,24); il les invite à sortir de leur volonté fermée sur elle-même, de l’idée d’une réalisation de soi, pour se plonger dans une autre volonté, celle de Dieu, et se laisser conduire par elle; il leur fait vivre une fraternité qui naît de cette disponibilité totale à Dieu (cf. Mt 12,49-50), et qui devient le caractère distinctif de la communauté de Jésus: «Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c’est l’amour que vous aurez les uns pour les autres» (Jn 13,35).

Aujourd’hui encore, la suite du Christ est exigeante; elle signifie apprendre à fixer son regard sur Jésus, à le connaître intimement, à l’écouter dans la Parole et à le rencontrer dans les Sacrements; elle signifie encore apprendre à conformer sa propre volonté à la Sienne. Il s’agit d’une véritable et réelle école de formation pour ceux qui se préparent au ministère sacerdotal et à la vie consacrée, sous la conduite des autorités ecclésiales compétentes. Le Seigneur ne manque pas d’appeler, à tous les âges de la vie, à prendre part à sa mission et à servir l’Église par le ministère ordonné ou la vie consacrée. Et l’Église «est appelée à garder ce don, à l’estimer, à l’aimer: elle est responsable de la naissance et de la maturation des vocations sacerdotales» (Jean-Paul II, Ex. ap. post-synodale Pastores dabo vobis, 41). Spécialement en notre temps où la voix du Seigneur semble étouffée par d’«autres voix» et où l’invitation à le suivre par le don de sa vie peut apparaître trop difficile, chaque communauté chrétienne, chaque fidèle, devrait accomplir consciencieusement son engagement pour la promotion des vocations. Il est important d’encourager et de soutenir ceux qui montrent des signes clairs de l’appel à la vie sacerdotale et à la consécration religieuse, afin qu’ils sentent la proximité de toute la communauté au moment où ils disent ‘oui’ à Dieu et à l’Église. Moi-même je les encourage comme je l’ai fait pour ceux qui se sont décidés à entrer au séminaire. Je leur ai écrit:«Vous avez bien fait d’agir ainsi. Car les hommes auront toujours besoin de Dieu, même à l’époque de la domination technique du monde et de la mondialisation: de Dieu qui s’est rendu visible en Jésus Christ et qui nous rassemble dans l’Église universelle pour apprendre avec lui et par lui la vraie vie et pour tenir présents et rendre efficaces les critères de l’humanité véritable (Lettre aux séminaristes, 18 octobre 2010).

Il faut que chaque Église locale se fasse toujours plus sensible et attentive à la pastorale des vocations, en amenant au niveau familial, paroissial et associatif – comme Jésus l’a fait pour ses disciples – surtout les adolescents, les adolescentes et les jeunes, à développer une amitié authentique et affectueuse avec le Seigneur, dans la prière personnelle et liturgique; à apprendre l’écoute attentive et féconde de la Parole de Dieu, par une familiarité croissante avec la Sainte Écriture; à comprendre qu’entrer dans la volonté de Dieu n’annihile ni ne détruit la personne, mais permet de découvrir et de suivre la vérité la plus profonde sur soi; à vivre la gratuité et la fraternité dans les relations avec les autres, car c’est seulement en s’ouvrant à l’amour de Dieu qu’on trouve la vraie joie et la pleine réalisation de ses aspirations. «Proposer les vocations dans l’Église locale», signifie avoir le courage d’indiquer, par une pastorale des vocations attentive et adaptée, ce chemin exigeant à la suite du Christ qui engage toute une vie, tellement il est riche de sens.

Je m’adresse particulièrement à vous, chers Frères dans l’Épiscopat. Pour assurer la continuité et la diffusion de votre mission de salut en Christ, il est important de favoriser «le plus possible les vocations sacerdotales et religieuses, et spécialement les vocations missionnaires» (Décr. Christus Dominus, 15). Le Seigneur a besoin de votre collaboration pour que ses appels puissent rejoindre le cœur de ceux qu’il a choisis. Soyez attentifs au choix de ceux qui œuvrent dans le Centre diocésain des vocations, instrument précieux pour la promotion et l’organisation de la pastorale des vocations et pour la prière qui la soutient et en garantit la fécondité. Je voudrais vous rappeler, chers Frères Évêques, la sollicitude de l’Église universelle pour une répartition équitable des prêtres dans le monde. Votre disponibilité à l’égard de diocèses plus pauvres en vocations, est une bénédiction de Dieu pour vos communautés et constitue pour les fidèles le témoignage d’un service sacerdotal qui s’ouvre généreusement aux nécessités de toute l’Église.

Le Concile Vatican II a rappelé explicitement que «le devoir de cultiver les vocations revient à la communauté chrétienne tout entière, qui s’en acquitte avant tout par une vie pleinement chrétienne» (Décr. Optatam totius, 2). Je désire donc adresser un salut fraternel et particulier, ainsi qu’un encouragement à tous ceux qui collaborent de diverse manière avec les prêtres dans les paroisses. Je m’adresse particulièrement à ceux qui peuvent offrir leur contribution à la pastorale des vocations: les prêtres, les familles, les catéchistes, les animateurs. Je recommande aux prêtres d’être disposés à donner un témoignage de communion avec leur évêque et les autres confrères, pour garantir l’humus vital aux nouveaux germes de vocations sacerdotales. Que les familles soient «animées par un esprit de foi, de charité et de piété» (Décr. Optatam totius, 2), pour aider leurs fils et leurs filles à accueillir avec générosité l’appel au sacerdoce et à la vie consacrée. Que les catéchistes et les animateurs des associations catholiques et des mouvements ecclésiaux, convaincus de leur mission éducative, aient le souci «d’éduquer les adolescents qui leur sont confiés, de manière qu’ils puissent percevoir la vocation divine et y répondre de grand cœur» (ibid.).

Chers frères et sœurs, votre engagement dans la promotion et l’accompagnement des vocations trouve tout son sens et son efficacité pastorale quand il s’effectue dans l’unité de l’Église et qu’il est orienté vers le service de la communion. C’est pour cela que chaque aspect de la vie de la communauté ecclésiale – la catéchèse, les rencontres de formation, la prière liturgique, les pèlerinages – est une occasion précieuse pour susciter dans le Peuple de Dieu, en particulier chez les plus petits et les jeunes, le sens de l’appartenance à l’Église et leur responsabilité quant à la réponse à l’appel au sacerdoce et à la vie consacrée, par un choix libre et conscient.

La capacité à cultiver les vocations est un signe caractéristique de la vitalité d’une Église locale.

Invoquons avec confiance et insistance le soutien de la Vierge Marie, afin que l’exemple de son accueil du plan divin du salut et que par sa puissante intercession, puisse se diffuser à l’intérieur de chaque communauté, une disponibilité à dire ‘oui’ au Seigneur qui ne cesse d’appeler de nouveaux ouvriers à sa moisson. Avec ce souhait, j’accorde volontiers à tous, ma Bénédiction Apostolique. »

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