Joie et recueillement

Joie et recueillement, ce sont les mots qui me viennent à  l’esprit après avoir suivi les célébrations de la béatification du pape Jean-Paul II.  Cérémonies rassemblant plus d’un million de personnes venues de tous les continents, joyeuses et silencieuses tour à tour.

Appel à s’engager à faire respecter la dignité de tout être humain, en cette fête de St Joseph travailleur et du dimanche de la Divine miséricorde; cette béatification de Jean-Paul II en ce 1er mai 2011 sera inoubliable pour l’Eglise universelle.

« Il nous a redonné la force de croire au Christ ! « 

La joie et l’action de grâce étaient au rendez-vous Place Saint-Pierre ce dimanche 1er main. Ils étaient venus de partout, par centaines de milliers, jeunes et moins jeunes. Nous publions ici l’intégrale de l’homélie prononcée par Benoît XVI ce matin.

Chers frères et sœurs. Il y a six ans désormais, nous nous trouvions sur cette place pour célébrer les funérailles de Jean-Paul II. La douleur causée par sa mort était profonde, mais supérieur était le sentiment qu’une immense grâce enveloppait Rome et le monde entier. Cette grâce qui était en quelque sorte le fruit de toute la vie de mon bien-aimé prédécesseur et, en particulier, de son témoignage dans la souffrance. Ce jour-là, nous sentions déjà flotter le parfum de sa sainteté, et le Peuple de Dieu a manifesté de nombreuses manières sa vénération envers lui. C’est pourquoi j’ai voulu, tout en respectant la réglementation de l’Eglise, que sa cause de béatification puisse avancer avec une certaine célérité. Et voici que le jour tant attendu est arrivé. Il est promptement arrivé, car il en a plu ainsi au Seigneur. Jean-Paul II est bienheureux! Je désire adresser mes cordiales salutations à vous tous qui, pour cette heureuse circonstance, êtes venus si nombreux à Rome de toutes les régions du monde, aux Cardinaux, Patriarches des Eglises orientales catholiques, à nos confrères dans l’épiscopat et dans le sacerdoce, aux Délégations officielles, aux Ambassadeurs et autres autorités, aux personnes consacrées et fidèles laïcs, ainsi qu’à tous ceux qui nous sont unis à travers la radio et la télévision.

Ce dimanche est le deuxième dimanche de Pâques, que le bienheureux
Jean-Paul II a dédié à la divine Miséricorde. C’est pourquoi ce jour a été
choisi pour cette cérémonie, car, par un dessein providentiel, mon
prédécesseur a rendu l’âme justement la veille au soir de cette fête.
Aujourd’hui, de plus, c’est le premier jour du mois de mai, le mois de
Marie, et c’est aussi la mémoire de saint Joseph travailleur. Ces éléments
contribuent à enrichir notre prière et ils nous aident, nous qui sommes
encore pèlerins dans le temps et dans l’espace, tandis qu’au Ciel, la fête
parmi les anges et les saints est bien différente ! Toutefois unique est
Dieu, et unique est le Christ Seigneur qui, comme un pont, relie la terre et
le Ciel, et nous, en ce moment, nous nous sentons plus que jamais proches,
presque participants de la Liturgie céleste. Heureux ceux qui n’ont pas vu
et qui ont cru, rapporte Jean. Dans l’Evangile de ce jour, Jésus prononce
cette béatitude de la foi. Elle nous frappe de façon particulière parce que
nous sommes justement réunis pour célébrer une béatification, et plus encore
parce qu’aujourd’hui a été proclamé bienheureux un Pape, un Successeur de
Pierre, appelé à confirmer ses frères dans la foi. Jean-Paul II est
bienheureux pour sa foi, forte et généreuse, apostolique. Et, tout de suite,
nous vient à l’esprit cette autre béatitude:  Tu es heureux, Simon fils de
Jonas, car cette révélation t’est venue, non de la chair et du sang, mais de
mon Père qui est dans les cieux. Qu’a donc révélé le Père céleste à Simon?
Que Jésus est le Christ, le Fils du Dieu vivant. Grâce à cette foi, Simon
devient Pierre, le rocher sur lequel Jésus peut bâtir son Eglise. [Read more…]

« VRAIMENT, CELUI-CI ETAIT FILS DE DIEU ! »

P. Raniero Cantalamessa, ofmcap.

Prédication du Vendredi Saint 2011 en la basilique Saint-Pierre

Dans sa Passion – écrit saint Paul à Timothée – le Christ Jésus « a rendu son beau témoignage » (1 Tm 6, 13). On se demande : témoignage de quoi ? Pas de la vérité de sa vie et de sa cause. Beaucoup sont morts, et meurent encore aujourd’hui, pour une mauvaise cause, pensant qu’elle est juste. La résurrection elle, oui, rend témoignage de la vérité du Christ : « Dieu a offert à tous une garantie sur Jésus, en le ressuscitant des morts », dira l’apôtre à l’Aréopage d’Athènes (Ac 17, 31).

La mort ne témoigne pas de la vérité, mais de l’amour du Christ. Ou plutôt, elle constitue la preuve suprême de cet amour : « Nul n’a plus grand amour que celui-ci : donner sa vie pour ses amis » (Jn 15, 13). On pourrait objecter qu’il existe un amour plus grand que donner sa vie pour ses amis, et c’est donner sa vie pour ses ennemis. C’est justement ce que Jésus a fait : « Le Christ est mort pour des impies, écrit l’apôtre dans l’Epître aux Romains. A peine, en effet, voudrait-on mourir pour un homme juste ; pour un homme de bien, oui, peut-être osera-t-on mourir ; mais la preuve que Dieu nous aime, c’est que le Christ, alors que nous étions encore pécheurs, est mort pour nous » (Rm 5, 6-8). « Il nous a aimés alors que nous étions ses ennemis, pour faire de nous ses amis »[1].

Une certaine « théologie de la croix » unilatérale peut nous faire oublier l’essentiel. La croix n’est pas seulement jugement de Dieu sur le monde, réfutation de sa sagesse et révélation de son péché. Elle n’est pas le NON de Dieu au monde, mais son ‘OUI’ d’amour : « L’injustice, le mal comme réalité – écrit le Saint-Père dans son dernier livre sur Jésus –, ne peut pas être simplement ignoré, ne peut être laissé là. Il doit être éliminé, vaincu. C’est là seulement la vraie miséricorde. Et puisque les hommes n’en sont pas capables, Dieu lui-même s’en charge maintenant – c’est là la bonté ‘inconditionnelle’ de Dieu »[2].

*  *  *

Mais comment avoir le courage de parler de l’amour de Dieu, alors que se déroulent sous nos yeux tant de tragédies humaines, comme la catastrophe qui s’est abattue sur le Japon, ou les hécatombes en mer des dernières semaines? Ne pas en parler du tout ? Mais garder totalement le silence serait trahir la foi et ignorer le sens du mystère que nous célébrons.

Il y a une vérité qui doit être proclamée haut et fort le Vendredi Saint. Celui que nous contemplons sur la croix est Dieu « en personne ». Il est aussi l’homme Jésus de Nazareth, oui, mais celui-ci et le Fils du Père éternel ne sont qu’une seule et même personne. Tant qu’on ne reconnaîtra pas et qu’on ne prendra pas au sérieux le dogme de foi fondamental des chrétiens – la première définition dogmatique formulée à Nicée – à savoir que Jésus-Christ est le Fils de Dieu, Dieu lui-même, de même nature que le Père, la souffrance humaine restera sans réponse.

On ne peut pas dire que « la demande de Job est restée sans réponse », ni que la foi chrétienne ne donne pas de réponse par rapport à la souffrance humaine, si au départ on refuse la réponse que celle-ci dit avoir. Que faire pour garantir à quelqu’un qu’une certaine boisson ne contient pas de poison ? La boire avant lui, devant lui ! C’est ce que Dieu a fait avec les hommes. Il a bu le calice amer de la passion. La souffrance humaine ne peut donc pas être empoisonnée, ne peut être seulement négativité, perte, absurdité, si Dieu lui-même a choisi de la goûter. Au fond du calice, il doit y avoir une perle.

Le nom de la perle, nous le connaissons : résurrection ! « J’estime en effet que les souffrances du temps présent ne sont pas à comparer à la gloire qui doit se révéler en nous » (Rm 8, 18), et encore « Il essuiera toute larme de leurs yeux : de mort, il n’y en aura plus ; de pleur, de cri et de peine, il n’y en aura plus, car l’ancien monde s’en est allé » (Ap 21, 4).

Si la course pour la vie devait finir ici-bas, il y aurait vraiment de quoi désespérer à la pensée des millions et peut-être des milliards d’êtres humains qui partent avec un tel désavantage, cloués au point de départ par la pauvreté et le sous-développement, sans pouvoir même participer à la compétition. Mais il n’en est pas ainsi. La mort non seulement annule les différences, mais les renverse. « Or il advint que le pauvre mourut et fut emporté par les anges dans le sein d’Abraham. Le riche aussi mourut et on l’ensevelit, dans l’Hadès » (cf. Lc 16, 22-23). On ne peut pas appliquer de façon simpliste ce schéma à la réalité sociale, mais il est là pour nous avertir que la foi en la résurrection ne laisse personne dans la tranquillité de sa vie. Il nous rappelle que la formule « vivre et laisser vivre » ne doit jamais se transformer en « vivre et laisser mourir ».

La réponse de la Croix n’est pas seulement pour nous chrétiens, elle est pour tous, car le Fils de Dieu est mort pour tous. Il y a dans le mystère de la rédemption un aspect objectif et un aspect subjectif ; il y a le fait en soi et la prise de conscience, la réponse de foi à celui-ci. Le premier aspect s’étend au-delà du second. « L’Esprit Saint – dit un texte de Vatican II – offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’être associé au mystère pascal. »[3].

Une façon d’être associé au mystère pascal est justement la souffrance : « Souffrir – écrivait Jean-Paul II au lendemain de son attentat et de la longue période d’alitement qui s’ensuivit – signifie devenir particulièrement réceptif, particulièrement ouvert à l’action des forces salvifiques de Dieu offertes à l’humanité dans le Christ »[4]. La souffrance, toute souffrance, mais particulièrement celle des innocents, met en contact de façon mystérieuse, « connue seulement de Dieu », avec la croix du Christ.

*  *  *

Après Jésus, ceux qui ont « rendu leur beau témoignage » et qui « ont bu le calice » sont les martyrs ! Les récits de leur mort s’intitulaient au début « passio », passion, comme celui des souffrances de Jésus, que nous venons tout juste d’entendre. Le monde chrétien est revisité par l’épreuve du martyre que l’on pensait révolue avec la chute des régimes totalitaires athées. On ne peut passer sous silence leur témoignage. Les premiers chrétiens honoraient leurs martyrs. Les actions de leur martyre étaient lues et diffusées dans l’Eglise avec un immense respect. Aujourd’hui même, en ce Vendredi Saint 2011, dans un grand pays d’Asie, les chrétiens ont prié et marché en silence dans les rues pour conjurer la menace qui plane sur eux.

Il y a une chose qui distingue les actes authentiques des martyrs de ceux légendaires, forgés sur le papier après la fin des persécutions. Dans les premiers, il n’y a pour ainsi dire pas trace de polémique contre les persécuteurs ; l’attention tout entière est concentrée sur l’héroïsme des martyrs, non sur la perversité des juges et des bourreaux. Saint Cyprien ira jusqu’à ordonner aux siens de donner vingt-cinq monnaies d’or au bourreau qui lui tranchera la tête. Ils sont les disciples de celui qui est mort en disant : « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ». « Le sang de Jésus – nous rappelle le Saint-Père dans son dernier livre – parle un autre langage que celui d’Abel (cf. He 12, 24) : il n’exige ni vengeance ni punition, mais il est réconciliation »[5].

De même, le monde s’incline devant les témoins modernes de la foi. Ainsi s’explique le succès inattendu en France du film « Des hommes et des dieux », qui relate l’histoire des sept moines cisterciens massacrés à Tibhirine en mars 1996. Et comment ne pas être admiratifs des paroles écrites dans son testament par Shahbaz Bhatti, homme politique catholique tué pour sa foi, le mois dernier ? Son testament nous est laissé à nous aussi, ses frères dans la foi, et ce serait de l’ingratitude de le laisser vite tomber dans l’oubli.

« De hautes responsabilités au gouvernement – écrivait-il – m’ont été proposées et on m’a demandé d’abandonner ma bataille, mais j’ai toujours refusé, même si je sais que je risque ma vie. Je ne cherche pas la popularité, je ne veux pas de positions de pouvoir. Je veux seulement une place aux pieds de Jésus. Je veux que ma vie, mon caractère, mes actions parlent pour moi et disent que je suis en train de suivre Jésus-Christ. Ce désir est si fort en moi que je me considérerai comme un privilégié si – dans mon effort et dans cette bataille qui est la mienne pour aider les nécessiteux, les pauvres, les chrétiens persécutés du Pakistan – Jésus voulait accepter le sacrifice de ma vie. Je veux vivre pour le Christ et pour Lui je veux mourir ».

On a l’impression de réentendre le martyr Ignace d’Antioche, lorsqu’il venait à Rome pour subir le martyre. Mais le silence des victimes ne justifie pas l’indifférence coupable du monde face à leur sort. « Le juste périt, et personne ne s’en inquiète, les hommes pieux sont moissonnés, et nul n’y prend garde » (Is 57,1) !

* * *

Les martyrs chrétiens ne sont pas les seuls, nous l’avons vu, à souffrir et mourir autour de nous. Que pouvons-nous offrir à celui qui ne croit pas, en dehors de notre certitude de foi qu’il y a un rachat pour la souffrance ? Nous pouvons souffrir avec qui souffre, pleurer avec qui pleure (Rm 12,15). Avant d’annoncer la résurrection et la vie, devant le deuil des sœurs de Lazare, Jésus « pleura  » (Jn 11, 35). En ce moment, souffrir et pleurer, en particulier, avec le peuple japonais, qui vient de sortir d’une des plus effroyables catastrophes naturelles de l’histoire. Nous pouvons aussi dire à ces frères en humanité que nous admirons leur dignité et l’exemple de tenue et de solidarité mutuelle qu’ils ont donné au monde.

La mondialisation produit au moins cet effet positif : la souffrance d’un peuple devient la souffrance de tous, suscite la solidarité de tous. Elle nous offre l’occasion de découvrir que nous formons une seule famille humaine, liée dans le bien comme dans le mal. Elle nous aide à dépasser les barrières de race, de couleur et de religion. Comme dit le verset d’un de nos poètes italiens, « Hommes, paix ! Sur la terre penchée il y a trop de mystère »[6].

Mais nous devons aussi tirer la leçon d’évènements comme celui que nous venons d’évoquer. Séismes, cyclones et autres catastrophes qui frappent en même temps coupables et innocents ne sont jamais un châtiment de Dieu. Affirmer le contraire, signifie offenser Dieu et les hommes. Mais ils constituent un avertissement : dans ce cas, l’avertissement à ne pas nous bercer d’illusions en pensant que la science et la technique suffiront à nous sauver. Si nous ne savons pas nous imposer des limites, celles-ci justement peuvent devenir, nous le voyons, la menace la plus grave de toutes.

Il y eut un tremblement de terre au moment de la mort du Christ : « Quant au centurion et aux hommes qui gardaient Jésus, à la vue du séisme et de ce qui se passait, ils furent saisis d’une grande frayeur et dirent : ‘Vraiment, celui-ci était Fils de Dieu » (Mt 27, 54). Mais un autre séisme encore « plus grand » se produisit au moment de sa résurrection. « Et voilà que se fit un grand tremblement de terre : l’Ange du Seigneur descendit du ciel et vint rouler la pierre, sur laquelle il s’assit » (Mt 28,2). Il en sera toujours ainsi. A chaque tremblement de terre de mort succèdera un tremblement de terre de vie. Quelqu’un a dit : « Désormais seul un dieu peut nous sauver », « Nur noch ein Gott kann uns retten »[7]. Nous sommes assurés qu’il le fera car « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique » (Jn 3, 16).

Nous nous apprêtons à chanter avec une conviction renouvelée et une gratitude émue les paroles de la liturgie : « Ecce lignum crucis, in quo salus mundi pependit : Voici le bois de la croix, auquel a été suspendu le salut du monde. Venite, adoremus : venez, adorons-Le ».

Traduit de l’italien par ZENIT


[1] S. Agostino, Commento alla Prima Lettera di Giovanni 9,9 (PL 35, 2051).

[2] Cf. J. Ratzinger – Benoît XVI, Jésus de Nazareth, Editions du Rocher 2011, p. 157

[3] Gaudium et spes, 22.

[4] Salvifici doloris, 23.

[5] J. Ratzinger – Benoît XVI, Jésus de Nazareth, Editions du Rocher 2011, p.215.

[6] G. Pascoli, I due fanciulli (Les deux enfants).

[7] Antwort. Martin Heidegger im Gespräch, Pfullingen 1988.

Homélie du pape Benoît XVI à la messe de la Cène

Le Pape a parlé de l’unité et de l’humilité dans son homélie.
Voici le texte intégral de l’homélie du Saint-Père prononcée ce Jeudi Saint, durant la messe de la Cène en la Basilique Saint-Jean de Latran
Chers frères et sœurs,
« J’ai ardemment désiré manger cette Pâque avec vous avant de souffrir ! » (Lc 22, 15). Par ces mots, Jésus a ouvert la célébration de son dernier banquet et de l’institution de la sainte Eucharistie. Jésus est allé au devant de cette heure, en la désirant. Au fond de lui-même, il a attendu ce moment où il se donnerait lui-même aux siens sous les espèces du pain et du vin. Il a attendu ce moment qui aurait dû être en quelque sorte les véritables noces messianiques : la transformation des dons de cette terre et le fait de devenir un avec les siens, pour les transformer et inaugurer ainsi la transformation du monde. Dans le désir de Jésus, nous pouvons reconnaître le désir de Dieu lui-même – son amour pour les hommes, pour sa création, un amour en attente. L’amour qui attend le moment de l’union, l’amour qui veut attirer les hommes à soi, pour ainsi réaliser entièrement le désir de la création elle-même : en effet, celle-ci est tendue vers la manifestation des fils de Dieu (cf. Rm 8, 19). Jésus nous désire, il nous attend. Et nous, le désirons-nous vraiment ? Nous sentons-nous poussés intérieurement à le rencontrer ? Désirons-nous ardemment sa proximité, devenir un avec lui, don qu’il nous fait dans la sainte Eucharistie ? Ou bien sommes-nous indifférents, distraits, remplis d’autres choses ? D’après les paraboles de Jésus sur les banquets, nous savons qu’il connaît la réalité des places restées vides, la réponse négative, le désintérêt pour lui et pour sa proximité. Les places vides au banquet nuptial du Seigneur, avec ou sans excuses, sont pour nous, depuis longtemps désormais, non pas une parabole, mais une réalité présente, précisément dans ces pays auxquels il avait manifesté sa proximité particulière. Jésus savait aussi que des invités seraient venus, oui, mais sans être revêtus de l’habit nuptial – sans la joie de sa proximité, suivant seulement une habitude, et avec une tout autre orientation de leur vie. Saint Grégoire le Grand, dans une de ses homélies, se demandait : quel genre de personnes sont celles qui viennent sans habit nuptial ? En quoi consiste cet habit et comment l’acquiert-on ? Sa réponse est : ceux qui ont été appelés et viennent ont en quelque sorte la foi. C’est la foi qui leur ouvre la porte. Mais il leur manque l’habit nuptial de l’amour. Celui qui ne vit pas la foi en tant qu’amour n’est pas préparé pour les noces et il est jeté dehors.
La communion eucharistique requiert la foi, mais la foi requiert l’amour, autrement elle est morte aussi comme foi.
À travers les quatre Évangiles, nous savons que le dernier banquet de Jésus, avant sa Passion, a été aussi un lieu d’annonce. Jésus a proposé encore une fois avec insistance les éléments fondamentaux de son message. Parole et Sacrement, message et don sont inséparablement unis. Cependant, durant son dernier banquet, Jésus a surtout prié. Matthieu, Marc et Luc utilisent deux mots pour décrire la prière de Jésus au moment central de la Cène : « eucharistesas » et « eulogesas » – « remercier » et « bénir ». Le mouvement ascendant du remerciement et celui descendant de la bénédiction vont ensemble. Les paroles de la transsubstantiation font partie de cette prière de Jésus. Ce sont des paroles de prière. Jésus transforme sa Passion en prière, en offrande au Père pour les hommes. Cette transformation de sa souffrance en amour possède une force transformante pour les dons dans lesquels, à présent, il se donne lui-même. Il nous les donne afin que nous-mêmes et le monde soyons transformés. Le but véritable et dernier de la transformation eucharistique c’est notre transformation elle-même dans la communion avec le Christ. L’Eucharistie vise l’homme nouveau, le monde nouveau tel qu’il peut naître uniquement à partir de Dieu à travers l’œuvre du Serviteur de Dieu.
Grâce à Luc et surtout à Jean, nous savons que Jésus dans sa prière durant la Dernière Cène a aussi adressé des suppliques au Père – suppliques qui, en même temps, contiennent des appels à ses disciples d’alors et de tout temps. En cette heure, je voudrais choisir uniquement une supplique que, selon Jean, Jésus a répétée quatre fois au cours de sa Prière sacerdotale. Combien a-t-elle dû le préoccuper en son for intérieur ! Elle reste constamment sa prière au Père pour nous : c’est la prière pour l’unité. Jésus dit explicitement que cette supplique n’est pas valable seulement pour les disciples présents à ce moment-là, mais qu’elle concerne tous ceux qui croiront en lui (cf. Jn 17, 20). Elle demande que tous soient un « comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi, afin que le monde croie » (Jn 17, 21). L’unité des chrétiens ne peut se réaliser que si les chrétiens sont intimement unis à lui, à Jésus. Foi et amour pour Jésus, foi dans son être un avec le Père et ouverture à l’unité avec lui sont essentiels. Cette unité n’est donc pas seulement quelque chose d’intérieur, de mystique. Elle doit devenir visible, visible au point de constituer pour le monde la preuve que Jésus a été envoyé en mission par le Père. C’est pour cela que cette supplique a un sens eucharistique caché que Paul a clairement mis en évidence dans la Première Lettre aux Corinthiens : « Le pain que nous rompons, n’est-il pas communion au corps du Christ ? Puisqu’il y a un seul pain, à plusieurs nous ne sommes qu’un corps, car tous nous participons à ce pain unique. » (1 Co 10, 16s). Avec l’Eucharistie naît l’Église. Nous tous nous mangeons le même pain, nous recevons le même corps du Seigneur, ce qui signifie qu’Il ouvre chacun de nous, au-delà de lui-même. Il nous rend tous un. L’Eucharistie est le mystère de la proximité et de la communion intimes de chacun avec le Seigneur. Et, en même temps, elle est l’union visible de tous. L’Eucharistie est Sacrement de l’unité. Elle parvient jusque dans le mystère trinitaire, et elle crée ainsi, en même temps, l’unité visible. Disons-le encore une fois : elle est la rencontre très personnelle avec le Seigneur et, toutefois, elle n’est jamais seulement un acte individuel de dévotion. Nous la célébrons nécessairement tous ensemble. Dans chaque communauté, le Seigneur est présent de manière totale. Mais il est un seul dans toutes les communautés. C’est pourquoi les paroles : « Una cum Papa nostro et cum Episcopo nostro » font nécessairement partie de la prière eucharistique de l’Église. Ce n’est pas un ajout extérieur à ce qui se produit intérieurement, mais une expression nécessaire de la réalité eucharistique elle-même. Et nous mentionnons le Pape et l’Évêque par leur nom : l’unité est tout-à-fait concrète, elle porte des noms. Ainsi l’unité devient visible, elle devient signe pour le monde et elle établit pour nous-mêmes un critère concret.
Saint Luc a conservé pour nous un élément concret de la prière de Jésus pour l’unité : « Simon, Simon, voici que Satan vous a réclamés pour vous cribler comme le froment ; mais moi j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas. Toi donc, quand tu seras revenu, affermis tes frères » (Lc 22, 31s). Aujourd’hui nous constatons de nouveau avec douleur qu’il a été concédé à Satan de cribler les disciples, de manière visible, face au monde entier. Et nous savons que Jésus prie pour la foi de Pierre et de ses successeurs. Nous savons que Pierre qui, à travers les eaux agitées de l’histoire va à la rencontre du Seigneur et risque de couler, est toujours à nouveau soutenu par la main du Seigneur et guidé sur les eaux. Mais après suit une annonce et une tâche. « Toi donc, quand tu seras revenu… » : Tous les êtres humains, excepté Marie, ont continuellement besoin de conversion. Jésus prédit à Pierre sa chute et sa conversion. De quoi Pierre a-t-il dû se convertir ? Au début, lors de son appel, effrayé par le pouvoir divin du Seigneur et par sa propre misère, Pierre avait dit : « Éloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur ! » (Lc 5, 8). À la lumière du Seigneur, il reconnaît son imperfection. C’est précisément ainsi, dans l’humilité de celui qui se sait pécheur, qu’il est appelé. Il doit toujours retrouver à nouveau cette humilité. Près de Césarée de Philippe, Pierre n’avait pas voulu accepter que Jésus ait à souffrir et à être crucifié. Cela n’était pas conciliable avec l’image qu’il se faisait de Dieu et du Messie. Au Cénacle, il n’a pas voulu accepter que Jésus lui lave les pieds : cela n’allait pas avec son idée de la dignité du Maître. Au Jardin des Oliviers, il a frappé de son glaive. Il voulait démontrer son courage. Cependant, devant la servante, il a affirmé ne pas connaître Jésus. À ce moment-là, cela ne lui semblait qu’un petit mensonge, pour pouvoir rester près de Jésus. Son héroïsme s’est effondré à cause d’un jeu mesquin pour une place au centre des évènements. Nous tous nous devons toujours à nouveau apprendre à accepter Dieu et Jésus Christ tel qu’il est, et non tel que nous voudrions qu’il soit. Nous aussi nous avons du mal à accepter qu’il se soit lié aux limites de son Église et de ses ministres. Nous non plus nous ne voulons pas accepter qu’il soit sans pouvoir en ce monde. Nous aussi nous nous cachons derrière des prétextes, lorsque notre appartenance au Christ devient trop coûteuse et trop dangereuse. Nous tous nous avons besoin de conversion pour accueillir Jésus dans son être-Dieu et son être-Homme. Nous avons besoin de l’humilité du disciple qui observe la volonté du Maître. En cette heure, nous voulons le prier de nous regarder nous aussi comme il a regardé Pierre, au moment propice, avec ses yeux bienveillants, et de nous convertir.
Pierre, le converti, est appelé à affermir ses frères. Ce n’est pas un fait extérieur que cette tâche lui soit confiée au Cénacle. Le service de l’unité a son lieu visible dans la célébration de la sainte Eucharistie. Chers amis, pour le Pape c’est un grand réconfort que de savoir qu’au cours de chaque Célébration eucharistique, tous prient pour lui ; que notre prière s’unit à la prière du Seigneur pour Pierre. C’est seulement grâce à la prière du Seigneur et de l’Église que le Pape peut accomplir sa tâche d’affermir ses frères – de paître le troupeau de Jésus et de se porter garant de cette unité qui devient témoignage visible de la mission de Jésus de la part du Père.
« J’ai ardemment désiré manger cette Pâque avec vous ». Seigneur, tu nous désires, tu me désires. Tu désires te donner toi-même à nous dans la sainte Eucharistie, t’unir à nous. Seigneur, suscite aussi en nous le désir de toi. Renforce-nous dans l’unité avec toi et entre nous. Donne à ton Église l’unité, afin que le monde croie. Amen.

Jésus de Nazareth tome 2: Une lecture spirituelle pour la Semaine sainte.

Aujourd’hui le tome II du livre Jésus de Nazareth écrit par Joseph Ratzinger-Benoît XVI est publié dans sept langues.
C’est le fruit d’une longue réflexion personnelle du cardinal Joseph Ratzinger-Benoît XVI.
Ce dernier l’a commencé alors qu’il était préfet de la Congrégation de la doctrine de la foi.
Joseph Ratzinger-Benoît XVI souhaite faire mieux connaitre le mystère de Jésus-Christ dans son humanité.
Ce livre composé de 9 chapitres débute par l’entrée de Jésus à Jérusalem et se termine à la résurrection. Il fait suite au tome I qui évoquait la vie publique de Jésus de son baptême à la Transfiguration.
Le cardinal Marc Ouellet, préfet de la Congrégation des évêques l’a présenté aujourd’hui lors de la conférence de presse à Rome. Il souligne que ce livre est dense mais qu’on ne peut plus le lâcher!
Joseph Ratzinger-Benoit XVI s’appuie sur des exégètes, des théologiens de différentes langues et donne des explications des écritures dans un langage contemporain.
Jésus de Nazareth tome 2 sera dans nos librairies religieuses le 15 avril prochain.  Une lecture spirituelle pour la Semaine sainte.

Pour en savoir plus, le père Thomas Rosica nous en parle à Perspectives ce soir.

« Vérité, annonce et authenticité de vie à l’ère du numérique »

Aujourd’hui Fête de St François de Sales, le patron des journalistes, c’est le jour ou le Vatican publie le message de la Journée Mondiale des Communications Sociales.

Le voici dans son intégralité

Conseil Pontifical pour les Communications Sociales
45ème JOURNÉE MONDIALE DES COMMUNICATIONS SOCIALES
« Vérité, annonce et authenticité de vie à l’ère du numérique. »
le 5 juin 2011

Chers Frères et Soeurs,
A l’occasion de la XLV Journée Mondiale des Communications
Sociales, je désire partager quelques réflexions, suscitées par un
phénomène caractéristique de notre temps : l’expansion de la
communication à travers le réseau Internet. La conviction est
toujours plus répandue que, comme la révolution industrielle
produisit un profond changement dans la société à travers les
nouveautés introduites dans le cycle de production et dans la vie
des travailleurs, ainsi aujourd’hui la profonde transformation en acte
dans le champ des communications guide le flux de grands
changements culturels et sociaux. Les nouvelles technologies ne
changent pas seulement le mode de communiquer, mais la
communication en elle-même, on peut donc affirmer qu’on assiste à
une vaste transformation culturelle. Avec un tel système de
diffusion des informations et des connaissances, naît une nouvelle
façon d’apprendre et de penser, avec de nouvelles opportunités
inédites d’établir des relations et de construire la communion.
On explore des objectifs auparavant inimaginables, qui suscitent de
l’étonnement à cause des possibilités offertes par les nouveaux
moyens et, en même temps, exigent toujours plus impérativement
une sérieuse réflexion sur le sens de la communication dans l’ère
numérique. Cela est particulièrement évident face aux potentialités
extraordinaires du réseau Internet et la complexité de ses
applications. Comme tout autre fruit de l’ingéniosité humaine, les
nouvelles technologies de la communication doivent être mises au
service du bien intégral de la personne et de l’humanité entière.
Sagement employées, elles peuvent contribuer à satisfaire le désir
de sens, de vérité et d’unité qui reste l’aspiration plus profonde de
l’être humain.

Dans le monde numérique, transmettre des informations signifie
toujours plus souvent les introduire dans un réseau social, où la
connaissance est partagée dans le contexte d’échanges personnels.
La claire distinction entre producteur et consommateur de
l’information est relativisée et la communication tendrait à être non
seulement un échange de données, mais toujours plus encore un
partage. Cette dynamique a contribué à une appréciation
renouvelée de la communication, considérée avant tout comme
dialogue, échange, solidarité et création de relations positives.

D’autre part, cela se heurte à certaines limites typiques de la
communication numérique : la partialité de l’interaction, la tendance
à communiquer seulement quelques aspects de son monde
intérieur, le risque de tomber dans une sorte de construction de
l’image de soi qui peut conduire à l’auto complaisance.
Surtout les jeunes vivent ce changement de la communication, avec
toutes les angoisses, les contradictions et la créativité propre à ceux
qui s’ouvrent avec enthousiasme et curiosité aux nouvelles
expériences de la vie. L’implication toujours majeure dans l’arène
numérique publique, celle créée par ce qu’on appelle les social
network, conduit à établir des nouvelles formes de relations
interpersonnelles, influence la perception de soi et pose donc,
inévitablement, la question non seulement de l’honnêteté de l’agir
personnel, mais aussi de l’authenticité de l’être. La présence dans
ces espaces virtuels peut être le signe d’une recherche authentique
de rencontre personnelle avec l’autre si l’on est attentif à en éviter
les dangers, ceux de se réfugier dans une sorte de monde parallèle,
ou l’addiction au monde virtuel. Dans la recherche de partage,
d' »amitiés », on se trouve face au défi d’être authentique, fidèle à
soi-même, sans céder à l’illusion de construire artificiellement son
« profil » public.

Les nouvelles technologies permettent aux personnes de se
rencontrer au-delà des frontières de l’espace et des cultures,
inaugurant ainsi un tout nouveau monde d’amitiés potentielles. Ceci
est une grande opportunité, mais comporte également une attention
plus grande et une prise de conscience par rapport aux risques
possibles. Qui est mon « prochain » dans ce nouveau monde? N’y a-t-
il pas le danger d’être moins présent à ceux que nous rencontrons
dans notre vie quotidienne ordinaire? N’y a-t-il pas le risque d’être
plus distrait, parce que notre attention est fragmentée et absorbée
dans un monde « différent » de celui dans lequel nous vivons? Avons-
nous le temps d’opérer un discernement critique sur nos choix et de
nourrir des rapports humains qui soient vraiment profonds et
durables? Il est important de se rappeler toujours que le contact
virtuel ne peut pas et ne doit pas se substituer au contact humain
direct avec les personnes à tous les niveaux de notre vie.

Même dans l’ère numérique, chacun est placé face à la nécessité
d’être une personne sincère et réfléchie. Du reste, les dynamiques
des social network montrent qu’une personne est toujours impliquée
dans ce qu’elle communique. Lorsque les personnes s’échangent des
informations, déjà elles partagent d’elles-mêmes, leur vision du
monde, leurs espoirs, leurs idéaux. Il en résulte qu’il existe un style
chrétien de présence également dans le monde numérique : il se
concrétise dans une forme de communication honnête et ouverte,
responsable et respectueuse de l’autre. Communiquer l’Évangile à
travers les nouveaux media signifie non seulement insérer des
contenus ouvertement religieux dans les plates-formes des divers
moyens, mais aussi témoigner avec cohérence, dans son profil
numérique et dans la manière de communiquer, choix, préférences,
jugements qui soient profondément cohérents avec l’Évangile,
même lorsqu’on n’en parle pas explicitement. Du reste, même dans
le monde numérique il ne peut y avoir d’annonce d’un message sans
un cohérent témoignage de la part de qui l’annonce. Dans les
nouveaux contextes et avec les nouvelles formes d’expression, le
chrétien est encore une fois appelé à offrir une réponse à qui
demande raison de l’espoir qui est en lui (cf. 1P 3,15).

L’engagement pour un témoignage de l’Évangile dans l’ère
numérique demande à tous d’être particulièrement attentif aux
aspects de ce message qui peuvent défier quelques-unes des
logiques typiques du web. Avant tout nous devons être conscients
que la vérité que nous cherchons à partager ne tire pas sa valeur de
sa « popularité » ou de la quantité d’attention reçue. Nous devons la
faire connaître dans son intégrité, plutôt que chercher à la rendre
acceptable, peut-être « en l’édulcorant ». Elle doit devenir un aliment
quotidien et non pas une attraction d’un instant. La vérité de
l’Évangile n’est pas quelque chose qui puisse être objet de
consommation, ou d’une jouissance superficielle, mais un don qui
requiert une libre réponse. Même proclamée dans l’espace virtuel du
réseau, elle exige toujours de s’incarner dans le monde réel et en
relation avec les visages concrets des frères et soeurs avec qui nous
partageons la vie quotidienne. Pour cela les relations humaines
directes restent toujours fondamentales dans la transmission de la
foi!

Je voudrais inviter, de toute façon, les chrétiens à s’unir avec
confiance et avec une créativité consciente et responsable dans le
réseau de relations que l’ère numérique a rendu possible. Non pas
simplement pour satisfaire le désir d’être présent, mais parce que ce
réseau est une partie intégrante de la vie humaine. Le web
contribue au développement de nouvelles et plus complexes formes
de conscience intellectuelle et spirituelle, de conviction partagée.
Même dans ce champ nous sommes appelés à annoncer notre foi
que le Christ est Dieu, le Sauveur de l’homme et de l’histoire, Celui
dans lequel toutes choses trouvent leur accomplissement (cf. Ep. 1,
10). La proclamation de l’Évangile demande une forme respectueuse
et discrète de communication, qui stimule le coeur et interpelle la
conscience; une forme qui rappelle le style de Jésus Ressuscité
lorsqu’il se fit compagnon sur le chemin des disciples d’Emmaüs (cf.
Lc 24,13-35), qui furent conduits graduellement à la compréhension
du mystère à travers la proximité et le dialogue avec eux, pour faire
émerger avec délicatesse ce qui il y avait dans leur coeur.

La vérité qui est le Christ, en dernière analyse, est la réponse pleine
et authentique à ce désir humain de relation, de communion et de
sens qui émerge même dans la participation massive aux divers
réseaux sociaux – social network. Les croyants, en témoignant leurs
plus profondes convictions, offrent une précieuse contribution pour
que le web ne devienne pas un instrument qui réduise les personnes
à des catégories, qui cherche à les manipuler émotivement ou qui
permette à qui est puissant de monopoliser les opinions des autres.

Au contraire, les croyants encouragent tous à maintenir vivantes les
questions éternelles de l’homme, qui témoignent de son désir de
transcendance et de sa nostalgie pour des formes de vie
authentique, digne d’être vécue. C’est sûrement cette tension
spirituelle profondément humaine qui est derrière notre soif de
vérité et de communion et qui nous pousse à communiquer avec
intégrité et honnêteté.

J’invite surtout les jeunes à faire bon usage de leur présence dans
l’arène numérique. Je leurs renouvelle mon rendez-vous à la
prochaine Journée Mondiale de la Jeunesse de Madrid dont la
préparation doit beaucoup aux avantages des nouvelles
technologies. Pour les opérateurs de la communication j’invoque de
Dieu, par l’intercession de leur saint Patron François de Sales, la
capacité d’effectuer toujours leur travail avec grande conscience et
avec un sens professionnel scrupuleux.

J’adresse à tous ma Bénédiction Apostolique.
du Vatican,

le 24 janvier 2011, en la fête de Saint François de Sales.

« Que cesse les persécutions contre les chrétiens » – BXVI

Benoît XVI lance un message clair et fort pour la liberté religieuse et pour que cesse les persécutions des chrétiens aux quatre coins du monde. Le Pape mentionne spécifiquement la situation des chrétiens en Irak, suite à la tuerie d’octobre dernier à la cathédrale Notre-Dame-du-Perpétuel-Secours.

Le message pour la Journée mondiale pour la paix, qui se tient le 1er janvier, a été publié ce matin. « La société qui veut imposer, ou qui, au contraire, nie la religion par la violence, est injuste à l’égard de la personne et de Dieu, mais aussi envers elle-même », affirme le Pape.

Le message qui fait une vingtaine de page est disponible sur le site du Vatican.

Perspectives hebdo: BXVI à coeur ouvert


Invités:
Gilles Mongeau, sj, théologien et professeur à Regis College (Toronto)
Yvon Métras, directeur de l’’édition chez Novalis

Le livre Lumière du monde – le pape, l’Église et les signes des temps a défrayé la manchette même avant sa sortie officielle. Si les médias en ont retenu certains passages, tout l’ouvrage nous révèle la vision d’un pape qui connaît l’Église et le monde dans lequel elle se trouve. Nous découvrons les motivations profondes de celui qui dirige 1,2 milliard de fidèles.

D’ici quelques jours, le livre qui fait environ 300 pages sera disponible en français dans les librairies du Québec. Ce fait est assez exceptionnel. Un livre publié en France arrive normalement plusieurs semaines, sinon des mois, après sa parution chez nos cousins. C’est bien ce qui était prévu pour ce livre-entretien entre Benoît XVI et Peter Seewald. Fin janvier, février peut-être. Mais voilà que, suite au tapage médiatique, Novalis a fait appel à sa maison-mère, Bayard, pour accélérer le processus. Les livres vendus ici arrivent donc directement de France. Tout a un prix, et à 39,95$, ce n’est pas donné diront plusieurs. Qu’importe, la lecture en vaut la peine et constitue le coup de l’année dans le livre religieux. Parions donc que Benoît XVI se retrouvera sous bien des sapins cette année…

« L’incarnation révèle que toute vie humaine a une dignité incomparable. »

Le Pape a prié pour la vie ce samedi soir, dans la basilique Saint-Pierre. Pour la première fois la célébration des premières Vêpres de l’Avent, un rendez-vous cher à Benoît XVI, qui marque le début de l’année liturgique, s’est accompagnée cette année d’une veillée de prière pour la défense de la vie naissante, à l’initiative du Conseil pontifical pour la famille.

Dans son homélie, le Pape a dénoncé les tendances culturelles qui s’efforcent d’anesthésier les consciences. La science l’a démontré : l’embryon n’est pas un amas de matériel biologique, mais un nouvel être humain vivant, dynamique, merveilleusement ordonné. L’Église réaffirme les déclarations du Concile Vatican II contre l’avortement et contre toute violation de la vie naissante. Benoît XVI s’est adressé directement aux leaders politiques et économiques et aux responsables des médias pour leur demander de promouvoir une culture qui respecte la vie humaine, pour que se mettent en place des réseaux de soutien à l’accueil et au développement de la vie. Chaque être humain – a.-t-il martelé – mérite toujours d’être accueilli avec respect et amour, de ne pas être considéré comme un objet que l’on possède et que l’on peut manipuler à sa guise. C’est dans cette ligne – a-t-il dit – que se situe la sollicitude de l’Église pour la vie naissante, la plus fragile, la plus menacée par l’égoïsme des adultes et par l’obscurcissement des consciences. Benoît XVI n’a pas manqué de déplorer par ailleurs le mal infligé aux enfants après leur naissance : l’abandon, la faim, la misère, la maladie, les abus, la violence, l’exploitation, les multiples violations de droits qui blessent douloureusement la conscience de tout homme de bonne volonté. L’Incarnation nous révèle que toute vie humaine a une dignité incomparable – a ajouté le Pape en invitant les chrétiens à porter un regard nouveau sur l’homme, un regard de confiance et d’espérance.

Le Pape, qui portait une chape violette, a récité une prière composée pour l’occasion : pour que Dieu accompagne les choix des assemblées législatives, pour que les peuples et les nations reconnaissent et respectent le caractère sacré de toute vie humaine, pour les scientifiques et les médecins afin que le progrès contribue au bien intégral de la personne et qu’aucun être ne soit supprimé ou ne souffre de l’injustice, pour que les administrateurs aident les jeunes familles à s’ouvrir sereinement à la naissance de nouveaux enfants.

(Source: Radio Vatican)

Verbum Domini: le fruit du Synode sur la Parole de Dieu rendu public

Le document qui fait plus de 200 pages exhorte les catholiques à redécouvrir et à se ré-approprier les Écritures. Retour complet dans l’édition du 11 novembre de Perspectives, la capsule quotidienne.

EXHORTATION APOSTOLIQUE POST-SYNODALE

VERBUM DOMINI

DU PAPE

BENOÎT XVI

 AUX ÉVÊQUES, AU CLERGÉ,

AUX PERSONNES CONSACRÉES ET AUX FIDÈLES LAÏCS

SUR LA PAROLE DE DIEU DANS LA VIE ET DANS LA MISSION DE L’ÉGLISE

 

Secured By miniOrange