Le texte suivant examine et rejette des concepts et des principes dénués de fondement dont se sont servis les Européens pour justifier la saisie de territoires qui appartenaient à des peuples autochtones, et souvent connus sous le nom de « doctrine de la découverte » et de terra nullius. Une annexe fournit un aperçu historique de l’évolution de ces concepts en regard de la doctrine catholique et retrace leur répudiation. Les présupposés qui sous-tendent ces concepts ont aussi inspiré la politique profondément déplorable qui a amené à arracher des enfants autochtones à leurs familles et à leurs cultures pour les placer dans des pensionnats indiens. Le texte comprend des engagements qui sont recommandés pour une meilleure façon de cheminer avec les peuples autochtones.
Préambule
Ces dernières années, le processus de Vérité et Réconciliation nous a amenés à reconnaître de nouveau les abus commis dans le passé envers les peuples autochtones de notre pays. C’est avec émotion et beaucoup d’humilité que nous avons écouté des témoignages courageux et détaillés sur la violence, les traitements inhumains et le dénigrement culturel perpétrés par le système des pensionnats indiens. La brève note que voici traduit notre détermination à collaborer avec les Premières Nations, les Inuits et les Métis afin d’aller de l’avant et veut aussi répondre en partie aux Appels à l’action de la Commission de Vérité et Réconciliation : nous entendons notamment revenir sur la façon dont la terre a souvent été arrachée à ses habitants autochtones sans leur consentement ou sans aucune justification juridique. La Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC), le Conseil autochtone catholique du Canada et d’autres organisations catholiques réfléchissent depuis un certain temps aux notions de « doctrine de la découverte » et de terra nullius (on trouvera en annexe une analyse historique plus poussée).