Cette premiere journée du Congrès Eucharistique de Dublin avait pour thème: La communion en un seul baptême.
Voici la catéchèse donnée par le Frère Alois, prieur de la communauté de Taizé lundi 11 juin au Congrès eucharistique de Dublin
« Le Christ de communion
La première journée de ce congrès eucharistique voudrait approfondir la signification de la foi baptismale commune. La reconnaissance mutuelle du baptême entre les diverses Eglises est un grand don que Dieu nous a fait au siècle dernier. Malgré la certitude exprimée par l’apôtre Paul: « Il n’y a qu’un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême » (Eph 4, 5), cette reconnaissance mutuelle n’allait pas toujours de soi. Concluant définitivement une longue période souvent marquée par le soupçon, le Concile Vatican II affirma avec confiance: « Le baptême constitue le lien sacramentel d’unité existant entre tous ceux qui ont été régénérés par lui. » (Unitatis redintegratio, n° 22)
Puis-je me permettre aujourd’hui d’illustrer la question de la signification de la foi baptismale commune en partageant avec vous l’expérience de notre communauté de Taizé ? Ce que nous vivons à Taizé est en effet intimement lié à la redécouverte du baptême commun en tant que, comme dit Vatican II, « commencement » et « point de départ », qui « tend tout entier à l’acquisition de la plénitude de la vie dans le Christ » (ibid.)
Notre expérience de Taizé est bien sûr loin de couvrir tous les aspects de la question posée. Mais elle peut montrer que – et je continue à citer Vatican II – d’une part, le baptême constitue déjà « le lien sacramentel d’unité existant entre tous ceux qui ont été régénérés par lui » et que, d’autre part, il nous engage à chercher sans cesse « la profession de foi intégrale, la totale intégration dans l’économie du salut, telle que le Christ l’a voulue, et enfin à la totale insertion dans la communion eucharistique. » (ibid.)
Je voudrais vous dire en particulier comment nous cherchons à mettre en évidence l’unité de la foi que le baptême implique et à l’anticiper : entre frères de la communauté, et avec les jeunes de toutes confessions que nous recevons semaine après semaine sur notre colline. Et comme frère Roger, le fondateur de notre communauté, a participé à tout le Concile Vatican II, dont nous célébrons le cinquantenaire, je voudrais aussi vous parler de son cheminement car il a ouvert une voie originale pour avancer vers l’unité visible des chrétiens.
Dans les débuts de notre communauté, écrivant la Règle de Taizé, frère Roger avait adressé à chaque frère de la communauté cet appel : « Aie la passion de l’unité du Corps du Christ. » C’est cette passion qui emplit nos cœurs.
Si l’on avait demandé à frère Roger quel était à ses yeux l’essentiel de la foi chrétienne, le centre de la foi confessée dans le baptême, il aurait probablement cité les paroles de Saint Jean « Dieu est amour. » (I Jean 4.16) Pour lui, le cœur de l’Évangile était là. Il avait constaté que la vision de Dieu comme juge sévère avait fait des ravages dans la conscience de beaucoup. Il en a pris le contrepied en affirmant : Dieu ne peut qu’aimer.
Il lui arrivait aussi de dire aux jeunes réunis à Taizé: « Si le Christ n’était pas ressuscité, nous ne serions pas ici. » C’est que la résurrection est le signe que Dieu est amour, que Dieu aime sans limites, la résurrection est au centre de la foi. Elle a rassemblé les disciples que le Vendredi Saint avait dispersés, et c’est elle qui continue de rassembler les chrétiens : son premier fruit est la communion nouvelle née de son mystère. [Read more…]