Une vie remplie d’espoir

Mary-Kate Martin, center, a member of Holy Family Parish in Marshall, Wis., is pictured in an undated photo with several of the girls she helps care for at a home in Swaziland. Martin founded Hosea's Heart, an organization that supports girls victimized by abuse and prostitution. (CNS photo/courtesy Mary-Kate Martin) See SWAZILAND-HOSEA Aug. 31, 2015.

Mary-Kate Martin, centre, au Swaziland (CNS photo/courtesy Mary-Kate Martin).

Nous retrouvons dans l’Ancien Testament l’une des plus belles histoires d’amour entre Dieu et son peuple, Israël. Elle nous vient du prophète Osée qui a reçu le commandement de Dieu de prendre pour femme une prostituée, Gomer. Celle-ci, bien que son épouse, lui devient infidèle. Elle s’éloigne d’Osée pour retourner à la prostitution et adhère aux dieux païens. Mais Osée, à toutes les fois où elle s’enfuie, il la cherche, la trouve et la reprend jusqu’à ce qu’elle rejette son péché et accueille son amour pour de bon. Il y a un passage dans le récit qui décrit la manière dont Dieu entoure Gomer, l’attirel’entraîne et lui parle dans un endroit où il sera entendu et écouter. Le récit d’Osée nous est présenté comme exemple de la miséricorde de Dieu envers Israël, envers son Église et envers chaque personne.

C’est à partir de récit-là qu’une jeune femme du Wisconsin aux États-Unis s’est inspirée pour fonder une maison pour filles au Swaziland. Mary-Kate Martin, à 28 ans, est fondatrice et directrice de l’œuvre à but non-lucratif Hosea’s Heart (Le cœur d’Osée) pour aider les filles vulnérables et dirige la maison Hope for Life.

Mary-Kate retrace son désir d’ouvrir une maison pour filles à sa première expérience missionnaire au Swaziland, que « Dieu mettait sur son cœur encore et encore » à la manière de Mère Teresa. Elle y a donc passé deux mois d’été en 2008 alors qu’elle était étudiante à l’université pour devenir enseignante. Le projet de mission se rattachait au Manzini Youth Care, un centre géré par des pères salésiens et la communauté Don Bosco dans la ville de Manzini au Swaziland.

Cet été-là elle a rencontré une fille de 12 ans, Tenele, abusée physiquement ou vendue comme esclave sexuelle. « [Tenele] a commencé à m’appeler ‘maman’ et je l’appelais ‘mon enfant’ » raconte Mary-Kate en décrivant le lien fort qu’il y avait entre elle et les filles qu’elle rencontrait. Selon les résultats d’un sondage de l’UNICEF recueillis en 2008, au Swaziland, une fille sur trois est victime d’abus sexuel; une fille sur quatre est victime d’abus physique; trois sur dix connaissent l’abus émotionnel. À la fin du projet de mission, il n’y avait aucun doute pour cette jeune étudiante, qu’elle y retournerait un jour…

Elle a d’abord terminé ses études et reçu un poste d’enseignante dans une école secondaire. Pendant deux ans, Mary-Kate voyageait entre le Minnesota – où elle enseignait – et le Swaziland pour établir les bases de son projet pour Hosea’s Heart. Ce n’est qu’en 2013 qu’elle a décidé de tout quitter pour aller vivre au Swaziland et diriger la maison d’accueil. Mary-Kate affirme que la plupart des filles qui arrivent à Hope for Life « ont été violées, abusées sexuellement ou complètement abandonnées ».

Son but est donc de les « nourrir spirituellement, physiquement et émotionnellement ». À Hope for Life, les filles ont aussi la chance de recevoir de l’aide psychologique. Elles sont nourries et habillées. Puis on leur offre des ateliers de métiers et des sessions de catéchèse et de prière.

Cette année, l’équipe de Hosea’s Heart – qui inclut sa mère, Peg et son frère, Garret – veulent  amasser des fonds pour ouvrir une deuxième maison au Swaziland pour les femmes dans le besoin et qui servirait aussi de maison pour les employés et pour les bénévoles.

Mary-Kate sent qu’elle est devenue mère de 15 filles du jour au lendemain. Bien qu’il y ait de plus en plus d’organisations et de centres de soins pour les jeunes filles qui se font abusées, plusieurs d’entre elles retournent à leur « ancienne » vie si elles réussissent d’abord à s’en sortir.  Elles ont de la difficulté à reconnaitre leur propre dignité. C’est ce qui est arrivé avec Tenele. La mission de Mary-Kate est de les ouvrir au cœur d’Osée, au cœur de Dieu. Au-delà des besoins matériels et physiques, ces filles ont besoin d’une oreille attentive et de l’amitié gratuite. Cela exige patience, espérance et courage. « Une femme peut-elle oublier son nourrisson, ne plus avoir de tendresse pour le fils de ses entrailles? Même si elle l’oubliait, moi, je ne t’oublierai pas » (Isaïe 49, 15).

Dieu en premier pour que l’homme soit mieux servi

Denver Broncos running back Knowshon Moreno helps a boy try on a jacket during a charitable event with the Knights of Columbus called "Coats for Kids" in Jersey City, N.J., Jan. 28. The Broncos were in New Jersey to face the Seattle Seahawks in Super Bowl XLVIII Feb. 2 at MetLife Stadium in East Rutherford, N.J. (CNS photo/Eduardo Munoz, Reuters) (Jan. 29, 2014)

 (CNS photo/Eduardo Munoz, Reuters)

Ils ont recueilli des dons de plus de 172 millions de dollars, accumulé au-dessus de 72 millions d’heures de bénévolat, réparti sur 1.9 millions de membres dans le monde entier. Ce qui a commencé sous l’impulsion d’un prêtre du Connecticut est devenu l’une des organisations la plus importante du monde.

Ces chiffres ont été révélés lors du dernier congrès annuel des Chevaliers de Colomb à Philadelphie dans le rapport annuel du premier dirigeant M. Carl Anderson. Les données sont impressionnantes. Mais elles nous apprennent quelque chose de plus grand du caractère des Chevaliers de Colomb fondés il y a 125 ans.

La dignité de l’être humain est d’abord et avant tout leur premier souci. « Quand nous regardons dans le visage de chaque personne, nous voyons donc la source de la vie, de la liberté et de la dignité humaine, et ainsi nous voyons un frère » affirme M. Anderson dans son rapport annuel.

C’était d’ailleurs le rêve du père Michael McGivney, prêtre et fondateur des Chevaliers de Colomb. À l’époque où le père McGivney devient pasteur d’une paroisse au Connecticut, plusieurs familles s’effondraient sous le poids de dettes et les effets de l’alcoolisme. Les communautés secrètes étaient aussi populaires chez les hommes. Celles-ci avaient la réputation de dissuader ces hommes de la pratique religieuse. Le père McGivney voulait plutôt attirer les hommes à nouveau vers l’église par une fraternité catholique. Elle deviendrait en même temps une source d’aide pour les familles pauvres et brisées. Ainsi les Chevaliers de Colomb sont nés du désir de protéger les plus vulnérables de la société.

Los Angeles Archbishop Jose H. Gomez, second from left, and Supreme Knight Carl Anderson of the Knights of Columbus, far right, pose July 14 at the Los Angeles Memorial Coliseum with leaders and athletes of the 2015 Special Olympics World Games, scheduled next summer in Los Angeles. The Knights of Columbus has pledged $1.4 million to help cover costs for the games. (CNS photo/Victor Aleman, Vida-Nueva.com) (July 16, 2014) See SPECIAL OLYMPICS (CORRECTED) July 16, 2016.

(CNS photo/Victor Aleman, Vida-Nueva.com)

Son charisme ne s’est pas perdu. Depuis sa fondation les Chevaliers de Colomb ont créé un programme d’assurance pour les familles catholiques; ils sont en partenariat avec Habitat pour l’humanité, Global Wheelchair Mission, les Olympiques Spéciaux et les Apôtres de Jésus en Ouganda; ils réalisent aussi des initiatives telles que Coats for Kids et le programme Ultrasons. Ce ne sont que des exemples. Leur implication dans l’Église et dans la société ne s’arrête pas là.

Leur initiative la plus récente est un programme d’aide aux réfugiés chrétiens. Depuis le mois d’août 2014, ils ont amassé 3 millions de dollars qui « procurent un logement et des soins médicaux. Mais nous pouvons et nous devons faire plus » explique M. Anderson. « Le temps est venu d’exposer la vérité à propos du sort des chrétiens ». Leur programme d’aide offre à tous la possibilité d’y contribuer en faisant un don par l’entremise de leur site web, www.christiansatrisk.org.

« Maison neuve »

Il y a environ une dizaine d’année, la famille Taylor s’est installée à Erie en Pennsylvanie. C’est avant tout le travail qui les amené dans ce coin de pays américain mais c’est l’amour d’un petit garçon qui a fait de leur nouvelle maison, un havre où il fait bon vivre.

Ce petit garçon est Timothy Xavier ou tout simplement Timmy pour tous ceux qui le connaissent. Timmy n’avait que 6 mois lorsque Mary Jean, mère et physiothérapeute, l’a rencontré pour la première fois. Elle rendait visite à une famille d’accueil dans la région. À leur première rencontre, elle est tout de suite tombée amoureuse de Timmy.

Après quelques visites, la mère du foyer d’accueil lui propose d’adopter Timmy. Elle et Keith, père et président de l’université catholique Gannon à Erie, avaient déjà trois filles adolescentes et n’avaient jamais songé à l’adoption auparavant. Pourtant, en voyageant entre le foyer d’accueil et leur maison – un trajet d’environ 50 km – elle sentait un appel plus fort qu’elle.

Pour Keith et Mary Jean la décision de prendre Timmy chez eux était une réponse à la volonté de Dieu. « Tout le monde a le droit d’appartenir à une famille » nous a expliqué Mary Jean pendant l’entrevue. Même s’ils étaient convaincus de leur décision d’adopter Timmy, les obstacles étaient nombreux. Le processus d’adoption est long et fatiguant. Ils se souciaient de ce que les gens penseraient, de ce qu’ils diraient d’eux. Puis, comment savoir que tout allait vraiment « fonctionner »?  Keith nous a raconté que c’est leur foi qui les a soutenus. Aucun défi n’était trop grand. Saint Ignace de Loyola nous dit d’« agir comme si tout dépendait de toi, en sachant qu’en réalité tout dépend de Dieu ». –

Ce n’est pas l’histoire d’une famille traditionnelle. Mais celle d’une famille ordinaire qui a choisi d’accueillir la surprise de Dieu. Timmy avait besoin d’une nouvelle maison et c’est chez les Taylor qu’il l’a trouvé. En retour, la famille Taylor n’a connu de joie plus grande que de pouvoir l’appeler aujourd’hui fils et frère.

Nous avons passé une journée entière avec la famille Taylor. Le soleil était à son comble et nous en avons profité pour les suivre dans leurs activités préférées : jouer au tennis, faire de la bicyclette, aller à la plage, monter et descendre une glissade d’eau gonflable… Même papa y est  monté ! Chacun a son activité mais tous y prennent plaisir. La famille Taylor nous appel à être un lieu d’accueil pour les autres; de recevoir quelqu’un chez soi et lui donner une place où il peut être lui-même et se sentir aimé. Cet accueil ne devrait connaitre aucune limite.

À son baptême les trois sœurs lui ont donné son deuxième nom, Xavier, qui veut dire « maison neuve ». Aujourd’hui Timmy a 9 ans et selon son père, Keith, il a le caractère tout craché d’un Taylor.

Leur histoire fera partie d’une série vidéo sur la famille dans le cadre de la Rencontre mondiale des familles qui se tiendra à Philadelphie en septembre prochain.  Pour entendre d’autres témoignages touchants vous pouvez consulter notre page Youtube.

 

Voyage apostolique du pape François en Amérique latine

Le 5 juillet, le pape François a entrepris son 9e voyage à l’extérieur de l’Italie. C’est aussi la deuxième fois, depuis son élection, qu’il met le pied sur le sol sud-américain. Cette visite l’amène en Équateur, en Bolivie et au Paraguay. Sel + Lumière vous offre une couverture complète des événements principaux. Veuillez trouver ci-dessous l’horaire de diffusion :

Pape François en Équateur: Messe au Parc de los Samanes à Guayaquil

Lundi 6 juillet 2015 à 20 h HE / 17 h HP

Pape François en Équateur: Messe du Pape au Parc du Bicentenaire à Quito

Mardi 7 juillet 2015 à 16 h HE / 13 h HP

Pape François en Équateur : Rencontre avec le monde de l’école et de l’université

Mercredi 8 juillet 2015 à 7 h30 HE / 4 h30 HP

Pape François en Équateur: Rencontre avec le clergé et les religieux équatoriens

Mercredi 8 juillet 2015 à 16 h HE / 13 HP

Pape François en Bolivie: Messe sur la place du Christ-Rédempteur de Santa Cruz

Jeudi 9 juillet 2015 à 15 h HE / 12 h HP

Pape François en Bolivie: Rencontre avec les Mouvements Populaires à Santa Cruz

Vendredi 10 juillet 2015 à 7 h30 HE / 4 h30 HP

Pape François au Paraguay: Messe sur le parvis du sanctuaire marial de Caacupé

Samedi 11 juillet 2015 à 15 h30 HE / 12 h30 HP

Pape François au Paraguay: Vêpres en la cathédrale d’Asuncion 

Dimanche 12 juillet 2015 à 7 h30 HE / 4 h30 HP

Pape François au Paraguay: Messe et angélus au parc Nu Guazu

Dimanche 12 juillet 2015 à 15 h HE / 12 h HP

Pape François au Paraguay: Rencontre avec les jeunes

Lundi 13 juillet 2015 à 7 h30 HE / 4 h30 HP

Prier pour aimer

http://www.annegoetze.com/#/france-nun-1/

Détail (taille originale: 40″x30″), Do You Have The Right Soul?, Anne Goetze, France Nun Series

Tante Helen, ou sœur Marguerite Marie, était moniale chez les Visitandines d’Annecy en France jusqu’à sa mort à l’âge de 84 ans. C’était une américaine qui a trouvé refuge dans les bras du monastère hissé sur une colline du village dans les Alpes françaises. Elle a vu sa destinée dès son adolescence. Sœur Marguerite Marie, un jour, s’est rendue compte « qu’elle faisait toujours partie du plan de Dieu… sans vraiment le vouloir – c’est Lui qui agissait tout ce temps ». C’est une parole que nous pouvons retrouver sous la plume du prophète Jérémie: « Avant même de te façonner dans le sein de ta mère, je te connaissais ; avant que tu viennes au jour, je t’ai consacré ; je fais de toi un prophète pour les nations » (Jérémie 1, 5).

Sœur Marguerite Marie était prophète pour son temps en ce sens qu’elle a fait connaitre à sa nièce, Anne Goetze, la vie intérieure non seulement des sœurs d’Annecy mais aussi de chaque être humain. « Ne Le cherche pas en-dehors de toi-même, mais à l’intérieur, car c’est là où tu Le trouveras » (soeur Marguerite Marie). Et c’est ce qui a inspiré Goetze, artiste de profession, à retracer la vie de sa tante au monastère dans une série de photographies documentaires, intitulée « Pray to love » (Prier pour aimer).

En treize canevas, Anne Goetze arrive à peindre les derniers jours de sa tante Helen au monastère et de cette vie, justement, qui l’a soutenu pendant plus de 60 ans. Les années sont passées dans une fidélité à la prière, à l’écriture, aux tâches ménagères, à l’accueil de pèlerins, ou encore des femmes en besoin de repos… Avant le décès de sa tante, Goetze a photographié les sœurs dans leur quotidien. Mais ses photographies, à elles seules, ne réussissaient pas à refléter son expérience plus profonde – même intime – du monastère. Ce n’est qu’après les funérailles de sœur Marguerite Marie, qu’elle a eu recourt à la peinture pour compléter ses tableaux en mêlant une variété de matériaux tactiles à ses photographies. Cette pratique a ralenti son processus de création mais lui a accordé le temps nécessaire pour faire le deuil du décès de sa tante et créer des œuvres qui pouvaient refléter son expérience des sœurs et du monastère.

La vie ne bouge pas si vite dans un monastère ; elle se limite aux activités du quotidien. Elle ne se soucie pas trop non plus du monde qui change à l’extérieur. Ce que nous voyons donc dans les tableaux de Goetze se limite aussi à ces petites occupations. Mais là se trouve le fil conducteur de sa série. La réalité du quotidien, banale et futile, animée par leur foi.

Toute la qualité des tableaux d’Anne Goetze est dans sa technique rapide, spontanée, même parfois accidentée. Elle dit elle-même que certaines de ses œuvres ont été le résultat d’heureuses surprises. Ses photographies, d’abord imprimées en sépia, ne lui servent que de canevas. On ne pourrait non plus qualifier ses canevas de dessins à colorier. Tous les matériaux sont des couches qui viennent s’ajouter aux photographies comme pour faire ressortir la profondeur de leur vie.

Ce qui frappe davantage est la qualité féminine de l’œuvre. Plusieurs éléments contribuent à lui donner cette teinte. À l’évidence, on ne trouve que des figures de femmes. Mais plus que ça, au cœur de leur quotidien, elles expriment des attitudes qui leurs sont propres (non pas que ces attitudes soient réservées uniquement aux femmes). On les surprend dans une conversation intime ou dans un fou rire ; certaines accomplissent des tâches manuelles ; une autre écrit une lettre ou tient un oiseau tendrement dans sa main. « Chacun des enfants de Dieu est comme un oiseau dans les mains tendres de Dieu » (soeur Marguerite Marie). Ces gestes font ressortir ce qui les habite dans ces instants. Elles sont des modèles d’écoute et d’attention, de réalisme, de la capacité à se réjouir avec d’autres, de générosité et de don.

Le monastère à Annecy ne serait rien sans ces vies de femmes pour lui donner son sens. Ce sont elles qui rendent l’œuvre de Goetze un témoignage de sainteté là où l’on ne s’y attendait peut-être pas, lorsqu’on ne pensait même pas le vouloir. La première réaction d’Anne Goetze, lorsqu’elle était jeune fille, à la vue de sa tante derrière les barreaux, en était une d’incompréhension. Comment pouvait-elle trouver son bonheur dans un tel endroit, seule et coupée du monde ? Alors que nous croyons que la plus grande expression d’amour se trouve dans le « faire », elles passent toute leur vie à prier… pour aimer. La soif de trouver une terre d’appartenance est inscrite dans l’âme de toute personne, explique Goetze dans la vidéo « Pray to Love ». Et pour cette artiste, l’arrimage s’est fait en plein cœur d’Annecy.

« D’ouvrir ton cœur est de te mettre dans un état vulnérable, mais ce qui [m’a donné] du courage et de l’audace avec cet énorme travail, c’est que ce n’est pas moi qui est au centre ; c’est l’histoire d’une merveilleuse communauté de femmes qui sont fortes et courageuses. » (Anne Goetze).

À vos tweets!

Crédit photo: Catholic Christian Outreach Canada

Le 5 mai prochain, Image Books nous invite à dire merci à une sœur catholique qui a marqué notre vie et de le publier sur les réseaux sociaux en utilisant le mot-clic #ThankANun. L’idée pour cette campagne est née du mémoire de John Schlimm, « Five Years In Heaven » où il raconte son amitié surprenante avec une religieuse de 87 ans qui a changé sa vie. Qu’allez-vous faire, mardi prochain, pour encourager les Sœurs dans votre vie ?

Une poupée pour changer le monde?

Barbie

Toutes les vidéos dans cet article sont en anglais. 

Le plaisir de jouer avec des poupées n’est pas donné à toutes les filles. Mais pour certaines d’entre nous le bonheur d’avoir connu la compagnie d’une ou de plusieurs poupées restera à jamais gravé dans notre mémoire. Ce qui me ramène à mon enfance, c’est l’histoire d’une maman en Australie qui confectionne des poupées uniques à partir d’autres poupées usagées, un projet qu’elle a appelé Tree Change Dolls. Ce qui était au départ un « accident » est devenu un projet qui s’inscrit maintenant dans une nouvelle tendance pour dénoncer les standards de beauté élevés et l’hypersexualisation des femmes.

Depuis février dernier, Tree Change Dolls fait fureur sur les réseaux sociaux grâce à une vidéo dont l’australienne et créatrice du projet, Sonia Singh, est la star et où elle nous présente ses poupées Tree Change. Encore petite fille, Singh aimait beaucoup jouer avec des poupées. Maintenant adulte, c’est un plaisir qu’elle a retrouvé par surprise et qu’elle avoue ne pas avoir tout de suite dévoilé à d’autres. Alors qu’elle était en arrêt de travail, Singh a commencé à recréer des poupées usagées, qui ont d’habitude été des poupées Bratz. Elle les prenait donc sous son aile. Elle enlevait leur maquillage et leur donnait un nouveau visage tandis que sa mère leur confectionnait des vêtements. Encouragée par son mari, Singh a commencé à partager ses créations sur sa page Facebook. Comme elle le dit dans la vidéo, elle ne s’attendait pas à la réaction positive qu’elle a reçue. En effet, son histoire circulait rapidement sur internet. Elle est vite devenue une vedette pour des mamans partout dans le monde. Aujourd’hui Tree Change Dolls n’est plus seulement une marque de poupées. Tree Change représente un style nouveau de concevoir une poupée.

La tendance n’est pas nouvelle. La Barbie Lammily a vu le jour l’automne dernier après une campagne de « crowdfunding » au printemps précédent. C’est une poupée qui a les proportions de la femme moyenne aujourd’hui.  On a même l’option de lui donner des taches de rousseurs, de l’acné, des cicatrices et de la cellulite. (Regardez cette vidéo où des enfants du primaire aux États-Unis réagissent à la Barbie Lammily). Son créateur, Nikolay Lamm, comme Singh, ne s’attendait pas à une réaction aussi positive des gens. Son seul but était de proposer à la société une nouvelle définition de la beauté. C’est une définition qu’il puisait dans la réalité des femmes dans sa famille et de ses amies. Sur le site web de sa campagne, Lamm, explique que la réalité est « cool » puisque c’est tout ce que nous avons.

On ne se satisfait pas assez souvent dans le « tout ce que nous avons ». Dans une nouvelle publicité de Dove, fidèle à sa campagne « Real Beauty » qui a été lancée en 2004, on voit des femmes qui doivent passer soit par une porte qui détient l’enseigne « Belle » (Beautiful) soit par la porte « Moyenne » (Average). Quelle porte, croyez-vous, a été la plus utilisée? La majorité des femmes s’identifiaient à la porte « Moyenne », environ 96%. Ça veut dire qu’environ 96% des femmes croient en quelconques standards de beauté qu’elles ne détiendraient pas. Le fait d’être belle serait réservé à une élite. Mais  cette campagne nous montre aussi que dans les faits nous ne voyons pas la « moyenne » comme quelque chose qui a le mérite d’être beau.

Dans toute cette histoire de poupées ce sont les mères qui seront les vraies héroïnes. C’est ce qui m’a sauté le plus aux yeux lorsqu’une maman tire sa fille vers la porte Belle alors qu’elle allait prendre la porte Average. La confiance d’une autre femme en sa propre beauté – et je dirais plutôt en sa propre dignité – a beaucoup de pouvoir. Ce pouvoir est encore plus grand quand nos mères, qui sont nos premiers modèles, nous donnent l’exemple de ce que veut dire être une femme. Et chaque femme représente une forme unique de beauté par sa seule dignité. Et cette dignité vient d’abord de la notion que nous sommes aimées et voulues par Dieu : «Et Dieu vit tout ce qu’il avait fait; et voici : cela était très bon » (Genèse 1, 31). Les poupées Tree Change ou Lammily nous apprennent au moins une chose sur la beauté féminine… elle est donnée à chacune avant même l’invention du maquillage.

L’éducation sexuelle des enfants, à qui le droit?

TEACHER WORKS WITH STUDENTS AT CATHOLIC SCHOOL IN NEW YORK

Un nouveau curriculum d’éducation sexuelle pour les écoles primaires et secondaires de l’Ontario a été officiellement présenté lundi dernier, 23 février, par la ministre de l’éducation de l’Ontario, Liz Sandals. La dernière révision des cours d’éducation physique et de la santé en Ontario datait de 1998. C’est un projet qui était très attendu par le gouvernement libéral qui a osé une première tentative à la réforme du curriculum en 2010. Mais on avait interrompu le projet suite à plusieurs oppositions.

Cette année, rien ne mettra un frein à l’introduction du nouveau curriculum dans nos écoles en septembre prochain. C’est une attente à laquelle devra répondre aussi les écoles catholiques. C’est d’une part ce qui a soulevé nombreuses critiques depuis la semaine dernière. Bien que le curriculum propose un programme favorisant la santé physique et mentale des jeunes, c’est le programme sur la sexualité tel qu’il est présenté dans le curriculum qui a provoqué le tollé.

Devant l’implantation de cette nouvelle  politique, certains parents se trouvent devant un dilemme. D’un côté la présence de sujets alarmants auxquels seront exposés des jeunes dès l’âge de six ans chatouillent la conscience des parents catholiques. Ils se sentent brimés dans leur droit d’éduquer leurs enfants suivant leur foi (Doctrine Sociale de l’Église: no 243). Ils y voient une certaine précipitation de l’enseignement qui ne respecte ni l’âge, ni la maturité, ni l’intelligence émotionnelle et spirituelle de leurs enfants. D’un autre côté, la réalité est que ce ne sont pas toutes les familles chrétiennes qui sont en mesure de maintenir une conversation ouverte et juste avec leurs enfants. Le nouveau curriculum pourrait ainsi les aider à faire face aux problèmes graves de notre époque. En ce sens certaines familles sont soulagées que le curriculum s’adapte aux nouvelles réalités du monde d’aujourd’hui. Soulagées que la conversation sur la sexualité ne repose pas entièrement sur leurs épaules.

Entre l’autorité du gouvernement et la primauté des parents en matière d’éducation (no 240), il y a les enseignants. Quelques soient les débats, ces derniers devront tout de même transmettre la matière et répondre aux questions difficiles, maladroites et parfois gênantes de leurs élèves. À qui la responsabilité de trouver l’équilibre?

Couple wait for start of prayer vigil led by Pope Francis for extraordinary Synod of Bishops on the family in St. Peter's Square at VaticanOn ne peut se cacher que les jeunes veulent des réponses à ces questions. Aujourd’hui, ils sont exposés très vite au monde du sexe, par les films, les réseaux sociaux, la musique, une conversation avec des amis… Et leur curiosité est plus forte qu’eux.  Mais cette recherche légitime peut engender des blessures émotionnelles et une chute dans leur estime de soi. À plus forte raison faut-il savoir bien les accompagner. Ne devrions-nous pas concentrer nos efforts à approfondir nos connaissances sur la sexualité comme geste d’amour, à l’exemple de la théologie du corps de Jean-Paul II.

En ce moment, nous sommes ligotés entre deux mondes : entre le trop et le pas assez.  Entre les excès de laxisme du monde d’aujourd’hui et le rigorisme des générations passées entourant encore certains discours sur la sexualité. Mais le danger réside dans ces deux extrêmes. Catholique, la sexualité exige d’être vécue dans la vérité sur l’homme et la femme. Elle a aussi besoin d’un langage d’amour et de patience, que seuls les parents peuvent vraiment accorder: « De source qu’il était, l’amour des parents devient ainsi l’âme et donc la norme qui inspirent et guident toute l’action éducative concrète » (no 239). Ça ne signifie pas ignorer la place de la sexualité dans la vie de leurs enfants mais plutôt l’édifier en cohérence avec sa vocation première. La famille demeure le lieu par excellence où les jeunes en feront l’expérience, « en raison du caractère unique du rapport d’amour existant entre parents et enfants; quelque chose d’irremplaçable et d’inaliénable, qui ne peut donc être totalement délégué à d’autres ni usurpé par d’autres » (no 239).

Pour une unité entre les chrétiens plus « artisanale »

living-water-jesus-christ-610290-wallpaper1Quand je pense à la semaine de prière pour l’unité des chrétiens, que nous vivons cette semaine, il y a une conversation qui revient sans cesse à ma mémoire. Il y a quelques années, alors que je me retrouvais dans un café, j’ai reçu l’appel d’une amie, qui était, elle aussi, catholique. Notre conversation est passée par plusieurs chemins, mais nous nous sommes arrêtées longtemps sur notre vie de foi. Notre échange était simple, facile et encourageant. Grâce à cet appel, j’étais remplie de joie et je me sentais revigorée.

M’apprêtant à repartir, et passant devant une dame qui était assise près de moi, celle-ci m’a interrompu.  Elle avait entendu des bouts de ma conversation au téléphone avec mon amie et se réjouissait de rencontrer une jeune chrétienne. Nous nous sommes lancés dans une conversation sur la foi, en parlant de nos églises, de la prière, de notre relation avec le Christ. Il y avait un véritable désir de communion. Mais ce qui au départ semblait nous unir est subitement devenu un point de divergence. Au lieu de conclure dans la paix et la reconnaissance de l’autre, ça s’est terminé dans un tête-à-tête où ni l’une ni l’autre ne voulait céder.

L’Église nous propose, durant cette semaine de prière pour l’unité des chrétiens, de réfléchir sur le sens du récit de la rencontre entre la Samaritaine et Jésus au puits de Jacob (Jean 4, 1-42). Tiré du texte est le thème pour cette année : Jésus dit à la femme : « Donne-moi à boire ». Ce qui est au départ une rencontre inhabituelle, un dialogue incertain du point de vue de la femme, devient le point tournant dans la vie de la Samaritaine. Jésus va jusqu’au bout de la vérité sur cette femme. Par cette échange, elle est ensuite capable de reconnaitre la vérité sur Jésus, sur son identité de Messie. Profondément changée par cet évènement, elle l’annonce aux gens autour d’elle.

On a soif, comme la Samaritaine et comme Jésus, de cette reconnaissance. Elle est même nécessaire, selon le pape François, puisqu’elle nous révèle un peu plus du mystère de Dieu. Dans son exhortation apostolique Evangelii Gaudium, il dit « Et si vraiment nous croyons en la libre et généreuse action de l’Esprit, nous pouvons apprendre tant de choses les uns des autres! Il ne s’agit pas seulement de recevoir des informations sur les autres afin de mieux les connaître, mais de recueillir ce que l’Esprit a semé en eux comme don aussi pour nous ». On pourrait alors en tiré la conclusion suivante : ce que l’Esprit a semé en nous peut aussi être don pour les autres.

Le dialogue entre les chrétiens peut parfois être angoissant. Comme dans tout dialogue, on peut faire face au rejet voir jusqu’au mépris. Jésus a risqué cette humiliation lorsqu’il s’est arrêté pour demander à boire à la Samaritaine. Ce que le texte nous apprend, et auquel nous sommes invités, c’est que l’unité entre les chrétiens est rendue possible lorsque nous risquons, comme Jésus, de faire le premier pas.

Si je pouvais retourner en arrière, reprendre cette conversation avec cette femme, et dialoguer avec elle dans l’humilité plutôt que dans la peur, je pourrais plutôt m’émerveiller devant l’œuvre de Dieu dans sa vie plutôt que de lui imposer mes attentes et mes propres normes. Mais nous n’arriverions pas, du premier coup, à trouver l’unité parfaite ce qui restera, pour tous les chrétiens, un travail long et « artisanale » (Evangelii Gaudium, 244), comme le dit le pape François.

De plus, la recherche de l’unité entre les chrétiens doit s’étendre à nos relations avec toutes les églises chrétiennes. En novembre dernier, nous avons célébré le 50e anniversaire du décret sur l’œcuménisme, pour la restauration de l’unité entre les chrétiens, qui est paru suite au Concile Vatican II. La conférence des évêques du Canada a même publié un document, « Une Église en dialogue », qui donne un compte rendu des progrès mais aussi des défis qui apparaissent dans le dialogue œcuménique depuis le Concile jusqu’à aujourd’hui. Le document évoque d’ailleurs le rôle de la prière pour et avec d’autres chrétiens. Cette prière, comme on l’affirme, peut renforcer notre désir de communion et soutenir notre dialogue.

Je dois laisser le dernier mot au pape François qui nous rappelle que « nous sommes pèlerins, et que nous pérégrinons ensemble. Pour cela il faut confier son cœur au compagnon de route sans méfiance, sans méfiance, et viser avant tout ce que nous cherchons : la paix dans le visage unique de Dieu » (Evangelii Gaudium, 244).

Mère Julienne du Rosaire: missionnaire et adoratrice

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En janvier de cette année nous célébrons le 20e anniversaire du décès de Mère Julienne du Rosaire. Pourtant, elle est à ce jour peu connue en-dehors de sa ville natale, Québec.

Déjà adolescente, elle sent bien un appel à la vie consacrée et est certaine que sa vocation aura un caractère missionnaire. Mais une santé fragile l’obligera de considérer une autre avenue. C’est à ce moment-là qu’elle entre dans une communauté de dominicaines et elle y trouve enfin sa place. Auprès de saint Dominique surgit en elle un autre désir, celui de donner des adorateurs au Père. Encore une fois, sa santé s’affaiblit, cette fois-ci de façon considérable, à cause d’un empoisonnement. Incapable de retrouver la santé rapidement, on lui demande de quitter la communauté. Convaincue de son appel, elle fera, malgré tout, des vœux de chasteté, d’obéissance et de pauvreté, en privé, le 19 mars 1942.

La triple spécificité de sa vocation, dominicaine, missionnaire et adoratrice, se concrétise le 7 octobre 1948, lorsqu’elle crée une nouvelle communauté : les Dominicaines missionnaires adoratrices. Leur maison mère se trouve maintenant à Beauport au Québec. Mais son héritage va au-delà des murs du couvent.

Un héritage qui pourrait se résumer en une seule phrase, pleine de sens, qu’il faudrait tout une vie pour la saisir totalement. « Amour et gloire à la Trinité par le cœur eucharistique de Jésus ». Ces paroles coulaient dans le sang de Mère Julienne comme elles coulent aujourd’hui dans le sang des sœurs de sa communauté. Elle désirait que tous les membres du corps du Christ, vous et moi, goûtent à la vie intérieure de Jésus. Pour que l’apostolat porte du fruit, Mère Julienne nous demande de puiser dans cette vie intérieure de Jésus, qui atteint son sommet dans le don de lui-même sur la croix. Elle nous invite à faire grandir notre amour pour lui dans l’Eucharistie, par la messe et l’adoration du Saint Sacrement.

Ce que Mère Julienne nous demande c’est d’unir tous nos efforts quotidiens au cœur eucharistique de Jésus. Elle qui voulait que sa « vie soit une messe », nous invite dans ce même élan de don de soi, en demeurant toujours conscient de l’amour de Dieu en chacun de nous.

Je vous invite à découvrir cette femme, Mère Julienne du Rosaire, « femme de lumière et de feu ». C’est le titre du livre que j’ai sous les mains et qui raconte sa vie et son œuvre. Son contenu ne représente qu’une parcelle du rayonnement de cette religieuse qui portait un message destiné au monde entier.

Voici une prière qu’elle a composée. Puissions-nous faire de notre vie une « messe » à la manière de Mère Julienne.

Jésus, je te donne mon cœur
 pour que tu y mettes le tien à la place
 et que, par conséquent, j’aime comme Toi Dieu Notre Père; j’aime comme Toi tous mes frères et soeurs.

Que ce ne soit plus moi
 qui vive, mais Toi;
 plus moi qui prie, qui adore mais Toi;
 que ce ne soit plus moi qui travaille, mais Toi;

 plus moi qui souffre, mais toi. Que ce ne soit plus moi qui aime mais Toi.

Que Ton regard transfigure mes yeux
 pour que je voie mes semblables
 comme toi, tu les vois,
 avec bonté et bienveillance.

 Que Ta lumière remplisse mon esprit; qu’à travers moi elle rayonne
 et éclaire ceux que je rencontre.

Que Ton Amour brûle mon cœur
 et passe dans des paroles et des gestes
 pleins de ta douceur, de ta bonté, de ton humilité et de ta tendresse.

Que ma vie soit une incessante 
louange d’adoration
 et d’amour à Dieu Notre Père, 
par un oui sincère 
à ta volonté de tous les instants. Amen.

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