Une fin de semaine riche en célébrations pour l’Eglise du Québec

En cette fin de semaine du 10-11 septembre 2011, l’Eglise du Québec vivra des festivités dans trois de ses diocèses.

Dans l’ordre chronologique, le Sanctuaire Notre-Dame-du-Cap organise une fête pour célébrer la béatification de Jean-Paul II qui a eu lieu le 1er mai 2011. En effet, le pape Jean-Paul II était de passage au sanctuaire le 10 septembre 1984, il y a 27 ans.
Au programme, un concert se déroulera à 14h avec Paul Arsenault o.m.i. autour du disque Pour ta venue produit lors du passage de Jean-Paul II en 1984. A 15h30, une animation par des jeunes qui ont participé aux JMJ de Madrid. A 16h, la messe sera célébrée en l’honneur du bienheureux Jean-Paul II. Puis à 17h, aura lieu une procession mariale avec la prière de Jean-Paul II à Notre-Dame-du-Cap.

A Montréal, à 19h30, la célébration d’ordination épiscopale des deux nouveaux évêques auxiliaires Mgr Christian Lépine et Mgr Dowd se déroulera en la cathédrale Marie-Reine-du-Monde. Vous pourrez suivre en direct cette célébration à partir de 19h15 sur www.ordinationmontreal.org
Un reportage sera diffusé dans Perspectives ce lundi 12 septembre.

Le dimanche 11 septembre, le diocèse de Nicolet accueillera son nouvel évêque, Mgr André Gazaille, pour une célébration d’inauguration de son ministère pastoral à 15h en la cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Nicolet.

Ça y est, les JMJ ont officiellement commencé à Madrid

La messe d’inauguration place de la Cibeles a rassemblé des centaines de milliers de jeunes, de 193 nations, plus de mille évêques, cent mille prêtres.

Dans son homélie l’archevêque de Madrid a évoqué le bienheureux Jean-Paul II, l’un des patrons des JMJ, bien présent dans tous les cœurs.

Le chant inspiré des paroles de Ste Thérèse d’Avila:
« Nada te turbe, nada te espante: sólo Dios basta! … Que rien ne te trouble, que rien ne t´effraie: Qui a Dieu ne manque de rien. … » résonne encore.

La nuit tombe sur Madrid en cette fin de messe d’inauguration, mais pas la chaleur des cœurs.

Le président du Conseil pontifical pour les laïcs, le cardinal Stanislas Rylko, ce soir, à Madrid, à la fin de la messe s’est adressé aux jeunes. Voici le texte intégral de son allocution

« Très chers jeunes,

Et voilà, le jour tant attendu est arrivé: l’inauguration de la XXVIème Journée Mondiale de la Jeunesse. Après un long cheminement de préparation vous êtes finalement arrivés ici, à Madrid, la belle métropole moderne qui deviendra ces jours-ci la capitale de la jeunesse catholique du monde entier…
« Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur!… » (Ps 118,26). C’est par ces mots du Psaume que je vous donne cordialement la bienvenue avec toutes les chaleureuses salutations de la part du Conseil Pontifical pour les Laïcs, le dicastère du Saint-Siège auquel le Pape a confié l’organisation des rencontres mondiales des jeunes. J’adresse une pensée reconnaissante à vos évêques, aux prêtres, aux religieux et aux religieuses, ainsi qu’aux formateurs laïcs qui vous ont accompagnés et vous ont guidés sur le parcours de préparation spirituelle à cette grande aventure de la foi que nous vivrons ensemble ces jours-ci.
À ce rendez-vous avec le Saint-Père Benoît XVI vous avez amené vos projets et vos espoirs, mais aussi vos inquiétudes, les préoccupations pour les choix qui vous attendent… Ce seront des jours inoubliables de découvertes importantes et de décisions déterminantes pour votre vie…
Les réflexions et les prières de ces journées seront guidées par les mots de Saint Paul que vous connaissez bien « Enracinés et fondés en Christ, affermis dans la foi… » (Col 2,7). C’est une parole exigeante parce qu’elle contient un programme de vie précis pour chacun de nous! Ces jours-ci, au cœur de notre réflexion il y aura la foi. Parce que la foi est un facteur décisif dans la vie de tout homme. Tout change, selon le fait que Dieu existe ou qu’Il n’existe pas! La foi est la racine qui nous nourrit avec la lymphe vitale de la parole de Dieu et des sacrements; c’est le fondement, la roche sur laquelle construire notre vie, la boussole sûre qui guide nos choix et donne à notre vie son orientation décisive.
Aujourd’hui malheureusement, dans notre monde qui si souvent refuse Dieu et vit comme s’Il n’était pas là, beaucoup se demandent : la foi est-elle encore possible?…

Très chers jeunes! Vous êtes venus ici, à Madrid, des endroits les plus retirés de la planète, pour dire à voix haute au monde entier – et en particulier à cette Europe qui montre les signes d’un profond désarroi – votre « oui » convaincu! « Oui », la foi est possible! Plus encore, c’est même une aventure merveilleuse qui nous permet de découvrir toute la grandeur et la beauté de notre vie… Parce que Dieu, qui s’est révélé sous le visage du Christ, ne diminue pas l’homme, mais il l’exalte de façon démesurée, au-delà de toute imagination! … Ces jours-ci, nous voulons crier avec les Apôtres au Seigneur: « Augmente notre foi! » (Lc 17,5)… Nous voulons aussi prier avec Saint Anselme: Seigneur, «enseigne-moi à Te chercher, montre-toi à qui Te cherche, car je ne puis Te chercher si Tu ne m’enseignes, ni Te trouver si Tu ne te montres» (Proslogion 1,1).

En attendant l’arrivée du Pape Benoît XVI, nous avons accueilli ce soir un invité spécial de la JMJ de Madrid: le Bienheureux Jean-Paul II qui revient au milieu de vous jeunes qu’il a tant aimés, et dont il a été aussi beaucoup aimé: il est revenu comme votre Patron Bienheureux et comme le Protecteur à qui vous pouvez vous confier; il est revenu comme un ami – un ami exigeant, comme il aimait à se décrire… Il est venu vous dire une fois de plus, avec tant de chaleur: N’ayez-pas peur! Choisir le Christ dans sa vie c’est acquérir la perle précieuse de l’Évangile pour laquelle cela vaut la peine de tout donner!
Très chers jeunes!
La JMJ de Madrid 2011 est commencée!
Je vous redis donc: Bienvenus à tous à Madrid!”

Les JMJ, laboratoire de l’Eglise

A la veille des JMJ,  nous publions cet article du quotidien La Croix ; le père Thomas Rosica parle de l’importance du Chemin de Croix

« Les JMJ, laboratoire de l’Eglise

Du 16 au 21 août, un million et demi de jeunes sont attendus à Madrid, en Espagne, pour les 26es Journées mondiales de la jeunesse.

Dans un paysage catholique morose, marqué par la baisse de la pratique et des vocations, le succès de ce rassemblement autour du pape surprend.

Pour certains observateurs, le moment fut magique. Pour d’autres, incongru : en août 2008, sur l’immense pelouse aménagée dans la banlieue de Sydney, des centaines de milliers de jeunes se tiennent en silence.

Sur les écrans géants, disséminés un peu partout, une image fixe : le Saint Sacrement. Et devant, un homme âgé, Benoît XVI, recueilli. À l’écran, aucun autre mouvement. Pourtant, les jeunes se taisent, prient, ou regardent.

Mêler tradition et modernité

Cette scène s’était déjà produite trois ans plus tôt, à Cologne. Elle se répétera sans aucun doute à la fin de la veillée, samedi prochain, à Madrid. À elle seule, elle résume les JMJ, en même temps qu’elle livre l’une des clés de leur succès : ce curieux mélange de tradition (adoration du Saint Sacrement) et de modernité (un immense sit-in).

En somme, une forme de « religion postmoderne », pour reprendre l’expression de Michaela Pfadenhauer, professeur de sociologie au Karlsruhe Institute of Technology, qui a dirigé une étude sur les JMJ de Cologne (2005).

« Ce qui a contribué au succès, c’est la combinaison passionnante entre la capacité d’unir le traditionnel, liturgique, ecclésial, avec le moderne, la culture de l’événement. »

« Méga-événement »

De fait, tous les ingrédients du « méga événement » sont là : les JMJ donnent lieu à une scénographie marquée par un grand professionnalisme, avec un sens certain du marketing.

« Pour les autres rassemblements catholiques, ce sont les participants qui organisent. Là, on invite des professionnels, de grandes agences de communication », note encore la sociologue allemande.

En témoigne le chemin de croix, un des temps forts des JMJ. À Toronto, en 2002, il s’est dressé grâce à un système d’écrans géants sur les gratte-ciel de la ville, dans les rues, faisant appel par des images, parfois à la limite du supportable, à l’émotion et l’univers des jeunes générations.

Pourtant, « ce chemin de croix est resté dans toutes les mémoires », comme le rappelle le P. Thomas Rosica, qui fut directeur national des JMJ canadiennes : « Il est parvenu à créer une vraie émotion dans une ville très froide comme Toronto. » [Read more…]

Les JMJ d’hier à aujourd’hui

Les Journées Mondiales de la Jeunesse approchent à grand pas! Bientôt, des jeunes du monde entier seront rassemblés en Espagne pour rencontrer Jésus Christ. Déjà les préparations sont en cours pour assurer que les JMJ à Madrid soient des jours profonds de prières, de catéchèse, et de fraternité. Sel+Lumière vous aidera à vous préparer pour ce grand évènement d’Église. Suivez l’horaire des JMJ, regardez des vidéos des JMJ précédents, et apprenez toutes les nouvelles sur Madrid 2011.

Que sont les JMJ?

Une initiative de Jean-Paul II, les Journées Mondiales de la Jeunesse ont été voulues comme des journées de rassemblement pour des jeunes du monde entier. Rassemblant principalement des jeunes catholiques, mais aussi des chrétiens d’autres confessions, ainsi que des personnes qui sont en quête spirituelle, les JMJ offrent aux gens de tous les coins du monde l’opportunité de prier ensemble, de recevoir une formation catéchétique, et de rencontrer le pape. Pendant deux semaines, les jeunes partagent les richesses de la culture et de la vie de l’Église dans le pays choisi comme lieu des JMJ, permettant aux pèlerins d’approfondir leur foi en rencontrant des jeunes catholiques provenant de plusieurs pays. Bref, les JMJ mettent les jeunes catholiques en contact avec la dimension globale de l’Église, ce qui les permet aussi de donner une plus grande vie à l’Église universelle.

L’histoire des JMJ

Deux grands événements ont déclenché les Journées Mondiales de la Jeunesse. Le premier est le fruit d’une invitation que Jean-Paul II a lancée en 1984 aux jeunes de se rassembler à Rome pour célébrer un jubilé spécial pour la jeunesse. Près de 300,000 jeunes ont répondu à cette invitation. Au cours de la célébration, Jean-Paul II a confié aux pèlerins la « Croix de l’Année Sainte », qui est devenue la croix portée par les jeunes pendant chaque JMJ.

L’ONU a déclaré 1985 l’année internationale de la jeunesse. Une autre grande rencontre fut organisée le Dimanche des Rameaux, rassemblant 350 000 jeunes sur la place Saint Pierre. Suite au succès de ces deux événements, Jean-Paul II a institué les JMJ à tous les ans, avec des grands rassemblements planifiés tous les 2 ou 3 ans.

Les JMJ suivantes furent célébrées à Buenos Aires (1987), St-Jacques de Compostelle (1989), Czestochowa (1991), Denver (1993), Manille (1995), Paris (1997), Rome (2000), Toronto (2002), Cologne (2005), Sydney (2008).

Madrid 2011

Plus d’un million et demi de jeunes sont attendus à Madrid, la capitale nationale de l’Espagne. Benoît XVI a choisi comme thème un verset de la lettre de Saint Paul aux Colossiens : « Enracinés et fondés en Christ, affermis dans la foi » (Col 2,7). Avec ce verset, le pape veut enseigner aux jeunes que Dieu offre à ses disciples la force et l’espérance; être disciple du Christ signifie avoir un sens à la vie et un compagnon de route.

Les jeunes vont commencer leur pèlerinage à Madrid le 10 août par les Journées en diocèses, qui permettront aux pèlerins de rencontrer les habitants de l’Espagne et de partager leur culture et leur foi dans les paroisses, les écoles et les familles. Après cinq jours dans les diocèses, les pèlerins vont se rassembler à Madrid le 16 août pour vivre des journées marquées par des liturgies, des catéchèses, le chemin de croix, et la présence du Saint Père. Les JMJ culmineront à la Veillée de prière et à la messe de clôture célébrées par Benoît XVI.

Comme le Christ pour les disciples d’Emmaüs, Jean-Paul II a porté durant vingt-sept ans un regard éclairé par la révélation et la vie sacramentelle sur chaque homme et sur l’histoire des peuples de la terre.

Le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris a prononcé cette homélie lors de la messe d’action de grâces pour la béatification du pape Jean-Paul II à  Notre-Dame de Paris
Samedi 7 mai 2011
Evocation du pape Jean-Paul II en lien avec la rencontre des pèlerins d’Emmaus.
La voici dans sa version intégrale.
« Comme le Christ pour les disciples d’Emmaüs, Jean-Paul II a porté durant vingt-sept ans un regard éclairé par la révélation et la vie sacramentelle sur chaque homme et sur l’histoire des peuples de la terre. ( Ac 2, 14.22b-33 ; Ps 15, 1-2a.5.7-10.2b.11 ; 1 P 1, 17-21 ; Lc 24, 13-35)
« Frères et Soeurs,
Rassemblés pour rendre grâce à Dieu pour la béatification du Pape Jean Paul II, nous venons d’entendre l’Évangile des disciples d’Emmaüs qui peut nous aider à méditer sur le sens des événements que nous venons de vivre.
Ces deux disciples qui font route tristement vers Emmaüs ont été témoins de ce qui vient de se dérouler à Jérusalem. Ils ont vu le Christ condamné, exécuté, mis en croix, enfermé dans son tombeau. Ils ont recueilli le témoignage des femmes qui ont trouvé le sépulcre vide, et celui des disciples qui sont allés vérifier. Cependant, tous ces événements sont restés à leurs yeux sans effet. Ils attendaient que Jésus rétablisse le Royaume d’Israël et ils doivent constater qu’il n’a rien rétabli du tout, et que l’aventure est terminée. Il s’agit maintenant de regagner ses pénates et de reprendre la vie ordinaire.
Soudain, chemine entre eux un compagnon de route dont ils ne connaissent pas le nom. Celui-ci les fait parler, les écoute, mais surtout il les introduit dans l’intelligence des événements qu’ils viennent de traverser (et qui restaient pour eux énigmatiques), à partir des Écritures, de Moïse, de la Loi et des prophètes. Plus encore, une fois à l’auberge, au moment de la fraction du pain, lorsqu’il fait les gestes et dit les paroles qui avaient marqué le dernier repas, ils comprennent brusquement que ce compagnon de marche mystérieux n’était autre que le Seigneur lui-même : « Alors leurs yeux s’ouvrir et ils comprirent tout ce qui était arrivé » (Lc 24, 31).
A travers ce récit condensé, l’évangile de saint Luc ouvre pour nous une réflexion très profonde : cette route de Jérusalem à Emmaüs est à la fois la route de l’humanité et la route de l’Église. L’une avec l’autre, comme les deux compagnons, elles cheminent au long de l’histoire, sans toujours comprendre le sens des événements auxquels elles sont mêlées.
Certes, elles voient, elles savent beaucoup de choses, elles reçoivent l’information sur tout ce qui se passe. Mais bien souvent, la portée des événements, leur enjeu réel et le mystère qui les habite, restent cachés à leurs yeux.
Dans la succession des siècles, nous sommes comme les disciples d’Emmaüs, les témoins attristés de ce qui nous apparait bien souvent comme une victoire de la mort sur la vie. Les disciples d’Emmaüs sont, comme nous, les témoins désabusés qui croyaient que le Christ allait changer le monde et qui voient que le monde continu à vivre comme avant.
Comme les disciples d’Emmaüs, nous sommes des esprits lents à croire, non que nous soyons particulièrement rétifs ou bornés, mais parce que nous avons besoin d’être éclairés sur le sens de ce qui advient. Cette lumière sur les événements ne nous vient pas d’un surcroit d’informations, mais de la parole de Dieu mise en rapport avec l’histoire des hommes, et du signe sacramentel de la présence du Christ à l’humanité.
D’une certaine façon, pendant les vingt-sept années de son pontificat, Jean Paul II a sans cesse cherché à donner l’interprétation profonde des événements du monde. Inlassablement, année après année, continent après continent, pays après pays, il a repris la lecture de l’histoire des hommes à la lumière de la révélation divine, et dans la célébration du sacrement du Christ. Là où d’autres ne voyaient que tel ou tel aspect plus frappant, plus perceptible et bien souvent plus désespérant, il portait sur l’aventure humaine un regard de foi et d’espérance ce qui lui donnait non pas de galvaniser les foules, mais d’éveiller les coeurs. A propos de la situation — qui semblait réellement sans issue
— de la Pologne dans les années 80, de l’avenir potentiel de l’empire soviétique en Europe centrale, des dynamismes de liberté qui pouvaient s’épanouir au coeur de l’Amérique latine, de l’avenir du continent Africain ou de la vitalité de la foi dans les vieilles chrétientés, jamais il ne s’est laissé enfermer dans la fatalité des diagnostics. Là où beaucoup d’analystes, de politiques, ou même de pasteurs ne voyaient qu’une impasse,_là où déjà on repliait les étals _en pensant que tout était fini, il se dressait pour annoncer que les épreuves à travers lesquelles nous passions et les défilés étroits où il nous fallait progresser, ne conduisaient pas vers le vide et la mort mais vers la résurrection et la vie.
Ainsi, le tournant de l’an 2000, qui aurait pu n’être qu’une date symbolique et sans grande signification particulière, est devenu dans sa visée pastorale un moment décisif qui, d’une certaine façon, a permis de secouer l’Église et de l’inviter à relire les deux millénaires précédents, non pas comme une suite d’événements incohérents mais comme le déroulement d’un processus de grâce par lequel l’Esprit Saint préparait au coeur de l’humanité un appel à la conversion, à la repentance et à l’espérance.
C’est ainsi que, pèlerin parmi les pèlerins à travers le monde, il a visité tous les peuples de la Terre, non pas pour constater la vitalité forte ou faible de telle ou telle église, mais pour déchiffrer à travers la situation diverses des chrétiens et des sociétés, l’invitation et la promesse que Dieu lançait à l’humanité. A partir de Moïse, de la Loi, des prophètes, et dans le signe sacramentel de l’Eucharistie, il révélait comment Dieu construit une histoire sainte à travers le déroulement banal et ordinaire de la vie des hommes. Jean Paul II n’a pas cherché à prouver une capacité visionnaire particulière, mais il a manifesté la puissance à l’oeuvre de la foi. Dans la contemplation du mystère du Christ mort et ressuscité et dans la communion quotidienne à ce mystère, il puisait la lumière pour manifester l’oeuvre de l’Esprit de Dieu à travers l’histoire des hommes. Il portait en lui la conviction qu’en dépit de ce que les événements pouvaient avoir de graves et parfois d’atroces ou d’inimaginables, il y toujours un chemin pour accueillir la miséricorde et la puissance de Dieu. C’est ainsi que lors de la célébration du grand Jubilé, il nous a invité à relire les grandes étapes de l’histoire de l’Église, non pas pour susciter des regrets a posteriori, mais pour nous faire comprendre que, dans la foi, Dieu conduisait son peuple infailliblement selon le plan de son amour, y compris à travers nos erreurs et nos péchés. Dans cette confiance absolue dans la puissance de la miséricorde de Dieu (dont il a établi la fête le premier dimanche après Pâques), il puisait le regard d’amour et de confiance qu’il portait sur l’humanité. Si tant d’hommes et de femmes ont reconnu en lui un personnage exceptionnel, c’est d’abord parce qu’ils ont perçu de manière certaine qu’il les aimait complètement, totalement, tels qu’ils étaient, avec leurs péchés, leurs erreurs, leurs limites, et en discernant en chacun d’eux la vocation extraordinaire de pouvoir devenir vraiment des enfants de Dieu dans le Christ.
Que le Bienheureux Jean Paul II intercède pour que nous portions un regard de foi et d’espérance sur l’histoire du monde. Qu’il nous aide à échapper à la pression du jugement immédiat. Qu’il prie pour que nous puissions découvrir à la fraction du pain que Celui que nous ne voyons pas est présent à l’histoire des hommes. Amen. »

Tu nous as ouvert le ciel…

Le dernier numéro Signes, dans sa rubrique Témoins du Seigneur offre une entrevue avec le Père Thomas Rosica, csb, notre directeur. Il évoque son cheminement spirituel et l’expérience inoubliable des JMJ de Toronto. Nous avons le privilège de la publier dans sa version intégrale.

« Tu nous as ouvert le ciel… »

« Dans la pénombre de la crypte, le Père Rosica est plongé dans la prière. En ce 21 septembre 2010, alors que la Télévision Sel + Lumière — dont il est le Directeur général — ouvrira dans quelques heures une antenne à Montréal, il revoit toutes les visites qu’il a faites à l’Oratoire Saint-Joseph, endroit très marquant de sa vie. Il se rappelle tout particulièrement la première : « Je suis venu ici pour la première fois, à 16 ans. J’avais l’idée d’une vocation, à ce moment-là, et j’ai prié à ce sujet : ‹Frère André, aide-moi ! Saint Joseph, aide-moi !› Chaque fois que je reviens, c’est pour moi un retour aux sources ! »

Au service de l’éducation

Prêtre de la congrégation de saint Basile, le Père Rosica a 51 ans et célébrera son 25e anniversaire de sacerdoce le 19 avril de cette année. Né à Rochester, NY, dans une famille italo-américaine bien catholique, il est l’aîné de six enfants. Il a complété un baccalauréat ès arts en langue italienne et en littérature française à St. John Fisher College, en 1980.

Il a eu la grâce d’étudier à Rome, puis à Jérusalem : « Imaginez, j’ai vécu quatre ans en Terre Sainte ! Presque quatre ans et demi à Jérusalem, dans la vieille ville ! Ça a été une période très marquante pour moi. » Puis, il a été envoyé diriger le Centre Newman (l’aumônerie catholique de l’Université de Toronto) et enseigner l’Écriture Sainte.

Le Père Rosica s’est spécialisé dans l’étude du Nouveau Testament, surtout dans l’évangile de saint Luc et les Actes des Apôtres et il a investi une bonne partie de son temps d’études sur les disciples d’Emmaüs. « Ma thèse en lecture biblique portait sur eux, et celle que j’ai rédigée à l’École biblique avait pour sujet Philippe et l’eunuque éthiopien (Ac 8, 26-40), qui est le parallèle des disciples d’Emmaüs. »

Pourquoi donc Emmaüs ? « Parce que c’est l’histoire de la vie chrétienne : souvent, le Seigneur chemine avec nous sans que l’on en soit conscient. À travers ses questions, son enseignement, sa présence douce et affable, on le découvre, ça réchauffe le cœur, qui devient brûlant. C’est un peu le thème de ma vie, car j’ai souvent été comme les deux disciples tout tristes sur le chemin : ils ont reconnu le Seigneur ! »

Le pasteur en lui est rejoint par ce passage évangélique : « J’espère aussi être souvent comme le Seigneur, qui rejoint les personnes où elles sont et chemine avec elles. De petites questions comme : ‹ Pourquoi es-tu triste ? ›, ‹ Qu’est-il arrivé ? ›, ‹ Qu’est-ce que tu fais ici ? › suscitent une ouverture, et les personnes sont confirmées dans leur foi. Emmaüs est un évangile très important pour moi. »

Directeur général des JMJ

En mai 1999, les Évêques du Canada demandent au Père Rosica de prendre en main les Journées Mondiales de la Jeunesse, qui se dérouleront à Toronto trois ans plus tard. « Ce n’est pas le genre de choses qu’on sollicite ! » Troisième candidat convoqué à Ottawa par la CECC, le religieux précise sa pensée aux Évêques : « Excellences, dit-il, si vous voulez que ce soit un concert d’un soir, un grand spectacle, un grand show, choisissez une autre personne ! Je veux que ce soit vraiment une retraite pour le pays ; ce doit être une profonde expérience de foi. » Même si, au début, ils ne savent pas trop à quoi s’attendre, les Évêques décident de lui faire confiance.

Les JMJ sont un immense bateau, et le Père Rosica reçoit toutes sortes de mises en garde : « Le gouvernement va être un problème. Les autres groupes religieux vont vous casser les pieds… ». Pourtant, le problème majeur était ailleurs : « Pour moi, ce n’étaient pas les forces extérieures qui étaient gênantes ou problématiques, c’était l’indifférence à l’intérieur de l’Église. Ça, c’était le défi le plus grand ! » Quelle solution trouve-t-il ? La prière. « J’ai beaucoup prié ! »

À peine apprend-il la nouvelle de sa nomination que le Père Rosica quitte son bureau du Centre Newman et prend le train pour Montréal. Dès son arrivée, il se rend à l’Oratoire Saint-Joseph. « Je voulais confier les JMJ au frère André ; je les ai mises à ses pieds. » Au tombeau de l’humble portier du Collège Notre-Dame, il prie ardemment : « Aide-moi à ouvrir les portes. » Ensuite il va au tombeau de Mère Marie-Rose Durocher, chez les Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie, et lui dit qu’il a besoin d’elle aussi. « Je crois à l’efficacité de ces gestes, j’accorde beaucoup de crédit à l’aide des saints ! » Le Père Rosica est convaincu que cet événement va constituer un réveil pour le pays.

Le travail et les grâces

Quelle somme de travail il lui faut abattre ! « Nous avons énormément souffert, durant la préparation. Il y avait des défis monstres : le 11 septembre, les abus sexuels et les graves scandales aux États-Unis, l’indifférence, la maladie de Jean-Paul II… » Pourtant, lors de la Vigile des JMJ, le samedi soir, il obtient sa récompense : « J’étais là, regardant la foule de 600 000 personnes, le Nonce Apostolique, Mgr Luigi Ventura, était à côté de moi. J’avais les larmes aux yeux et une profonde consolation dans mon cœur.

« Je me répétais les paroles prononcées par Jean-Paul II à New York, lors de sa visite à l’ONU, en 1995 : ‹ Nous ne devons pas avoir peur de l’avenir. Nous ne devons pas avoir peur de l’homme. Ce n’est pas par hasard que nous nous trouvons ici. …nous pouvons construire, dans le siècle qui est sur le point d’arriver et pour le prochain millénaire, une civilisation digne de la personne humaine, une vraie culture de la liberté. Nous pouvons et nous devons le faire ! Et, en le faisant, nous pourrons nous rendre compte que les larmes de ce siècle ont préparé la voie d’un nouveau printemps de l’esprit humain. › Ces paroles m’ont profondément marqué. Ce soir-là, le 27 juillet 2002, j’ai fait une nouvelle profession de foi en la Providence divine. Voilà la beauté… que nous avons vécue à travers cette expérience ! »

« Et que dire du passage de la croix des jeunes à travers notre vaste pays ! C’est le Canada qui a développé le sens du pèlerinage de la croix. Ils l’avaient fait avant, mais jamais d’une manière aussi coordonnée, en lui donnant un sens profond. » Des livrets sont publiés pour accompagner la croix. « Et même si, pour une raison ou une autre, on avait dû annuler les JMJ, s’il avait fallu y renoncer à cause des problèmes mondiaux, j’étais persuadé que, déjà, le Canada les avait vécues à travers le pèlerinage de la croix. » Cette croix a même été transportée à Ground zero, à New York. « Voilà un autre moment extrêmement touchant et profond ! » Ce moment de grâce, le Père Rosica l’a raconté au Pape : « Après notre visite à Ground Zero, j’ai expliqué au Saint-Père les émotions que nous avons tous vécues dans cet abîme de violence et haine. Le Pape pleurait. »

À mes yeux, les JMJ ont vraiment constitué une retraite. Et la plus grande surprise des JMJ, pour moi, c’est ce qui a suivi. Jamais je n’aurais cru que le plus beau fruit des JMJ au Canada, un fruit visible et de longue durée, allait être un projet avec le thème des JMJ : Télévision Sel + Lumière !

Des JMJ à la télévision

Après l’effervescence des JMJ, « moi, je voulais terminer le projet, quitter le bureau et reprendre l’enseignement à l’Université. » Or, en novembre 2002, « on me convoque à une réunion chez Mgr Nicola De Angelis, un des évêques auxiliaires de Toronto, pour me proposer l’idée de la télévision. J’ai refusé. » Mais cette rencontre est suivie d’une série d’événements et de coïncidences qui remettent en question le religieux.

Dès le lendemain, il partait pour Rome avec Mgr Berthelet, Mgr Lapierre et le cardinal Ambrozic. « Nous avions été invités à déjeuner avec le Pape pour faire le bilan des JMJ.  Je garde un souvenir vif de toute cette journée-là. C’était le jour où le Pape avait nommé Mgr Marc Ouellet Archevêque de Québec.»

« Nous avons été à table avec le Pape pendant deux heures. C’était si agréable, un moment mémorable ! » À la fin du repas, au moment de quitter la salle à manger, le Pape retient le Père Rosica. « Il m’a remercié pour les JMJ, il a blagué un peu, et m’a demandé : ‹ Qu’est-ce que vous allez faire ? Qu’est-ce qu’ils vous ont proposé de faire, maintenant ? › — « Je veux retourner à l’enseignement de l’Écriture Sainte, vous savez que j’étais professeur d’Écriture Sainte. »

Mais, pendant le repas : « J’avais raconté à son secrétaire, Mgr Dziwisz — qui était à côté de moi à table —, en rigolant un peu, ce qui m’avait été demandé : ‹ Il y a des gens qui veulent que je fasse de la télévision, maintenant ! Ça ne m’intéresse pas ! › Il avait ri, lui aussi. » Or, quand il a entendu le Pape poser sa question, Mgr Dziwisz dit au Père Rosica : « Dites au Saint-Père ce qu’ils vous ont proposé. » Le religieux avoue au Pape : « Padre Santo (je parlais en italien), il y a des gens qui m’ont proposé de lancer une chaîne de télévision catholique au Canada. » Le Pape le regarde, « il me prend par le bras, et me dit : ‹ La televisione cattolica ! › Je dis : ‹ Oui, oui, la télévision catholique. › Il me dit d’une voix forte : — ‹ Mais, il faut l’accepter, parce que vous vivez dans un pays de mission ! Alors, c’est très important ! › Il disait ça avec un grand sourire, comme en blaguant. Ce n’était pas de l’ordre de l’obéissance.

« Son secrétaire me dit : ‹ Avez-vous entendu le Pape ? › — ‹ Oui, oui, oui. › — ‹ Écoutez le Saint-Père ! › Je me suis mis à rire en moi-même, en disant : ‹ C’est la dernière chose que je voulais entendre aujourd’hui, que le Pape me confirme et qu’il dise : ‹ Accepte la télévision › ! » Dans les jours suivants, des conversations avec le Secrétaire d’État du Vatican, avec le Père Lombardi, avec le docteur Joaquín Navarro-Valls continuent de le faire réfléchir.

De Rome, le Père Rosica va passer quelques jours à Paris avec le cardinal Lustiger, son grand ami et mentor. « Il m’a beaucoup aidé pour les JMJ ; il a été un vrai père pour moi, un frère. » Pendant le dîner, le Cardinal lui demande ce qu’il entend faire. — « Éminence, ils m’ont proposé la télévision catholique. » — « C’est magnifique ! La même chose m’est arrivée à Paris, et après les JMJ, on a lancé KTO en France. Alors, on va t’aider avec tout ce que tu vas faire ! Demain, on va ensemble à KTO ! » Le lendemain, dans les bureaux de KTO, le cardinal Lustiger présente le Père Rosica : « Voilà le nouveau Directeur de la télévision catholique au Canada, qui est née après les JMJ. » Celui-ci est embarrassé : « Éminence, ne dites pas ça, parce que rien n’est public, je n’ai même pas parlé avec mes Supérieurs ! » L’Archevêque répond simplement : « C’est très important ! » Le Père Rosica reconnaît là un appel du Seigneur : « Il y a eu une série de signes, et tout cela m’a amené à reconsidérer ma décision. »

Un pasteur ardent

Étonnamment, les JMJ ne constituent pas l’expérience pastorale qui a le plus profondément frappé le Père Rosica. « L’épisode le plus pénétrant, le plus profond, de toute mon expérience pastorale reste un projet vécu avec les étudiants au moment où j’étais aumônier d’Université. »

À son arrivée au Centre Newman, le Père Rosica a fait de la lettre apostolique Tertio millenio ad­veniente — que le Pape venait de publier en préparation au Jubilé de l’an 2 000 — son plan pastoral pour les six années suivantes. « C’était le plan catéchétique le plus grand, le plus noble et le plus audacieux jamais lancé par l’Église, un plan de six ans ! » Pendant ces années où il a beaucoup travaillé à l’aumônerie de la plus grande institution universitaire catholique du Canada, il met l’accent sur la vie des saints.

« Chaque année, nous présentions aux étudiants de nouveaux saints, des bienheureux et des bienheureuses. »

Or, lors de la construction de la chapelle universitaire, des vitraux avaient été prévus, mais les moyens financiers manquant, on n’avait pu mettre que des fenêtres. « J’ai proposé aux jeunes que nous fassions une levée de fonds pour remplacer quelques fenêtres par d’authentiques vitraux représentant les nouveaux saints et les bienheureux de notre époque et, pourquoi pas, ceux qui sont en attente de béatification. J’en avais trois en tête : Teresa de Calcutta, Thérèse Bénédicte de la Croix (Édith Stein) et Thérèse de Lisieux. »

On rassemble tellement d’argent que, finalement, 12 fenêtres sont remplacées par de très beaux vitraux ! « Pour la fête de la Toussaint 1999, une magnifique cérémonie a réuni 1 000 personnes venues inaugurer les nouveaux vitraux. C’était un moment très important pour moi, le fruit d’une longue catéchèse et du choix des étudiants. » Des groupes d’étude avaient été organisés et, « dans mes prédications, j’avais mis l’accent sur certains saints ou serviteurs de Dieu très inspirants, dont : Pier Giorgio Frassatti, Gianna Beretta Molla, Franz Jägerstätter1, un martyr de la Deuxième Guerre mondiale que personne ne connaissait (il est maintenant béatifié), Kateri Tekakwitha, le pape Jean XXIII, Mère Teresa de Calcutta, le prêtre polonais Jerzy Popieluszko, le frère André et Oscar Romero. Les étudiants ont voté.

« Cette cérémonie-là a été pour moi très emblématique de mon travail pastoral à l’Université de Toronto, et peut-être de tout mon sacerdoce, parce que nous avons présenté aux jeunes les nouveaux héros et héroïnes de notre époque. C’était une inspiration d’une grande clairvoyance, car c’est parmi ce groupe que Jean-Paul II a choisi ensuite les patrons donnés pour modèles aux jeunes de la JMJ de Toronto. »

Un des jeunes présents à cette époque — il faisait son doctorat et enseigne maintenant la physique à l’Université d’Ottawa — lui a écrit, deux ou trois jours après la célébration : « Ce jour-là, tu nous as ouvert le ciel, et tu nous aS fait connaître nos amis, qu’on ignorait avant. » Le Père Rosica conserve précieusement cette lettre. « Si, à la fin de ma vie, on juge mon travail, j’espère qu’on pourra dire : ‹ Il a présenté aux jeunes leurs amis, des amis qui ne déçoivent pas. › »

1          Franz Jägerstätter est né le 20 mai 1907 à Sankt Radegund, près de Salzbourg, et mort le 9 août 1943 à Berlin. Il était un objecteur de conscience autrichien, béatifié le 26 octobre 2007.

Depuis toujours, Thomas Rosica croit que « le monde présente les héros du spectacle, du théâtre, de la musique, du sport, et ce sont souvent des types abominables, des types qui déçoivent : un jour ils sont célèbres, le lendemain, ils sont en prison. Tandis qu’en faisant connaître les saints, on offre aux jeunes leurs vrais amis ! »

Travailler à la nouvelle évangélisation

La Télévision Sel + Lumière joue un rôle très important au niveau de la nouvelle évangélisation. « Elle est au service de l’Église, ce n’est pas l’Église qui est au ser­vice de Sel + Lumière ! Nous sommes là pour con­firmer le message, pour re­joindre les personnes qui, souvent, ne franchissent pas la porte de l’église. »

Le nombre de téléspecta­teurs augmente jour après jour. « Nous sommes pré­sents dans plus de 2 500 000 maisons d’abonnés, mais­ plusieurs personnes habi­tent dans chaque maison ! Dieu seul sait combien de personnes nous suivent à travers notre site web. » (www.seletlumieretv.org ou www.saltandlighttv.org)

L’expression « Sel + Lu­mière » est inspirante. « Elle est très biblique, parce qu’il faut très peu de sel et très peu de lumière pour faire la différence. Vous savez ce que c’est quand un mets manque de sel : comme italien, je sais que le sel est primordial ! Si le sel manque, insipide est le repas, mais un peu de sel donne du goût. Donc, c’est le goût de l’Évangile, et c’est aussi ce qui préserve, qui conserve la vie. Et puis, quand il n’y a pas de lumière, vous pouvez vous casser la figure. Mais la plus petite lumière rompt les ténèbres et change toute l’atmosphère. »

Sel + Lumière, présente un message contraire à celui de la société contemporaine. « Il est toujours orienté vers les nouvelles familles, vers les jeunes adultes. C’est un instrument privilégié, providentiel, pour changer un peu notre culture, pour répondre aux grands besoins de la foi, de la culture catholique, et pour être un peu la présence de Dieu. Les milliers de lettres reçues – j’ai une table pleine de lettres et de messages –  ne proviennent pas seulement de personnes âgées.

Le défi de la durée

Évidemment, le plus grand défi matériel reste le financement. L’argent est nécessaire. « Ce qui m’agace, ce qui est très difficile à avaler, c’est quand les gens di­sent : ‹ Laissez payer l’Église. Le Pape va payer pour ça ! Les Évêques vont payer pour ça ! › Je dis : ‹ Vous êtes l’Église ! Vous êtes responsables de l’Église ! Vous pouvez vous plaindre tant que vous voulez du manque de formation. Mais vous avez maintenant entre vos mains, laïcs, un instrument privilégié, qui n’est pas guidé par les prêtres ni par la Curie, mais par de jeunes adultes solides dans leur foi, et convaincants. Alors, aidez-nous ! »

Jusqu’à présent, la Providence a pourvu aux besoins de Sel + Lumière. « Beaucoup de communautés religieuses du Québec nous ont énormément aidés. Des sœurs qui veulent rester inconnues, silencieuses. Des congrégations qui sont en train de mourir, mais qui voient, dans notre projet, la possibilité de la vie nouvelle et la confirmation de la foi des jeunes. Je leur serai éternellement reconnaissant. »

L’autre défi, c’est l’indifférence des catholiques. Des croyants demandent au Père Rosica : « À quoi ça sert ? On n’a pas besoin de ça ! Pourquoi êtes-vous positif sur l’Église ? Est-ce que vous croyez ce que vous dites à la télévision ? » Triste réaction ! « Je n’ai jamais dit à la télévision une chose à laquelle je ne crois pas ! Ce magnifique projet ne tourne pas autour de moi, ce sont les jeunes qui rendent témoignage. Ce sont les jeunes adultes du Canada qui sont les chevilles ouvrières de la production de Sel + Lumière. J’espère que, peu à peu, les gens vont se rendre compte que c’est vraiment l’espérance que nous présentons aux autres. Pour moi, tout ce qui compte, c’est d’aider les personnes à croire en Jésus, à le connaître davantage, c’est de contribuer à ce que l’Église soit plus aimée. C’est ça qui compte ! »

Propos recueillis par Diane POIRIER

Créée à l’automne 1966 par le Père Ludger Brien, jésuite, la revue Signes s’adresse particulièrement (mais pas exclusivement) aux laïcs. Elle veut transmettre, dans un langage accessible au plus grand nombre, la pensée authentique de l’Église et fournir à toute personne de bonne volonté une «manne» spirituelle substantielle qui l’aide à être  » à la face du monde, un témoin de la résurrection et de la vie du Seigneur Jésus et un signe du Dieu vivant « (Lumen Gentium). Signes comporte des articles traitant divers sujets à la lumière de l’Évangile, et de courtes méditations quotidiennes inspirées de la liturgie du jour.

Béatification du pape Jean-Paul II

Pour nous préparer à cette béatification nous rediffusons l’émission Témoin.
Le père Thomas Rosica a rencontré le Cardinal Stanislaw Dziwisz, Archevêque de Cracovie. Le secrétaire privé de Jean-Paul II évoque ses souvenirs avec ce dernier.
Mercredi 27 avril 19h35
et
Notre nouveau Perspectives hebdo « Jean-Paul II, un pape inoubliable » avec nos deux invités de la Génération Jean-Paul II: le père Pawel Ratajaczak, omi et Sébastien Lacroix.

Célébrations pour la béatification du pape Jean-Paul II

Vigile de prière
Samedi 30 avril 17h (en direct 14h en anglais)
Messe de la béatification
Dimanche 1er mai 15h (3h30 en direct en anglais ; 9h30 en anglais)
Première messe en l’honneur du bienheureux Jean-Paul II
Lundi 2 mai 21h
Soirée consacrée à la mémoire du pape Jean-Paul II
Lundi 2 Mai
19h Perspectives hebdo : Jean-Paul II un pape inoubliable
19h30 Pape, Pasteur, 25 ans de la première visite du pape Jean-Paul II au Canada
20h30 Lumière du Monde  Pape Jean-Paul II
21h  Première messe en l’honneur du bienheureux Jean-Paul II

La JMJ 2002 : heureux sommes-nous d’en voir les fruits!

JPII 250702Sel + Lumière étant née sur les ailes des JMJ de Toronto, nous ne pouvions passer sous silence l’anniversaire de ce grand rassemblement qui a bousculé une ville voire, un pays. Huit ans plus tard, ce n’est pas seulement avec un brin de nostalgie que je regarde ces jours mémorables et l’année de préparation qui les a précédés. Je regarde aujourd’hui les nombreux fruits qui en sont le testament. Quels sont-ils?

D’abord sur le plan vocationnel : s’il n’y a pas eu une avalanche de vocations au sacerdoce et à la vie religieuse, nombreux sont les jeunes qui ont découvert leur désirs de s’engager dans une voie ou l’autre après avoir vécu les JMJ. S’engager. Servir. Chacun le réalise à sa manière, comme prêtre, religieuse ou religieux, époux ou célibataire. Lors de sa dernière JMJ outre-mer, Jean-Paul II nous a rappelé où nous sommes assurés de trouver le bonheur :

Chers amis, à votre envie de jeunes désirant être heureux, le vieux Pape, chargé d’années mais encore jeune de cœur, répond par une parole qui n’est pas la sienne. C’est une parole qui a résonné il y a deux mille ans. Nous l’avons de nouveau entendue ce soir: «Heureux…». La parole clé de l’enseignement de Jésus est une annonce de joie: «Heureux…» [Read more…]

25 ans plus tard, les gens de Québec se souviennent

Ce reportage relate l’expérience de deux femmes qui ont été au coeur de l’organisation de la visite de Jean-Paul II dans la ville de Québec les 9 et 10 septembre 1984.

Merci à ECDQ pour sa contribution.

« Célébrons notre foi »

Cette semaine marque le 25e anniversaire de la première visite d’un pape en terre canadienne. Jean-Paul II arrivait à Québec le 9 septembre 1984 pour un voyage de 11 jours, le plus long de son pontificat, qui l’a mené d’un bout à l’autre de notre grand pays. Si la plupart des diocèses et communautés font peu état de cet anniversaire, des Canadiens de partout se sont retrouvés cette semaine-là pour célébrer – d’où le thème simple mais évocateur de cette visite: « Célébrons notre foi. » Car c’est d’abord en tant que frère et pasteur que Jean-Paul II était venu à notre rencontre.

Pour souligner cet anniversaire, Télévision Sel + Lumière présente une émission spéciale avec des gens qui ont contribué à faire de ce voyage un moment fort de notre histoire.

Pape, Pasteur et Pèlerin relatera des moments forts, ainsi que quelques anecdotes, de la visite de Jean-Paul II au Canada en 1984.

Ce soir 19h30 et 23h30

En rappel mardi 8 septembre 12h30 et samedi 12 septembre 19h30 et 23h30.

Vous avez des souvenirs à partager? Commentez ce blogue ou écrivez-nous à info@seletlumieretv.org jusqu’au 20 septembre.

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