Proposer les vocations dans l’Eglise locale

En ce dimanche des vocations, c’est l’occasion de nous souvenir de notre vocation baptismale et de rendre grâces pour toutes celles et tous ceux qui témoignent de l’amour de Dieu dans les différents états de vie.

Dans notre communauté, deux jeunes femmes vont prononcer leur voeux perpétuels l’une à Toronto le 21 mai prochain et la seconde le 2 juin à Paris. A la paroisse, entourées de leurs familles, amis, membres des communautés et paroissiens, elles nous renouvelleront dans notre engagement et notre joie de servir en Eglise.

Le message du Pape nous redit combien l’Eglise locale a un rôle indispensable pour susciter des vocations.

« Proposer les vocations dans l’Eglise locale », en est le thème de cette 48e Journée mondiale de prière pour les Vocations célébrée ce dimanche 15 mai. Le voici dans son integralité:

 « Chers frères et sœurs,

La 48ème Journée Mondiale de Prière pour les Vocations qui sera célébrée le 15 mai 2011, quatrième dimanche de Pâques, nous invite à réfléchir sur le thème: «proposer les vocations dans l’Église locale». Il y a soixante dix ans, le Vénérable Pie XII a institué l’Œuvre Pontificale pour les Vocations Sacerdotales. Par la suite, dans de nombreux diocèses, des évêques ont fondé des œuvres semblables animées par des prêtres et des laïcs, en réponse à l’appel du Bon Pasteur, qui «voyant les foules, eut pitié d’elles parce qu’elles étaient fatiguées et abattues comme des brebis sans berger». Et il dit: «La moisson est abondante, et les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson» (Mt 9,36-38).

L’art de promouvoir et d’accompagner les vocations trouve un lumineux point de référence dans les pages de l’Évangile où Jésus appelle ses disciples à le suivre et les instruit avec amour et sollicitude. Notre attention se porte particulièrement sur la manière avec laquelle Jésus a appelé ses plus proches collaborateurs en vue de l’annonce du Règne de Dieu (cf. Lc 10,9). Avant tout, il apparaît clairement que son premier geste a été de prier pour eux: avant de les appeler, Jésus a passé la nuit seul, en prière et à l’écoute de la volonté du Père (cf. Lc 6,12), en une ascèse intérieure qui prenait de la hauteur par rapport aux réalités du quotidien. La vocation des disciples naît précisément dans le dialogue intime de Jésus avec son Père. Les vocations au ministère sacerdotal et à la vie consacrée sont avant tout le fruit d’un contact permanent avec le Dieu vivant et d’une prière insistante qui s’élève vers le «Maître de la moisson» tant dans les communautés paroissiales, que dans les familles chrétiennes ou dans les groupes vocationnels.

Au début de sa vie publique, le Seigneur a appelé quelques pêcheurs, occupés à travailler sur les rives du lac de Galilée: «Venez derrière moi, et je vous ferai pêcheurs d’hommes» (Mt 4,19). Il leur a montré sa mission messianique par de nombreux «signes» qui indiquaient son amour pour les hommes et le don de la miséricorde du Père; il les a formés par la parole et par le témoignage de sa vie afin qu’ils soient prêts à continuer son œuvre de salut; enfin, «sachant que l’heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père» (Jn 13,1), il leur a confié le mémorial de sa mort et de sa résurrection, et avant d’être élevé au Ciel, il les a envoyés dans le monde entier avec le commandement: «Allez donc! De toutes les nations, faites des disciples» (Mt 28,19).

A ceux à qui il dit: «Suis-moi!», Jésus fait une proposition exigeante et exaltante: il les invite à entrer dans son amitié, à écouter attentivement sa Parole et à vivre avec lui; il leur enseigne le don total à Dieu et à la diffusion de son Règne selon la loi de l’Évangile: «Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul; mais s’il meurt, il donne beaucoup de fruit » (Jn 12,24); il les invite à sortir de leur volonté fermée sur elle-même, de l’idée d’une réalisation de soi, pour se plonger dans une autre volonté, celle de Dieu, et se laisser conduire par elle; il leur fait vivre une fraternité qui naît de cette disponibilité totale à Dieu (cf. Mt 12,49-50), et qui devient le caractère distinctif de la communauté de Jésus: «Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c’est l’amour que vous aurez les uns pour les autres» (Jn 13,35).

Aujourd’hui encore, la suite du Christ est exigeante; elle signifie apprendre à fixer son regard sur Jésus, à le connaître intimement, à l’écouter dans la Parole et à le rencontrer dans les Sacrements; elle signifie encore apprendre à conformer sa propre volonté à la Sienne. Il s’agit d’une véritable et réelle école de formation pour ceux qui se préparent au ministère sacerdotal et à la vie consacrée, sous la conduite des autorités ecclésiales compétentes. Le Seigneur ne manque pas d’appeler, à tous les âges de la vie, à prendre part à sa mission et à servir l’Église par le ministère ordonné ou la vie consacrée. Et l’Église «est appelée à garder ce don, à l’estimer, à l’aimer: elle est responsable de la naissance et de la maturation des vocations sacerdotales» (Jean-Paul II, Ex. ap. post-synodale Pastores dabo vobis, 41). Spécialement en notre temps où la voix du Seigneur semble étouffée par d’«autres voix» et où l’invitation à le suivre par le don de sa vie peut apparaître trop difficile, chaque communauté chrétienne, chaque fidèle, devrait accomplir consciencieusement son engagement pour la promotion des vocations. Il est important d’encourager et de soutenir ceux qui montrent des signes clairs de l’appel à la vie sacerdotale et à la consécration religieuse, afin qu’ils sentent la proximité de toute la communauté au moment où ils disent ‘oui’ à Dieu et à l’Église. Moi-même je les encourage comme je l’ai fait pour ceux qui se sont décidés à entrer au séminaire. Je leur ai écrit:«Vous avez bien fait d’agir ainsi. Car les hommes auront toujours besoin de Dieu, même à l’époque de la domination technique du monde et de la mondialisation: de Dieu qui s’est rendu visible en Jésus Christ et qui nous rassemble dans l’Église universelle pour apprendre avec lui et par lui la vraie vie et pour tenir présents et rendre efficaces les critères de l’humanité véritable (Lettre aux séminaristes, 18 octobre 2010).

Il faut que chaque Église locale se fasse toujours plus sensible et attentive à la pastorale des vocations, en amenant au niveau familial, paroissial et associatif – comme Jésus l’a fait pour ses disciples – surtout les adolescents, les adolescentes et les jeunes, à développer une amitié authentique et affectueuse avec le Seigneur, dans la prière personnelle et liturgique; à apprendre l’écoute attentive et féconde de la Parole de Dieu, par une familiarité croissante avec la Sainte Écriture; à comprendre qu’entrer dans la volonté de Dieu n’annihile ni ne détruit la personne, mais permet de découvrir et de suivre la vérité la plus profonde sur soi; à vivre la gratuité et la fraternité dans les relations avec les autres, car c’est seulement en s’ouvrant à l’amour de Dieu qu’on trouve la vraie joie et la pleine réalisation de ses aspirations. «Proposer les vocations dans l’Église locale», signifie avoir le courage d’indiquer, par une pastorale des vocations attentive et adaptée, ce chemin exigeant à la suite du Christ qui engage toute une vie, tellement il est riche de sens.

Je m’adresse particulièrement à vous, chers Frères dans l’Épiscopat. Pour assurer la continuité et la diffusion de votre mission de salut en Christ, il est important de favoriser «le plus possible les vocations sacerdotales et religieuses, et spécialement les vocations missionnaires» (Décr. Christus Dominus, 15). Le Seigneur a besoin de votre collaboration pour que ses appels puissent rejoindre le cœur de ceux qu’il a choisis. Soyez attentifs au choix de ceux qui œuvrent dans le Centre diocésain des vocations, instrument précieux pour la promotion et l’organisation de la pastorale des vocations et pour la prière qui la soutient et en garantit la fécondité. Je voudrais vous rappeler, chers Frères Évêques, la sollicitude de l’Église universelle pour une répartition équitable des prêtres dans le monde. Votre disponibilité à l’égard de diocèses plus pauvres en vocations, est une bénédiction de Dieu pour vos communautés et constitue pour les fidèles le témoignage d’un service sacerdotal qui s’ouvre généreusement aux nécessités de toute l’Église.

Le Concile Vatican II a rappelé explicitement que «le devoir de cultiver les vocations revient à la communauté chrétienne tout entière, qui s’en acquitte avant tout par une vie pleinement chrétienne» (Décr. Optatam totius, 2). Je désire donc adresser un salut fraternel et particulier, ainsi qu’un encouragement à tous ceux qui collaborent de diverse manière avec les prêtres dans les paroisses. Je m’adresse particulièrement à ceux qui peuvent offrir leur contribution à la pastorale des vocations: les prêtres, les familles, les catéchistes, les animateurs. Je recommande aux prêtres d’être disposés à donner un témoignage de communion avec leur évêque et les autres confrères, pour garantir l’humus vital aux nouveaux germes de vocations sacerdotales. Que les familles soient «animées par un esprit de foi, de charité et de piété» (Décr. Optatam totius, 2), pour aider leurs fils et leurs filles à accueillir avec générosité l’appel au sacerdoce et à la vie consacrée. Que les catéchistes et les animateurs des associations catholiques et des mouvements ecclésiaux, convaincus de leur mission éducative, aient le souci «d’éduquer les adolescents qui leur sont confiés, de manière qu’ils puissent percevoir la vocation divine et y répondre de grand cœur» (ibid.).

Chers frères et sœurs, votre engagement dans la promotion et l’accompagnement des vocations trouve tout son sens et son efficacité pastorale quand il s’effectue dans l’unité de l’Église et qu’il est orienté vers le service de la communion. C’est pour cela que chaque aspect de la vie de la communauté ecclésiale – la catéchèse, les rencontres de formation, la prière liturgique, les pèlerinages – est une occasion précieuse pour susciter dans le Peuple de Dieu, en particulier chez les plus petits et les jeunes, le sens de l’appartenance à l’Église et leur responsabilité quant à la réponse à l’appel au sacerdoce et à la vie consacrée, par un choix libre et conscient.

La capacité à cultiver les vocations est un signe caractéristique de la vitalité d’une Église locale.

Invoquons avec confiance et insistance le soutien de la Vierge Marie, afin que l’exemple de son accueil du plan divin du salut et que par sa puissante intercession, puisse se diffuser à l’intérieur de chaque communauté, une disponibilité à dire ‘oui’ au Seigneur qui ne cesse d’appeler de nouveaux ouvriers à sa moisson. Avec ce souhait, j’accorde volontiers à tous, ma Bénédiction Apostolique. »

Pour Toi, Seigneur

« Tu nous as faits pour Toi, Seigneur et notre cœur est sans repos tant qu’il ne demeure en Toi… »
Cette phrase de St Augustin exprime bien l’appel à la vie consacrée.

Notre série « Pour Toi, Seigneur – Visages de la vie consacrée au Canada » souhaite montrer la fidélité , la vitalité et la diversité de celle-ci.

Les sept épisodes déclinent plusieurs composantes de la vie consacrée: vie monastique, charisme, vie apostolique, vie communautaire intergénérationnelle et interculturelle, communautés nouvelles. Le deuxième épisode aborde l’aspect historique.

La vie consacrée n’a pas fini de nous surprendre.

Tous ces témoins disent leur joie de suivre Jésus-Christ dans le monde complexe d’aujourd’hui.
Merci à toutes les communautés qui nous ont soutenus dans ce projet.

Premier épisode « Au-delà du cloître » ce lundi 20h, rediffusion mardi 13h et dimanche 17h30
Pour plus d’informations.

Lettre pastorale aux jeunes sur la chasteté

Lettre Chasteté

Ottawa, le 25 janvier 2011.

La Commission pour la doctrine de la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC) publie aujourd’hui une lettre pastorale sur la chasteté à l’intention des jeunes.

« La chasteté est un vrai défi aujourd’hui, en particulier pour les jeunes de notre pays. Nous voulons apporter un encouragement aux jeunes qui s’efforcent de vivre une vie chaste, leur dire que leurs évêques les accompagnent dans la prière et que nous sommes là pour les soutenir et les encourager, » a déclaré  le président de la Commission, Monseigneur J. Michael Miller, C.S.B., archevêque de Vancouver. « Je suis certain, que les jeunes s’efforcent d’être fidèles à l’Évangile et qu’ils ne sont pas effrayés par les  exigences de l’amour authentique, le seul, en définitive, qui procure la vraie joie! » a-t-il ajouté.

Dans sa lettre pastorale, la Commission recommande aux jeunes de s’entourer d’amis, qui veulent aussi mener une vie chaste. Elle insiste aussi sur l’importance de la prière, sur la pratique de la confession et sur l’encadrement spirituel.

La chasteté, explique la lettre, est une offrande de soi en réponse au don que Dieu fait de lui-même en Jésus Christ. Ce message fait écho aux paroles du pape Benoît XVI lors de l’inauguration de son pontificat : « Celui qui fait entrer le Christ ne perd rien, rien – absolument rien de ce qui rend la vie libre, belle et grande… Et je voudrais vous dire, à vous les jeunes: n’ayez pas peur du Christ! Il n’enlève rien et il donne tout. Celui qui se donne à lui reçoit le centuple. »

Le lancement de la lettre pastorale s’accompagne d’une production vidéo de Télévision Sel et Lumière. On peut télécharger la lettre depuis le site www.cecc.ca et commander des copies imprimées au Service des éditions de la CECC, à www.editionscecc.ca. Il est possible de visionner la vidéo sur le site Internet de la CECC à www.cecc.ca

La Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC) est l’assemblée nationale des  au Canada. Fondée en 1943, elle fut reconnue officiellement par le Saint-Siège en 1948. À la suite du Deuxième Concile du Vatican (1962-65), la CECC fait partie d’un réseau international de conférences épiscopales, réseau créé en 1965 et qui forme un élément constitutif de la vie de l’Église universelle.

S’il est avec nous dans ce temps de violence…

S’il est avec nous dans ce temps de violence…

Nous ne savons pas ton mystère, Amour infini…

Ces deux hymnes m’habitent depuis que j’ai vu le film « Des hommes et des dieux » de Xavier Beauvois, en avant-première au Festival International du Film de Toronto. (TIFF). La mise en scène est remarquable; la simplicité des lieux et le jeu des acteurs sont saisissants. Le tournage a eu lieu dans un ancien monastère au Maroc

des-hommes-et-des-dieuxLes acteurs se sont préparés en vivant avec de vrais moines pendant une semaine, à l’abbaye de Tamié en France et cela se sent. De plus, un moine les a conseillés durant tout le tournage. L’un des acteurs a déclaré «  Nous nous sommes trouvés par le chant ».

Même si le réalisateur  a pris des libertés quant aux écrits des moines, il a réussi à nous faire entrer un peu dans le mystère de la vie donnée des moines. Les familles se sont senties respecter ce qui me semble un point important.

Communauté, fraternité, et vérité

Le film met en relief le combat des moines de Tibéhirine de prendre la décision de rester. Pourquoi rester ? Pourquoi être martyrs ?  Au nom de qui tous ces liens tissés avec leurs voisins musulmans dans le village au fil des années?

Ces moines ne cherchaient pas à être des héros, ils ont cherché à suivre jusqu’au bout l’appel de Dieu, à aimer comme le Christ jusqu’au prix de leur vie. Leur décision est donc le fruit d’un long combat et cheminement.

Personne ne sort indemne après avoir vu ce film; les personnages nous habitent, nous atteignent dans notre cœur et notre conscience et nous invitent au silence.

Une scène-clé m’a particulièrement marquée; elle dit bien le sens de notre vie.

Le soir de Noël, des hommes armés entrent au monastère pour demander des médicaments ; le prieur leur résiste et discute dehors avec eux. Les hommes repartiront bredouilles respectant la nuit de Noël.

Peu après le prieur de la communauté a écrit.

J’ai longtemps repensé à ce moment-là, ce moment où Ali Fayattia et ses hommes sont partis. Après leur départ, ce qui nous restait à faire c’était à vivre. Et la première chose à vivre c’était, deux heures après, de célébrer la vigile et la messe de Noël. C’est ce que nous avions à faire. Et c’est ce que nous avons fait. Et nous avons chanté Noël et nous avons accueilli cet enfant qui se présentait à nous absolument sans défense et déjà si menacé…

Et après, notre salut a été d’avoir toutes ces réalités quotidiennes à assumer: la cuisine, le jardin, l’office, la cloche… Jour après jour. Et il a fallu nous laisser désarmés.

Et, jour après jour, j’ai, et je le pense, nous avons découvert ce vers quoi Jésus Christ nous invite. C’est à naître. Notre identité d’homme va de naissance en naissance, et de naissance en naissance nous allons bien finir, nous-mêmes, à mettre au monde cet enfant de Dieu que nous sommes…

Car l’Incarnation pour nous c’est de laisser la réalité filiale de Jésus s’incarner dans notre humanité. Le mystère de l’Incarnation demeure ce que nous allons vivre. C’est ainsi que s’enracine ce que nous avons déjà vécu ici, et, ce que  nous allons vivre encore.

(Christian de Chergé, L’invincible espérance Bayard/Centurion, 1997, p. 294)

Ce film sortira en salle en Amérique du Nord en 2011.

Le temps d’une retraite, vivre l’hospitalité

Durant ce mois de juillet, j’ai vécu ma retraite annuelle d’une manière spéciale, c’est-à-dire en marchant pendant dix jours. C’était une retraite itinérante.

Les trois premiers jours, nous avons mis nos pas dans ceux des pèlerins allant vers St Jacques de Compostelle, entre St Jean d’Angély et Saintes, en France. Quelle émotion de fouler ces sentiers où tant de croyants sont passés. Découvrir les bornes avec la coquille et notamment l’inscription dans la dernière partie du chemin vers Saintes qui redonne courage : elle informe les pèlerins qu’il existe un centre d’accueil qui les attend!

St_Pierre_Aulnay_SaintongeOccasion de reprendre conscience que ma vie est une marche à la suite de Jésus-Christ  en communauté. Nous étions un petit groupe de neuf personnes. Sept en retraite et deux sœurs à notre service pour l’accompagnement spirituel, l’intendance et l’organisation matérielle. (intendance, cuisine, chargement des sacs, etc…).

Nous étions hébergées tous les soirs dans un lieu différent : école, presbytère, maison paroissiale et même une fois dans une famille, dont les enfants nous ont prêté leurs chambres…

Nous avons pu chanter l’office de la liturgie des heures avec plusieurs de nos hôtes.

Comme nous dormions chacune sur de petits matelas, cela m’a fait penser aux grands rassemblements comme la JMJ, ou les camps de mon adolescence…

Chaque matin nous partions en silence, munies de notre bible, carte avec l’itinéraire, et pique-nique pour la route,  après avoir chanté l’office de laudes. Nous marchions environ 20 kms par jour à notre rythme, faisant halte dans des églises pour prier dans la journée ; nous nous suivions de temps à autre; j’aimais bien voir le long des champs l’une ou l’autre silhouette d’une de mes sœurs marchant ou assise en prière.

Le soir, nous retrouvions pour la messe, le souper en silence, un temps d’enseignement et l’office de Complies.

J’ai appris à lire une carte, à chercher mon chemin, à revenir en arrière quand je me trompais; j’ai aussi beaucoup goûté l’hospitalité des personnes quand je leur demandais de remplir ma gourde d’eau. Certains m’ont offert des fruits, un café. J’ai donc traversé de nombreux petits villages qui mettent à disposition des toilettes, des points d’eau, qui ouvrent l’église  pour que les pèlerins fassent une halte;  autant de gestes et de marques d’attention inoubliables qui donnent du réconfort.

Parties de l’église St Pierre d’Aulnay en Saintonge du XIIe siècle, nous sommes arrivées à l’église de Ste Radegonde de Talmont au bord de la Gironde, construite sur le roc, battue par les vents…

Ils m’ont poussée à revenir sur l’autre bord de l’Atlantique !

Paternité spirituelle au-delà des frontières

Une clinique à la mémoire du père Martin Royackers, jésuite

Paternité spirituelle au-delà des frontières, en cette fête des pères.

Ce centre de soins pour les malades du Sida, inauguré lundi 14 juin à Bujumbura, au Burundi, porte le nom d’un Jésuite canadien.

Le père Martin Royackers

Le directeur de ce centre le père Yamuremye Désiré, s.j., a voulu par ce geste rendre hommage à Martin Royackers, originaire de l’Ontario,  très engagé pour la justice sociale, défendant les droits humains spécialement ceux des fermiers sans terre et travaillant auprès des plus démunis.

Ce jésuite alors âgé de 41 ans, a été assassiné devant l’église, à Annotto Bay, en Jamaique,  il y aura 9 ans le 20 juin prochain.

Le père Royackers était aussi en charge de 5 paroisses. Il est enterré en Jamaique, pays qu’il aimait profondément.

Son assassinat, dont les raisons sont encore inconnues, reste dans les mémoires.

Une allée lui est consacrée dans le parc du centre spirituel Loyola House à Guelph, lieu de son noviciat.

Télévision Sel + Lumière diffusera un film en souvenir de Martin Royackers « Memories of Martin » ce dimanche 20 juin à 21h30 en anglais.

Le récit de Tibéhirine à Cannes: étonnante fécondité de sept moines

Quelle surprise de découvrir qu’un film sur les moines de Tibéhirine était en compétition officielle au festival de Cannes et avait des chances d’avoir un prix.

Des acteurs renommés jouent donc dans « Des homme et des dieux », de Xavier Beauvois. Ce film raconte les trois dernières années de la vie de sept moines trappistes d’Algérie ; ils avaient décidé de rester dans leur monastère malgré les menaces de mort. Ils ont vécu leur compagnonnage avec leurs amis algériens jusqu’au bout.

Leur témoignage est unique car il est à la fois personnel et communautaire.

Les courts extraits évoquent la profondeur et la simplicité de la vie monastique. Le réalisateur a voulu montrer des hommes qui se préoccupent des autres, vivant une vraie fraternité avec leurs voisins. Les acteurs eux-mêmes ont été marqués par ce tournage et ont même formé une sorte de communauté. Le chant monastique les a transformés.

La décision des moines de rester ensemble jusqu’au bout rejoint chacun de nous dans nos propres choix que nous soyons croyants ou non. Voir une petite communauté fragile de sept moines,  vivre dans un village algérien le quotidien avec les relations de voisinage peut inspirer. Surtout, ils ont cru au dialogue possible avec d’autres croyants de différentes religions.

Dans ses écrits et son testament, Christian de Chergé,  a toujours parlé de ses « frères » et a misé sur une conviction évangélique : reconnaitre chaque être humain comme un frère ou une sœur en Jésus-Christ, quoiqu’il fasse.

A présent, par ce film, la vie monastique, par le témoignage des sept moines, va être plus accessible au grand public. Cependant, quatorze ans seulement après leur mort, on peut se demander comment les familles des moines vont réagir.

Même si ce film n’obtient pas de prix, il reste qu’il a déjà touché une salle entière de spectateurs. Étonnante fécondité de sept moines.

Qu’en cette veille de Pentecôte, alors que les souvenirs sont ravivés, car c’est à la Pentecôte 1996 que l’annonce de la mort des moines a été officielle, l’Esprit nous pousse à aller de l’avant et à témoigner de l’amour de Dieu jusqu’au bout. Voyez un extrait.


Sœur Helen Prejean: au-delà du péché, la dignité

Scène du film La dernière marche (1996)

Sean Penn et Susan Sarandon dans "La dernière marche"

La religieuse qui a inspiré le film « Dead man walking » fait salle comble à Toronto

Il y a quatorze ans je suis allée voir le film « Dead man walking » (La dernière marche) ; film inspiré de l’histoire vraie d’une religieuse, Soeur Helen Prejean qui accompagne un condamné à mort aux USA pour viol et assassinat d’un jeune couple.

L’histoire est grave, lourde et dense. D’abord le fait que la peine de mort existe aux USA dans certains états m’avait fortement ébranlée mais c’est surtout la démarche que cette religieuse a vécu en commençant ce ministère.

Fille de juge et religieuse depuis plusieurs années et ayant le désir d’aller vivre auprès des plus pauvres, elle a cette demande d’accompagner un condamné à mort, d’abord par lettre puis elle va le rencontrer.

La prise de conscience que chaque être humain même s’il a fait le pire acte reste un être aimé de Dieu et est digne d’être aimé va être le fruit de cette rencontre, va transformer sa foi en Dieu et lui donner une justesse dans les relations humaines. [Read more…]

Diffusion du consistoire ordinaire public ce vendredi – ultime étape avant la canonisation

Sel + Lumière diffusera ce vendredi le consistoire ordinaire public pour les causes de canonisations de six bienheureux dont le frère André à 8h (anglais), 15h30 et 19h30 (français).

Bien que l’issue du vote ne fasse aucun doute, Radio-Canada s’étant même permis d’annoncer la date possible de la canonisation de frère André, il est intéressant d’observer le processus final qui permettra au Saint-Père de proposer à toute l’Église six nouveaux modèles de vies exemplaires.

Un tel consistoire se déroule au cours d’un temps de prière qui coïncide normalement avec la liturgie des heures. Après le vote, le Pape déclarera la date des canonisations.

Trente-six cardinaux ayant un droit de vote seront présents.  Le cardinal Jean-Claude Turcotte, éligible à ce consistoire,  a déjà voté et serait disponible pour la presse demain…

Plus de détails au levé du soleil.

« Il n’avait pas où reposer sa tête… »

Catastrophe d’Haïti, JO de Vancouver, autant d’événements qui font la une. Dans ces réalités si différentes, de membres d’instituts de vie consacrée sont engagés  avec d’autres personnes pour venir en aide et informer de situations inhumaines.

Les nouvelles d’Haïti arrivent plus bouleversantes les unes que les autres. Beaucoup de congrégations sont présentes en Haïti,  bon nombre d’écoles et d’hôpitaux sont gérés par des congrégations. Leur douleur est vive : voir des enfants périr, des personnes ensevelies sous des décombres, des membres de sa communauté disparaître, des institutions s’écrouler.

La vie continue vaillamment

Des communautés religieuses s’entraident,  partagent leur puits, leurs biens, dorment dehors dans les cours avec leurs voisines et voisins. La solidarité n’est pas un vain mot.

Nous les soutenons par la prière, l’amitié et le support matériel.

Depuis un an les religieuses et religieux nous alertent sur le phénomène de la traite humaine lors de grands événements, comme les Jeux Olympiques. Certains travaillent auprès des gouvernements pour faire changer ces pratiques dégradantes.

20100202Au jour le jour d’autres religieux à divers niveaux comme dans les analyses des placements éthiques et interpellant leurs banques dans le placement de leurs actions.

En ce mois de février 2010 où nous fêtons la Présentation du Seigneur et la journée mondiale de la vie consacrée, nous avons pour modèles deux sages, Siméon et Anne, qui ont attendu dans la foi et ont reconnu le Seigneur. Ce sont deux vieillards qui ont tenu dans la foi et la prière. La vie consacrée redit de manière visible que nous portons un trésor : l’indicible mystère d’un Dieu tout fragile qui se met dans nos bras pour sauver le monde.

Chaque congrégation, avec son charisme, propre est en lien avec un milieu différent. À l’heure actuelle où le monde change et est de plus en plus multiculturel, la vie consacrée a l’audace de s’engager dans des lieux difficiles et de suivre le « Jésus qui n’avait pas où reposer la tête »

La vie consacrée dit au monde et à l’église que la solidarité et la fraternité apportent la joie, que l’engagement à la suite du Christ est toujours nouveau et inattendu et que les espoirs et douleurs des hommes et des femmes du monde entier habitent leurs coeurs et leurs prières.

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