Durant ce mois de juillet, j’ai vécu ma retraite annuelle d’une manière spéciale, c’est-à-dire en marchant pendant dix jours. C’était une retraite itinérante.
Les trois premiers jours, nous avons mis nos pas dans ceux des pèlerins allant vers St Jacques de Compostelle, entre St Jean d’Angély et Saintes, en France. Quelle émotion de fouler ces sentiers où tant de croyants sont passés. Découvrir les bornes avec la coquille et notamment l’inscription dans la dernière partie du chemin vers Saintes qui redonne courage : elle informe les pèlerins qu’il existe un centre d’accueil qui les attend!
Occasion de reprendre conscience que ma vie est une marche à la suite de Jésus-Christ en communauté. Nous étions un petit groupe de neuf personnes. Sept en retraite et deux sœurs à notre service pour l’accompagnement spirituel, l’intendance et l’organisation matérielle. (intendance, cuisine, chargement des sacs, etc…).
Nous étions hébergées tous les soirs dans un lieu différent : école, presbytère, maison paroissiale et même une fois dans une famille, dont les enfants nous ont prêté leurs chambres…
Nous avons pu chanter l’office de la liturgie des heures avec plusieurs de nos hôtes.
Comme nous dormions chacune sur de petits matelas, cela m’a fait penser aux grands rassemblements comme la JMJ, ou les camps de mon adolescence…
Chaque matin nous partions en silence, munies de notre bible, carte avec l’itinéraire, et pique-nique pour la route, après avoir chanté l’office de laudes. Nous marchions environ 20 kms par jour à notre rythme, faisant halte dans des églises pour prier dans la journée ; nous nous suivions de temps à autre; j’aimais bien voir le long des champs l’une ou l’autre silhouette d’une de mes sœurs marchant ou assise en prière.
Le soir, nous retrouvions pour la messe, le souper en silence, un temps d’enseignement et l’office de Complies.
J’ai appris à lire une carte, à chercher mon chemin, à revenir en arrière quand je me trompais; j’ai aussi beaucoup goûté l’hospitalité des personnes quand je leur demandais de remplir ma gourde d’eau. Certains m’ont offert des fruits, un café. J’ai donc traversé de nombreux petits villages qui mettent à disposition des toilettes, des points d’eau, qui ouvrent l’église pour que les pèlerins fassent une halte; autant de gestes et de marques d’attention inoubliables qui donnent du réconfort.
Parties de l’église St Pierre d’Aulnay en Saintonge du XIIe siècle, nous sommes arrivées à l’église de Ste Radegonde de Talmont au bord de la Gironde, construite sur le roc, battue par les vents…
Ils m’ont poussée à revenir sur l’autre bord de l’Atlantique !