Sœur Helen Prejean: au-delà du péché, la dignité

Scène du film La dernière marche (1996)

Sean Penn et Susan Sarandon dans "La dernière marche"

La religieuse qui a inspiré le film « Dead man walking » fait salle comble à Toronto

Il y a quatorze ans je suis allée voir le film « Dead man walking » (La dernière marche) ; film inspiré de l’histoire vraie d’une religieuse, Soeur Helen Prejean qui accompagne un condamné à mort aux USA pour viol et assassinat d’un jeune couple.

L’histoire est grave, lourde et dense. D’abord le fait que la peine de mort existe aux USA dans certains états m’avait fortement ébranlée mais c’est surtout la démarche que cette religieuse a vécu en commençant ce ministère.

Fille de juge et religieuse depuis plusieurs années et ayant le désir d’aller vivre auprès des plus pauvres, elle a cette demande d’accompagner un condamné à mort, d’abord par lettre puis elle va le rencontrer.

La prise de conscience que chaque être humain même s’il a fait le pire acte reste un être aimé de Dieu et est digne d’être aimé va être le fruit de cette rencontre, va transformer sa foi en Dieu et lui donner une justesse dans les relations humaines.Hier soir j’ai pu aller écouter à Regis College à Toronto dans la  chapelle pleine à craquer soeur Helen Prejean.

Sr Helen PrejeanPleine de vie, elle nous a dit son cheminement, ce que cette expérience de marcher avec ce condamné, d’être le visage d’amour de Dieu pour lui en ses derniers instants, a eu de fondateur en elle. Le condamné a demandé pardon à la famille et a reconnu ses actes. Tout en parlant elle a fait le geste de bénir. Elle a insisté sur la chaleur de la présence de la communauté qui l’attendait dans la voiture après cette exécution si inhumaine.

Depuis ce réveil, cette prise de conscience de la dignité de chaque être humain l’a poussée à  aller voir son évêque. Elle a écrit au pape Jean-Paul II qui a, peu après, fait retirer du catéchisme de l’Église Catholique les lignes mentionnant les cas possibles pour condamner à mort.  Il n’y a pas d’exception.

Sœur Helen a écrit cette expérience fondatrice où elle dit son cheminement avec ses erreurs et aussi la prise de conscience qu’elle avait exclu les parents des victimes. Depuis elle les accompagne aussi. Elle a fondé le groupe Survive. Elle va publier un autre livre prochainement.

Soeur Helen Prejean parle, écrit pour dire que la peine de mort n’est pas une solution, que Dieu est compatissant et miséricordieux. Il y a d’autres solutions à trouver pour punir les actes criminels. Vaincre la pauvreté et le manque d’éducation sont déjà une réponse. Son livre « Dead man walking » « La dernière marche  » a été traduit en français.

Soeur Helen Prejean est un modèle pour moi de  religieuse pleine de vie et d’humour, témoignant de l’amour de Dieu, tout en s’engageant pou le combat de la vie.

Je ne suis pas prête d’oublier cette soirée.

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