Pape François à Sarajevo: rencontre avec les jeunes de Bosnie-Herzégovine

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Dernière étape de son voyage apostolique à Sarajevo, le Pape François a rencontré en fin de journée 800 jeunes dans le centre Saint Jean-Paul II de la capitale de Bosnie-Herzégovine, accueilli par un enthousiasme débordant et des chansons joyeuses. Mgr Marko Semren, évêque auxiliaire de Banja Luka, en charge de la pastorale des jeunes, a d’abord pris la parole. Il a remercié le Pape pour son encouragement à vivre la paix, et sa solidarité avec les jeunes « printemps de l’Eglise, printemps de notre patrie et de notre futur ».

François a ensuite écouté le témoignage de deux jeunes : Nadezda, membre de l’Église orthodoxe serbe et de Darko, jeune professeur de sport de 24 ans, qui a fait part de son « désir unique » : la paix dans son pays, souhaitant que la visite de François soit un encouragement à ce que « la tolérance et la réconciliation soient la carte gagnante pour un avenir meilleur ».

Le Pape a ensuite préféré répondre à des questions spontanées, posées par des jeunes, plutôt que de lire le discours préparé pour l’occasion. Interrogé sur le fait qu’il avait déclaré dans une interview ne pas regarder la télévision, François a expliqué qu’il a arrêté de la regarder à partir du moment où il a compris que la télévision l’aliénait. « Mais les temps ont changé, nous vivons dans le monde de l’image. Dans ce monde, il faut choisir les choses qui nous font du bien, comme au temps des livres, utiliser l’ordinateur et la télévision pour de belles choses, qui nous font grandir. Il est donc de la responsabilité des chaînes de faire des programmes qui construisent la société, qui portent des valeurs positives. Si un programme ne porte pas ce genre de valeurs, changez de chaîne ! » a-t-il lancé aux jeunes. [Read more…]

Pape François à Sarajevo: rencontre œcuménique et interreligieuse

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En fin d’après-midi, la rencontre œcuménique et interreligieuse du Pape avec les représentants des confessions religieuses présentes en Bosnie-Herzégovine a été l’un des moments-clé du voyage de François à Sarajevo. Cette rencontre est le « signe d’un désir commun de fraternité et de paix », le « témoignage d’une amitié construite au fil des ans » et vécue « dans la cohabitation quotidienne et la collaboration » : « être ici est déjà un “message” de ce dialogue que nous cherchons tous et auquel nous travaillons », a expliqué François.

La Bosnie-Herzégovine est un « carrefour de peuples et de cultures », mais comprend aussi bien des avantages que des inconvénients : « si la diversité constitue d’un côté une grande ressource qui permet le développement social, culturel et spirituel de cette région, a reconnu le Pape, elle a, de l’autre, été la cause de douloureuses déchirures et de guerres sanglantes ».

Ainsi, dans un pays meurtri par la violence voici 20 ans, le « dialogue interreligieux est une condition indispensable à la paix, selon le Souverain Pontife, et par conséquent, il est un devoir pour tous les croyants ». Dialogue d’autant plus important qu’il est une « école d’humanité et un facteur d’unité qui aide à construire une société fondée sur la tolérance et le respect mutuel ». Ce dialogue doit s’étendre « autant que possible à tous les croyants, impliquant les diverses sphères de la société ». [Read more…]

Pape François à Sarajevo aux religieux: « faites toujours le contraire de la cruauté »

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« Vous n’avez pas le droit d’oublier votre Histoire », c’est visiblement très touché que le Pape François s’est adressé aux prêtres, religieux, religieuses et séminaristes rassemblés en la cathédrale du Sacré-Cœur de Sarajevo. La rencontre a été marquée par le récit poignant de trois témoins, qui, la voix brisée ont raconté les horreurs de la guerre, les traitements inhumains, les coups, les humiliations, les insultes. Une religieuse enlevée, brimée, frappée par des miliciens musulmans venus du Moyen-Orient. Un prêtre horriblement torturé par des soldats, un franciscain déporté par les serbes dans un camp de concentration où les prisonniers mouraient de faim et de soif, puis secouru par une musulmane. Après avoir écouté ces témoignages, le Saint-Père a souhaité renoncer au discours qu’il avait préparé pour s’adresser directement à l’assemblée.

Le Pape dans son intervention, totalement improvisée, a insisté sur le devoir de mémoire. La mémoire des martyrs. « Ne pas oublier votre histoire, non pas pour vous venger, mais pour faire la paix (…) pour aimer comme eux ont aimé ». « Dans votre sang, dans votre vocation, il y a le sang et la vocation de ces trois martyrs », a affirmé le Saint-Père, faisant allusion aux paroles poignantes qu’il venait d’entendre. « Ces témoignages parlent d’eux-mêmes, c’est la mémoire de votre peuple, de vos pères et mères dans la foi ». Et le Pape insiste : « n’oubliez pas vos ancêtres, ceux qui vous ont transmis comment se vit la foi ».

Le Saint-Père confie ensuite qu’il a été particulièrement touché par le mot « pardon » répété à plusieurs reprises. « Pardonner un ami avec lequel tu t’es disputé ou une sœur jalouse, ce n’est pas très difficile », reconnaît-il, mais« pardonner celui qui t’a frappé, torturé, qui t’a menacé avec un fusil pour te tuer, ça c’est difficile. Et eux l’ont fait ». [Read more…]

Pape François à Sarajevo: Construire la paix de manière artisanale

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Cité du Vatican, 6 juin 2015 (VIS). Après son discours à la présidence, le Saint-Père a gagné le stade Kosevo où 60.000 personnes l’attendaient pour assister à la messe solennelle. A l’homélie, lue en italien et traduite par partie après partie en croate, il a à nouveau dénoncé tous ceux qui appellent de leurs vues le choc des cultures et des civilisations:

Dans les lectures à peine écoutées « a résonné plusieurs fois la parole paix, la parole prophétique par excellence. La paix est le rêve de Dieu, c’est le projet de Dieu pour l’humanité, pour l’histoire, avec toute la création. Et c’est un projet qui rencontre toujours des oppositions de la part de l’homme et de la part du malin. En notre temps aussi, l’aspiration à la paix et l’engagement pour la construire s’affrontent par le fait qu’il y a dans le monde de nombreux conflits armés. C’est une sorte de troisième guerre mondiale livrée par morceaux et, dans le contexte de la communication globale, on perçoit un climat de guerre. Ce climat, certains veulent le créer et l’attiser délibérément, en particulier ceux qui cherchent l’affrontement entre différentes cultures et civilisations, et aussi ceux qui spéculent sur les guerres pour vendre des armes et s’enrichir. Or la guerre signifie des enfants, des femmes et des personnes âgées dans les camps de réfugiés, mais aussi…des maisons, des rues, des usines détruites, et surtout beaucoup de vies brisées. Vous le savez bien, pour l‘avoir expérimenté ici. Que de souffrance, que de destructions, que de douleur. Aujourd’hui, que de cette ville se lève encore une fois le cri du peuple de Dieu et de tous les hommes et les femmes de bonne volonté: Jamais plus la guerre! Dans de ce climat de guerre, comme un rayon de soleil qui traverse les nuages, résonne la parole de Jésus: Heureux les artisans de paix. C’est un appel toujours actuel, qui vaut pour chaque génération. Il ne dit pas: Heureux les prédicateurs de paix. Car nous sommes tous sont capables de la proclamer, même de manière hypocrite ou mensongère. Non. Il dit: Heureux les artisans de paix, c’est-à-dire ceux qui la font. Faire la paix est un travail artisanal qui demande passion, patience, expérience, ténacité. Heureux sont ceux qui sèment la paix par leurs actions quotidiennes, par des attitudes et des gestes de service, de fraternité, de dialogue, de miséricorde. Ceux-ci, oui, seront appelés fils de Dieu, parce que Dieu sème la paix, toujours, partout. A la plénitude des temps, il a semé son Fils dans le monde pour que nous ayons la paix! Faire la paix est un travail à mener chaque jour, pas après pas, sans jamais se fatiguer ». [Read more…]

Pape François à Sarajevo: Guérir les blessures du passé pour bâtir l’avenir

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Cité du Vatican, 6 juin 2015 (VIS). Vers 9 h le Saint-Père a atterri à Sarajevo, capitale de la Bosnie – Herzégovine, but de son huitième voyage pastoral hors d’Italie. Il a été accueilli par le Président croate de l’Etat M.Dragan Crovic (triple présidence tournante) et le Cardinal Vinko Puljic et les autres évêques du pays. Après la cérémonie d’accueil, il a pris la route pour le centre ville, où il a été accueilli à la présidence par les deux autres Présidents, le Président en charge le serbe Mladen Ivanic, et le bosniaque Bakir Izetbegovic, qui l’ont présenté aux corps constitués. Voici le premier discours du Pape François, expliquant le sens de cette visite:

« C’est pour moi un motif de joie de me trouver dans cette ville qui a tant souffert des conflits sanglants du siècle dernier et qui est redevenue un lieu de dialogue et de cohabitation pacifique. Elle est passée d’une culture de l’affrontement, la guerre, à une culture du dialogue. Sarajevo et la Bosnie – Herzégovine revêtent une signification spéciale pour l’Europe et pour le monde entier. Depuis des siècles, sur ces territoires sont présentes des communautés qui professent des religions diverses et appartiennent à diverses ethnies et cultures, dont chacune est riche de ses caractéristiques distinctives et jalouse de ses traditions spécifiques, sans que cela ait empêché pendant longtemps l’instauration de relations réciproques amicales et cordiales. Même la structure architecturale de Sarajevo en porte des traces visibles et consistantes, puisque dans son tissu urbain émergent, à peu de distance les unes des autres, des synagogues, des églises et des mosquées, à tel point que la ville a reçu l’appellation de Jérusalem de l’Europe. En effet, elle représente un carrefour de cultures, de peuples et de religions. Un tel rôle demande de construire toujours de nouveaux ponts, de soigner et de réparer ceux qui existent, pour que soit assurée une communication facile, sûre et civilisée. Nous avons besoin de communiquer, de découvrir les richesses de chacun, de valoriser ce qui nous unit et de regarder les différences comme des possibilités de croissance dans le respect de tous. Un dialogue patient et confiant est nécessaire, en sorte que les personnes, les familles et les communautés puissent transmettre les valeurs de leur propre culture et accueillir le bien provenant de l’expérience des autres. Ainsi, les graves blessures du passé récent peuvent aussi se cicatriser et l’on peut regarder le futur avec espérance, en faisant face, avec l’esprit libéré des peurs et des rancœurs, aux problèmes quotidiens que chaque communauté civile est appelée à affronter ».

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Homélie du Pape pour la fête de Pentecôte et Message au Regina Coeli

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« De même que le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie… Recevez l’Esprit Saint » (Jn 20, 21.22). L’effusion qui a eu lieu le soir de la Résurrection se répète le jour de Pentecôte, renforcée par d’extraordinaires manifestations extérieures. Le soir de Pâques, Jésus apparaît aux Apôtre et souffle sur eux son Esprit (cf. Jn 20, 22) ; le matin de la Pentecôte, l’effusion se produit de façon retentissante, comme un vent qui s’abat avec impétuosité sur la maison et fait irruption dans les esprits et dans les coeurs des Apôtres. En conséquent, ils reçoivent une énergie telle qu’elle les pousse à annoncer en différentes langues l’évènement de la Résurrection du Christ : « Tous furent remplis d’Esprit Saint : ils se mirent à parler en d’autres langues » (Ac 2, 4). Avec eux se trouvait Marie, la Mère de Jésus, première disciple, mère de l’Église naissante. De sa paix, de son sourire, elle accompagnait la joie de la jeune Épouse, l’Église de Jésus.

La Parole de Dieu, spécialement celle d’aujourd’hui, nous dit que l’Esprit agit, dans les personnes et dans les communautés qui en sont remplies : il conduit dans la vérité tout entière (Jn 16, 13), renouvelle la face de la terre (Ps 103) et donne ses fruits (Ga 5, 22-23).

Dans l’Évangile, Jésus promet à ses disciples que, lorsqu’il sera retourné au Père, il enverra l’Esprit Saint qui les « conduira dans la vérité tout entière » (Jn 16, 13). Il l’appelle vraiment « Esprit de vérité » et il leur explique que son action sera celle de les introduire toujours plus dans la compréhension de ce que Lui, le Messie, a dit et a fait, en particulier de sa mort et résurrection. Aux Apôtres, incapables de supporter le scandale de la passion de leur Maître, l’Esprit donnera une nouvelle clé de lecture pour les introduire dans la vérité et dans la beauté de l’événement du salut. Ces hommes, d’abord effrayés et bloqués, enfermés dans le Cénacle pour éviter les répercussions du vendredi saint, n’auront plus honte d’être disciples du Christ, ils ne craindront plus devant les tribunaux humains. Grâce à l’Esprit Saint dont ils sont remplis, ils comprennent « la vérité tout entière », c’est-à-dire que la mort de Jésus n’est pas sa défaite, mais l’expression extrême de l’amour de Dieu ; amour qui, dans la Résurrection, vainc la mort et exalte Jésus comme le Vivant, le Seigneur, le Rédempteur de l’homme, de l’histoire et du monde. Et cette réalité, dont ils sont témoins, devient la Bonne Nouvelle à annoncer à tous. [Read more…]

« Demeurer dans le Christ est le secret des saints » selon le Pape

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Homélie du Pape François à la Messe de Canonisation de 4 Nouvelles Saintes

Les Actes des Apôtres nous ont présenté l’Église naissante au moment où elle élit celui que Dieu a appelé à prendre la place de Juda dans le Collège des Apôtres. Il ne s’agit pas d’assumer une charge mais un service. En effet Matthias, sur qui le choix est tombé, reçoit une mission que Pierre définit ainsi : « Il faut que quelqu’un […] devienne, avec nous,témoin de sa résurrection » – de la résurrection du Christ (Ac 1, 21-22). Il résume par ces mots ce que signifie faire partie des Douze : cela signifie être témoin de la résurrection de Jésus. Le fait qu’il dise « avec nous » fait comprendre que la mission d’annoncer le Christ ressuscité n’est pas une tâche individuelle : elle est à vivre de manière communautaire, avec le collège apostolique et avec la communauté. Les Apôtres ont fait l’expérience  directe  et  merveilleuse  de  la résurrection ;  ils  sont  les  témoins  oculaires  de  cet événement. Grâce à leur témoignage autorisé  beaucoup ont cru;et, de la foi au Christ ressuscité sont nées et naissent continuellement les communautés chrétiennes. Nous aussi,aujourd’hui, nous fondons notre foi au Seigneur ressuscité sur le témoignage des Apôtres parvenu jusqu’à nous par la mission de l’Église. Notre foi est liée solidement à leur témoignage comme à une chaine ininterrompue déployée au cours des siècles, non seulement par les successeurs des Apôtres, mais par des générations et générations de chrétiens. A l’imitation des Apôtres, en effet, tout disciple du Christ est appelé à devenir témoin de sa résurrection, surtout dans les milieux humains où l’oubli de Dieu est plus fort ainsi que le désarroi de l’homme.

Pour que cela se réalise, il faut demeurer dans le Christ ressuscité et dans son amour, comme nous l’a rappelé laPremière Lettre de Jean : « Qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et  Dieu  demeure  en  lui »  (1Jn  4,  16). Jésus  l’avait  répété  avec  insistance  à  ses  disciples :

« Demeurez  en  moi… Demeurez  dans  mon  amour »  (Jn  15,  4.9).  C’est  le  secret  des  saints : demeurer dans leChrist, unis à lui comme les sarments à la vigne, pour porter beaucoup de fruit (cf. Jn 15, 1-8). Et ce fruit n’est autre que l’amour. Cet amour resplendit dans le témoignage de sœur Jeanne Emilie de Villeneuve, qui a consacré sa vie à Dieu et aux pauvres, aux malades, aux prisonniers, aux exploités, devenant pour eux et pour tous signe concret de l’amour miséricordieux du Seigneur. [Read more…]

Messe pour l’ouverture de la 20e assemblée générale de « Caritas Internationalis »

Capture d’écran 2015-05-12 à 11.36.43« Une Seule Famille Humaine, Prendre soin de la Création », c’est autour de ce thème que les organisations Caritas du monde entier se réunissent à Rome à partir de ce mardi et jusqu’à dimanche prochain, à l’occasion de leur 20ème Assemblée Générale. Cette rencontre débutera ce mardi par une messe présidée par le Pape François en la Basilique Saint-Pierre.

Lors de ce grand rendez-vous, les délégués éliront leurs nouvelles autorités et approuveront les directives qui guideront l’action des 164 organisations nationales de la confédération durant la période 2015-2019. L’accent sera mis sur la croissance des inégalités et sur l’impact du changement climatique. Cette assemblée se tient dans l’attente de l’encyclique du pape François sur l’écologie et à quelques mois seulement de la réunion de Paris sur le climat.

Voici l’homélie du pape François:

La lecture des Actes des Apôtres que nous avons écoutée (16,22-34) nous présente un personnage un peu spécial. Il s’agit du geôlier de la prison de Philippes, où Paul et Silas ont été enfermés suite à une émeute de la foule dirigée contre eux. D’abord les magistrats les font rouer de coups puis les jettent en prison, en ordonnant au geôlier de faire bonne garde. Voilà pourquoi cet homme, ayant entendu le tremblement de terre pendant la nuit, et voyant que les portes de la prison étaient ouvertes, pris de désespoir, veut se tuer. Mais Paul le rassure et lui, tremblant et émerveillé, supplie à genoux d’être sauvé. [Read more…]

Une prière pour le Jubilée de la Miséricorde

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La semaine dernière, le Conseil Pontifical pour la promotion de la Nouvelle Évangélisation a publié plusieurs informations importantes sur le Jubilée de la Miséricorde qui commencera le 8 décembre prochain par l’ouverture de la Porte Sainte à la Basilique Saint-Pierre de Rome et de toutes les autres portes saintes du monde. Vous trouverez toutes les informations sur le tout nouveau site internet de l’année du Jubilée de la Miséricorde.

Outre le dévoilement officiel du logo de cette année de la Miséricorde, le Pape a fait connaître une prière écrite par lui spécialement pour cette année. Vous trouverez ci-dessous cette magnifique prière qui nous éclaire grandement sur la vision pastorale globale du pontificat du pape François.

La première partie de cette prière est tout à fait en conformité avec le texte de la Relatio synodi qui fut publié au terme du dernier synode sur la famille. Dans les deux cas, on accorde beaucoup d’importance à la contemplation du visage du Christ comme source d’inspiration des divers changements pastoraux voulus par le Pape. C’est en regardant Jésus que l’Église pourra devenir véritablement missionnaire. Cette prière manifeste donc bien le rôle central de la relation au Christ pour la vie de l’Église.

Or, pour contempler le visage du Christ, il faut d’abord le rencontrer ! C’est dans ce sens qu’est orientée la deuxième partie de cette prière. Comment présenter le Christ aux gens les plus éloignées, qui sont dans les périphéries, voilà la grande question ? Pour le Pape, c’est la Miséricorde qui est le visage le plus universel de Dieu. À partir de son souci pour les « brebis égarées », tous peuvent reconnaître en Dieu leur désir le plus profond. À l’imitation du Maître, c’est dans cet humble abaissement que le Peuple de Dieu qu’est l’Église pourra rayonner de la bonté de Dieu. Cette supplique manifeste bien l’attention du pape envers ceux qui sont le plus loin de Dieu. C’est par le pardon Incarné qu’est Jésus qui est le « visage visible du père invisible ». Manifester ce pardon à toute la création, voilà le rôle du chrétien dans le monde.

Une telle mission est cependant trop grande pour nos seules forces humaines. C’est pourquoi, cette prière contient une troisième partie consistant en une requête à l’Esprit Saint qui seul peut nous rendre capables d’une telle conversion à Dieu et nous donner l’humilité nécessaire pour pardonner à ceux qui nous font du tort. Lui seul peut nous apporter la véritable libération que nous recherchons tous, souvent bien maladroitement à travers des bonheurs illusoires. En ce sens, la conclusion nous montre comment notre Mère du ciel et Mère de Miséricorde peut nous apprendre à suivre son Fils et à intercéder auprès de Dieu pour nous obtenir toutes les grâces de conversion dont cette Année de la Miséricorde sera l’occasion miraculeuse.

Prière pour l’Année de la Miséricorde :

 Seigneur Jésus-Christ,

toi qui nous a appris à être miséricordieux comme le Père céleste,

et nous a dit que te voir, c’est Le voir,

Montre-nous ton visage, et nous serons sauvés.

Ton regard rempli d’amour a libéré Zachée et Matthieu de l’esclavage de l’argent,

la femme adultère et Madeleine de la quête du bonheur à travers les seules créatures ;

tu as fais pleurer Pierre après son reniement,

et promis le paradis au larron repenti.

Fais que chacun de nous écoute cette parole dite à la Samaritaine

comme s’adressant à nous :

Si tu savais le don de Dieu !

Tu es le visage visible du Père invisible,

du Dieu qui manifesta sa toute-puissance par le pardon et la miséricorde :

fais que l’Église soit, dans le monde, ton visage visible,

toi son Seigneur ressuscité dans la gloire.

Tu as voulu que tes serviteurs soient eux aussi habillés de faiblesse

pour ressentir une vraie compassion à l’égard de ceux

qui sont dans l’ignorance et l’erreur :

fais que quiconque s’adresse à l’un d’eux se sente

attendu, aimé, et pardonné par Dieu.

Envoie ton Esprit et consacre-nous tous de son onction

pour que le Jubilé de la Miséricorde soit une année de grâce du Seigneur,

et qu’avec un enthousiasme renouvelé,

ton Église annonce aux pauvres la bonne nouvelle

aux prisonniers et aux opprimés la liberté,

et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue.

Nous te le demandons par Marie, Mère de la Miséricorde,

à toi qui vis et règnes avec le Père et le Saint Esprit, pour les siècles des siècles.

Amen.

Élisabeth Turgeon: Bienheureuse de Québec à Rimouski

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Il y a deux semaines, l’équipe de S+L s’est rendue à Rimouski pour couvrir la béatification d’Élisabeth Turgeon. À notre arrivée dans cette magnifique ville du Bas Saint-Laurent, on était en fête depuis déjà une semaine puisque les célébrations entourant la béatification s’étalaient du dimanche 19 au dimanche 26 avril 2015. Si je pouvais trouver un mot pour qualifier notre brève escapade rimouskoise, je dirais l’accueil. Tant du côté de l’archidiocèse de Rimouski que des sœurs de la Congrégation de Notre-Dame du Saint-Rosaire, nous avons été accueillis à bras ouverts. Comme l’enseigne Jésus : « on juge un arbre à ses fruits » (Mt 7,16). Eh, bien je me considère un témoin oculaire de la sainteté de la fondatrice de cette congrégation qui fut élevée à la Gloire des autels dimanche dernier.

Bienheureuse de Québec à Rimouski

Comme l’affirmait le Cardinal Gérald Cyprien Lacroix dans l’homélie de béatification d’Élisabeth Turgeon, c’est dans le diocèse de Québec et plus particulièrement à Beaumont qu’Élisabeth a vu le jour le 7 février 1840. Appelée par l’évêque de Rimouski en 1875 pour s’occuper de l’éducation des plus pauvres du diocèse, elle fait profession de vie religieuse, le 12 septembre 1879, et est nommée première supérieure de sa Congrégation le même jour !

Sa promptitude à accepter cette lourde charge ne doit pas être confondue avec un manque de prudence. Elle était en effet convaincue que les moyens humains, comme la vie communautaire, étaient essentiels à cette tâche titanesque qu’était l’éducation à cette époque de l’histoire du Québec. Malgré un talent naturel pour les choses de l’esprit ainsi qu’une capacité hors norme d’organisation et de gouvernement, les défis n’ont pas manqué. Le plus grand de ceux-ci fut évidemment la pauvreté. Cette indigence que la nouvelle congrégation combattait d’arrache-pied en instruisant les enfants pauvres, les religieuses allaient y goûter elles-mêmes. Peut-être est-ce le signe de cette véritable abnégation caractéristique des saints qui consiste à suivre l’humilité du Christ : « lui qui est riche, il s’est fait pauvre à cause de vous, pour que vous deveniez riches par sa pauvreté » (2 Cor 8,9) ? En tout cas, c’était l’opinion du père rédemptoriste Tielen qui témoignait « qu’une œuvre bâtie sur une telle pauvreté ne peut être que l’œuvre de Dieu ». [Read more…]

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