En complément au blogue d’hier, voici un reportage sur la nuit du 16 au 17 octobre à la basilique-cathédrale Notre-Dame de Québec. Un reportage ECDQ.tv.
Retour sur 2 activités à Québec pour saint André Bessette
Deux témoignages des rassemblements qui se sont déroulés dans les dernières heures:
La nuit dernière avait lieu à la Basilique Cathédrale Notre-Dame de Québec une soirée d’adoration à l’occasion de la canonisation du frère André. Cette soirée a débutée avec une messe présidée par Mgr Lacroix. Plus de deux cent personnes étaient présentes à la messe qui fut l’occasion de se rassembler en communion avec le frère André. Une nuit d’adoration à la chapelle Saint-Louis a suivi cette messe où plus d’une cinquantaine de personnes sont venu adorer le Seigneur et le remercier de nous avoir donné un nouveau saint, un saint comme nous, un saint de chez-nous.
À la suite de la nuit d’adoration, en union avec l’Église universelle, les personnes présentes ont pu écouter en direct, sur écran géant, la cérémonie de canonisation du frère André présidée par le pape Benoît XVI à Rome.
Sylvain Mercier, Basilique-cathédrale Notre-Dame de Québec
Couverture du journal Le Soleil
La journée a commencé par l’adoration, il y avait au moins cent personnes. L’adoration eucharistique était animée par M. Réal Ouellette qui a ensuite invité les gens de prier le frère André auprès d’une statuette du nouveau saint.
Beaucoup de monde ont voulu voir le film de Jean-Claude Labrecque sur le frère André, nous avons même dû refuser du monde.
La messe Gospel a été un succès (environ cent vingt cinq personnes). Les enfants ont semblé aimer beaucoup la musique. Ce fut une journée de célébration réussie pour notre communauté.
Marie-Andrée Rémillard, paroisse Notre-Dame de Saint-Roch
Saint André de Montréal: les célébrations se poursuivent
Sel + Lumière diffuse la messe d’action de grâce du 18 octobre à Rome
Après une journée fort animée, les Canadiens à Rome pour la canonisation du frère André se retrouveront lundi matin pour une messe d’action de grâce présidée par le cardinal Jean-Claude Turcotte à l’église Sant’Andrea della Valle à Rome. Cette messe est organisée par la Congrégation de Sainte-Croix
Télévision Sel + Lumière diffusera en exclusivité cette célébration dès 4h HE. Le père Thomas Rosica assurera l’animation en direct de Rome.
La célébration sera également retransmise à 16h HE et disponible sur le web.
Sur le Web: reportages
par François Gloutnay, rédacteur du blogue Nouvelles de l’ACPC
Les médias d’ici et d’ailleurs ont souligné la canonisation du frère André. Voici quelques extraits significatifs.
«Plus d’un millier de catholiques Québécois ont passé la nuit de samedi à dimanche à l’Oratoire Saint-Joseph de Montréal, pour vivre en direct la canonisation de son fondateur, Frère André, transmise depuis le Vatican sur un grand écran placé derrière l’autel», indique le journal français La Croix.
«Devenu orphelin en bas âge, le frère André à qui l’on prête des milliers de guérisons inexpliquées rejoint la famille des saints. Le fondateur de l’oratoire Saint-Joseph a été canonisé par le pape Benoît XVI à 10h43, heure de Rome», note TVA Nouvelles. Le titre de cette nouvelle: «Un orphelin dans la famille des saints».
«Alfred Bessette, mieux connu depuis des générations comme le miraculeux «frère André» et fondateur de l’oratoire Saint-Joseph de Montréal, est devenu dimanche le second saint d’origine québécoise», écrit le journal en ligne Rue Frontenac. L’article mentionne les réactions de quelques personnalités politiques à cet événement.
Sainte Mary de la Croix MacKillop: une pionnière australienne pour l’Église universelle
Nous nous réjouissons pour la canonisation de saint André de Montréal. En même temps, nous n’oublions pas les autres cinq saints reconnus ce matin par Benoît XVI, en particulier Mary MacKillop.
Il s’agit d’un événement marquant pour l’Océanie, Marie de la Croix MacKillop est devenue la première sainte d’Australie aujourd’hui.
Tout comme le frère André elle vient d’un milieu pauvre et, très jeune doit subvenir aux besoins de sa famille en travaillant ; ce qui l’a empêchée de répondre tout de suite à l’appel de Dieu.
Par bonheur, elle rencontre le père Julian Tenisaon Woods alors qu’elle est gouvernante à Penola. Devenu son guide spirituel, il l’aide à fonder une nouvelle congrégation pour répondre aux besoins dans les campagnes en 1867. Elle inaugure ainsi une nouvelle manière d’évangéliser.
Mary MacKillop vécut des heures sombres. En 1871, elle fut excommuniée après avoir dénoncé un prêtre pour des abus sexuels sur un enfant. Cependant six mois après, l’évêque d’Adelaïde révoqua cette excommunication.
Cette fondatrice se rendit à Rome pour rencontrer le pape Pie IX afin de faire approuver son institut.
Infatigable, cette première sainte d’Australie se donna sans compter pour les pauvres. Elle a écrit :
« La volonté de Dieu est pour moi un livre très cher, et je ne me fatigue jamais de le lire »
Messe et veillée de prière sur notre site web
Il est possible de revoir la messe et le lucernaire qui ont lancé la nuit de prière pour la canonisation du frère André.
Le tout a eu lieu à la crypte de l’Oratoire Saint-Joseph le 16 octobre, présidé par le père Patrick Celier, csc.
Une célébration à revoir sur notre site dédié à saint André Bessette.
Saint André Bessette célébré à Rome et Montréal
par Sabrina Di Matteo, rédactrice en chef de la revue Haute Fidélité
MONTRÉAL – Place Saint-Pierre, des dizaines de milliers de pèlerins, dont une délégation de 1,500 québécois, ont assisté à la canonisation du frère André, humble portier de Montréal. À 4h00 du matin, près de 1,500 personnes s’entassaient dans la crypte de l’Oratoire Saint-Joseph pour la retransmission de la messe sur grand écran par Sel + Lumière, tandis que 500 autres fidèles étaient montés dans la basilique de l’Oratoire pour capter la bande sonore de l’événement.
Dans la crypte, la foule s’est levée d’un bond pour ovationner saint André Bessette, lorsque le pape Benoît XVI a proclamé sa canonisation. Quatre femmes ont aussi été proclamées saintes : Candida Maria de Jesus Cipitra, religieuse espagnole qui a fondé les Filles de Jésus, Mary MacKillop, première sainte australienne, fondatrice des Sœurs du Saint-Joseph-du-Sacré-Cœur, Battista Varani, moniale italienne de l’Ordre de Sainte-Claire et Giulia Salzano, italienne, fondatrice des religieuses du Sacré-Cœur-de-Jésus. Enfin, Stanislaw Soltis, prêtre polonais, a aussi été canonisé.
À Rome comme à Montréal, la foule était bigarrée : une diversité d’âges et de cultures se côtoyaient pour rendre hommage à des figures inspirantes, désormais vénérées dans l’Église universelle. Soulignons la participation de plusieurs équipes de jeunes au cours de l’animation chantée et priée de la vigile à l’Oratoire.
À l’issue de la messe, le pape s’est adressé spécialement aux pèlerins francophones, les encourageant à s’inspirer de saint André Bessette : « Puissiez-vous, vous aussi, déborder de charité envers vos frères et sœurs qui connaissent la détresse… et bon séjour à Rome! »
Le soir avant la canonisation du frère André, des milliers de pèlerins montréalais, à Rome et à Montréal, ont convergé vers les veillées de prière en l’honneur de saint André Bessette. La basilique Sant’Andrea della Valle (Rome) accueillait la délégation montréalaise, devant laquelle le père Claude Grou, CSC, recteur de l’Oratoire, a témoigné de la spiritualité du frère André. Alors que la veillée de Rome prenait fin, la vigile à l’Oratoire Saint-Joseph commençait. Depuis la messe de 19h30 jusqu’à pendant la diffusion de la canonisation, la crypte a été pleine à ras bords.
À l’Oratoire Saint-Joseph, les célébrations se poursuivent dimanche : petit déjeuner communautaire, messe solennelle dans la basilique, concerts d’orgue et de carillon, procession vers la chapelle d’origine pour l’installation de l’icône de saint André Bessette.
Puisse l’exemple du Frère André inspirer la vie chrétienne canadienne ! – Benoît XVI
[NDLR: Nous publions l’homélie prononcée par le pape Benoît XVI lors de la messe de canonisation du frère André et 5 autres bienheureux à la Place Saint-Pierre le 17 octobre.]
Chers frères et soeurs,
Aujourd’hui, Place Saint-Pierre, se renouvelle la fête de la sainteté. C’est avec joie que je vous souhaite cordialement la bienvenue, à vous qui êtes arrivés ici, même de très loin, pour y prendre part. J’adresse mes salutations particulières aux Cardinaux, aux Évêques et aux Supérieurs Généraux des Instituts fondés par les nouveaux Saints, tout comme aux délégations officielles et à l’ensemble des autorités civiles. Ensemble, cherchons à accueillir ce que le Seigneur vient de nous dire dans les Saintes Écritures qui viennent d’être proclamées. La liturgie de ce Dimanche nous offre un enseignement fondamental: la nécessité de toujours prier, sans jamais se lasser. Parfois, nous nous lassons de prier, nous avons l’impression que la prière n’est pas si utile à la vie, qu’elle est peu efficace. C’est pourquoi, nous sommes tentés de nous consacrer à l’activité, d’employer tous les moyens humains afin d’atteindre nos objectifs, et nous ne faisons pas recours à Dieu. Jésus en revanche affirme qu’il faut toujours prier et Il le fait au travers d’une parabole particulière (cf. Lc 18, 1-8).
Elle parle d’un juge qui ne craint pas Dieu et n’a de considération pour personne, un juge qui n’a aucune attitude positive, mais qui recherche seulement son propre intérêt. Il ne craint pas le jugement de Dieu et ne respecte pas son prochain. L’autre personnage est une veuve, une personne qui se trouve en situation de faiblesse. Dans la Bible, la veuve et l’orphelin sont les catégories les plus nécessiteuses, parce que sans défense et privées de moyens. La veuve va voir le juge et lui demande justice.
Ses possibilités d’être écoutée sont presque nulles, parce que le juge la méprise et elle ne peut faire aucune pression sur lui. Elle ne peut pas non plus faire appel à ses principes religieux parce que le juge ne craint pas Dieu. Cette veuve semble donc privée de toute possibilité. Mais elle insiste, elle demande sans se lasser. Elle est importune et ainsi, à la fin, elle réussit à obtenir le résultat du juge. C’est à ce moment-là que Jésus fait une réflexion en utilisant l’argument a fortiori: si un juge inique se laisse, à la fin, convaincre par la prière d’une veuve, d’autant plus Dieu, qui est bon, exaucera celui qui le prie. Dieu, en effet, est la générosité en personne, Il est miséricordieux et Il est donc toujours disposé à écouter les prières. Donc, nous ne devons jamais désespérer, mais persévérer toujours dans la prière.
La conclusion de la péricope évangélique parle de la foi: “le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera‑t‑il la foi sur la terre ?” (Lc 18, 8). C’est une question qui veut susciter en nous une augmentation de foi. Il est en effet clair que la prière doit être expression de foi, autrement il ne s’agit pas d’une authentique prière. Si un homme ne croit pas en la bonté de Dieu, il ne peut pas prier de manière vraiment adaptée. La foi est essentielle comme fondement de l’attitude de prière. C’est ce qu’ont fait les six nouveaux Saints qui sont aujourd’hui proposés à la vénération de l’Église universelle: Stanislaw Soltys, André Bessette, Cándida María de Jesús Cipitria y Barriola, Mary of the Cross MacKillop, Giulia Salzano et Battista Camilla Da Varano. [Read more…]
« Dieu ne fera-t-il pas justice à ses élus qui crient vers lui jour et nuit ? » Lc 18,1-8
[NDLR: Nous publions l’homélie du père Patrick Celier, csc, prononcée lors de la messe qui lança la nuit de prière pour la canonisation du frère André à la crypte de l’Oratoire Saint-Joseph. La messe était présentée en direct à l’antenne de Sel + Lumière.]
Sœurs et frères,
Marie-Ève, 8 ans, était toute fière; son grand père l’avait autorisée à se faire un petit jardin dans son grand jardin. Alors, elle s’était mise sérieusement au travail. Elle avait labouré, semé des graines ; tous les jours, elle allait dans son jardin pour arroser, ôter les mauvaises herbes. Bref, elle faisait comme son grand père. À la fin de la première semaine, celui-ci trouva Marie-Ève assise sur la margelle du puits, toute triste, « Qu’est-ce qui ne va pas ma chouette ? » Lui demanda-t-il en lui posant la main sur l’épaule. « Ça marche pas. Y a rien qui pousse dans mon jardin. » Lui répondit-elle les yeux pleins d’eau. « Ts! ts! » rétorqua grand père « Sois patiente. Ça prend du temps à pousser les beaux légumes. Continue à arroser et à prendre soin de ta terre. Lâche pas ; persévère et je te promets que dans quelques mois tu auras le plus beau jardin. Tu vois, un jardin, c’est comme la prière ; si tu persévères, tu finis toujours par être exaucée. » Après un moment de silence, il ajouta : « Ouais ! Dieu c’est le plus grand jardinier. Il sait laisser le temps au temps. Il sait attendre le temps de la maturité. »
Dans l’Évangile que nous venons d’entendre, Jésus invite ses disciples à la persévérance dans la prière, comme la veuve qui insiste auprès du juge pour obtenir justice. Il nous dit aussi que Dieu est bon et qu’il veut notre bonheur ; il prend soin de nous et nous connaît mieux que nous-même. « Dieu ne fera-t-il pas justice à ses élus qui crient vers lui jour et nuit ? Est-ce qu’il les fait attendre ? Je vous le déclare- nous dit-il- sans tarder, il leur fera justice. » Cela implique que nous ayons foi et espérance en Dieu et en sa bonté.
Demain matin, le frère André sera canonisé à Rome. Il sera offert en exemple au monde entier. Cet humble frère a été un homme de foi et de prière. Sa confiance en Dieu et en saint Joseph était absolue, lui qui disait : « Quand saint Joseph pousse avec Dieu, ça pousse fort. » Homme de prière, on disait de lui : « Il parle de Dieu aux hommes et il parle à Dieu des hommes. » Chaque jour, il faisait son chemin de croix en méditant sur la passion du Christ, il disait son chapelet en méditant les mystères du Rosaire. La nuit, pendant que quelque pèlerin dormait sur sa couche, lui, regardant le tabernacle par la petite fenêtre dans le mur de sa chambre, il priait pour toutes les personnes qu’il avait rencontrées et il parlait à Jésus son ami. Au père Deguire, son supérieur, qui s’inquiétait de le voir ainsi prier toute la nuit, il avait répondu : « Si vous saviez l’état du monde, vous ne parleriez pas ainsi. » Mais il invitait aussi les gens à prier Dieu par l’intercession de saint Joseph ; il les invitait à se confesser, à participer à la messe et à communier. Pour lui, le plus important ce n’était pas les guérisons mais la foi. « Beaucoup, disait-il, me demandent la guérison mais très peu la foi. » Et à ceux qui lui demandaient la guérison, il disait : « Priez Dieu pour obtenir la grâce d’accepter sa volonté sur vous. S’il veut vous guérir, remerciez-le ; mais si telle n’est pas sa volonté, demandez-lui la force de vivre avec votre maladie. » Il invitait les pèlerins à la confiance en Dieu : « Mais faites-lui donc confiance ! » Il insistait sur la proximité aimante de Dieu pour chacun de nous : « Entre Dieu et nous, il n’y a que l’épaisseur d’un voile. » Ou encore : « Quand nous disons le Notre Père, c’est comme si Dieu avait l’oreille collée à notre bouche. » Le frère André a été toute sa vie, tant dans les moments de joie que dans les épreuves, un homme de foi et de prière persévérante. Oui, il est vraiment le Saint Frère André !
À son exemple, faisons confiance au Bon Dieu, si proche de nous et si aimant ; soyons des personnes persévérantes dans notre prière.
Oui, Dieu exauce toujours ceux qui le prient avec persévérance. Amen !
Père Patrick Celier, csc – 16 septembre 2010.
Sainte Marguerite d’Youville : la première sainte canadienne célébrée aujourd’hui
Coïncidence? À la veille de la canonisation du frère André, le calendrier liturgique rappelle à notre mémoire Sainte Marguerite d’Youville, la première sainte née au Canada. Née à Varennes, près de Montréal, elle perdit son mari après huit ans de mariage. Des six enfants qu’elle mit au monde, deux fils survécurent et devinrent prêtres.
Jeune veuve, elle découvre progressivement En 1737, Marguerite fonde les Sœurs de la Charité (Sœurs grises). La communauté a contribué à la mise en place de nombreux hôpitaux de Montréal. Avec ses consœurs, elle vivait de l’aumône et n’était pas très bien vue du public. Pourtant, elle sera plus tard reconnue comme Mère à la charité universelle, femme au cœur sans frontière. Elle est décédée en 1771. Jean-Paul II déclare sa sainteté le 9 décembre 1990.
Chacun à leur époque, Marguerite d’Youville et André Bessette dépassent le cadre social où ils se trouvent et sont en quelque sorte des prophètes de leur temps : l’une par son ‘option préférentielle pour les pauvres’, l’autre par son accueil des personnes de toutes confessions, le frère André ayant eu plusieurs amis et collaborateurs protestants. Tous deux sont des modèles de persévérance, d’audace et de foi. Des modèles de chez nous que nous sommes invités à redécouvrir ce week-end.