[NDLR: Nous publions l’homélie prononcée par le pape Benoît XVI lors de la messe de canonisation du frère André et 5 autres bienheureux à la Place Saint-Pierre le 17 octobre.]
Chers frères et soeurs,
Aujourd’hui, Place Saint-Pierre, se renouvelle la fête de la sainteté. C’est avec joie que je vous souhaite cordialement la bienvenue, à vous qui êtes arrivés ici, même de très loin, pour y prendre part. J’adresse mes salutations particulières aux Cardinaux, aux Évêques et aux Supérieurs Généraux des Instituts fondés par les nouveaux Saints, tout comme aux délégations officielles et à l’ensemble des autorités civiles. Ensemble, cherchons à accueillir ce que le Seigneur vient de nous dire dans les Saintes Écritures qui viennent d’être proclamées. La liturgie de ce Dimanche nous offre un enseignement fondamental: la nécessité de toujours prier, sans jamais se lasser. Parfois, nous nous lassons de prier, nous avons l’impression que la prière n’est pas si utile à la vie, qu’elle est peu efficace. C’est pourquoi, nous sommes tentés de nous consacrer à l’activité, d’employer tous les moyens humains afin d’atteindre nos objectifs, et nous ne faisons pas recours à Dieu. Jésus en revanche affirme qu’il faut toujours prier et Il le fait au travers d’une parabole particulière (cf. Lc 18, 1-8).
Elle parle d’un juge qui ne craint pas Dieu et n’a de considération pour personne, un juge qui n’a aucune attitude positive, mais qui recherche seulement son propre intérêt. Il ne craint pas le jugement de Dieu et ne respecte pas son prochain. L’autre personnage est une veuve, une personne qui se trouve en situation de faiblesse. Dans la Bible, la veuve et l’orphelin sont les catégories les plus nécessiteuses, parce que sans défense et privées de moyens. La veuve va voir le juge et lui demande justice.
Ses possibilités d’être écoutée sont presque nulles, parce que le juge la méprise et elle ne peut faire aucune pression sur lui. Elle ne peut pas non plus faire appel à ses principes religieux parce que le juge ne craint pas Dieu. Cette veuve semble donc privée de toute possibilité. Mais elle insiste, elle demande sans se lasser. Elle est importune et ainsi, à la fin, elle réussit à obtenir le résultat du juge. C’est à ce moment-là que Jésus fait une réflexion en utilisant l’argument a fortiori: si un juge inique se laisse, à la fin, convaincre par la prière d’une veuve, d’autant plus Dieu, qui est bon, exaucera celui qui le prie. Dieu, en effet, est la générosité en personne, Il est miséricordieux et Il est donc toujours disposé à écouter les prières. Donc, nous ne devons jamais désespérer, mais persévérer toujours dans la prière.
La conclusion de la péricope évangélique parle de la foi: “le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera‑t‑il la foi sur la terre ?” (Lc 18, 8). C’est une question qui veut susciter en nous une augmentation de foi. Il est en effet clair que la prière doit être expression de foi, autrement il ne s’agit pas d’une authentique prière. Si un homme ne croit pas en la bonté de Dieu, il ne peut pas prier de manière vraiment adaptée. La foi est essentielle comme fondement de l’attitude de prière. C’est ce qu’ont fait les six nouveaux Saints qui sont aujourd’hui proposés à la vénération de l’Église universelle: Stanislaw Soltys, André Bessette, Cándida María de Jesús Cipitria y Barriola, Mary of the Cross MacKillop, Giulia Salzano et Battista Camilla Da Varano. [Read more…]