Canonisation: le Collège canadien reçoit

Le 17 octobre 2010 une réception se tenait au Collège Pontifical Canadien à Rome. À cette occasion, des délégations officielles gouvernementales et ecclésiales se réunissaient pour souligner la canonisation du frère André.

Reportage ECDQ.tv

Un moment historique pour tout un pays

[NDLR: Nous publions le mot de bienvenue du Ministre des Affaires étrangères du Canada, M. Lawrence Cannon, prononcé lors de la réception du gouvernement du Canada pour la canonisation du frère André. Cette réception avait lieu le 17 octobre à la Résidence de l’Ambassadeur du Canada près le Saint-Siège, à Rome.]

LawrenceCannon_highResMessieurs les Cardinaux,
Excellences,
Révérends Pères, Frères et Sœurs,
Mesdames et messieurs,

Au nom du Premier Ministre, c’est un honneur pour moi de diriger la délégation qui représente le Canada à la canonisation du Frère André Bessette, connu de tous comme le Frère André.

Je suis entouré du président du Sénat, de sénatrices et députés, du lieutenant-gouverneur, de la ministre des Relations internationales et une membre de l’Assemblée nationale du Québec, de même que du Maire de Montréal et de membres d’associations civiles.

Ceci témoigne de l’importance que revêt cet événement non seulement pour l’église catholique mais aussi pour le pays tout entier.

Je suis donc heureux que cet événement historique dans nos relations entre le Canada et le Saint-Siège nous donne l’occasion de nous réjouir ensemble, en la présence de représentants de la Curie, de l’épiscopat canadien, de Canadiens associés au Saint-Siège, les diverses familles religieuses et des représentants de divers pays.

I wish to acknowledge the Holy Cross family worldwide, represented here by Superior General Father Richard Warner and numerous CSC bishops from many countries, in particular the U.S., Bangladesh, India and Haiti, where the CSC has been tirelessly working on reconstruction after the terrible earthquake.

This is a historic moment for Canada. We are here to celebrate the life of a personality who in his time gathered an enormous following.

He did so although he had few of the outward attributes that many today associate with leadership. He impressed because he had an absolute confidence in God from whom he took his strength. He was practically illiterate but his service to others spoke very loudly.

Le Frère André est le premier homme né au Canada à devenir saint. Il a vécu une grande partie de sa longue vie à Montréal. Cela me fait donc plaisir de saluer chaleureusement le Cardinal Jean-Claude Turcotte, Archevêque de Montréal.

Éminence, je sais que vous préparez une manifestation très spéciale dans quelques jours à Montréal et je souhaite que nous nous retrouvions en très grand nombre au Stade Olympique pour célébrer au pays Saint Frère André.

Je vous remercie.

Canonisation du frère André: les meilleurs moments

 

ECDQ.tv a colligé les meilleurs moments de la messe de canonisation du frère André le 17 octobre dernier. La célébration dans son ensemble est disponible au www.seletlumieretv/frereandre

Ces pèlerins qui ne sont pas des touristes

par Nathalie Dumas, rédactrice en chef de la revue L’Oratoire

ROME – Père Fernando Ferrera, accompagnateur spirituel du groupe 6, a trouvé les mots pour motiver ses troupes. Un matin dans l’autobus menant au Vatican, père Ferrera a récité une prière qui invitait à ne pas se plaindre. Ni de la température, ni de l’horaire, ni du voisin exigeant, ni de la nourriture, ni des sièges obtenus, ni du guide, bref un réel chemin de sainteté! « Nous ne sommes pas des touristes, nous sommes des pèlerins! », scande la prière.

Les pèlerins en foulards blancs marchent vers la Place Saint-Pierre. (Photo : DUMAS)

Les pèlerins en foulards blancs marchent vers la Place Saint-Pierre. (Photo : DUMAS)

Il semble que les pèlerins québécois ont retenu la leçon. Ils avaient plutôt bonne mine en ce mercredi matin, jour de l’audience générale avec le pape Benoit XVI. Ils ont manifesté leur joie en agitant des drapeaux et en entonnant quelques refrains à saint André. Faisant son entrée avec quelques minutes de retard, le Saint-Père a circulé dans les allées autour de la foule pour revenir ensuite en plein centre et atteindre le podium. Il s’est adressé aux pèlerins en une dizaine de langues, répétant une réflexion sur la vie de saint Elisabeth de Hongrie.

Benoit XVI s’est également adressé à chacune des délégations présentes soulignant au passage les noms des six bienheureux qu’il a canonisé dimanche. Cette audience concluait les célébrations officielles à Rome. Les pèlerins profiteront ensuite de leur dernier après-midi dans la Ville Éternelle pour visiter la basilique Saint-Pierre et aller se recueillir sur le tombeau des papes. Peut-etre ajouteront-ils à leur horaire pour faire quelques achats… d’objets de piété.

Un prêtre de Montréal guide des pèlerins à Rome

par Mgr André Tiphane, P.H., vicaire épiscopal de la Région Est de l’archidiocèse de Montréal

[NDLR: Mgr André Tiphane accompagne un groupe de pèlerins à Rome, du 15 au 22 octobre. Il nous livre ici ses impressions personnelles et ses coups de cœur au fil des moments forts de son séjour.]

ROME – Samedi, le 16 octobre à 16h00, nous sommes plus de 1 000 pèlerins dans l’église Sant’Andrea della Valle pour la vigile de prière. Nous constatons que la canonisation a fait bouger du monde! Les pèlerins rassemblés se préparent intérieurement à la canonisation du lendemain, par un temps de prière qui leur permet de se recentrer, après la fatigue du voyage, le décalage horaire ou les nombreuses préoccupations du pèlerinage qui les tiraillent extérieurement.

J’ai un coup de cœur pour ce passage d’une prière au frère André, lue à la vigile : « Béni sois-tu, car dans les humbles travaux, partout où tu poses le pied, Dieu est avec toi. Garde-moi dans ce lien afin que personne ne m’arrache à sa main. » Je prie chaque jour pour que jamais ce lien ne se brise!

Une célébration de canonisation impressionnante

17octobre_Tiphane_fouleDimanche matin, 17 octobre, les pèlerins commencent à affluer vers la place Saint-Pierre, dès 8h00. Les meilleurs sièges sont courus, les préparatifs observés, la foule fébrile, jusqu’à ce que ce qu’il soit enfin le temps de faire silence, afin que « Quelqu’un » nous parle. Réussirons-nous à être silencieux, en ce moment attendu depuis des semaines, des mois, des années ? Surprise! L’assemblée devient attentive. Elle prie. Elle écoute. Ces six personnes qui ont marqué la foi de millions de gens sont présentées au pape Benoit XVI, qui, agissant bien humblement au nom de toute l’Église, reconnaît la sainteté de ces témoins. Ainsi commence cette célébration qui a été vécue dans une relative sobriété, priante et joyeuse à la fois, où des centaines de québécois sont heureux de pouvoir enfin invoquer « saint frère André ».

Dieu semble tellement étonnant, si différent de nos idées préconçues – suffit de penser au témoin qu’est le frère André : rien de triomphant, rien d’érudit, rien de carriériste. À bien y réfléchir, après Jésus, Marie et tant d’autres, Dieu est fidèle à lui-même, tout simplement!

Mon coup de cœur de la canonisation : ma propre émotion, qui me prend par surprise, lorsque pour la première fois, le nom de « Alfred Bessette » résonne sur la grande place remplie de fidèles. Voilà un homme de chez nous, que plusieurs ont connu et dont on entend parler dans notre coin de pays… J’en suis saisi !

Jubilation et action de grâces

Lundi, le 18 octobre, lendemain de la canonisation, les pèlerins québécois se sont de nouveau retrouvés dans l’église de Sant’Andrea della Valle, pour une célébration d’action de grâces présidée par le cardinal Jean-Claude Turcotte.

L’esprit est à la fête! Dès les premiers moments de la célébration, nous pressentons que les gens sont contents de se retrouver comme « en famille », même si la foule rassemblée compte probablement plus de 1 500 personnes… La joie s’exprime librement au début de l’homélie, alors qu’éclate spontanément une ovation soutenue à la première mention du frère André. Mgr Turcotte préside à une atmosphère de simplicité, d’unité et de fierté.

Un coup de cœur, cette fois? Je réalise soudainement que le climat qui règne en cette action de grâce détone par rapport au climat de « décroissance » que nous ressentons habituellement. Je me dis que l’Église de demain sera très vivante parce qu’elle sera à la mesure de ces fidèles moins nombreux, mais convaincus, qui se réuniront au nom de leur foi.

Du deuil à la foi avec le frère André

par Sabrina Di Matteo, rédactrice en chef de la revue Haute Fidélité
Lamphone Phonevilay dans la chapelle votive de l'Oratoire (Photo: DI MATTEO)

Lamphone Phonevilay dans la chapelle votive de l'Oratoire (Photo: DI MATTEO)

MONTRÉAL – Deux jours après la canonisation du frère André, des gens continuent de témoigner de sa signification dans leur vie et des moments entourant la proclamation de « saint André Bessette ».

Lamphone Phonevilay, originaire du Laos, s’est rendu à l’Oratoire Saint-Joseph dans la nuit du 17 octobre dernier, afin de visionner la célébration diffusée en direct de Rome à 4h00 du matin. « L’Oratoire est le premier site religieux où mes parents nous ont amenés, après notre immigration au Québec », a dit le jeune homme de 31 ans, expliquant qu’il associe  depuis sa jeune enfance la figure de l’humble portier au sanctuaire sur le Mont-Royal.

Pourtant, c’est l’expérience d’un passage difficile, il y a deux ans, qui a conduit Lamphone à s’approcher du frère André et à faire un pas dans la foi : « Une de mes amies a été assassinée, il y a deux ans. Je broyais du noir et j’avais pris mes distances de l’Église depuis un bon moment déjà, mais j’ai senti un besoin profond de me retrouver dans une église, tout simplement. » Étudiant à l’Université de Montréal, il a fait un détour tous les jours pendant deux ans pour venir se recueillir à l’Oratoire. « C’est ici que j’ai retrouvé la paix et la sérénité. Je crois que le frère André y est pour beaucoup. Il soulageait la souffrance de son vivant et il a continué de le faire après sa mort. »

Frère André rappelait aux personnes malades qui le visitaient que c’était leur propre foi qui pouvait les guérir – il ne se considérait pas comme un guérisseur. Pourtant, les processus de béatification et de canonisation requièrent l’analyse scientifique de deux guérisons inexplicables afin d’attribuer ces miracles à l’intercession du futur saint.

Pour M. Phonevilay, la canonisation de saint André Bessette confirme ce qu’il a ressenti dans son cheminement de foi récent : « Je crois que le frère André accompagne chacune des personnes qui entre à l’Oratoire et qu’il intercède pour eux auprès de Dieu. »

Une vie ancrée dans sa communauté, dans sa ville, dans sa nation

par Nathalie Dumas, rédactrice en chef de la revue L’Oratoire

La ministre Monique Gagnon Tremblay à Rome (Photo : DUMAS)

La ministre Monique Gagnon Tremblay à Rome (Photo : DUMAS)

ROME – « Le Québec a vécu hier l’émotion de la canonisation de l’un des siens, André Bessette. (…) Cet honneur, nous le recevons et nous l’apprécions. D’autant qu’il consacre une vie extraordinairement ancrée dans sa communauté, dans sa ville, dans sa nation », mentionnait la ministre Monique Gagnon Tremblay, lors de la réception offerte par le Gouvernement du Québec, le lundi 18 octobre, à l’Hôtel Columbus.

Dans cette allocution très sentie dont nous avons retenu quelques extraits, la ministre des relations internationales et ministre responsable de la francophonie a fait un survol de l’histoire du Québec à travers la vie de son nouveau saint.

Dans cette vie exemplaire, c’est une page de l’histoire d’un peuple que l’on lit. Sa misère, ses peurs, ses espoirs, sa foi, sa solidarité. Ses errements, parfois.(…) La ferveur dont il (frère André) est l’objet est née dans une société plus homogène qu’aujourd’hui, unie par le destin, par les valeurs et par la foi. Car la trajectoire du Québec s’est souvent confondue avec celle de L’Église.

Aujourd’hui ancrés dans une société laïque et plurielle, les québécois ressentent moins ce besoin de se distancer d’un passé religieux avec lequel ils ont eu, durant des années, un rapport difficile. Si ce Québec pluraliste ne reviendra pas à la société cléricale d’antan, il est en mesure de redécouvrir cette dimension de son histoire et de sa culture.

La religion de nos pères et de nos mères est un pan de notre héritage qui s’incarne dans un patrimoine bâti, dans une histoire et des références communes. Voilà pourquoi cette canonisation est, pour de nombreux québécois, quelles que soient leurs convictions, une occasion de célébration. Et, pourquoi pas, de recueillement », a conclu la ministre Gagnon Tremblay.

La déléguée du Québec à Rome, Madame Amalia Daniela Renosto, avait préalablement adressé un mot de bienvenue à ses invités: dignitaires civils et religieux, délégation de l’Oratoire Saint-Joseph, religieux et religieuses de Sainte-Croix, représentants des diocèses de Montréal et de Saint-Hyacinthe. L’allocution complète sera éventuellement disponible sur ce site.

À la une

par François Gloutnay, rédacteur du blogue Nouvelles de l’ACPC

L’humble portier du Mont-Royal a obtenu plusieurs premières pages aujourd’hui. Voici quelques trouvailles.


– «Saint frère André, c’est à ton tour…» C’est le titre qui apparaît sur Le Soleil d’aujourd’hui. Une photo de pèlerins occupe toute la première page du quoditien québécois.

– Le Journal de Montréal propose une citation du cardinal Turcotte qui affirme que le frère André est «le Maurice Richard de la religion».

– La Presse affiche en grandes lettres blanches: «Ferveur et fierté». On annonce que les premières pages du journal sont consacrées au frère André: «au Vatican et à l’oratoire Saint-Joseph, la cérémonie de canonisation du frère André a attiré et subjugué les fidèles». 

– Dans La Tribune de Sherbrooke, on indique que le frère André est «élevé parmi les saints».

Une célébration dont on se souviendra

par Nathalie Dumas, rédactrice en chef de la revue L’Oratoire

(Photo : DUMAS)

(Photo : DUMAS)

ROME – Les pèlerins du Québec s’étaient levés tot hier matin, 17 octobre, pour se rendre à la cité du Vatican, afin d’assister au Rite de la canonisation du frère André. Mais les pèlerins Espagnols, Italiens, Polonais et Australiens ont fait encore plus vite puisqu’ils ont réussi à remplir les deux premières sections de sièges installés devant la basilique Saint-Pierre.

Des délégations nombreuses sont venues saluer les nouveaux élus: Stanislaw Soltys, Candida Maria de Jesus, Mary MacKillop, Giulia Salzano et Battista Camilla Da Varano. Les Australiens qui accueillaient leur première sainte, étaient probablement les plus démonstratifs de leur joie et de leur fierté.

A défaut d’être moins colorés qu’un groupe d’Italiens portant des casquettes jaunes, les Québécois voyageant avec l’Oratoire Saint-Joseph et l’agence Spiritours étaient bien reconnaissables avec leur foulard blanc arborant la figure du frère André.


Selon les données fournies par père Mario Lachapelle, c.s.c., vice-postulateur de la cause de canonisation du frère André et organisateur de l’événement à Rome, 5 300 personnes avaient confirmé leur présence pour célébrer saint André Bessette. De ce nombre, il y avait 1 500 pèlerins du Québec, des autres provinces du Canada, des Etats-Unis, de la France, de l’Inde dont plusieurs religieux et religieuses de Sainte-Croix.

« Mais je pourrais certainement dire que ce nombre a doublé », a affirmé père Lachapelle, faisant allusion aux personnes qui se sont rendues à Rome sans etre inscrites dans un groupe. « Pour cet événement des six canonisations du dimanche 17 octobre, 40 000 personnes étaient attendues mais la foule comptait plus de 150 000 pèlerins! » rapporte-t-il au lendemain de la messe, visiblement encore étonné.


La célébration a suivi son rite à la lettre, commençant par une entrée de Benoît XVI en véhicule ouvert, précédée d’une centaine de prêtres, évêques et cardinaux, défilant en procession. Parmi eux, père Claude Grou, recteur de l’Oratoire et père Jean-Pierre Aumont, supérieur de la Province canadienne de la Congrégation de Sainte-Croix, portaient la chasuble dorée des grandes occasions. Le cardinal Jean-Claude Turcotte, archevêque du diocèse de Montréal, fermait la marche.


De cette longue célébration de deux heures, soulignons quelques moments forts : la demande de procéder à la canonisation adressée au Saint-Père faite par Mgr Angelo Amato, S.D.B., préfet de la Congrégation pour la cause des saints; la présentation d’une relique de chacun des nouveaux saints; la procession des offrandes ainsi que l’homélie en quatre langues. Bref, une cérémonie grandiose qui rassemblait sur un même parvis des parcours de sainteté à la fois différents et semblables.

Les fidèles qui avaient réussi à suivre la consigne de ne pas applaudir ni agiter de drapeaux tout au long de la célébration n’ont pu contenir leur joie. Les applaudissements et les cris ont jailli pour le plus grand bonheur de tous. Soixante-treize ans après la mort du frère André, décédé à Montréal, le 6 janvier 1937, à l’âge de 91ans, l’humble religieux est reçu en grandes pompes dans l’Église universelle. Voilà qui est maintenant fait: saint André Bessette est né.


« Il est devenu saint parce qu’il a intimement vécu avec Dieu »: cardinal Turcotte

[NDLR: Nous publions ici l’homélie du cardinal Jean-Claude Turcotte prononcée le 18 octobre au cours de la messe pour les Canadiens à l’église Sant’Andrea della Valle à Rome.]

L'émotion du cardinal était palpable lors de l'homélie qu'il a livré le 18 octobre à Rome. Photo: Steven Scardina

L'émotion du cardinal était palpable lors de l'homélie qu'il a livré le 18 octobre à Rome. Photo: Steven Scardina

Chers amis,

Le frère André, que Benoît XVI vient de canoniser, a été très célèbre plusieurs années avant sa mort.  Alors qu’il accueillait quotidiennement de nombreux visiteurs et pèlerins à la chapelle qu’il avait fait construire sur le Mont-Royal (à Montréal, province de Québec, au Canada), il recevait de 2 à 3 cents lettres par jour.  Quatre secrétaires étaient nécessaires pour y répondre. Quand il mourut, le mercredi 6 janvier 1937, à 91 ans, il y eut comme une onde de choc non seulement à Montréal, au Québec et au Canada, mais aussi dans le nord des États-Unis et jusqu’en Europe.  La nouvelle de sa mort fit la une dans de très nombreux journaux.  Près de mille articles ont alors rendu compte de l’événement et de la vie de ce frère qui fonda l’Oratoire Saint-Joseph de Montréal. Le journal français Le Figaro écrivit: «Un extraordinaire thaumaturge vient de mourir. Le frère André sera-t-il le premier saint canadien?» Beaucoup de Canadiens l’espéraient de tout leur cœur. Ils se sont donc réjouis quand le pape Paul VI a déclaré le frère André vénérable, le 12 juin 1978. Leur joie a été plus grande encore, le 23 mai 1982, lorsque Jean-Paul II l’a béatifié. Depuis le jour de cette béatification, les pèlerins, qui sont venus visiter l’Oratoire Saint-Joseph et y prier,  ont été invités à signer une pétition pour que le frère André soit canonisé. 10 millions de pèlerins ont signé cette pétition. Le pape Benoît XVI a entendu leur voix. Le frère André est maintenant officiellement reconnu comme le premier homme né au Canada à être déclaré saint. Nous en sommes très heureux.

Toute l’Église en est heureuse; particulièrement l’Église qui est à Montréal, et toutes les Églises implantées au Québec et au Canada. Les textes bibliques que nous venons d’entendre nous indiquent pour quelles raisons le frère André est devenu un saint. Il l’est devenu parce qu’il s’est laissé enseigner par Dieu et n’a jamais fait le prétentieux devant lui. Il est devenu saint parce qu’il s’est tenu devant Dieu comme un pauvre qui attend tout et espère tout de lui. Né dans une famille financièrement très démunie, ayant une santé fragile, n’ayant pas eu l’occasion de beaucoup s’instruire, le frère André, qui pouvait lire, n’écrivait guère plus que son nom. Mais il était tout tourné vers Dieu, tout attentif à lui, tout assoiffé de lui. C’est pourquoi Dieu a fixé son regard sur ce petit homme pauvre et humble, et lui a révélé ce qu’il cache «aux sages et aux savants».[1] Il l’a fait entrer dans son intimité, dans celle de Jésus, dans celle de l’Esprit Saint et dans celle de la Sainte Famille. [Read more…]

Secured By miniOrange