Une vie donnée à Dieu

Depuis de nombreuses années,  le 2 février est l’occasion de célébrer la vie consacrée dans les diocèses de par le monde. En la fête de la présentation de Jésus au temple, la liturgie propose l’évangile qui met en scène Siméon et Anne, modèles d’attente et de prière, reconnaissant « l’enfant Jésus, comme le Christ, Lumière pour éclairer les nations. » Beaucoup de religieux et de religieuses ont prononcé leurs vœux à cette date-là. C’est donc l’occasion de les renouveler. Les diocèses organisent des activités très variées, selon les années : messes, conférences, expositions, etc.

Pour ma part, j’ai participé à deux célébrations, d’abord au centre Newman à Toronto ; j’y ai renouvelé mes vœux avec d’autres religieux-ses. Puis cette année, Mgr Peter Hundt, évêque auxiliaire à Toronto, a invité toutes les personnes consacrées du diocèse à une messe à la cathédrale. Expérience forte de nous sentir relier à d’autres instituts de vie religieuse et de sentir qu’aucun ne dit tout du mystère de Dieu. La fidélité de chacun et de chacune nous aide à vivre la nôtre. Chaque congrégation révèle un visage du Christ qui enseigne, guérit et prie. Cette diversité à l’intérieur même de la vie religieuse est une grande richesse.

Le concile Vatican II a redéfini la place de la vie religieuse dans l’Église, dans le document « Perfectae Caritatis » (la charité parfaite), notre consécration s’enracine dans le baptême. Ce texte met l’accent sur l’adaptation aux besoins de notre temps, le retour aux sources en redécouvrant le charisme du fondateur ou de la fondatrice et la vie fraternelle.

Par les vœux nous voulons rappeler que le but de notre vie est suivre le Christ en prenant ses moyens: la pauvreté, simplicité de la vie de Jésus, reconnaitre que tout nous vient de Dieu, que tout nous a été donné, la chasteté « ne me retiens pas » de Jésus à  Marie-Madeleine: avoir une distance par rapport aux personnes et ne pas les accaparer, accepter de ne pas avoir d’enfants et de ne pas connaitre la vie conjugale, et l’obéissance: faire la volonté du Père, volonté qui passe par les supérieurs qui sont à l’écoute de l’Esprit et obéissent aux constitutions, règles de vie différentes pour chaque congrégation

Soyez parfaits veut dire soyez accomplis… vivez pleinement l’accomplissement que Dieu vient faire en vous. Connaître davantage Jésus-Christ, le recevoir des sœurs avec lesquelles je vis, que je n’ai pas choisies et dont je suis solidaire. Oui, les vœux sont un repère qui nous permet de nous réorienter quand nous sommes dépassés, surmenés ; ils sont une force et une boussole dans la brume des jours.

Depuis que je suis au Canada, j’ai expérimenté la grande solidarité qui existe entre religieux et religieuses, je suis témoin de leur grande créativité évangélique à tous les ages de la vie. Notre vie est donnée à Dieu pour le monde. Cet appel nous dépasse et nous renouvelle sans cesse dans la joie de servir.

Je fais miennes les paroles du  frère dominicain Timothy Radcliffe «La valeur de la vie religieuse est qu’elle donne une expression frappante de ce qu’est la destinée de tout être humain. En effet, tout être humain découvre sa propre identité en répondant à l’appel que Dieu lui lance pour partager la vie divine. Nous sommes appelés à apporter une réponse particulière et radicale à cette vocation en laissant derrière nous toute autre identité qui pourrait séduire nos cœurs.» (L’identité des religieux aujourd’hui).

Bonne fête à tous les consacrés et toutes les consacrées !

Comprendre la perspective française sur les excommunications et la Fraternité St-Pie X

Cette décision du pape de lever des excommunications me ramène longtemps en arrière. Je me souviens des lendemains houleux du Concile, j’habitais Paris et ne comprenais pas toujours toutes les tensions qui se vivaient dans l’Église. Le  renouveau liturgique déchaîna des passions, particulièrement en France: des messes étaient interrompues dans quelques paroisses, sans parler de l’occupation de l’église St Nicolas du Chardonnet par des groupes intégristes n’acceptant pas le concile Vatican II.

Les changements de la liturgie ont été très rapides et ont été mal reçus par certains catholiques ; le dialogue devint impossible.

Un évêque m’a dit, lors d’une rencontre de catéchètes en 1994 : «on ne peut pas imaginer combien le fait de se retrouver face à l’assemblée, cela a été tout un changement, tout un bouleversement, pour certains prêtres.». Je pense que pour certains fidèles cela l’a été aussi.

Pour ma part, j’étais heureuse de comprendre les prières de la messe et de pouvoir chanter en français.

Cette levée est le point de départ d’un long processus de dialogue ; le chemin sera long, peineux, plein d’ambiguïtés et d’obstacles, déjà entaché par les propos de Mgr Williamson.

Que ce geste de réconciliation soit porteur de vie pour l’Eglise et le monde et qu’il nous garde vigilants.

Comme des fleurs dans les mains de Dieu: semaine de Prière pour l’unité des chrétiens

L’an dernier nous avons fêté les 100 ans des débuts de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens. Cette année encore,  l’église nous invite à prendre du temps pour prier ou pour rencontrer d’autres chrétiens, anglicans, orthodoxes, protestants. Le thème de la semaine, préparé par les chrétiens de Corée,  est inspiré par un extrait du prophète Ezéchiel «  Ils seront unis dans Sa main » c’est une promesse d’alliance vers laquelle tendent les chrétiens des différentes confessions. La main de Dieu est le socle commun des différents chrétiens qui sont comme un bouquet de fleurs différentes que tient la main de Dieu. Chacun dit une part du mystère de Jésus-Christ. Qui dit unité ne veut pas dire uniformité. Cette semaine est donc une occasion de prier avec d’autres mots qui nous disent le mystère de Jésus-Christ.

Pour nous renouveler dans notre manière de parler à Dieu, voici une prière de la liturgie orthodoxe (tropaire à la Sainte Trinité):

A mon réveil je te rends grâce, ô sainte Trinité,
car dans ta grande bonté et ton infinie patience,
tu ne t’es pas irritée contre moi, pécheur et négligent que je suis,
et tu ne m’as pas fait périr par mes péchés ;
mais tu as manifesté, selon ta coutume,
ton amour pour les hommes,
et, alors, que je gisais dans le découragement,
tu m’as réveillé pour que je puisse veiller et glorifier ta puissance.
Et maintenant, illumine les yeux de mon esprit et ouvre mes lèvres pour que je médite ta parole,
et que je comprenne tes commandements,
que j’accomplisse Ta volonté,
que je te chante des psaumes et
que je confesse de tout cœur ton Nom très Saint, Père, Fils, et Saint-Esprit,
maintenant et toujours, et dans les siècles des siècle.
Amen.

Ou  de Francine Carillo, Suisse de l’Église Réformée:

Voici venu le temps de reposer nos vies dans ta Parole
Voici venu le temps de donner de l’espace à notre prière
Voici venu le temps d’accueillir la présence qui nous bénit
Que la paix de Dieu, Père, Fils et Esprit saint soit avec nous tous ce matin !
Qu’elle nous achemine vers la joie qui est au-dessus de toutes nos joies.

Paix pour Gaza

-20 degrés à Toronto cette nuit et ce matin. Je me plaignais de ce froid intense. J’ai eu envie d’hiberner comme les ours…

Cependant en écoutant les nouvelles toujours aussi alarmantes concernant la bande de Gaza je me suis sentie bien égoïste de vouloir rester au chaud alors que tant de personnes souffrent dans ce pays, si cher à tant de croyants.  Les messages de paix, les appels au cessez-le-feu depuis 18 jours n’arrivent pas à arrêter la guerre dans la bande Gaza et le bilan des morts a atteint le chiffre 1000. Inlassablement le pape prie et demande la paix pour que les Israéliens et Palestiniens cessent de s’entretuer à Gaza.

Il est écartelant de ne pas voir aboutir nos prières et de voir la destruction des habitants de la bande de Gaza progresser. Des négociations sont en cours et les médiateurs inconnus ou connus sont nombreux ; je pense à plusieurs d’entre eux : Marek Halter, écrivain juif, lors d’une interview récente déclarant : «…la paix vient après bien des morts…et plus le conflit s’intensifie plus la paix est proche..,  il nous faut rencontrer les différentes parties, parler, convaincre et tenter des actions pour faire arrêter ce conflit.” Cet homme, depuis plus de 40 ans, œuvre pour la paix entre Israéliens et Palestiniens, sans parler du curé de Nazareth, le père Emile Choufani, qui organise des rencontres de jeunes lycéens juifs et palestiniens pour changer les mentalités à long terme.  Rina Geftman, juive convertie au catholicisme qui oeuvra pour la paix en s’impliquant notamment à Neve Shalom « Oasis de paix » où des familles israéliennes et palestiniennes vivent ensemble et organisent des sessions sur la paix.

Prions pour la paix « comme un fleuve » (Isaïe 48, 18, –  Isaïe 66, 12) ;  la paix n’est pas un état statique, c’est comme un fleuve qui coule, qui crée une distance, qui permet de purifier, laver tout ce sang versé et de passer d’une rive à l’autre. La paix est un long processus où des personnes se sont engagées inlassablement et courageusement.

Cette parole fait écho aux phrases de St Paul dans l’épître aux Romains « La création gémit dans les douleurs de l’enfantement… »
Prions sans relâche pour soutenir toutes les personnes qui cherchent des voies d’entente dans cette situation si désespérée. Qu’elles aient la force de continuer ce travail sans se décourager.

Quand le doute nous tient en suspens

par soeur Marie-Noëlle Chaumette 

Doute,  (vf de Doubt) , sort en salle ces jours-ci au Québec,  je l’appellerai bien « passer de la suspicion au doute».

Soeur Aloysius (Meryl Streep) et l'abbé Flynn (Philip Seymour Hoffman) dans Doute
Tiré d’une pièce de théâtre de John Patrick Stanley, ce film sait bien semer le doute !

L’action se situe en 1964 : une religieuse directrice d’un établissement scolaire du Bronx soupçonne un prêtre d’avoir abusé sexuellement un élève noir, l’unique dans tout l’établissement.  Elle fait tout pour le renvoyer.  Tempêtes intérieures et extérieures se déchaînent.

Tout montre l’opposition : religieuse revêche et obsédée par la discipline versus prêtre humain ; communauté religieuse stricte et prêtres fumant et buvant de l’alcool ; directrice chevronnée, de marbre, cherchant la moindre faille et jeune religieuse, indulgente enseignante en formation;   les cadrages en plongée et contre–plongée renforcent les antagonismes.

Il s’agit d’un bras de fer entre la directrice et le prêtre avec, au milieu, des gens désemparés : une jeune religieuse innocente, en formation, un jeune élève noir sans ami, une mère qui veut que son fils fasse des études à n’importe quel prix.

Ce film est intense et presque étouffant ; il ne laisse aucun repos. Cependant, il permet de poser des questions sur l’accusation portée, sur les relations du clergé avec les communautés religieuses enseignantes, sur la complexité des rapports humains. 

Bien que plein de stéréotypes, Il dit quelque chose, sur une certaine forme de vie religieuse liée à une structure enseignante aux USA, sur les tensions entre une discipline raide et des rapports élèves-enseignants plus humains ;  de plus l’intrigue se déroule au moment de Vatican II, le monde est en train de changer ainsi que les rapports enseignants-élèves.

C’est un film sur l’isolement dans lequel sont pris tous les personnages,  que cela soit dans leurs certitudes comme dans leurs doutes. Il fait réfléchir même s’il caricature un peu trop la situation.

Comment trouver la juste distance ? Il  est frappant de voir qu’à l’époque il n’y avait pas de tiers non impliqué, pour aider les personnes à sortir de leur jeu de pouvoir, de leurs passions et à prendre les décisions de manière plus sereine et évangélique. Le fait de changer d’établissement ne résout pas le problème.

Ce film ravive une question douloureuse que l’Eglise est en train de résoudre, en donnant les moyens aux enfants et aux adultes de guérir de ces abus.   Permettra-t-il  un débat constructif ? Espérons qu’il ne produira pas l’inverse.

(Doute, version française de Doubt, avec Meryl Streep, Philip Seymour Hoffman et Amy Adams. En salle au Québec dès le 19 décembre)

C’est la St François-Xavier

par Marie Noëlle Chaumette, x.m.c.j.

Chaque année au début de l’Avent, la liturgie nous invite à fêter St François-Xavier, patron des missions. Etant religieuse de l’Institut apostolique La Xavière, cette fête est toujours source d’action de grâces.

Il fut le premier compagnon de St Ignace de Loyola, fondateur des Jésuites, avec Pierre Favre et son colocataire à Paris quand il étudiait la Théologie. Etant plus jeune, plus impétueux et ayant beaucoup d’ambition, il mit du temps à entendre l’appel de Dieu. La parole «Que sert à l’homme de gagner l’univers s’il vient à perdre son âme (Mt 16, 26)» a changé sa vie.

A 35 ans, St Ignace envoya François-Xavier en Inde, à Goa. il ne reviendrait jamais en Europe. Voyageur inlassable,  ayant passé les deux tiers de sa vie en mer, essuyé des tempêtes sur les mers d’Asie, voyageant sur des bateaux où il risquait sa vie, il était proche des gens, jouant aux cartes avec les marins et leur parlant de l’amour de Dieu. Sa manière d’évangéliser nous parait parfois un peu contestable. Cependant il fut impressionné par les bonzes du Japon et appris plusieurs langues. Sa devise était « Mas » « Davantage » et comme St Paul, une fois que quelques personnes pouvaient constituer une petite communauté, il partait découvrir  d’autres personnes.

Il écrivit beaucoup à St Ignace de Loyola des lettres très fraternelles, pratiques et apostoliques. Il gardait sur son cœur un document avec les signatures des compagnons jésuites et mourut sans pouvoir entrer en Chine, à 46 ans.

Depuis que je suis au pays, le 3 décembre est toujours pour moi une occasion de réfléchir sur la mission.

Je consonne à la définition de Christian Salenson, directeur de l’Institut  de science et théologie des religions  de Marseille (ISTR) qui la qualifie de Visitation,  dans son livre Prier 15 jours avec Christian de Chergé, prieur des moines de Tibhirine.

En cette période de l’Avent ce terme me semble tout à fait approprié. Reconnaître Dieu à l’œuvre, Dieu qui nous précède. Rencontrer d’autres croyants d’autres cultures qui nous dévoilent un autre visage de Dieu. Contempler le mystère de Dieu qui n’en finit pas de venir et qui nous surprend sans cesse. Je pense que St François-Xavier se retrouverait aujourd’hui dans ce qu’écrivit  Pierre Claverie, dominicain évêque de Constantine en Algérie.

Découvrir l’autre, vivre avec l’autre, se laisser fasciner par l’autre, cela ne veut pas dire perdre son identité, rejeter ses valeurs ; cela veut dire concevoir une humanité plurielle, sans exclusive.

Vive le Roi!

Réflexion biblique en la Fête du Christ-Roi
Père Thomas Rosica, c.s.b.

Je n’avais jamais vécu dans un royaume jusqu’à ce que j’étudie au Moyen-Orient. Pendant mes années d’études en Écritures Saintes, j’ai eu le privilège d’accompagner le patriarche latin de Jérusalem de l’époque, Michel Sabbah, à Amman en Jordanie, pour présenter une réflexion mensuelle à ses prêtres à-propos des psaumes et des prophètes d’Israël. La Jordanie fait également partie du Patriarcat Latin de Jérusalem.

L’un des beaux souvenirs de ces nombreuses visites à Amman était d’écouter la radio et la télévision jordaniennes chaque matin. Je me souviens encore de la musique solennelle et de l’annonce en arabe : « Bonjour. Vous écoutez les nouvelles du Royaume hachémite de Jordanie. Ce matin, le roi s’est levé pour commencer une nouvelle journée. Sa majesté a rencontré les personnes suivantes… » Le bulletin de chaque heure nous informait des derniers déplacements et activités du monarque d’alors, le Roi Hussein de Jordanie. Combien de fois me suis-je rappelé de cette chanson de Broadway  “The King and I” – Le Roi et moi: “I wonder what the king is doing tonight!” – je me demande ce que fait le roi ce soir… en pensant que l’on pourrait le chanter à chaque soir dans le royaume des Hachémites !

J’ai appris beaucoup à-propos du roi Hussein qui était aimé par ces sujets car il était l’un des leurs et demeurait près d’eux comme un berger. Son fils, le roi Abdullah II marche désormais dans les pas de son père et continue d’être un leader intelligent, modéré et réconciliateur dans une partie du monde très volatile. Abdullah fait honneur à la monarchie.

L’évangile de ce dimanche (Matthieu 25) nous présente la scène du dernier jugement. Il s’agit du dernier enseignement de Jésus avant qu’il se rende à Jérusalem pour faire face à sa crucifixion et à sa mort. L’héritage de Jésus est limpide et a des implications profondes, mais combien est-il difficile de les vivre au jour le jour !

À la fin des temps, le Christ-Roi séparera les brebis des chèvres selon qu’elles aient accepté ou non le Verbe de Dieu incarné en acceptant les ambassadeurs envoyés pour proclamer la Parole. Nous voyons encore et encore à quel point les paraboles sont soucieuses de l’acceptation ou du rejet des prédications du Christ. Une telle acceptation, ou un tel rejet, est en bout de ligne l’acceptation ou le rejet du Dieu qui a envoyé Jésus. Rejeter Jésus le Fils c’est rejeter Dieu le Père. Et rejeter un disciple envoyé par Jésus, c’est rejeter Jésus lui-même.

Jésus s’identifie aux nécessiteux, aux marginaux, à ceux qui ont faim et soif, aux étrangers, aux démunis, aux malades et aux personnes emprisonnées. Tout le monde est inclus dans le Royaume de l’humble Jésus. Son règne renverse complètement nos notions de royaume terrestre. Le royaume de Jésus et sa royauté sont le service ultime, au point où il donnera sa vie pour les autres.

Le jour viendra où il y aura une grande séparation entre ceux qui acceptent Jésus et son enseignement de tous ceux qui le rejettent. C’est là le cœur de la parabole de ce dimanche : il ne s’agit pas tant de distinguer les chèvres des brebis. Les brebis à la droite du Fils de l’homme reconnaissent le messager et son message. Les chèvres à sa gauche n’ont pas reconnu, ou n’ont pas accepté le messager ni son message.

Cette fête du Christ-Roi dérange quelques personnes. Mais n’est-ce pas dû à nos désillusions des rois de ce monde, membres des familles royales et leaders politiques, plutôt qu’à la royauté de Jésus ? La royauté et le service du Fils de l’homme refuse rang, privilège et toute tentative de devenir maître du monde. Jésus détruit le triangle du désir, de la violence et de la rétribution. En lui il n’y a pas de luxure, d’avarice ou d’ambition pour le pouvoir. Il nous dit qu’à chaque fois que nous posons un geste de charité, de pardon, de bonté, c’est à lui que nous le faisons.

Qui d’entre nous n’est pas touché lorsqu’un membre d’une royauté ‘s’abaisse’ pour venir en aide au pauvre, pour être présent aux affligés, pour rejoindre ceux qui sont frappés par la tragédie ? S’il est vrai qu’il y a une force unique lorsqu’une royauté « s’abaisse », alors rien ne peut se mesurer à la mission du Fils de Dieu. L’image du Christ Roi nous offre une occasion extraordinaire de porter un regard sur la véritable royauté.

Alors qu’il est au sommet de ses pouvoirs cosmiques, le Christ nous révèle que l’univers repose sur un verre d’eau offert aux plus petits en son nom. Un débordement d’amour pour ce roi pourra donc transcender les membres des familles royales de l’histoire humaine qui nous ont parfois royalement abandonnés. Les gestes de charité envers ses plus petits sont déjà reconnus au tribunal céleste, car Dieu voit tout et demeure l’ultime bénéficiaire de nos pauvres quoique sincères efforts pour prendre soin des nécessiteux, des marginaux, de ceux qui ont faim et soif, des étrangers, des démunis, des malades et des personnes emprisonnées, tous citoyens du royaume de Dieu.

Longue vie à Jésus, un vrai roi !

Une pastorale pour les personnes séparées et divorcées

par Sr Marie-Noëlle Chaumette

Dans son exhortation apostolique Familiaris Consortio, sur les tâches  de la famille chrétienne dans le monde d’aujourd’hui en 1981, Jean-Paul II a souligné l’attention particulière qui doit être donnée aux personnes séparées ou divorcées. «J’exhorte chaleureusement les pasteurs et la communauté des fidèles dans son ensemble à aider les divorcés remariés. Avec une grande charité, tous feront en sorte qu’ils ne se sentent pas séparés de l’Eglise, car ils peuvent et même ils doivent, comme baptisés, participer à sa vie #84»

Depuis 1983, dans le diocèse de Montréal, une pastorale pour les personnes séparées et divorcées a été mise sur pied. Madame Claudette Leboeuf ancienne adjointe de l’Office de la famille et ancienne responsable de la pastorale des personnes séparées, divorcées en toutes situations, nous en parle dans notre nouveau Focus catholique «Une pastorale pour les personnes séparées et divorcées »

Ce focus donne la parole à des personnes séparées et divorcées qui témoignent de leur expérience du Christ ressuscité à travers cette épreuve.

Le chanoine Jacques St Michel, vicaire judiciaire du diocèse de Québec nous explique les procédures de la reconnaissance de la nullité de mariage.

A ne pas manquer vendredi 21 et dimanche 23 novembre à 19h30 et 23h30.

Au nom de la dignité humaine

par Sébastien Lacroix

Kader montrant le plan d'une murale qui raconte son histoire. Photo: CMAQSoirée chargée à l’antenne de Sel + Lumière ce soir. D’abord à 19h, Focus catholique présente l’histoire d’Abdelkader Belaouni, ressortissant algérien qui a fui la guerre civile à la recherche de la paix. Aveugle, il s’est vu refuser toute demande d’accueil au Canada. Après avoir reçu un avis de déportation vers les Etats-Unis, Abdelkader s’est réfugié à la paroisse St-Gabriel à Montréal, où il se trouve toujours. Une histoire qui nous amène au coeur d’un enjeu de justice et de dignité humaine.

Si le Canada a l’une des politiques en immigration les plus généreuses au monde, on découvre tout de même que le traitement réservé aux individus qui ne contribuent pas à la société canadienne de la manière souhaitée sont rejetés systématiquement. Nous portons un regard sur ces lacunes et les conséquences terribles qu’elles peuvent avoir sur une personne.

Après la plus récente édition de Lumière du Monde (20h30), Télévision Sel + Lumière présente la première française du documentaire Sur le chemin de l’Espérance: le parcours spirituel du Cardinal Nguyen Van Thuan. Un film inédit qui présente la force d’un homme qui a mis sa confiance en Jésus-Christ. C’est à ne pas manquer ce soir à 21h!

J’ai fait un rêve…

 par Sr Marie-Noëlle Chaumette

 

« J’ai fait le rêve que ….. noirs et blancs pourront s’asseoir à la table de la fraternité… »

Le rêve du pasteur Martin Luther King vient d’être réalisé, 40 ans après sa mort : le premier président noir des Etats Unis a été élu.

Comment ne pas penser à l’élection de Nelson Mandela, premier président noir de l’Afrique du Sud, élu en 1994 après un régime de ségrégation raciste. Celui-ci  vient de déclarer au sujet de Barack Obama qu’il est « signe d’espoir pour tous ».

Je ne peux m’empêcher d’évoquer aussi Desmond Tutu, évêque anglican d’Afrique du Sud et de faire des rapprochements avec ces hommes, tous trois animés par la conviction forte d’égalité, de respect et de fraternité entre tous.

Ces derniers font la preuve que chaque être humain est capable de dépasser les clivages et que l’avenir est au métissage. Chaque être humain est fait de la même pâte humaine quelle que soit la couleur de sa peau, son origine sociale. Chacun peut apporter quelque chose à l’autre.

L’immense espoir international que suscite l’élection de Barack Obama révèle le désir d’entendre une voix nouvelle qui redonne de l’élan à notre marche pour plus de justice sociale.  Le fait d’être de père Kenyan musulman et de mère blanche du Kansas, d’avoir grandi à Hawaï puis en Indonésie et ensuite aux USA ainsi que son engagement concret en faveur des noirs à Chicago permet au nouveau président de comprendre bien des situations d’injustice et de faire le pont entre différents milieux. Martin Luther King a eu raison de rêver,  « noirs et blancs pourront s’asseoir à la table de la fraternité. »

Souhaitons au nouveau président des USA toute la force nécessaire pour mener à bien cette lourde et passionnante tâche d’être président des Etats-Unis et assurons le de nos prières comme l’a dit le pape Benoît XVI dans sa bénédiction  « afin que Dieu le soutienne, lui et le peuple américain, et que toutes les personnes de bonne volonté puissent travailler pour bâtir un monde de paix, de solidarité et de justice ». 

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