J’ai fait un rêve…

 par Sr Marie-Noëlle Chaumette

 

« J’ai fait le rêve que ….. noirs et blancs pourront s’asseoir à la table de la fraternité… »

Le rêve du pasteur Martin Luther King vient d’être réalisé, 40 ans après sa mort : le premier président noir des Etats Unis a été élu.

Comment ne pas penser à l’élection de Nelson Mandela, premier président noir de l’Afrique du Sud, élu en 1994 après un régime de ségrégation raciste. Celui-ci  vient de déclarer au sujet de Barack Obama qu’il est « signe d’espoir pour tous ».

Je ne peux m’empêcher d’évoquer aussi Desmond Tutu, évêque anglican d’Afrique du Sud et de faire des rapprochements avec ces hommes, tous trois animés par la conviction forte d’égalité, de respect et de fraternité entre tous.

Ces derniers font la preuve que chaque être humain est capable de dépasser les clivages et que l’avenir est au métissage. Chaque être humain est fait de la même pâte humaine quelle que soit la couleur de sa peau, son origine sociale. Chacun peut apporter quelque chose à l’autre.

L’immense espoir international que suscite l’élection de Barack Obama révèle le désir d’entendre une voix nouvelle qui redonne de l’élan à notre marche pour plus de justice sociale.  Le fait d’être de père Kenyan musulman et de mère blanche du Kansas, d’avoir grandi à Hawaï puis en Indonésie et ensuite aux USA ainsi que son engagement concret en faveur des noirs à Chicago permet au nouveau président de comprendre bien des situations d’injustice et de faire le pont entre différents milieux. Martin Luther King a eu raison de rêver,  « noirs et blancs pourront s’asseoir à la table de la fraternité. »

Souhaitons au nouveau président des USA toute la force nécessaire pour mener à bien cette lourde et passionnante tâche d’être président des Etats-Unis et assurons le de nos prières comme l’a dit le pape Benoît XVI dans sa bénédiction  « afin que Dieu le soutienne, lui et le peuple américain, et que toutes les personnes de bonne volonté puissent travailler pour bâtir un monde de paix, de solidarité et de justice ». 

« Ceci est une terre sacrée »: La valeur des cimetières catholiques

Par le père Thomas Rosica, c.s.b.

 

La mort est un événement qui a toujours une valeur religieuse : il s’agit de la culmination de notre pèlerinage sur terre et du passage à la vie éternelle. Les cimetières catholiques sont le pont qui nous y relie.  Alors que nous vivons nos vies jusqu’au bout et que nous bénéficions de tous les dons de Dieu ici sur terre, nous sommes conscients de la présence d’une vie ultérieure qui nous attend dans l’amour infini de Dieu. Un enterrement catholique a une signification particulière pour nous, parce qu’il marque pour nos proches et pour nous-mêmes la concrétisation de toute notre espérance spirituelle. Nous apprenons que la mort n’est pas la fin, mais un passage à la vie éternelle.

Les cimetières catholiques sont là pour s’occuper de la cérémonie religieuse sacrée de l’enterrement et de l’entretien des lieux du repos des défunts. Ils témoignent de la foi, de l’enseignement et de la longue tradition de l’Église catholique romaine en ce qui concerne les défunts et la ‘sacralité’ des cimetières dans lesquels leurs corps reposent.

À travers les siècles l’Église nous a appris que l’enterrement des défunts est une des œuvres charitables. Les catholiques croient que ceux qui ont été purifiés au même baptême et qui vivent ensemble dans la profession de la même foi devraient reposer dans le même lieu spirituel réservé pour l’enterrement des fidèles. Les cimetières catholiques témoignent de la signification profonde de la charité qui se manifeste avec l’enterrement des défunts et du respect envers eux. 

Les cimetières catholiques sont dédiés aux soins respectueux des enfants de Dieu qui continuent à faire partie de la communauté chrétienne toute entière, même après la mort. Ils sont dédiés à encourager la prière et la dévotion pour nos frères et sœurs défunts, surtout dans nos cimetières. Parents et amis y vont pour prier et pour trouver paix et sérénité dans un cadre révérencieux.

Les cimetières catholiques opposent tout effort pour réduire au minimum ou détruire tout enseignement catholique portant sur la mort, l’enterrement et aux âmes des défunts.  À travers les mots, le travail et l’exemple, ils proclament la sainteté du corps humain, la foi en la résurrection, et la vertu chrétienne de l’espérance.

À cause de la révérence des cimetières et des souvenirs qu’ils évoquent, nous les soignons, les aimons et nous en occupons, afin que les tombeaux de nos proches reflètent dignement leur mémoire.  Nos sanctuaires, nos statues, nos inscriptions même, aident les vivants à mieux comprendre la mort et surtout la résurrection. Nous, les vivants, nous continuons à trouver dans nos cimetières la consolation de la foi.

Nous devrions être fiers de notre tradition catholique dans la vie et nous prolongeons cette expression de foi alors que nous reposons parmi nos voisins catholiques. Nous voulons que les cimetières continuent à être des endroits saints où se tiennent les cérémonies religieuses et où nous pouvons aller pour prier spécialement pour tous ceux qui sont enterrés dans ces lieux saints.

Les cimetières catholiques nous permettent d’espérer d’être tous réunis lors de la résurrection au dernier jour avec le Christ et ceux que nous aimons. Je me permets ici de suggérer le choix d’un cimetière catholique et une rencontre avec le personnel de votre diocèse à propos des avantages d’une pré-préparation à l’enterrement.

Nous savons tous que nous allons quitter cette vie et nous n’aimons pas y penser. Nous devons continuer à mener la meilleure vie possible parce que la vie est une préparation à la mort. Nos cimetières peuvent nous donner un soutien important.

En tant que catholiques et chrétiens, prions pour ceux qui nous ont quittés sous le signe de la foi:

Accorde-leur, Seigneur, le repos éternel.
Et que la lumière perpétuelle brille sur eux.
Puissent leurs âmes et les âmes des fidèles défunts reposer en paix, par la miséricorde de Dieu. Amen.

Yalla, Soeur Emmanuelle

C’était votre mot préféré…

Vous êtes partie voilà une semaine juste avant de célébrer vos 100 ans… 

Vous étiez pleine d’énergie, habitée  par le Magnificat; vous avez parcouru le monde entier pour défendre la cause des femmes et des enfants, spécialement en Egypte.

Votre liberté de parole a touché le cœur de beaucoup des journalistes de France ; je vous ai vue à une émission : vous aviez parlé avec humilité disant que vous aviez des défauts et que vous cherchiez à vous remettre en cause.

Ce que je retiens de votre vie c’est de nous avoir interpellés en nous faisant prendre conscience que tous et toutes nous sommes solidaires les uns des autres. Votre acharnement contre le fatalisme fut sans relâche ;  puisse-t-il en susciter d’autres vocations.

Merci Sr Emmanuelle d’avoir pris ce prénom qui signifie « Dieu avec Nous » et d’avoir vécu votre engagement à suivre Jésus-Christ jusqu’au bout.

Comme le confirment les premiers mots de votre testament :

« Je tiens à vous dire un merci bondissant pour ce que vous avez fait et ferez encore pour nos milliers d’enfants en difficulté à travers le monde. »

Marie-Noëlle Chaumette, x.m.c.j.

La Bible et le sens de la sainteté dans la Chapelle Sixtine.

Un weekend avec la communion des saints, les familles des saints et les enfants des saints

Journal du Synode du père Thomas Rosica, c.s.b. 

L’un des arguments mentionnés dans bon nombre de présentations qui ont eu lieu au Synode a été celui des Saints et des Bienheureux qui offrent à l’Eglise des exemples concrets de vies enracinées dans les Ecritures Saintes et dans la Parole vivante de Dieu. Quand Mgr Angelo Amato, s.d.b., le nouveau Préfet de la Congrégation pour les Causes des Saints s’est adressé au Synode le 14 octobre, il a offert une image évocatrice des vies enracinées dans les Écritures:

Pendant deux millénaires, des hommes et des femmes, grands et petits, savants et innocents, en Orient comme en Occident, se sont mis à l’école du Seigneur Jésus, qui a fait résonner dans leur esprit et dans leur coeur un commandement sublime : « soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait » (Mt 5, 48). Le but à atteindre n’est pas une perfection à mesure d’homme, mais la hauteur de la perfection divine. Avec simplicité et humilité, même des jeunes – comme Saint Domenico Savio, quatorze ans, ou comme Laura Vicuña, treize ans – ont pris au sérieux l’invitation du Seigneur et se sont faits saints.

Leur bibliothèque était composée essentiellement par la vie et par la Parole de Jésus : heureux les pauvres, heureux les affligés, heureux les doux, heureux les affamés et assoiffés de la justice, heureux les miséricordieux, heureux les coeurs purs, heureux les artisans de paix, heureux les persécutés. Les saints, comprenant que les béatitudes sont l’essence de l’Évangile et le portrait même de Jésus, l’ont imité.

Le thème des Saints et de la sainteté ont atteint un crescendo samedi soir lors des vêpres solennelles célébrées dans la Chapelle Sixtine par le pape Benoît XVI, le patriarche œcuménique Bartholomée I et tous les délégués et les participants au Synode sur la Parole de Dieu dans la vie et la mission de l’Eglise. Nous avions été informés à la fin de la session matinale qu’il fallait nous rendre à 16h à la Chapelle Sixtine – en passant par l’arrière, en faisant le tour de la Basilique, il fallait traverser une partie des Jardins du Vatican, passer devant le palais et le très beau jardin du Gouvernorat, pour finir dans la Cour de Saint Damaso.  Mgr Ronald Fabbro, c.s.b., de London (Canada) et moi-même avons pris notre temps pour marcher le long du chemin tranquille dans le labyrinthe de cours intérieures, jusqu’à ce que nous arrivions à San Damaso.  Nous avons rejoint les cardinaux, les évêques et les délégués Synodaux qui ont ensuite été accompagnés par les gardes suisses à la “deuxième loge.” 

Une fois arrivés à la Chapelle Sixtine, le silence s’est installé parmi le public. Plusieurs personnes étaient arrivées une bonne heure avant seulement pour prier sous et devant la beauté qui nous entourait.  Peu avant que les vêpres commencent, un monseigneur du Bureau de Cérémonies pontificales nous a parlé du sens historique et ecclésial de l’art de cette Chapelle, commandée par le pape Jules II.  La chapelle fut construite avec les mêmes dimensions que le Saint des Saints dans le Temple de Jérusalem. Le Monseigneur n’a toutefois pas mentionné certaines choses dont je me souvenais concernant cette grandiose salle pour mes cours d’histoire de l’art quand je fréquentais l’université, il y a de cela quelques années déjà.

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Bienheureux Zélie et Louis Martin

par Sr Marie-Noëlle Chaumette

Dimanche le 19 octobre, Zélie et Louis Martin, parents de Ste Thérèse de Lisieux  vont être béatifiés en la basilique de Lisieux. C’est aussi la Journée des Missions dont Ste Thérèse est co-patronne avec St Francois-Xavier.
 
En réalisant le Focus Bienheureux Zélie et Louis Martin j’ai découvert la vie de Zélie et Louis mais aussi quelques connections dans la vie de Ste Thérèse avec le Canada. La première c’est que la famille Martin a fréquenté la même église Notre-Dame d’Alençon que Madeleine de la Peltrie, bienfaitrice de Marie de l’Incarnation qui fut partie prenante de sa mission en Nouvelle France !

La seconde c’est que Thérèse est nommée patronne des missions à la suite de la conversion d’Inuits. Après cet événement de 1917, l’église du Canada a demandé que Ste Thérèse soit patronne des Missions alors qu’il y avait déjà St François Xavier. Pie XI l’a déclarée co-patronne des Missions en 1927.

L’église de Lisieux est en fête et célèbre la béatification des parents de Ste Thérèse non pas parce qu’ils sont ses parents mais parce qu’ils sont « des vivants dans la communion des saints » comme le dit Mgr Bernard Lagoutte, recteur de la basilique de Lisieux et que leur intercession a déjà accompli des miracles auprès de familles en désarroi.

Pour mieux connaître la vie quotidienne et spirituelle de  Zélie et Louis Martin, je vous invite à regarder Focus Catholique lundi 20 octobre à 19h et en rediffusion vendredi et dimanche à 19h30 et bien sûr à vivre la célébration de la béatification dimanche 19 octobre à 11h.

« Quoi faire de Maria? »

par Sr Marie Noëlle Chaumette, x.m.c.j.

Quel bonheur d’avoir assisté à la générale de “La Mélodie du Bonheur” vendredi dernier en compagnie de l’équipe de Sel et Lumière et d’un bon nombre des religieuses et religieux de Toronto.

J’ai vu de nombreuses fois le film avec plaisir et cette comédie musicale m’a autant enchantée.

Tous les personnages sont bons mais j’ai toujours eu un petit faible pour celui de la mère supérieure, celle-ci a déjà un grand rôle dans le film mais dans cette comédie,  elle tient le grand rôle avec le couvent. La première scène et la dernière s’y passent et donnent ainsi un cachet plus solennel qu’au film.

La sagesse de la mère supérieure répliquant à Maria que le couvent n’est pas le refuge pour nos peurs mais qu’il faut les regarder en face dit bien ce qu’est l’appel mystérieux à suivre le Christ dans la vie religieuse.

J’ai vraiment passé un bon moment car ce film est rafraîchissant pour de multiples raisons: il met en scène une famille nombreuse qui renaît après un deuil, une femme qui trouve sa vocation, une mère supérieure qui use de son autorité dans le sens bénédictin c’est-à-dire qui fait grandir l’autre, un homme qui a le courage de fuir son pays pour ne pas tomber aux mains des Nazis, le tout dans le cadre magnifique de la ville de Salzburg, ville ou est né Mozart ! La musique adoucit les mœurs elle fait revivre et soude une famille pour la vie dans le cas des Von Trapp.

Même si cette comédie musicale a pris des libertés par rapport à la vie de Maria, il reste qu’elle présente la vocation religieuse d’une manière positive en ne niant pas sa complexité et la vocation du mariage aussi comme appel à servir Dieu.

Observer la nouvelle pentecôte se déployer sous nos yeux…

par le père Thomas Rosica, c.s.b.

[NDLR: Le père Rosica agit comme attaché de presse anglophone à la XIIe Assemblée générale du Synode des évêques à Rome. Il nous livrera ses réflexions tout au long de son travail là-bas.]
 
J’ai toujours été fasciné par les histories racontées par ceux qui ont fréquenté les séances du Concile Vatican II entre 1961 et 1965.  Le défunt Cardinal George Flahiff, c.s.b., ancien Supérieur général de ma communauté, la Congrégation de Saint- Basile, et archevêque émérite de Winnipeg, me racontaient que si les séances générales du Concile dans la Basilique Saint-Pierre accueillaient les discours les plus importants et les séances de vote, les événements les plus intéressants avaient en fait lieu pendant les petites réunions de groupe et les pauses café! Ceci est compréhensible, d’autant plus qu’il y avait plus de 2500 Pères conciliaires présents dans la Basilique pour les sessions plénières et que la disposition des chaises ne permettait pas des discussions ouvertes ni des échanges fraternels.

La Salle du Synode au Vatican n’est certainement pas la Basilique St Pierre et si sa structure est certes formelle – du fait d’accueillir quotidiennement cardinaux, patriarches, archevêques, évêques, experts, délégués fraternels, auditeurs et représentants de la presse – l’ambiance est toutefois informelle et amicale.  Le Pape Benoît XVI, entouré des trois Présidents du Synode, du Secrétaire général du Synode, du Rapporteur général et du Secrétaire spécial, préside les séances du Synode autour d’une longue table devant la moderne salle de conférences. Hier et aujourd’hui les pères synodaux ont essayé les nouveaux appareils de vote qui n’ont pas très bien marché et qui seront donc améliorés. Ces petits incidents ont crée beaucoup de rires parmi les membres de l’assemblée du Synode alors qu’une voix dans le haut-parleur répétait au public : «ceux qui sont à gauche n’ont pas bien voté!» ou bien «les Patriarches n’apparaissent pas». Même Benoît XVI semblait apprécier ces moments alors qu’il observait ses frères évêques du monde entier en train d’essayer cette ‘nouvelle technologie’ qui ne fonctionnait pas!
 
Ce qui est à la fois incroyable et édifiant après seulement deux jours depuis le début du Synode est la ponctualité des pères du Synode qui débutent les séances à l’heure,  et respectent presque religieusement les 5 minutes allouées à chacun pour sa présentation.  Vingt-trois évêques ont parlé devant le Synode pendant la séance de ce matin, et seulement quelques-uns d’entre eux ont parlé quelques secondes de plus.  Quand le micro s’est éteint après exactement 5 minutes, il n’y a eu aucune crise, bien au contraire, des sourires se sont affichés sur les visages des interlocuteurs.
 
Exactement comme pendant le Concile du Vatican II et ses fameuses pauses café, pendant les pauses café du Synode aussi il y a du temps pour la fraternisation, la découverte et l’échange d’idées et de cartes de visite.  Jamais comme à ces moments-là, pendant les pauses café du Synode au premier étage de la Salle Paul VI dans l’État du Vatican, y a-t-il de meilleure opportunité pour la création de réseaux.  Vous êtes par exemple en file d’attente pour votre gâteau italien et vous êtes entouré du Supérieur général de la Société de Jésus, du Prieur de la Communauté de Taizé en France, du Cardinal Secrétaire d’État, du Chevalier Suprême des Chevaliers de Colomb, des sœurs africaines qui ont enseigné l’Évangile dans les séminaires pendant des années, des femmes expertes invitées au Synode par le pape, et des chefs de pratiquement tous les gouvernements et dicastères du Vatican. Il y a sûrement de l’égalité dans cette partie du Vatican! Et pendant la descente de l’escalier pour la pause café le pape prend sa pause à l’étage, dans une salle à côté des salles du Synode où, chaque jour, il reçoit un groupe de personnes différentes présentes au Synode. Cela lui donne l’occasion de passer du bon temps avec le monde entier réuni pour cet événement majeur dans la vie et dans la mission de l’Église!
 
Les discours du Synode se suivent et il est parfois difficile ensuite de bien les distinguer, surtout puisque je dois en parler dans les conférences de presse du Bureau de presse du Saint-Siège. Plusieurs pages de notes et de nombreux textes aident les pères du Synode à garder les choses bien en ordre.  La présentation de mardi par l’évêque australien Michael Putney de Townsville, m’a particulièrement marqué puisque il a parlé de son pays comme étant l’un des plus sécularisés au monde.  Il a dit: «Après les Journées mondiales de la jeunesse, certains Australiens et Néozélandais ont compris que la promesse d’une nouvelle évangélisation pourra enfin être une réalité, en dépit de l’apparente imperméabilité de la culture laïque».
 
Voir le Rabbin Shear Yashuv Cohen de Haifa en Israël s’adresser au Synode le jour de son commencement lundi dernier, m’a rappelé ce moment historique  que nous sommes tous en train de vivre à l’occasion de cette 12e Assemblée Ordinaire du Synode des Évêques au Vatican.  Pour la première fois au Vatican, le Rabbin a déclaré «Je sens profondément que ma présence ici devant vous a beaucoup de signification. Je porte un message d’espérance et d’amour, de coexistence et de paix pour notre génération, et pour celles à venir».  Il continua: «Nous prions Dieu en utilisant Ses propres mots, comme nous le disent les Écritures ». De même nous Le louons, empruntant ses propres mots de la Bible. Nous demandons Sa pitié, mentionnant ce qu’Il a promis à nos ancêtres et à nous-mêmes. Tout notre service est basé sur une ancienne règle, comme nous le disent nos rabbins et nos enseignants: «Donnez-lui ce qui est à Lui, parce que vous êtes à Lui».

Restez à l’écoute pour d’autres comptes-rendus du Synode sur la Parole de Dieu.

Malheur à moi si je n’évangélise pas…

par Sr Marie-Noëlle Chaumette, x.m.c.j.

«Malheur à moi si je n’évangélise pas…», cette exhortation de St Paul  résonne encore à mes oreilles; j’ai eu le privilège d’assister à la messe et à l’assemblée plénière des évêques du Canada lundi 22 septembre, pour la première fois de ma vie. La présence de l’apôtre St Paul était palpable d’abord dans l’homélie de Mgr Paul-André Durocher qui a insisté sur le fait que le message évangélique n’a pas changé: ce sont les moyens de communication qui ont changé; cela nous demande d’inventer d’autres manières d’évangéliser. Comme St Paul qui a cherché à annoncer l’évangile, nous pouvons nous appuyer sur la grâce de Dieu qui n’est pas épuisée.  Cela m’a redonné des forces.

Voir les évêques se retrouver de partout au pays, écouter les comptes rendus des différentes commissions, faire mémoire du succès du Congrès  Eucharistique et de ses suites, entendre l’intervention des évêques qui participeront  au  Synode sur la Parole de Dieu (chacun de leur apport sur un aspect différent de la mise en œuvre de la Parole de Dieu dans nos vies et paroisses). Cf. tous les textes et communiqués récemment publiés qui nous aident à faire des choix, notamment pour les prochaines élections. Voir  le site www.cecc.ca. Tout cela me faisait penser aux premières communautés chrétiennes au temps de St Paul.

Comme point d’orgue, l’intervention de Phil Fontaine, Chef National de l’Assemblée des Premières Nations.  Il a parlé  aux évêques en pesant ses mots et un silence régnait. Phil Fontaine a insisté sur le fait de construire de nouvelles relations pour faire face à l’avenir ensemble.  Il a reconnu le rôle de l’Église catholique dans  l’éducation  des jeunes qui est à continuer pour vaincre la pauvreté qui gangrène beaucoup des membres des Premières Nations. Une nouvelle étape est devant nous, le passé a été ce qu’il a été, les fautes ont été reconnues par l’Église,  il faut avancer ensemble, disant : « Je ne viens pas demander de l’argent, je viens vous demander du soutien… car vous croyez en ce que nous sommes…, car vous avez de l’influence en tant qu’évêques…. Vous êtes écoutés…. Vous êtes compétents en éducation »

Ces paroles sont le fruit de rencontres avec le conseil catholique autochtone pour la réconciliation,  elles m’apparaissent comme un geste de pardon et de reconnaissance venant de loin et sont en quelque sorte une réponse à nos questions d’évangélisation. Avec toutes nos erreurs et nos œillères,  le message évangélique parle encore dans certaines circonstances et lieux.  C’est ce à quoi nous devons être attentifs et attentives.

Que nos évêques qui vont bientôt terminer leur session soient dynamisés par ces paroles de Phil Fontaine ainsi que par leurs échanges entre pairs; qu’ils  trouvent les moyens de répondre à son invitation de travailler ensemble pour que l’avenir soit fécond pour tous.  L’année St Paul a bien commencé et nous n’avons pas fini d’en voir les fruits.

Photos: Gracieuseté de la CECC et de Canadian Catholic News

Une visite appréciée.

Par Benoît Lévêque
[Benoît Lévêque est un jeune Français qui a effectué un stage à Télévision Sel + Lumière en 2007-2008. Il nous partage sa réflexion suite à la visite de Benoît SVI en France.]

Benoît XVI achevait lundi le 15 septembre son voyage en France et regagnait Rome en laissant une tout autre image de l’Église aux français. Les médias ont été conquis par la simplicité de ce pape et par la ferveur des foules dont l’affluence a dépassé les pronostiques les plus optimistes. De retour en France après avoir passé un an au sein l’équipe de Télévision Sel et Lumière, j’ai eu la chance de suivre le pape à Paris et à Lourdes pendant quatre jours. Je voudrais vous faire partager ce que j’ai vécu.

La veille de l’arrivée du pape, les journalistes s’interrogeaient sur la capacité d’un pape « timide et conservateur » de répondre aux attentes d’une Église « en déclin ». Ils attendaient aussi avec impatience la réponse du pape au discours controversé que le président français Nicolas Sarkozy avait prononcé à Rome l’an dernier. Il présentait le nouveau terme de « laïcité positive » par que l’État prenne mieux en compte le fait religieux mais sans remettre en cause la séparation de l’Église et de l’État.

Vendredi le pape a été reçu au palais de l’Élysée et a répondu au discours du président en insistant sur l’importance de la distinction entre le politique et le religieux, mais aussi en rappelant la fonction irremplaçable de la religion pour la formation des consciences et pour la création d’un consensus éthique fondamental dans la société. Quelques heures plus tard le pape a prononcé un discours dense au Collège des Bernardins devant 700 représentants du monde de la culture. Dans son exposé le pape a rappelé l’origine de ce bâtiment du XIIIème siècle rénové par le diocèse de Paris pour en faire un lieu de rencontre entre l’Église et la société. En expliquant les motivations des moines qui ont bâtit les premières universités, il a démontré que la transmission et le développement de la culture européenne prend ses sources dans la quête de Dieu à travers l’interprétation des Écritures. Le désir du pape de faire dialoguer l’Église et le monde contemporain a été très bien reçu par des personnalités habituellement éloignés des positions de l’Église catholique.

Le pape a ensuite traversé cette foule dense en « papamobile » pour se rendre dans la cathédrale Notre-Dame de Paris où près de 3000 prêtres, diacres, religieux, religieuses et séminaristes l’attendaient pour les vêpres. J’étais avec eux pour prier avec le pape. Dans ce moment j’ai pu sentir la proximité du pasteur avec son Église. Comme en écho à sa conférence donnée au collège des Bernardins le pape a longuement parlé dans son homélie de la cathédrale et de la signification de ce chef-d’œuvre dans l’histoire.  Puis il a offert une belle médiation sur l’importance de l’écoute de la Parole de Dieu dans la vie des personnes consacrées. Ce soir-là la Parole a raisonné sous les voûtes de Notre-Dame dans des chants d’une beauté simple et émouvante.

Après avoir donné sa bénédiction le pape est allé à la rencontre des nombreux jeunes rassemblés devant la cathédrale. Il leur a confié deux trésors, l’Esprit-Saint et la Croix et il leur a dit : « Je vous fais confiance, chers jeunes, et je voudrais que vous éprouviez aujourd’hui et demain l’estime et l’affection de l’Église ! Maintenant, nous voyons ici : l’Église vivante… ».

Les jeunes se sont ensuite rendus dans les églises de la ville pour des veillées de prière, et à minuit, ils ont formé un chemin de lumière qui est parti de la cathédrale vers l’esplanade des Invalides où se tenait la messe du lendemain. L’image de ces 40 000 jeunes marchant et priant le long de la Seine, au cœur de la ville endormie, était particulièrement saisissante. Le lendemain, une grande foule les a rejoints pour accueillir le Saint-Père. Ce qui m’a surpris c’est que les jeunes et les familles étaient largement majoritaires dans cette assemblée. Vous pouvez le constater vous-même en regardant les photos et les vidéos en ligne sur le site pape-france.org. J’ai été aussi témoin de la générosité des 10 000 volontaires qui se sont levé très tôt pour assurer la réussite de l’événement. Benoît XVI est arrivé en papamobile le samedi matin sur une esplanade noire de monde. La foule lui a réservé un accueil particulièrement chaleureux. La liturgie de la messe a favorisé la participation de l’assemblée car les chants étaient connus. Le pape a expliqué dans son homélie la signification de l’Eucharistie et il a lancé un nouvel appel aux jeunes «  qui se posent la question de la vocation religieuse ou sacerdotale : n’ayez pas peur ! N’ayez pas peur de donner votre vie au Christ ! ».

J’espère maintenant que cet appel que le pape a lancé quatre fois pendant son voyage sera entendu. J’ai remarqué que depuis quelques années que les jeunes et les familles sont de plus en plus présents dans les églises malgré la baisse du nombre de pratiquants. La venue spontanée d’une foule jeune à la rencontre du pape me laisse penser que ce n’est pas une illusion mais qu’une nouvelle génération de catholiques est en train de se lever. Ce qu’il s’est passé ce matin-là à Paris est indescriptible, une paix et une joie palpables régnaient dans cette foule. La personnalité du nouveau pape a séduit. Les gens ont été touchés par l’humilité et la simplicité de Benoît XVI. Il a laissé les foules prendre part à sa prière. Le pèlerinage du pape à Lourdes a été marqué par le caractère du lieu, c’est-à-dire le côté international et la présence des malades. Là encore le dimanche après-midi, lors de la procession du Saint-Sacrement le pape a partagé une belle méditation et a entraîné la foule à prier dans un très beau moment de silence. Il nous a montré que sa force est dans la prière. Maintenant que le pape est retourné à Rome, les catholiques de France fortifiés par cette rencontre, vont laisser Dieu agir encore un peu plus dans leurs vies. 

Photo: pape-france.org/ Conférence des évêques de France

Lourdes, lumière dans nos tâtonnements

par Sr Marie-Noëlle Chaumette

Pendant quatre jours l’église de France a vécu au rythme de Benoît XVI, l’accueillant chaleureusement.
Paris et Lourdes, villes on ne peut plus contrastées, ont été ses deux étapes.

Le pape a montré qu’il est capable de s’adresser à des intellectuels comme de faire des catéchèses simples s’adressant à tout le monde.

Pèlerin parmi les pèlerins Benoît XVI a effectué le chemin du jubilé qui va de l’église où Bernadette a été baptisée à l’église où elle a reçu le corps du Christ pour la première fois, en passant par le cachot, lieu misérable où elle a vécu avec ses parents et la grotte où la Vierge Marie lui est apparue.

Il faut dire que Benoît XVI a un lien particulier avec Bernadette de Lourdes car il est né le jour anniversaire de la mort de Bernadette : 16 avril. Il va souvent prier devant la statue de la Vierge Marie à la grotte de Lourdes dans les jardins du Vatican.

Les deux messes à Lourdes célébraient deux fêtes liturgiques : La Croix Glorieuse et Notre Dame des Douleurs, ce qui convenait bien à ce lieu « Lourdes est vraiment un lieu de lumière, de prière, d’espérance et de conversion…où les fidèles apprennent à percevoir leur vie comme une croix, à la ressemblance de la Croix Glorieuse du Christ » a-t-il dit.

Il a bien redit combien Marie, modèle pour la vie chrétienne, nous oriente vers le Christ. Lourdes est une lumière dans nos tâtonnements. Lieu de prière, de silence, de recueillement et de conversion.

Un pape, qui nous invite à réfléchir sur l’intelligence de la foi, à méditer la parole de Dieu et à répondre à l’appel de Dieu. Pape de l’intériorité.

Autant ses discours sur la laïcité feront date, autant ses attitudes de prière et d’intériorité seront un souvenir inoubliable.

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Télévision Sel+Lumière rediffusera en français les grands moments du voyage apostolique de Benoît XVI en France tout au long de la semaine qui vient:
 

Lundi 22 septembre (rediffusion des événements du 12 septembre)

15 h 30 Rencontre avec les représentants de l’État au Palais de l’Élysée (Dur.1h)
16 h 30 Rassemblement avec des représentants du monde de la culture au Collège des Bernardins (1h)

20 h Vêpres avec les religieux, prêtres, séminaristes et diacres à la cathédrale Notre-Dame
Salut aux jeunes sur le parvis de la cathédrale Notre Dame (2h)

Mercredi 24 septembre

20 h Messe sur l’esplanade des Invalides à Paris
(rappel jeudi 12 h 30, dur. 2h)

Vendredi 26 septembre

15 h 30 Messe pour le 150e anniversaire des apparitions, sur la Prairie  (3h)

20 h Rencontre avec les évêques de France (1h)

Samedi 27 septembre

19 h 30 Messe avec onction des malades en la basilique Notre-Dame (2h)

Photo: D. Hubert, Conférence des évêques de France

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