Adieu à l’abbaye d’Oka, bienvenue au Val Notre Dame

Les moines d’Oka viennent de s’installer au Val Notre Dame, à St Jean de Matha. Quoi de plus symbolique que de déménager en ce Carême  qui nous invite à changer nos habitudes et aller vers la vie.  Monastère trop grand, urbanisation, manque de silence. Ils étaient trop « dans le trafic » et  ne pouvaient plus vivre leur vocation de silence et de prière : «Au jour le jour, nous organisons notre vie autour de trois pôles: la prière, la lectio divina, lecture aimante et priante de la Parole de Dieu principalement, puis des écrits de nos Pères de Cîteaux ou d’auteurs spirituels. Elle nous donne de goûter la Parole de Dieu en la « ruminant » dans notre coeur, elle nourrit notre prière » (Citation d’un moine d’Oka).

Partir c’est mourir un peu…

Leur départ d’Oka suscite tristesse et émotion ce qui prouve que les moines ont été présents au cœur de la région des Laurentides, transmettant leur savoir avec l’école d’agriculture et fournissant un havre de prière et de méditation  pour beaucoup de personnes sans parler du magasin.
 
Plus d’un siècle de présence dans cette région marquera à jamais ce lieu. Même à St Jean de Matha, les moines resteront pour longtemps les moines d’Oka. Ayant séjourné à maintes reprises dans ce monastère, je suis moi aussi attachée à ce lieu : je sais que Dieu nous appelle toujours à aller de l’avant et que d’autres personnes pourront à présent bénéficier de ce lieu calme et ressourçant ainsi que de la prière chorale des moines, ouverte à tous.

Nous les assurons de notre prière et les remercions de leur  témoignage de foi. Un beau film fait hommage à leur présence à Oka et nous les rend plus proches : « L’héritage des Trappistes d’Oka par Ninon Larochelle, 2008, les Films du 3 Mars.

Benoît, j’ai confiance en toi…

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Belle initiative que ce site Web lancé en ce temps de carême par de jeunes laïcs français pour soutenir le pape Benoît XVI (voir le Zoom de ce soir).

Je vous invite à y signer le manifeste, y laisser une prière ou une chanson et surtout, écouter l’excellente entrevue du trio à l’origine de ce projet sur les ondes de Radio Notre-Dame. Poursuivez l’écoute après les infos, car l’entrevue dure beaucoup plus longtemps que le segment d’ouverture. Elle vaut vraiment le déplacement!

  

Focus catholique: la marche au désert

Le carême dans lequel nous sommes entrés mercredi dernier prend cette année une couleur particulière. Alors que l’économie mondiale bat de l’aile, plusieurs gens vivent d’une manière bien réelle leur propre traversée du désert. Chiffre symbolique, les quarante jours de Jésus au désert tel que mentionné dans Marc nous laisse peu ou pas de détails. Il faut nous tourner vers Matthieu (4, 1-11) ou Luc (3, 1-13) pour saisir par quel démon Jésus fut tenté… « …ordonne que ces pierres deviennent des pains, jette-toi en bas que les anges te portent, prosterne-toi afin de posséder tout ce que tu vois… »
 
Le démon de la voie facile est certainement le plus tentant. Il nous invite à tourner les coins rondement et à faire preuve de peu de scrupule. Pourtant, les difficultés que vivent en ce moment bien des hommes et des femmes semblent nous inviter à ne pas succomber à la facilité ou à l’isolement, mais plutôt à faire preuve de solidarité, de compassion et d’écoute. Le fardeau n’est-il pas plus facile à porter lorsque nous sommes nombreux à le partager? 
 
Tel est le sujet de notre table ronde pour ce carême 2009 présentée cette semaine à Focus catholique. L’abbé Justin Desroches, prêtre de Toronto, Marc Poupart des Services catholiques à la famille de Durham et Gilles Haché, responsable de l’animation pastorale au Conseil scolaire de district catholique Centre-Sud échangent sur la traversée du désert de Jésus et celle de nombreuses personnes aujourd’hui.

Le carême peut toutefois être une opportunité, une occasion pour tourner le dos à ce qui nous empêche de faire face à Dieu, de l’aimer et de nous laisser aimer par Lui. Et nous n’avons pas trop de quarante jours pour y arriver…
 
Focus catholique : la marche au désert
Lundi 2 mars 19h05 et 23h05
6 et 8 mars 19h35 et 23h35

De retour

Après avoir été hors service pendant plusieurs jours, le Blogue de Sel + Lumière fonctionne de nouveau. Merci de votre patience. Nous reprenons le rythme, et même plus, pour vous offrir les réflexions et dernières nouvelles de S+L.

Sur nos ondes: BXVI et la tradition

Les esprits se sont-ils un peu calmés deux semaines après l’annonce de la levée des excommunications des 4 évêques de la FSPX? Non à en croire les évêques autrichiens qui sont réunis en assemblée d’urgence aujourd’hui à Vienne. Alors que la controverse FSPX et Mgr Williamson battait son plein, le Saint-Père à élevé à la dignité épiscopale un prêtre dont les propos incendiaires n’ont rien de mieux que ceux de l’évêque qui nie la Shoah. Regardez Zoom pour plus de détails ce soir.

En France, le débat se poursuit toujours. Une majorité de Français désavoue la décision du Pape de tendre une main si ouverte à la FSPX. Afin de faire le point sur la situation et de mieux comprendre les points de vue de part et d’autres, nos collègues de KTO TV ont organisé une table-ronde au sujet de toute cette affaire avec des invités de toutes tendences.

Pour les gens du Canada, Télévision Sel + Lumière présente Parlons-en: Benoît XVI et la tradition ce soir à 21h et samedi à 19h30.

Si vous ne l’avez pas encore fait, allez lire la déclaration du Directeur général de Sel + Lumière, le père Thomas Rosica, sur l’affaire Williamson ainsi que le témoignage de Sr Marie Noëlle sur l’histoire des Français et de la FSPX.

Vêpres en la cathédrale Notre-Dame de Paris sur S+L

Depuis lundi 8 février, vous pouvez assister à l’office de Vêpres retransmis de la cathédrale Notre Dame de Paris, tous les jours de la semaine à 17h.

C’est la vie monastique qui a fait naître ce désir d’union à Dieu par la prière presque continue.  Chaque jour, tous les religieux et religieuses du monde entier chantent ou lisent dans toutes les langues, les offices de la liturgie des heures que cela soit dans des grandes monastères ou dans des petits oratoires ; ils prient au nom de l’Eglise pour l’humanité entière. Des laïcs peuvent se joindre à eux.

La liturgie des heures sanctifie le temps au long de la journée et de la nuit.

Ce chant de louange qui résonne éternellement et que Jésus-Christ a introduit dans cette terre d’exil a toujours été continué par l’Eglise au cours des siècles, avec constance et fidélité dans la merveilleuse variété de ses formes. Cette prière, en se développant progressivement jusqu’à devenir la prière de l’église locale, est alors devenue comme le complément nécessaire de toute le culte divin exprimé dans le sacrifice eucharistique, pour imprégner toutes les heures de la vie des hommes.
Paul VI  –  Constitution apostolique promulguant l’office divin, 1970.

C’est une prière dont la forme comporte une hymne qui a la fonction de rassembler, puis des psaumes, ensuite un court passage de l’Ancien Testament, le matin et du Nouveau Testament le soir, terminant, après une prière de louange le matin et d’intercession le soir, par le Notre Père. Avec des colorations différentes selon le temps liturgique,  elle renouvelle la vie spirituelle quotidienne.

Les psaumes sont des prières juives que Jésus-Christ a chantées. « Après le chant des psaumes,  ils partirent pour le Mont des Oliviers » (Mt 26, 30). Ces prières souvent poétiques expriment des cris d’angoisse, de joie venant de croyants et ils nous font prendre conscience que de tout temps des hommes et des femmes se sont tournés vers Dieu et ont trouvé les mots pour lui parler. Nous pouvons les faire nôtres. La liturgie des heures est comme une respiration au long de la journée et elle déploie le chant du Christ donnant sa vie pour le monde.
 

Quand Dieu donne la vie…

La mort d’Eluana Englaro n’a pas le dernier mot déclarait le porte-parole du Vatican aujourd’hui. L’Italienne de 38 ans est décédée à peine quatre jours après son transfert à la maison de repos qui devait lui retirer progressivement son alimentation et son hydratation. La jeune femme qui était dans le coma depuis 1992 est devenue la nouvelle figure du débat sur l’euthanasie, un débat qui occupe toute l’Italie et qui captive l’attention du monde occidentale. L’euthanasie est une question complexe. En cette matière, l’Église offre des balises claires et sans équivoque, tout en reconnaissant la charge d’émotions et les difficultés qui entourent cette question.

Il arrive souvent que les décisions à ce sujet soient motivées par la compassion. Le père Léo Walsh de l’Institut catholique de bioéthique du Canada écrivait d’ailleurs que « cet élément est présenté comme un argument qui ne requiert aucune justification. Nous ne laisserions pas souffrir un chien comme nous laissons souffrir un humain. Pourquoi devrions-nous rester-là et regarder une personne que l’on aime endurer une agonie qui n’a aucun sens? Ainsi, si le motif semble correct, on présume que l’action le soit
tout autant.

Mais voilà, à en croire les médecins qui l’ont évaluée, Eluana ne souffrait pas. Il revenait tout de même à sa famille de décider pour elle. Encore là, le père Walsh nous éclaire : enlever intentionnellement la vie à une personne appartient à un tout autre domaine. Personne ne peut décider qu’une autre personne serait mieux morte que vivante. Ceci va littéralement au-delà de ce que la personne humaine peut juger. Présumer une telle aptitude revient à s’établir arbitre de la vie et de la mort, une position qui appartient uniquement à Dieu.

Ce que Dieu nous donne, Dieu seul peut le reprendre.

Jean-Paul II a clarifié la question de l’euthanasie et d’autres questions liées à la vie dans son encyclique Evangelium Vitae. Celui qui a témoigné de la dignité de la personne à travers sa longue maladie et sa mort nous a aussi laissé un enseignement qui fait figure de proue pour l’Église. Il mentionne d’abord que «  par euthanasie au sens strict, on doit entendre une action ou une omission qui, de soi et dans l’intention, donne la mort afin de supprimer ainsi toute douleur. « L’euthanasie se situe donc au niveau des intentions et à celui des procédés employés ». » (EV, 5)  Il explique ensuite que l’euthanasie n’a rien à voir avec la décision de renoncer à l’acharnement thérapeutique, des interventions médicales disproportionnées auprès du malade par rapport au résultats/conséquences attendus. Les soins palliatifs sont toutefois d’une grande importance pour les malades à la fin de leur vie, pour alléger leurs souffrances et leur permettre de vivre une fin aussi paisible que possible. Le Pape peut ainsi continuer:

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Sur les traces de saint Paul

Nous sommes toujours dans l’année des célébrations du bi-milénaires de la naissance de l’apôtre Paul. Il en a été beaucoup question en juin dernier lors du lancement des célébrations qui se poursuivent jusqu’en juin prochain. Le pape Benoît XVI a eu la très bonne idée de lancer cette année spéciale et y consacrer la quasi totalité de ces catéchèses hebdomadaires. Il ne fait aucun doute que l’ensemble de ces enseignements seront colligés et publiés en un volume.

En attendant cela, pourquoi ne pas en profiter pour découvrir l’abondante littérature sur Paul et ses lettres? C’est ce que nous avons choisi de faire dans le cadre de l’émission littéraire de S+L, Les compléments du Verbe.

Nous partons à la suite de l’apôtre auprès des Gentils avec Daniel Cadrin, o.p. de l’Institut de pastorale des Dominicains et Alain Gignac, professeur à la Faculté de théologie et de sciences des religions à l’UdeM.
 
Le père Michel Gourgues, o.p. nous révèle comment l’exégèse biblique peut éclairer notre foi. Il revient d’un pèlerinage sur les pas de saint Paul et publie un commentaire sur les lettres à Timothée et la lettre à Tite.

Les compléments du Verbe: Sur les traces de saint Paul
Lundi 9 février 20h et minuit
Samedi 14 février 19h30 et 23h30

Vatican II en héritage

Mgr Paul-Émile Charbonneau, père du Concile Vatican II, à Focus catholiqueIl a beaucoup été question de Vatican II depuis quelques semaines et pas seulement parce que nous avons célébré le 50e anniversaire de l’annonce du Concile le 25 janvier dernier. Avec le décret de la levée des excommunications des 4 évêques de la Fraternité Saint Pie X, la veille dudit anniversaire, la question de l’autorité et de la valeur du Concile s’est trouvée sur toutes les tribunes du monde catholique. Et c’était tant mieux. En se retrouvant en mode de « dammage control », le Vatican et bien des évêques ont réaffirmé tout azimut l’importance pour les catholiques de reconnaître l’autorité de Vatican II. On peut noter ici que les conciles œcuméniques constituent la plus haute autorité dans l’Église, après l’Esprit Saint.  Elle en reconnaît 21 depuis le premier Concile de Nicée en 325, qui a définit la nature à la fois divine et humaine de Jésus, jusqu’à Vatican II de 1962 à 1965.

Le dernier Concile a insisté sur le fait que l’Église n’est pas qu’une simple organisation ou une institution. Elle est un mystère, un sacrement. Elle est se met à l’écoute de Dieu qui se révèle d’abord et avant tout par sa Parole. La Constitution Dei Verbum détermine que la Parole de Dieu est la source de la Révélation, ce qu’a d’ailleurs réitéré le récent Synode des évêques sur la Parole de Dieu. L’Église est donc au service de la Parole qui nous a été révélé en Jésus Christ.

Le Concile Vatican II a voulu que l’Église se mette d’une même oreille à l’écoute de la Parole et à l’écoute du monde pour ainsi mieux annoncer la première au second. Presque cinquante ans plus tard, nous commençons à peine à saisir l’héritage de ce Concile qui fut un point tournant dans la vie de l’Église.

J’ai eu la chance de rencontrer en janvier Mgr Paul-Émile Charbonneau, l’un des deux évêques canadiens toujours vivants à avoir participer au Concile. Dans la 2e partie de Focus catholique consacrée au 50e de l’annonce de Vatican II, il nous fait sentir à quel point la rencontre des évêques de tous les continents fut un temps fort et un point déterminant du Concile.  Avec la sagesse de ses 86 ans, l’évêque émérite de Hull nous transmet l’urgence de faire fructifier l’héritage de Vatican II qui, dit-il sans gêne, pourrait être en danger.

Voyez Vatican II : une annonce bouleversante, 2e de 2, ce dimanche 8 février à 19h30 et 23h30. L’émission est également disponible en ligne sur la page de FC.

Une vie donnée à Dieu

Depuis de nombreuses années,  le 2 février est l’occasion de célébrer la vie consacrée dans les diocèses de par le monde. En la fête de la présentation de Jésus au temple, la liturgie propose l’évangile qui met en scène Siméon et Anne, modèles d’attente et de prière, reconnaissant « l’enfant Jésus, comme le Christ, Lumière pour éclairer les nations. » Beaucoup de religieux et de religieuses ont prononcé leurs vœux à cette date-là. C’est donc l’occasion de les renouveler. Les diocèses organisent des activités très variées, selon les années : messes, conférences, expositions, etc.

Pour ma part, j’ai participé à deux célébrations, d’abord au centre Newman à Toronto ; j’y ai renouvelé mes vœux avec d’autres religieux-ses. Puis cette année, Mgr Peter Hundt, évêque auxiliaire à Toronto, a invité toutes les personnes consacrées du diocèse à une messe à la cathédrale. Expérience forte de nous sentir relier à d’autres instituts de vie religieuse et de sentir qu’aucun ne dit tout du mystère de Dieu. La fidélité de chacun et de chacune nous aide à vivre la nôtre. Chaque congrégation révèle un visage du Christ qui enseigne, guérit et prie. Cette diversité à l’intérieur même de la vie religieuse est une grande richesse.

Le concile Vatican II a redéfini la place de la vie religieuse dans l’Église, dans le document « Perfectae Caritatis » (la charité parfaite), notre consécration s’enracine dans le baptême. Ce texte met l’accent sur l’adaptation aux besoins de notre temps, le retour aux sources en redécouvrant le charisme du fondateur ou de la fondatrice et la vie fraternelle.

Par les vœux nous voulons rappeler que le but de notre vie est suivre le Christ en prenant ses moyens: la pauvreté, simplicité de la vie de Jésus, reconnaitre que tout nous vient de Dieu, que tout nous a été donné, la chasteté « ne me retiens pas » de Jésus à  Marie-Madeleine: avoir une distance par rapport aux personnes et ne pas les accaparer, accepter de ne pas avoir d’enfants et de ne pas connaitre la vie conjugale, et l’obéissance: faire la volonté du Père, volonté qui passe par les supérieurs qui sont à l’écoute de l’Esprit et obéissent aux constitutions, règles de vie différentes pour chaque congrégation

Soyez parfaits veut dire soyez accomplis… vivez pleinement l’accomplissement que Dieu vient faire en vous. Connaître davantage Jésus-Christ, le recevoir des sœurs avec lesquelles je vis, que je n’ai pas choisies et dont je suis solidaire. Oui, les vœux sont un repère qui nous permet de nous réorienter quand nous sommes dépassés, surmenés ; ils sont une force et une boussole dans la brume des jours.

Depuis que je suis au Canada, j’ai expérimenté la grande solidarité qui existe entre religieux et religieuses, je suis témoin de leur grande créativité évangélique à tous les ages de la vie. Notre vie est donnée à Dieu pour le monde. Cet appel nous dépasse et nous renouvelle sans cesse dans la joie de servir.

Je fais miennes les paroles du  frère dominicain Timothy Radcliffe «La valeur de la vie religieuse est qu’elle donne une expression frappante de ce qu’est la destinée de tout être humain. En effet, tout être humain découvre sa propre identité en répondant à l’appel que Dieu lui lance pour partager la vie divine. Nous sommes appelés à apporter une réponse particulière et radicale à cette vocation en laissant derrière nous toute autre identité qui pourrait séduire nos cœurs.» (L’identité des religieux aujourd’hui).

Bonne fête à tous les consacrés et toutes les consacrées !

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