Depuis de nombreuses années, le 2 février est l’occasion de célébrer la vie consacrée dans les diocèses de par le monde. En la fête de la présentation de Jésus au temple, la liturgie propose l’évangile qui met en scène Siméon et Anne, modèles d’attente et de prière, reconnaissant « l’enfant Jésus, comme le Christ, Lumière pour éclairer les nations. » Beaucoup de religieux et de religieuses ont prononcé leurs vœux à cette date-là. C’est donc l’occasion de les renouveler. Les diocèses organisent des activités très variées, selon les années : messes, conférences, expositions, etc.
Pour ma part, j’ai participé à deux célébrations, d’abord au centre Newman à Toronto ; j’y ai renouvelé mes vœux avec d’autres religieux-ses. Puis cette année, Mgr Peter Hundt, évêque auxiliaire à Toronto, a invité toutes les personnes consacrées du diocèse à une messe à la cathédrale. Expérience forte de nous sentir relier à d’autres instituts de vie religieuse et de sentir qu’aucun ne dit tout du mystère de Dieu. La fidélité de chacun et de chacune nous aide à vivre la nôtre. Chaque congrégation révèle un visage du Christ qui enseigne, guérit et prie. Cette diversité à l’intérieur même de la vie religieuse est une grande richesse.
Le concile Vatican II a redéfini la place de la vie religieuse dans l’Église, dans le document « Perfectae Caritatis » (la charité parfaite), notre consécration s’enracine dans le baptême. Ce texte met l’accent sur l’adaptation aux besoins de notre temps, le retour aux sources en redécouvrant le charisme du fondateur ou de la fondatrice et la vie fraternelle.
Par les vœux nous voulons rappeler que le but de notre vie est suivre le Christ en prenant ses moyens: la pauvreté, simplicité de la vie de Jésus, reconnaitre que tout nous vient de Dieu, que tout nous a été donné, la chasteté « ne me retiens pas » de Jésus à Marie-Madeleine: avoir une distance par rapport aux personnes et ne pas les accaparer, accepter de ne pas avoir d’enfants et de ne pas connaitre la vie conjugale, et l’obéissance: faire la volonté du Père, volonté qui passe par les supérieurs qui sont à l’écoute de l’Esprit et obéissent aux constitutions, règles de vie différentes pour chaque congrégation
Soyez parfaits veut dire soyez accomplis… vivez pleinement l’accomplissement que Dieu vient faire en vous. Connaître davantage Jésus-Christ, le recevoir des sœurs avec lesquelles je vis, que je n’ai pas choisies et dont je suis solidaire. Oui, les vœux sont un repère qui nous permet de nous réorienter quand nous sommes dépassés, surmenés ; ils sont une force et une boussole dans la brume des jours.
Depuis que je suis au Canada, j’ai expérimenté la grande solidarité qui existe entre religieux et religieuses, je suis témoin de leur grande créativité évangélique à tous les ages de la vie. Notre vie est donnée à Dieu pour le monde. Cet appel nous dépasse et nous renouvelle sans cesse dans la joie de servir.
Je fais miennes les paroles du frère dominicain Timothy Radcliffe «La valeur de la vie religieuse est qu’elle donne une expression frappante de ce qu’est la destinée de tout être humain. En effet, tout être humain découvre sa propre identité en répondant à l’appel que Dieu lui lance pour partager la vie divine. Nous sommes appelés à apporter une réponse particulière et radicale à cette vocation en laissant derrière nous toute autre identité qui pourrait séduire nos cœurs.» (L’identité des religieux aujourd’hui).
Bonne fête à tous les consacrés et toutes les consacrées !