Audience Générale du pape Léon XIV – Mercredi 24 septembre2025

Markos Bathas. Icône de la descente aux enfers. Wikimedia Commons.

Lors de son audience générale hebdomadaire, le pape Léon XIV a poursuivi son cycle de catéchèse sur « Jésus-Christ, notre espérance » dans le cadre du Jubilé 2025. Il a médité sur la descente de Jésus aux enfers le samedi saint, affirmant que « la fidélité de son amour nous a recherchés là où nous étions perdus, là où seule la puissance d’une lumière capable de pénétrer le royaume des ténèbres peut atteindre ».

Lisez le texte intégral de son discours ci-dessous. Vous pourrez suivre l’intégralité de l’émission sur Sel + Lumière TV ce soir à 19h00 HE, 16h00 HP et sur slmedia.org/fr/endirect.

Chers frères et sœurs, bonjour!

aujourd’hui encore, nous contemplons le mystère du Samedi Saint. C’est le jour du Mystère pascal où tout semble immobile et silencieux, alors qu’en réalité s’accomplit une action invisible de salut : le Christ descend dans le royaume des enfers pour annoncer la Résurrection à tous ceux qui étaient dans les ténèbres et l’ombre de la mort.

Cet événement, que la liturgie et la tradition nous ont transmis, représente le geste le plus profond et le plus radical de l’amour de Dieu pour l’humanité. En effet, il ne suffit pas de dire ou de croire que Jésus est mort pour nous : il faut reconnaître que la fidélité de son amour a voulu nous chercher là même où nous nous étions perdus, là où peut pénétrer seule la force d’une lumière capable de traverser le domaine des ténèbres.

Les enfers, dans la conception biblique, ne sont pas tant un lieu qu’une condition existentielle : cette condition dans laquelle la vie est affaiblie et où règnent la douleur, la solitude, la culpabilité et la séparation d’avec Dieu et des autres. Le Christ nous rejoint même dans cet abîme, franchissant les portes de ce règne des ténèbres. Il entre, pour ainsi dire, dans la maison même de la mort, pour la vider, pour en libérer les habitants, en les prenant par la main un par un. C’est l’humilité d’un Dieu qui ne s’arrête pas devant notre péché, qui n’est pas effrayé par le rejet extrême de l’être humain.

Dans le court passage de sa première lettre que nous avons entendu, l’apôtre Pierre nous dit que Jésus, rendu vivant dans l’Esprit Saint, alla porter l’annonce du salut « même aux âmes prisonnières » (1 3, 19). C’est l’une des images les plus émouvantes, qui ne se trouve pas dans les Évangiles canoniques, mais dans un texte apocryphe appelé l’Évangile de Nicodème. Selon cette tradition, le Fils de Dieu s’est enfoncé dans les ténèbres les plus épaisses pour atteindre même le dernier de ses frères et sœurs, pour aussi y apporter sa lumière. Dans ce geste, il y a toute la force et la tendresse de l’annonce pascale : la mort n’est jamais le dernier mot.

Très chers amis, cette descente du Christ ne concerne pas seulement le passé, mais touche la vie de chacun de nous. Les enfers ne sont pas seulement la condition de qui est mort, mais aussi de qui vit la mort à cause du mal et du péché. C’est aussi l’enfer quotidien de la solitude, de la honte, de l’abandon, de la pénibilité de la vie. Le Christ entre dans toutes ces réalités obscures pour nous témoigner l’amour du Père. Non pas pour juger, mais pour libérer. Non pas pour culpabiliser, mais pour sauver. Il le fait sans clameur, sur la pointe des pieds, comme celui qui entre dans une chambre d’hôpital pour offrir réconfort et aide.

Les Pères de l’Église, dans des pages d’une extraordinaire beauté, ont décrit ce moment comme une rencontre : celle entre le Christ et Adam. Une rencontre qui symbolise toutes les rencontres possibles entre Dieu et l’homme. Le Seigneur descend là où l’homme s’est caché par peur, l’appelle par son nom, le prend par la main, le relève et le ramène à la lumière. Il le fait de pleine autorité, mais aussi avec une infinie douceur, comme un père avec son fils qui craint de ne plus être aimé.

Dans les icônes orientales de la Résurrection, le Christ est représenté en train de briser les portes des enfers et, tendant les bras, il saisit les poignets d’Adam et Ève. Il ne se sauve pas seulement lui-même, il ne revient pas seul à la vie, mais il entraîne avec lui toute l’humanité. Telle est la véritable gloire du Ressuscité : c’est la puissance de l’amour, c’est la solidarité d’un Dieu qui ne veut pas se sauver sans nous, mais seulement avec nous. Un Dieu qui ne ressuscite qu’en embrassant nos misères et en nous relevant pour une vie nouvelle.

Le Samedi Saint est donc le jour où le ciel visite la terre plus profondément. C’est le moment où chaque recoin de l’histoire humaine est touché par la lumière de Pâques. Et si le Christ a pu descendre jusque-là, rien ne peut être exclu de sa rédemption. Pas même nos nuits, pas même nos fautes les plus anciennes, pas même nos liens brisés. Il n’y a pas de passé si détérioré, il n’y a pas d’histoire si compromise qui ne puisse être touchée par la miséricorde.

Chers frères et sœurs, descendre, pour Dieu, n’est pas une défaite, mais l’accomplissement de son amour. Ce n’est pas un échec, mais le moyen par lequel Il montre qu’aucun lieu n’est trop loin, aucun cœur trop fermé, aucune tombe trop scellée pour son amour. Cela nous console, cela nous soutient. Et si parfois nous avons l’impression de toucher le fond, rappelons-nous : c’est de là que Dieu est capable de commencer une nouvelle création. Une création faite de personnes remises debout, de cœurs pardonnés, de larmes asséchées. Le Samedi Saint est l’étreinte silencieuse par laquelle le Christ présente toute la création au Père, pour la replacer dans son dessein de salut.

ANNONCE

Chers frères et sœurs, le mois d’octobre, désormais proche, est particulièrement dédié au Saint Rosaire dans l’Église. C’est pourquoi je vous invite tous, chaque jour du prochain mois, à prier le Rosaire pour la paix, personnellement, en famille et en communauté.

J’invite également tous ceux qui travaillent au Vatican à vivre cette prière dans la Basilique de Saint-Pierre, chaque jour, à 19 heures. En particulier, le samedi 11 octobre, à 18 heures, nous le ferons ensemble sur la Place Saint-Pierre, lors de la veillée du Jubilé de la Spiritualité Mariale, en commémorant également l’anniversaire de l’ouverture du Concile Vatican II.

Texte reproduit avec l’aimable autorisation de la Libreria Editrice Vaticana

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Audience Générale du pape Léon XIV – Mercredi 17 septembre2025

Sculpture du Christ gisant. Photo Pexels.

Lors de son audience générale hebdomadaire, le pape Léon XIV a poursuivi son cycle de catéchèse sur « Jésus-Christ, notre espérance » dans le cadre du Jubilé 2025. Il a médité sur le repos sabbatique de Jésus dans le tombeau le samedi saint, en disant : « Dans le tombeau, Jésus, la Parole vivante du Père, est silencieux. Mais c’est précisément dans ce silence que la nouvelle vie commence à fermenter. Comme une graine dans la terre, comme l’obscurité avant l’aube. Dieu n’a pas peur du temps qui passe, car il est aussi le Dieu de l’attente ».

Lisez le texte intégral de son discours ci-dessous. Vous pourrez suivre l’intégralité de l’émission sur Sel + Lumière TV ce soir à 19h00 HE, 16h00 HP et sur slmedia.org/fr/endirect.

Chers frères et sœurs,

dans notre cheminement de catéchèse sur Jésus, notre espérance, nous contemplons aujourd’hui le mystère du Samedi Saint. Le Fils de Dieu repose dans le tombeau. Mais cette “absence” n’est pas un vide : c’est une attente, une plénitude retenue, une promesse gardée dans l’obscurité. C’est le jour du grand silence, où le ciel semble muet et la terre immobile, mais c’est précisément là que s’accomplit le mystère le plus profond de la foi chrétienne. C’est un silence lourd de sens, comme le sein d’une mère qui garde son enfant non encore né, mais déjà vivant.

Le corps de Jésus, descendu de la croix, est soigneusement enveloppé, comme on le fait avec ce qui est précieux. L’évangéliste Jean nous dit qu’il a été enterré dans un jardin, dans « un tombeau neuf dans lequel on n’avait encore déposé personne » (Jn 19, 41). Rien n’est laissé au hasard. Ce jardin rappelle l’Eden perdu, le lieu où Dieu et l’homme étaient unis. Et ce tombeau jamais utilisé parle de quelque chose qui doit encore arriver : c’est un seuil, pas une fin. Au début de la création, Dieu avait planté un jardin, maintenant la nouvelle création commence aussi dans un jardin : avec un tombeau clos qui, bientôt, s’ouvrira.

Le Samedi Saint est également un jour de repos. Selon la Loi juive, on ne doit pas travailler le septième jour : en effet, après six jours de création, Dieu se reposa (cf. Gn 2, 2). Maintenant, le Fils aussi, après avoir accompli son œuvre de salut, se repose. Non pas parce qu’il est fatigué, mais parce qu’il a terminé son travail. Non pas parce qu’il a abandonné, mais parce qu’il a aimé jusqu’au bout. Il n’y a plus rien à ajouter. Ce repos est le sceau de l’œuvre accomplie, la confirmation que ce qui devait être fait a vraiment été porté à terme. C’est un repos rempli de la présence cachée du Seigneur.

Nous avons du mal à nous arrêter et à nous reposer. Nous vivons comme si la vie n’était jamais suffisante. Nous courons pour produire, pour prouver, pour ne pas perdre de terrain. Mais l’Évangile nous enseigne que savoir s’arrêter est un geste de confiance que nous devons apprendre à accomplir. Le Samedi Saint nous invite à découvrir que la vie ne dépend pas toujours de ce que nous faisons, mais aussi de la façon dont nous savons nous détacher de ce que nous avons pu faire.

Dans le sépulcre, Jésus, la Parole vivante du Père, se tait. Mais c’est précisément dans ce silence que la vie nouvelle commence à germer. Comme une graine dans la terre, comme l’obscurité avant l’aube. Dieu n’a pas peur du temps qui passe, car il est aussi le Seigneur de l’attente. Ainsi, même notre temps “inutile”, celui des pauses, des vides, des moments stériles, peut devenir le sein de la résurrection. Chaque silence accueilli peut être le prélude à une nouvelle Parole. Chaque temps suspendu peut devenir un temps de grâce, si nous l’offrons à Dieu.

Jésus, enseveli dans la terre, est le visage doux d’un Dieu qui n’occupe pas tout l’espace. C’est le Dieu qui laisse faire, qui attend, qui se retire pour nous laisser la liberté. C’est le Dieu qui fait confiance, même quand tout semble fini. Et nous, en ce samedi suspendu, nous apprenons que nous ne devons pas nous précipiter pour ressusciter : il faut d’abord rester, accueillir le silence, nous laisser embrasser par la limite. Parfois, nous cherchons des réponses rapides, des solutions immédiates. Mais Dieu œuvre en profondeur, dans le temps lent de la confiance. Le samedi de l’ensevelissement devient ainsi le sein d’où peut jaillir la force d’une lumière invincible, celle de Pâques.

Chers amis, l’espérance chrétienne ne naît pas dans le bruit, mais dans le silence d’une attente habitée par l’amour. Elle n’est pas fille de l’euphorie, mais de l’abandon confiant. La Vierge Marie nous l’enseigne : elle incarne cette attente, cette confiance, cette espérance. Quand il nous semble que tout est immobile, que la vie est une route interrompue, souvenons-nous du Samedi Saint. Même dans le tombeau, Dieu prépare la plus grande surprise. Et si nous savons accueillir avec gratitude ce qui a été, nous découvrirons que, précisément dans la petitesse et le silence, Dieu aime transfigurer la réalité, rendant toutes choses nouvelles par la fidélité de son amour. La vraie joie naît de l’attente habitée, de la foi patiente, de l’espérance que ce qui a été vécu dans l’amour, certainement, ressuscitera à la vie éternelle.

APPEL

J’exprime ma profonde proximité au peuple palestinien de Gaza, qui continue à vivre dans la peur et à survivre dans des conditions inacceptables, contraint de force une fois de plus à quitter ses propres terres. Devant le Seigneur tout-puissant qui a ordonné : « Tu ne tueras pas » (Ex 20,13) et devant toute l’histoire humaine, chaque personne a toujours une dignité inviolable, qui doit être respectée et sauvegardée. Je renouvelle mon appel au cessez-le-feu, à la libération des otages, à la solution diplomatique négociée et au respect intégral du droit humanitaire international. J’invite tout le monde à s’unir à moi dans ma prière douloureuse afin que se lève bientôt une aube de paix et de justice.

Texte reproduit avec l’aimable autorisation de la Libreria Editrice Vaticana

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Audience Générale du pape Léon XIV – Mercredi 10 septembre2025

Crédit photo : Pexels

Lors de l’audience générale du 10 septembre 2025, le Pape Léon XIV a poursuivi sa catéchèse du Jubilé 2025 sur l’espérance chrétienne. Il a médité sur la mort de Jésus, soulignant la force et le sens du “grand cri” du Christ sur la croix, non pas comme un signe de désespoir, mais comme une prière ultime de confiance et d’espérance. 

Lisez le texte intégral de son discours ci-dessous. Vous pourrez suivre l’intégralité de l’émission sur Sel + Lumière TV ce soir à 19h00 HE, 16h00 HP et sur slmedia.org/fr/endirect.

Chers frères et sœurs,

Bonjour et merci pour votre présence, un beau témoignage !

Aujourd’hui, nous contemplons le sommet de la vie de Jésus dans ce monde : sa mort sur la croix. Les Évangiles attestent un détail très précieux, qui mérite d’être contemplé avec l’intelligence de la foi. Sur la croix, Jésus ne meurt pas en silence. Il ne s’éteint pas lentement, comme une lumière qui s’éteint, mais il quitte la vie avec un cri : « Jésus, poussant un grand cri, expira » (Mc 15, 37). Ce cri résume tout : la douleur, l’abandon, la foi, l’offrande. Ce n’est pas seulement la voix d’un corps qui cède, mais le signe ultime d’une vie qui se donne.

Le cri de Jésus est précédé d’une question, l’une des plus déchirantes qui puissent être prononcées : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? ». C’est le premier verset du Psaume 22, mais sur les lèvres de Jésus, il porte une gravité unique. Le Fils, qui a toujours vécu en communion intime avec le Père, fait maintenant l’expérience du silence, de l’absence, de l’abîme. Il ne s’agit pas d’une crise de foi, mais de la dernière étape d’un amour qui se donne jusqu’au bout. Le cri de Jésus n’est pas un cri de désespoir, mais de sincérité, de vérité poussée à l’extrême, de confiance qui résiste même lorsque tout fait silence.

À ce moment-là, le ciel s’assombrit et le voile du temple se déchire (cf. Mc 15, 33.38). C’est comme si la création elle-même participait à cette douleur et révélait en même temps quelque chose de nouveau : Dieu n’habite plus derrière un voile, son visage est désormais pleinement visible dans le Crucifié. C’est là, dans cet homme déchiré, que se manifeste le plus grand amour. C’est là que nous pouvons reconnaître un Dieu qui ne reste pas distant, mais qui traverse jusqu’au bout notre douleur.

Le centurion, un païen, le comprend. Non pas parce qu’il a écouté un discours, mais parce qu’il a vu Jésus mourir de cette manière : « Vraiment, cet homme était Fils de Dieu ! » (Mc 15, 39). C’est la première profession de foi après la mort de Jésus. C’est le fruit d’un cri qui ne s’est pas perdu dans le vent, mais qui a touché un cœur. Parfois, ce que nous ne pouvons pas dire avec des mots, nous l’exprimons avec la voix. Quand le cœur est plein, il crie. Et ce n’est pas toujours un signe de faiblesse, cela peut être un acte profond d’humanité.

Nous avons l’habitude de considérer le cri comme quelque chose de désordonné, à réprimer. L’Évangile confère à notre cri une valeur immense, en nous rappelant qu’il peut être une invocation, une protestation, un désir, un abandon. Il peut même être la forme extrême de la prière, lorsque nous n’avons plus de mots. Dans ce cri, Jésus a mis tout ce qui lui restait : tout son amour, toute son espérance.

Oui, car il y a aussi cela dans le cri : une espérance qui ne se résigne pas. On crie quand on croit que quelqu’un peut encore entendre. On crie non par désespoir, mais par désir. Jésus n’a pas crié contre le Père, mais vers Lui. Même dans le silence, il était convaincu que le Père était là. Et ainsi, il nous a montré que notre espérance peut crier, même quand tout semble perdu.

Crier devient alors un geste spirituel. Ce n’est pas seulement le premier acte de notre naissance – lorsque nous venons au monde en pleurant – : c’est aussi une façon de rester en vie. On crie quand on souffre, mais aussi quand on aime, quand on appelle, quand on invoque. Crier, c’est dire que nous sommes là, que nous ne voulons pas nous éteindre dans le silence, que nous avons encore quelque chose à offrir.

Dans le voyage de la vie, il y a des moments où tout garder à l’intérieur peut nous consumer lentement. Jésus nous enseigne à ne pas avoir peur du cri, pourvu qu’il soit sincère, humble, orienté vers le Père. Un cri n’est jamais inutile s’il naît de l’amour. Et il n’est jamais ignoré s’il est confié à Dieu. C’est un moyen de ne pas céder au cynisme, de continuer à croire qu’un autre monde est possible.

Chers frères et sœurs, apprenons aussi cela du Seigneur Jésus : apprenons le cri de l’espérance lorsque vient l’heure de l’épreuve extrême. Non pas pour blesser, mais pour nous confier. Non pas pour hurler contre quelqu’un, mais pour ouvrir le cœur. Si notre cri est sincère, il peut être le seuil d’une nouvelle lumière, d’une nouvelle naissance. Comme pour Jésus : quand tout semblait fini, en réalité, le salut était sur le point de commencer. Si elle se manifeste avec la confiance et la liberté des enfants de Dieu, la voix souffrante de notre humanité, unie à la voix du Christ, peut devenir source d’espérance pour nous et pour ceux qui nous entourent.

Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier les fidèles venus, du diocèse de Montréal au Canada accompagnés par leur évêque Mgr Lépine, ainsi que les pèlerins du diocèse d’Angers venus de France.

Quand vient l’heure de l’épreuve, comme les nouveaux saints Pier Giorgio Frassati et Carlo Acutis, apprenons du Christ le cri de l’espérance et le désir d’ouvrir grand nos cœurs à la volonté du Père qui veut notre salut.

Que Dieu vous bénisse !

Texte reproduit avec l’aimable autorisation de la Libreria Editrice Vaticana

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Audience Générale du pape Léon XIV – Mercredi 3 septembre2025

Photo Pexels.

Lors de son audience générale hebdomadaire, le Pape Léon XIV poursuit son cycle de catéchèse consacré au Jubilé 2025, intitulé Jésus-Christ, notre espérance — un itinéraire spirituel marqué par les grands moments de la vie du Christ. Lors de cette séance, il nous invite à méditer le cinquième thème du troisième volet consacré à la Pâque de Jésus : la Crucifixion, à travers les paroles poignantes de l’Évangile selon saint Jean — « J’ai soif » (Jean 19,28) suivies de « Tout est accompli » (Jean 19,30)

Lisez le texte intégral de son discours ci-dessous. Vous pourrez suivre l’intégralité de l’émission sur Sel + Lumière TV ce soir à 19h00 HE, 16h00 HP et sur slmedia.org/fr/endirect.

Chers frères et sœurs,

au cœur du récit de la Passion, au moment le plus lumineux et en même temps le plus sombre de la vie de Jésus, l’Évangile de Jean nous livre deux mots qui renferment un immense mystère : « J’ai soif » (19,28), et aussitôt après : « Tout est accompli. » (19,30). Ultimes paroles, mais chargées d’une vie entière, qui révèlent le sens de toute l’existence du Fils de Dieu. Sur la croix, Jésus n’apparaît pas comme un héros victorieux, mais comme un mendiant d’amour. Il ne proclame pas, ne condamne pas, ne se défend pas. Il demande humblement ce qu’il ne peut en aucun cas se donner à lui-même.

La soif du Crucifié n’est pas seulement le besoin physiologique d’un corps meurtri. Elle est même, et surtout, l’expression d’un désir profond : celui d’amour, de relation, de communion. C’est le cri silencieux d’un Dieu qui, ayant voulu tout partager de notre condition humaine, se laisse aussi traverser par cette soif. Un Dieu qui n’a pas honte de mendier une gorgée, car dans ce geste, il nous dit que l’amour, pour être vrai, doit aussi apprendre à demander et pas seulement à donner.

J’ai soif, dit Jésus, et c’est ainsi qu’il manifeste son humanité et la nôtre. Aucun de nous ne peut se suffire à soi-même. Personne ne peut se sauver seul. La vie “s’accomplit” non pas lorsque nous sommes forts, mais lorsque nous apprenons à recevoir. Et c’est précisément à ce moment-là, après avoir reçu des mains étrangères une éponge imbibée de vinaigre, que Jésus proclame : Tout est accompli. L’amour s’est fait nécessiteux, et c’est précisément pour cela qu’il a accompli son œuvre.

C’est là le paradoxe chrétien : Dieu sauve non pas en agissant, mais en se laissant faire. Non pas en vainquant le mal par la force, mais en acceptant jusqu’au fond la faiblesse de l’amour. Sur la croix, Jésus nous enseigne que l’homme ne se réalise pas dans le pouvoir, mais dans l’ouverture confiante à l’autre, même lorsqu’il nous est hostile et ennemi. Le salut ne réside pas dans l’autonomie, mais de reconnaitre avec humilité son propre besoin et de savoir l’exprimer librement.

L’accomplissement de notre humanité dans le dessein de Dieu n’est pas un acte de puissance, mais un geste de confiance. Jésus ne sauve pas par un coup de théâtre, mais en demandant quelque chose qu’il ne peut se donner à lui-même. Et c’est là que s’ouvre une porte sur la véritable espérance : si même le Fils de Dieu a choisi de ne pas se suffire à lui-même, alors notre soif – d’amour, de sens, de justice – n’est pas un signe d’échec, mais de vérité.

Cette vérité, apparemment si simple, est difficile à accepter. Nous vivons à une époque qui récompense l’autosuffisance, l’efficacité, la performance. Pourtant, l’Évangile nous montre que la mesure de notre humanité n’est pas donnée par ce que nous pouvons conquérir, mais par notre capacité à nous laisser aimer et, quand cela est nécessaire, aussi aider.

Jésus nous sauve en nous montrant que demander n’est pas indigne, mais libérateur. C’est le moyen de sortir de la dissimulation du péché, pour retourner dans l’espace de la communion. Dès le départ, le péché a engendré la honte. Mais le pardon, le vrai, naît lorsque nous pouvons regarder en face notre besoin et ne plus craindre d’être rejetés.

La soif de Jésus sur la croix est donc aussi la nôtre. C’est le cri de l’humanité blessée qui cherche encore l’eau vive. Et cette soif ne nous éloigne pas de Dieu, elle nous unit plutôt à Lui. Si nous avons le courage de la reconnaître, nous pouvons découvrir que notre fragilité est aussi un pont vers le ciel. C’est précisément en demandant – et non en possédant – que s’ouvre une voie de liberté, car nous cessons de prétendre nous suffire à nous-mêmes.

Dans la fraternité, dans la vie simple, dans l’art de demander sans honte et de donner sans calcul, se cache une joie que le monde ne connaît pas. Une joie qui nous ramène à la vérité originelle de notre être : nous sommes des créatures faites pour donner et recevoir de l’amour.

Chers frères et sœurs, dans la soif du Christ, nous pouvons reconnaître toute notre soif. Et apprendre qu’il n’y a rien de plus humain, rien de plus divin, que de savoir dire : j’ai besoin. N’ayons pas peur de demander, surtout quand nous pensons ne pas le mériter. N’ayons pas honte de tendre la main. C’est précisément là, dans ce geste humble, que se cache le salut.

APPEL

Des nouvelles dramatiques nous parviennent du Soudan, en particulier du Darfour. À El Fasher, de nombreux civils sont pris au piège dans la ville, victimes de la famine et des violences. À Tarasin, un glissement de terrain dévastateur a fait de très nombreux morts, laissant derrière lui douleur et désespoir. Et comme si cela ne suffisait pas, la propagation du choléra menace des centaines de milliers de personnes déjà épuisées. Je suis plus que jamais proche de la population soudanaise, en particulier des familles, des enfants et des personnes déplacées. Je prie pour toutes les victimes.

Je lance un appel pressant aux responsables et à la communauté internationale afin que des couloirs humanitaires soient garantis et qu’une réponse coordonnée soit mise en œuvre pour mettre fin à cette catastrophe humanitaire. Il est temps d’entamer un dialogue sérieux, sincère et inclusif entre les parties afin de mettre fin au conflit et de redonner espérance, dignité et paix au peuple du Soudan.

Texte reproduit avec l’aimable autorisation de la Libreria Editrice Vaticana

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Audience Générale du pape Léon XIV – Mercredi 27 août 2025

« Arrestation du Christ », Wikimedia Commons.

Lors de son audience générale hebdomadaire, le pape Léon XIV a poursuivi son cycle de catéchèse sur « Jésus-Christ, notre espérance » dans le cadre du Jubilé 2025. Il a médité sur l’arrestation de Jésus au Mont des Oliviers, affirmant que « au milieu de la nuit, alors que tout semble s’écrouler, Jésus montre que l’espérance chrétienne n’est pas une fuite, mais une décision. Cette attitude est le fruit d’une prière profonde dans laquelle on ne demande pas à Dieu de nous épargner la souffrance, mais plutôt de nous donner la force de persévérer dans l’amour, conscients que la vie offerte librement par amour ne peut être enlevée par personne ».

Lisez le texte intégral de son discours ci-dessous. Vous pourrez suivre l’intégralité de l’émission sur Sel + Lumière TV ce soir à 19h00 HE, 16h00 HP et sur slmedia.org/fr/endirect.

Chers frères et sœurs,

Nous nous arrêtons aujourd’hui sur une scène qui marque le début de la Passion de Jésus: le moment de son arrestation au jardin des Oliviers. L’évangéliste Jean, avec sa profondeur habituelle, ne présente pas un Jésus effrayé, qui fuit ou se cache. Au contraire, il nous montre un homme libre, qui s’avance et parle, affrontant à visage découvert l’heure où la lumière du plus grand amour peut se révéler.

«Jésus, sachant tout ce qui allait lui arriver, s’avança et leur dit: Qui cherchez-vous?» (Jn 18, 4). Jésus sait. Pourtant, il décide de ne pas reculer. Il se rend. Non par faiblesse, mais par amour. Un amour si plein, si mûr, qu’il ne craint pas le rejet. Jésus n’est pas capturé: il se laisse capturer. Il n’est pas victime d’une arrestation, mais auteur d’un don. Ce geste incarne une espérance de salut pour notre humanité: savoir que, même dans les heures les plus sombres, nous pouvons rester libres d’aimer jusqu’au bout.

Lorsque Jésus répond: «C’est moi. Je le suis», les soldats tombent à terre. Ce passage est mystérieux, car cette expression, dans la révélation biblique, rappelle le nom même de Dieu: «Je suis». Jésus révèle que la présence de Dieu se manifeste précisément là où l’humanité fait l’expérience de l’injustice, de la peur et de la solitude. C’est précisément là que la vraie lumière est prête à briller sans craindre d’être submergée par les ténèbres qui avancent.

Au cœur de la nuit, alors que tout semble s’écrouler, Jésus montre que l’espérance chrétienne n’est pas une fuite, mais une décision. Cette attitude est le fruit d’une prière profonde par laquelle nous ne demandons pas à Dieu de nous épargner la souffrance, mais d’avoir la force de persévérer dans l’amour, conscients que la vie offerte gratuitement par amour ne peut nous être ôtée par personne.

«Si c’est bien moi que vous cherchez, ceux-là, laissez-les partir» (Jean 18, 8). Au moment de son arrestation, Jésus ne se soucie pas de son propre salut: il souhaite seulement que ses amis puissent s’en aller. Cela démontre que son sacrifice est un véritable acte d’amour. Jésus se laisse capturer et emprisonner par les gardes uniquement pour qu’ils libèrent ses disciples.

Jésus a vécu chaque jour de sa vie en prévision de cette heure dramatique et sublime. C’est pourquoi, lorsqu’elle arrive, il a la force de ne pas chercher à s’échapper. Son cœur sait bien que perdre sa vie par amour n’est pas un échec, mais il possède une fécondité mystérieuse. Comme le grain de blé qui, tombé en terre, ne reste pas seul, mais meurt et devient fécond.

Jésus, lui aussi, est troublé par un chemin qui semble ne mener qu’à la mort et à la fin. Mais il est tout autant persuadé que seule une vie perdue par amour est finalement retrouvée. C’est là que réside la véritable espérance: non pas dans la tentative d’éviter la douleur, mais dans la conviction que, même au cœur de la souffrance la plus injuste, se cache la semence d’une vie nouvelle.

Et nous? Combien de fois défendons-nous notre vie, nos projets, nos certitudes, sans nous rendre compte que, ce faisant, nous restons seuls. La logique de l’Evangile est différente: seul ce qui est donné fleurit; seul l’amour qui devient gratuit peut restaurer la confiance, même là où tout semble perdu.

L’Evangile de Marc nous parle aussi d’un jeune homme qui, lors de l’arrestation de Jésus, s’enfuit nu (Mc 14, 51). C’est une image énigmatique mais profondément évocatrice. Nous aussi, en essayant de suivre Jésus, nous vivons des moments où nous sommes pris au dépourvu et dépouillés de nos certitudes. Ce sont les moments les plus difficiles, dans lesquels nous sommes tentés d’abandonner le chemin de l’Evangile, car l’amour semble un voyage impossible. Pourtant, c’est un jeune homme lui-même, à la fin de l’Evangile, qui annonce la résurrection aux femmes, non plus nu, mais revêtu de blanc.

Telle est l’espérance de notre foi: nos péchés et nos hésitations n’empêchent pas Dieu de nous pardonner et de nous redonner le désir de le suivre à nouveau, afin de nous rendre capables de donner notre vie pour les autres.

Chers frères et sœurs, apprenons, nous aussi, à nous en remettre à la bonne volonté du Père, en laissant notre vie être une réponse au bien reçu. Dans la vie, tout contrôler ne sert à rien. Il suffit de choisir chaque jour d’aimer librement. Telle est la véritable espérance: savoir que, même dans l’obscurité de l’épreuve, l’amour de Dieu nous soutient et permet au fruit de la vie éternelle de mûrir en nous.

Au terme de l’Audience générale, le Pape a lancé les appels suivants:

Vendredi dernier, nous avons accompagné par la prière et le jeûne nos frères et sœurs qui souffrent à cause des guerres. Je renouvelle aujourd’hui mon appel pressant aux parties impliquées et à la communauté internationale, pour qu’elles mettent fin au conflit en Terre Sainte, qui a causé tant de terreur, de destruction et de mort.

Je supplie que tous les otages soient libérés, qu’un cessez-le-feu permanent soit conclu, que l’entrée en toute sécurité de l’aide humanitaire soit facilitée et que le droit humanitaire soit pleinement respecté, en particulier l’obligation de protéger les civils et l’interdiction des punitions collectives, de l’usage aveugle de la force et du déplacement forcé de la population. Je m’associe à la Déclaration commune des Patriarches grec-orthodoxe et latin de Jérusalem, qui ont demandé hier «de mettre fin à cette spirale de violence, de mettre fin à la guerre et de donner la priorité au bien commun des personnes».

Implorons Marie, Reine de la paix, source de consolation et d’espoir: que son intercession obtienne la réconciliation et la paix dans cette terre si chère à tous!

Texte reproduit avec l’aimable autorisation de la Libreria Editrice Vaticana

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