Le mot « Carême » vient du latin « quadragesima » qui signifie les quarante jours qui précèdent la fête de « Pâques » : la plus grande et la plus belle des fêtes chrétiennes qui nous aident à nous préparer à la résurrection du Christ ! Nous serons des témoins de la vie qui est plus forte que la mort. De l’amour et de la miséricorde qui sont plus forts que la haine. Du pardon qui est plus fort que la violence.
Nous sommes donc invités à changer nos cœurs. Car ce temps béni, est un temps de renouvellement nécessaire pour accomplir des choses importantes dans nos vies. Nous adoptons la prière, le jeûne et le partage, « les trois piliers de ce temps », dans le but d’aller à la rencontre du Christ et de s’ajuster à la volonté de Dieu.
Pourquoi allons-nous vivre ce cheminement spirituel de quarante jours avant d’aboutir à Pâques ? C’est tout simplement, parce que ce passage nous identifie comme humains, et nous devons réfléchir à la qualité de notre relation avec Dieu et les autres pour renouveler nos cœurs et ainsi plaire à Dieu. Nous devons chercher à la renforcer par le moyen de ces piliers de vie, qui sont par exemple : la prière, la méditation, le jeûne et la pratique de la charité.
Ce passage est pratiquement une traversée des ténèbres à la lumière, de la mort à la vie éternelle avec Jésus-Christ plein de miséricorde et de tendresse. C’est pourquoi nous nous préparons pendant quarante jours à nous détourner de nous-mêmes, de nos propres désirs, de nos tentations voire nos faiblesses, et de renoncer à ce qui nous éloigne de Dieu. Nous détourner de notre égoïsme et de notre liberté qu’on veut pour nous-mêmes, pour pouvoir aller vers les autres, les rencontrer et les aider afin de voir en eux le visage de Dieu.
L’église à son tour, nous propose ces quarante jours pour nous connecter à Lui, à nous-mêmes et aux autres. Le Carême ne peut être qu’un temps très privilégié pour nous rapprocher de notre Seigneur crucifié et ressuscité pour nous sauver. Rappelons ici que de nombreux cœurs se détournent de leur foi en Dieu et en Son Fils, Jésus-Christ. Notre actualité est remplie de violence et de multiples conflits. Même un grand nombre de personnes ont été laissées seules et isolées après une pandémie qui a bouleversé nos vies. Portons avec joie, dans nos prières, toutes les personnes qui souffrent à cause d’une guerre, d’un tremblement de terre ou d’un conflit économique très critique. Nous savons bien que la prière a un impact inestimable. Redoublons notre confiance en Dieu, Il ne nous laissera pas tomber. « Veillez donc et priez en tout temps, afin que vous ayez la force d’échapper à toutes ces choses qui arriveront, et de paraître debout devant le Fils de l’Homme. » Luc, 21 : 36
Le Carême ne peut pas être un moment triste, un temps où on doit faire des sacrifices ponctuels et continuer de vivre un bonheur éphémère, etc. Nous devons veiller à ne pas nous écarter de l’essentiel. Accordons plus d’attention aux autres, remercions-les pour un service offert ou demandons pardon entourant un malentendu, etc. Adoptons de nombreuses réflexions constructives, cherchons le sacrement de pénitence, et contemplons les méditations sur le Chemin de croix et tant d’autres.
Soulignons le 10ème anniversaire du pontificat du pape François, ce 13 mars. Cette décennie nous a révélé un Pape simple, humble et fidèle à Dieu. Il vit l’Évangile et y demeure très prêt. Le Saint-Père ne rate pas une occasion sans nous ouvrir le cœur et l’esprit à ce qui doit compter le plus pour nous. Ce qui va nous assurer une bonne relation avec Dieu, notre Créateur, et les autres personnes qui nous entourent. Son message pour mieux vivre ce « temps de grâce », se résume en dix conseils.
- Se laisser toucher le cœur,
- Arrêter de s’agiter,
- Rechercher le silence,
- Se détacher du smartphone,
- Arrêter de regarder les autres de haut,
- En finir avec l’hypocrisie,
- Ne pas s’habituer au Mal,
- Demander le don des larmes,
- Contempler les visages qui nous entourent,
Chaque année, nous nous trouvons face à notre réalité humaine fondamentale d’être « de la poussière », d’être de passage sur terre, et que nous avons absolument besoin de Dieu pour renaître de notre condition mortelle. L’imposition des cendres, n’est qu’un rappel de notre nature humaine fragile, voire légère. En ce temps de Carême, nous sommes tous invités à prendre conscience de cette vérité qui nous définit et que nous avons tendance à l’oublier. Travaillons plutôt à tourner notre cœur de tout ce qui est éphémère, passager et qui nous éloigne de Dieu ; qui est amour et pardon, pour gagner Son cœur et le Ciel. Sortons de notre routine, de notre confort et habillons notre cœur de miséricorde et de compassion envers nos frères et sœurs dans le besoin. Écoutons leur souffrance et agissons en leur faveur : l’aumône nous rapproche d’eux.
Quant au jeûne, il nous aidera à renoncer à nous-mêmes, pour que l’espace libéré en nous, nous mène à voir Dieu dans le visage des pauvres. Conjuguons la prière sincère à l’action pour faire changer les choses dans notre vie et dans celle d’autrui. Sans oublier que le pouvoir de la prière est si grand et que nous Lui en sommes très reconnaissants.
En plus d’ouvrir notre cœur à Dieu et aux autres, faisons l’effort volontaire de nous calmer, de rechercher le silence dans un monde bruyant, plein d’exigences, d’obligations et de distractions de toutes sortes ; afin d’être capable d’écouter le Seigneur, de saisir ce qu’Il a à nous dire et de nous inspirer de Ses paroles. N’est-ce pas là, une caractéristique de la vie bénédictine qui nous parle encore aujourd’hui ?
L’effort vital et la discipline de vie que nous adoptons dans notre cheminement spirituel, sont de grands défis de notre parcours vers Pâques. Ils sont plus qu’essentiels pour notre résurrection avec le Christ !
Bon Carême à toutes et à tous.