Message du Président de la CECC pour la Semaine sainte et Pâques 2015

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Message pour la Semaine sainte et Pâques 2015

Le 25 mars 2015,

« Choisissez la vie! » C’est Dieu qui supplie son peuple, et cette supplication retentit dans nos églises depuis la première semaine du Carême quand furent proclamées ces quelques lignes du livre du Deutéronome (30,19). N’est-il pas étonnant d’entendre Dieu plaider avec son peuple, le supplier, l’implorer de faire ce choix? Peut- être Dieu doit-il plaider avec nous parce que le choix n’est ni évident ni facile. Mais ce choix, il est toujours crucial.

L’adjectif « crucial » vient du latin crux, qui veut dire « croix ». On dit qu’un choix est crucial quand nous nous trouvons à la croisée des chemins, face à la Croix de Jésus. Le Crucifié nous invite à supporter les souffrances les uns des autres, à demeurer patients et vigilants ensemble dans la nuit, à écouter le battement de la vie jusque dans la mort. Lorsque des chrétiennes et des chrétiens entrent au tombeau avec Jésus, ce n’est pas pour choisir la mort, mais pour témoigner de l’amour et de l’espérance alors même que les signes de vie vacillent et se font imperceptibles. Nous n’avons pas pour mission de rouler la pierre pour refermer le tombeau, mais avec Celui qui nous précède, d’inviter le monde à s’ouvrir à la lumière et à la vie.

Tels sont les choix cruciaux que nous sommes appelés à faire. Offrir amour et encouragement aux mourants, afin qu’ils fassent partie du tissu communautaire et du réseau de sollicitude qui s’étendent au-delà de la mort. Porter les douleurs de l’existence avec ceux et celles qui luttent contre diverses formes de dépendance, en leur offrant réconfort et assurance aux heures de solitude et d’angoisse. Reconnaître nos erreurs et nos limites alors que nous cheminons avec des criminels, confiant que chaque personne peut un jour être guérie et par le fait même en guider une autre vers la guérison. Accepter nos peurs et nos vulnérabilités face à la violence quand nous cherchons à sortir de l’injustice et de l’exploitation. Bâtir des ponts et promouvoir le respect de chacun en insistant sur la dignité de la vie et de la communauté humaines.

Jésus ressuscité souffle sur les disciples et leur offre la paix. Avec lui, nous aussi insufflons la vie à nos relations, à nos collectivités, à notre travail et à notre monde. L’Esprit de paix et de joie que nous offrons ne préfère pas la mort. Invités, poussés par lui, nous recherchons et protégeons la vie. Le Christ ressuscité est avec nous : dans le sein maternel, au chevet du mourant, dans les champs et les demeures de nos Galilées, et plus loin encore. L’amour que Dieu nous appelle à offrir est plus fort que la mort; la vie que nous partageons s’étend plus profondément et beaucoup plus loin que le tombeau.

« Choisissez la vie! » C’est le choix « crucial » que chacun de nous doit prendre. De ce choix montent tous les Alléluias! Car dans le Christ, notre espérance est vivante. Il est ressuscité. Oui, vraiment ressuscité.

+ Paul-André Durocher
Archevêque de Gatineau
Président de la Conférence des évêques catholiques du Canada

Déclaration du président de la CECC sur l’aide médicale à mourir

DurocherDéclaration sur l’aide médicale à mourir
de Mgr Paul-André Durocher, archevêque de Gatineau et
président de la Conférence des évêques catholiques du Canada

De par leur foi, les catholiques sont appelés à aider toute personne dans le besoin, surtout les pauvres, les souffrants et les mourants. Réconforter les personnes mourantes et les accompagner dans l’amour et la solidarité sont des expressions importantes de la miséricorde chrétienne reconnues par l’Église depuis ses débuts.

Toutefois, aider une personne à se suicider n’est ni un acte de justice ou de miséricorde, ni un soin palliatif. La décision prise aujourd’hui par la Cour suprême du Canada ne change pas l’enseignement catholique. «  Ainsi une action ou une omission qui, de soi ou dans l’intention, donne la mort afin de supprimer la douleur, constitue un meurtre gravement contraire à la dignité de la personne humaine et au respect du Dieu vivant, son Créateur.  » (Catéchisme de l’Église catholique, 2277)

Les évêques de notre pays invitent les Canadiens et les Canadiennes, surtout les catholiques, à faire tout en leur pouvoir pour apporter réconfort et appui à toutes les personnes qui sont mourantes et à celles qui leur sont chères, pour qu’aucune d’entre elles, pour des raisons de solitude, de vulnérabilité, de perte d’autonomie ou par peur de souffrir ou de ressentir de la douleur, sentent qu’elle n’a d’autre choix que d’avoir recours au suicide. La Conférence des évêques catholiques du Canada continuera de promouvoir les soins palliatifs et les soins à domicile, et d’encourager tous les fidèles à travailler à améliorer le mieux-être des personnes âgées, handicapées, malades et socialement isolées.

Mes frères évêques et moi exhortons les gouvernements et les cours à interpréter la décision d’aujourd’hui au sens le plus strict du terme, à résister aux pressions d’aller plus loin en approuvant de prétendus actes d’«  homicide par compassion  » et d’euthanasie. Nous faisons de nouveau appel aux gouvernements provinciaux et territoriaux pour qu’ils assurent des soins palliatifs de qualité dans toutes leurs juridictions. Nous implorons également les agences gouvernementales et professionnelles de mettre en place des politiques et des directives qui respectent la liberté de conscience de tous les travailleurs et administrateurs de la santé qui ne voudront pas et qui ne pourront pas accepter le suicide comme une solution médicale à la souffrance et à la douleur.

+ Paul-André Durocher
Archevêque de Gatineau
Président de la Conférence des évêques
catholiques du Canada
Le 6 février 2015

La dynamique missionnaire de la paroisse aujourd’hui

(CECC – Ottawa)… La Commission épiscopale pour la doctrine de la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC) a publié un nouveau document intitulé «  La dynamique missionnaire de la paroisse aujourd’hui  ». Rédigé à partir du contexte actuel au Canada, le texte met l’accent sur le fait que «  la diffusion de la foi au Christ, Rédempteur de l’humanité, est la mission première et fondamentale de l’Église  » (paragraphe 1). La réflexion s’adresse d’abord aux pasteurs et aux personnes qui travaillent dans les paroisses, mais également à tous les catholiques qui souhaitent mieux comprendre le rôle de la paroisse dans la mission de l’Église. La Commission note que «  c’est avant tout par la paroisse que la plupart de nos concitoyens peuvent découvrir l’Église catholique et en vivre le mystère.  »

Les évêques de la Commission sont conscients de la diversité des réalités des paroisses à travers le pays, de même que des défis communs qu’elles rencontrent. Cependant, la réponse requise pour ces divers défis est la même  : être des paroisses missionnaires et évangélisatrices. Le texte explique comment les paroisses au Canada peuvent vivre concrètement leur appel à évangéliser par les activités missionnaires, catéchétiques et pastorales.

Les évêques affirment que comme elles sont des «  signes concrets de la présence de l’Église dans la société, les paroisses devraient être le lieu d’un nouveau dialogue entre la culture contemporaine et l’Évangile du Christ : pour une rencontre en profondeur entre le Christ, la Parole vivante, et ceux et celles qui ne l’ont pas encore rencontré  » (paragraphe 9). Tout ceci exigera une profonde conversion des personnes et des communautés, qui relève de ce que le pape François appelle « le chemin d’une conversion pastorale et missionnaire, qui ne peut laisser les choses comme elles sont. »

Ce texte complète la publication récente de la Commission, Les composantes de l’évangélisation aujourd’hui, qui a été publiée en 2013.

Des exemplaires du document sont en vente aux Éditions de la CECC (par téléphone  au 1-800-769-1147 ou par courriel à publi@cecc.ca).

Lien au document (PDF)

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