Ignatius Maloyan, archevêque et martyr arménien : bientôt canonisé par le pape Léon XIV

Ignatius Maloyan, archevêque et martyr arménien : bientôt canonisé par le pape Léon XIV

Statue du bienheureux Ignatius Maloyan, Bzommar, Liban. Wikimedia Commons.

Le 19 octobre 2025, le pape Léon XIV proclamera saint Ignatius (Choukrallah) Maloyan, archevêque arménien-catholique de Mardin, martyrisé en 1915. Sa canonisation marque une étape importante non seulement pour l’Église arménienne catholique, mais aussi pour toute l’Église universelle, pour tous ceux et celles qui, hier comme aujourd’hui, témoignent du Christ au milieu des persécutions : un témoignage de foi, de courage et de fidélité au Christ jusqu’au bout. Qui était ce pasteur qui a préféré mourir plutôt que de renier sa foi ?

 

Une vie consacrée à Dieu

Ignatius Maloyan, de son nom de naissance Choukrallah* Maloyan, est né le 19 avril 1869 à Mardin, dans l’Empire ottoman (aujourd’hui Turquie).

*Le prénom de naissance de Monseigneur Ignatius Maloyan était Choukrallah (en arabe شكر الله), qui signifie littéralement « Dieu merci ». Ce choix n’est pas anodin : il traduit la profondeur de la foi de sa famille et leur reconnaissance envers Dieu pour le don de la vie. Chaque fois que ses proches l’appelaient par son prénom, c’était un acte de gratitude et une prière en soi, une manière simple mais puissante de garder vivante la relation avec le divin au quotidien. Ainsi, dès son enfance, Maloyan a grandi dans une atmosphère marquée par la piété, l’action de grâce et la fidélité à la foi, des valeurs qui allaient façonner toute sa vie spirituelle et pastorale. Dès son adolescence, il ressent l’appel au sacerdoce et entre au séminaire arménien-catholique de Bzommar, au Liban à l’âge de 14 ans.

Après avoir terminé ses études supérieures en 1896, le jour dédié au Sacré-Cœur de Jésus, il est ordonné prêtre à l’église du couvent de Bzommar. Il devint membre de l’Institut de Bzommar et adopta le nom d’Ignatius en mémoire du célèbre martyr d’Antioche saint Ignace d’Antioche. Entre 1897 et 1910, le père Ignatius fut nommé curé à Alexandrie et au Caire, où sa bonne réputation était largement répandue.

En 1911, le pape Pie X le nomme archevêque de Mardin lors du synode des évêques arméniens à Rome, qui examine la situation en Turquie après la montée du mouvement des Jeunes Turcs. Pasteur zélé et proche de son peuple, il se distingue par son attention aux pauvres, son engagement pastoral et son désir de réconcilier et d’enseigner dans un contexte marqué par des tensions religieuses et politiques.

En 1915, après l’entrée en guerre de la Turquie dans la Première Guerre mondiale alors que se déchaîne le génocide arménien, l’archevêque Maloyan fut arrêté avec 13 prêtres et 600 autres chrétiens dans le tumulte qui accompagna les enrôlements forcés et le harcèlement des chrétiens, en particulier des chrétiens arméniens.

On lui propose la liberté en échange de son reniement du christianisme et de sa conversion à l’islam. Sa réponse est ferme :

 « Si Jésus-Christ, mon Seigneur et mon Dieu, a été crucifié pour moi, pourquoi ne serais-je pas prêt, moi aussi, à mourir pour Lui ? » 

L’archevêque Maloyan et ses compagnons furent exécutés le 3 juin de la même année, après avoir refusé de renoncer à leur foi. Il meurt en proclamant le nom de Jésus.

 

De la béatification à la canonisation

Reconnu martyr, Monseigneur Maloyan est béatifié par saint Jean-Paul II le 7 octobre 2001. Dans son homélie, le Pape soulignait son témoignage comme un signe d’espérance pour les chrétiens persécutés.

En juin 2025, le pape Léon XIV a approuvé sa canonisation. La cérémonie aura lieu le 19 octobre 2025, place Saint-Pierre à Rome, en présence de nombreux fidèles arméniens et de pèlerins venus du monde entier.

L’Église ne célèbre pas seulement la fidélité d’un homme de foi, mais rend aussi hommage à la mémoire du génocide qui a coûté la vie à 1,5 million d’Arméniens, d’Assyriens et de Grecs — des peuples qui ont souffert et se sont sacrifiés pour préserver leur foi et leur identité. Mgr Maloyan devient ainsi le visage des martyrs arméniens restés anonymes, rappelant au monde que leur sacrifice n’a pas été vain. Sa canonisation est donc un acte de justice historique et spirituelle, une reconnaissance universelle qui dépasse le silence des hommes pour inscrire leur témoignage dans la mémoire de l’Église et de l’humanité.

La canonisation de Mgr Maloyan revêt une signification particulière non seulement pour les Arméniens et les Libanais, mais aussi pour tous les chrétiens du Moyen-Orient. Dans une région encore marquée par la guerre, la persécution et l’incertitude, son témoignage de foi et son sacrifice deviennent une source de courage et d’espérance. Malgré ces circonstances difficiles, de nombreux fidèles manifestent leur enthousiasme et se préparent à se rendre à Rome le 19 octobre pour vivre ce moment historique.

 

Mémoire et fête liturgique

La fête liturgique de saint Ignatius Maloyan est célébrée le 11 juin, jour de son martyr. Il est particulièrement honoré au Liban, en Arménie et au sein de la diaspora arménienne. 

La présidence Libanaise sera présente à Rome pour cette occasion à la suite d’ une invitation officielle du patriarche catholicos Raphaël Bedros XXI Minassian. Beaucoup de libanais et arméniens se préparent pour le grand jour. Un site pour organiser ces voyages du Liban au Vatican a été créé.

L’équipe de Sel + Lumière Média représentée par son Président, directeur général, le père Haig Chahinian sera présente à Rome pour la couverture médiatique et pour des entrevues exclusives à cette occasion.

À travers la canonisation de Mgr Ignatius Maloyan, l’Église nous rappelle que la sainteté n’est pas une idée lointaine mais une réalité incarnée : celle d’hommes et de femmes qui, dans les moments les plus sombres, choisissent de rester fidèles à la lumière. Son exemple interpelle chacun et chacune de nous : Comment rendre témoignage au Christ dans notre vie quotidienne, à notre tour ?

« Si Jésus-Christ, mon Seigneur et mon Dieu, a été crucifié pour moi, pourquoi ne serais-je pas prêt, moi aussi, à mourir pour Lui ? » En 1915, l’archevêque Ignatius Maloyan donna sa vie plutôt que de renier sa foi lors du génocide arménien. Le pape Léon XIV le proclama saint, le 19 octobre. Voici, pour vous, un témoignage de foi et de courage du Bienheureux Ignatius Maloyan !   Secured By miniOrange