Lettre du Président de la CECC à la ministre des Affaires étrangères concernant la politique étrangère canadienne

Vous trouverez ci-dessous le texte complet de la Lettre du Président de la CECC à la ministre des Affaires étrangères concernant la politique étrangère canadienne telle que publiée le 4 juillet 2017:

Mgr Douglas Crosby, O.M.I., évêque de Hamilton et président de la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC) a écrit à l’honorable Chrystia Freeland, ministre des Affaires étrangères, concernant son discours du 6 juin 2017 sur la politique étrangère canadienne. Dans son discours à la Chambre des communes, la Ministre avait associé les droits des femmes au droit à l’avortement et aux « droits en matière de sexualité et de santé reproductive » en déclarant que « ces droits sont au cœur de notre politique étrangère ». Dans sa lettre, Mgr Crosby exprime sa profonde inquiétude et son désaccord  affirmant que cette déclaration est « erronée, troublante et malavisée ». Il rappelle que « plusieurs enjeux féminins qui auraient dû être soulevés parce qu’ils justifient un engagement international… ont été passés sous silence. Mentionnons entre autres les ententes économiques du Canada avec des pays où les fillettes sont tuées à la naissance parce qu’elles ne sont pas des garçons; où les femmes gagnent moins que les hommes pour le même travail ou ne peuvent bénéficier des mêmes privilèges de la loi, y compris le droit à l’éducation ou à la protection contre le viol, la violence physique, ou autre forme d’abus. »

Mgr Crosby fait ressortir qu’une « partie importante de la population (tant au Canada qu’à l’étranger) estime que l’enfant à naître est un être humain créé par Dieu, qui mérite de vivre et d’être aimé », alors que la Cour suprême du Canada a unanimement reconnu dans sa décision de la cause Morgentaler en 1988 que l’État a un intérêt légitime à protéger l’enfant à naître. Le Président de la CECC insiste que « dans un contexte d’incertitude où la voix et le leadership du Canada ont du poids sur de nombreux sujets, du changement climatique à la paix mondiale, une idéologie politique ne devrait pas dicter la politique étrangère et l’emporter sur le bon sens et sur nos obligations humanitaires envers ceux et celles en grand besoin. »

Une copie de la lettre de trois pages a également été envoyée au Premier ministre, le très honorable Justin Trudeau; à la ministre du Développement international et de la Francophonie, l’honorable Marie-Claude Bibeau, au chef de l’Opposition officielle, l’honorable Andrew Scheer; au porte-parole de l’Opposition officielle sur les Affaires étrangères, l’honorable Tony Clement, et au porte-parole de l’Opposition pour les droits de la personne et la liberté de religion, l’honorable David Anderson.

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