Lettre du Cardinal Collins à M. Justin Trudeau

collins1-e1326313486235M. Justin Trudeau, député
Chef du parti libéral du Canada
Chambre des communes, Ottawa

Le 14 mai 2014

Cher Monsieur Trudeau,

Je suis profondément inquiet par votre décision voulant que des citoyens qui cherchent consciemment à assurer la protection des plus vulnérables parmi nous ne soient pas reconnus comme des candidats convenables pour votre parti.

Il y a à peine une semaine, le pape François a publié un message appuyant les milliers de vos concitoyens qui s’étaient rassemblés sur la Colline parlementaire pour déclarer paisiblement le droit à la vie et le besoin de protéger les vulnérables. Il les a assurés de sa proximité spirituelle « alors qu’ils témoignent de la beauté, de la dignité donnée par Dieu et de la valeur de la vie humaine ». Il est bon de signaler que si le pape François, dans sa jeunesse, était déménagé au Canada pour poursuivre la noble vocation de politicien plutôt que de devenir prêtre en Argentine, il aurait été un candidat inéligible pour votre parti si votre politique avait été alors en vigueur.

Parmi les deux millions de catholiques dans mon archidiocèse, il y a des membres provenant de tous les partis politiques, y compris le vôtre. Je les encourage tous, peu importe le parti, de servir la communauté non seulement en votant, mais aussi en étant des candidats activement impliqués dans la vie politique. Il n’est pas juste de les exclure d’un parti, quel qu’il soit, parce qu’ils sont fidèles à leur conscience.

Les dirigeants politiques ont certainement le droit d’insister sur l’unité du parti et sur la discipline dans le cadre de questions politiques qui s’insèrent dans la sphère légitime de leur autorité. Par contre, cette autorité politique n’est pas sans bornes : elle n’inclut pas les questions de conscience et de religion. Elle ne régit pas toutes les facettes de la vie.

Le protecteur des politiciens est saint Thomas More. Il est entré en conflit avec les autorités politiques de son temps en raison d’une question de conscience. Le roi voulait contrôler sa conscience, mais Thomas était le bon serviteur du roi, mais celui de Dieu avant tout (“the king’s good servant, but God’s first”). Les dirigeants politiques de nos jours ne devraient pas exclure des gens intègres, même si leurs opinions représentent des défis.

Je vous exhorte à reconsidérer votre position.

Je vous prie d’accepter, cher Monsieur Trudeau, l’expression de mes sentiments distingués.

Son Éminence M. le cardinal Thomas Collins
Archevêque de Toronto

Échos du Vatican

Audience générale: le Pape prie pour les mineurs turcs et les migrants en Méditerranée

1_0_799109Le Pape François a lancé un appel à l’issue de l’audience générale ce mercredi en faveur des victimes de la catastrophe minière de Soma en Turquie, où plus de 200 mineurs ont été tués. « Je vous invite à prier pour les mineurs qui sont morts hier dans la mine de Soma et pour ceux qui sont encore prisonniers dans la galerie » a dit le Pape, demandant à ce que le Seigneur accueille les victimes auprès de Lui et soutienne leurs familles.

Le Saint Père est également revenu aussi sur les migrants qui sont morts ces derniers jours en Méditerranée. François a demandé que «s’unissent les forces pour que cessent ces tragédies honteuses et que leur sort soit au premier rang des droits humains ».

Plus tôt, lors de sa catéchèse, le Pape a poursuivi son enseignement sur les dons de l’Esprit Saint. Après la sagesse, l’intelligence et le conseil, c’est le don de la force que François a mis en avant, qui vient nous soutenir dans nos faiblesses et nos limites. En reprenant la parabole du semeur dont seule une petite partie de la semence tombe dans de la bonne terre et donne du fruit. Comme Jésus l’a expliqué à ses disciples, ce semeur représente le Père qui sème abondamment sa Parole, mais la sècheresse de nos cœurs empêche qu’elle fructifie.

La sainteté dans la vie quotidienne

«Le don de la force libère en revanche le terrain de notre cœur des incertitudes et de toutes les peurs qui peuvent le freiner, de sorte que la Parole du Seigneur soit mise en pratique, de façon authentique et joyeuse». Cette force se manifeste de manière exemplaire dans la vie de l’Eglise a poursuivi le souverain pontife, notamment chez ceux qui n’ont pas hésité à donner leur vie pour annoncer l’Évangile.

«Aujourd’hui comme hier, en de nombreuses parties du monde, des chrétiens témoignent de leur foi avec conviction et sérénité, a poursuivi le Pape, même quand ils savent que cela peut coûter très cher. Cela suscite en nous une profonde émotion, et n’est explicable que par l’action du Saint Esprit qui infuse force et confiance dans les circonstances les plus difficiles de notre vie. Mais ce don nourrit aussi en nous une sainteté vécue dans l’ordinaire de notre vie quotidienne. L’Esprit, a conclu François nous fait sentir que le Seigneur est proche de nous et qu’il nous soutient de sa force et de sa paix.»

Radio Vatican

« Ouvrons nos portes à l’Esprit Saint »

1_0_798563« Qui sommes-nous pour fermer les portes à l’Esprit Saint ? » telle est la question posée plusieurs fois ce lundi matin par le pape François lors de la messe célébrée à Sainte-Marthe. L’homélie du Saint-Père était centrée sur la conversion des premiers païens au christianisme. L’Esprit Saint a t-il souligné, est ce qui fait aller l’Eglise de l’avant, au-delà des limites.

L’Esprit souffle où il veut, mais l’une des tentations les plus récurrentes de celui qui a la foi est de lui barrer la route et de lui donner une autre direction a souligné François. Le Pape a ainsi rappelé le passage des Actes des Apôtres où Simon-Pierre, se fait reprocher par certains païens d’avoir partagé le repas avec des non-circoncis. Pierre est lui-même incrédule quand la voix du Seigneur lui demande d’immoler des animaux, mais qu’il refuse, par légalisme.

Pour poursuivre son propos, le Pape a pris une image dont il a le secret : «Si demain arrivait par exemple une expédition de martiens, verts, avec leur long nez et leurs grandes oreilles, et que l’un deux disait : ‘je veux me faire baptiser !’, qu’arriverait-il ? Celui qui est purifié par Dieu ne peut être appelé « profane » par qui que ce soit a expliqué le Pape. Pierre, en comprenant son erreur rassure ses interlocuteurs : «S’ils ont reçu de Dieu le même don que nous, en croyant au Seigneur Jésus Christ, qui étais-je, moi, pour empêcher l’action de Dieu ?»

Se mettre à l’écoute de l’Esprit

Quand le Seigneur nous fait voir le chemin, qui sommes-nous pour n’en faire qu’à notre tête ? a poursuivi François. Qui sommes-nous pour fermer les portes ? Dans l’Eglise primitive, existait le ministère de portier a t-il souligné. Que faisait-il ? Il ouvrait la porte, recevait les gens, les faisait passer. Mais jamais il n’a existé de ministère qui ferme la porte, jamais !»

Le Pape a ainsi invité à se laisser guider par l’Esprit Saint, qui, par ses dons guide l’Eglise. On ne peut comprendre l’Eglise de Jésus sans le Paraclet que le Seigneur nous envoie. François a enfin demandé à ce qu’on soit docile à l’Esprit, «c’est lui qui parle au cœur, qui nous parle dans notre vie ecclésiale, nos communautés chrétiennes, il nous parle toujours ».

Radio Vatican

« Les Saints, d’humbles pécheurs qui se laissent sanctifier par Jésus »

1_0_797860Les Saints ne sont pas des héros mais des pécheurs qui suivent Jésus sur le chemin de l’humilité et de la croix et qui se laissent sanctifier par lui car personne ne se sanctifie soi-même : c’est ce qu’a exprimé le Pape François durant la Messe célébrée ce vendredi matin en la chapelle de la maison Sainte-Marthe. Partant de la Première Lecture qui raconte la conversion de Saint-Paul, qui d’ennemi de l’Église devient Saint, le Pape François explique ce que signifie « l’Église est sainte » :

« Mais comment peut-elle être sainte si nous sommes tous à l’intérieur ? Nous, ici, nous sommes tous des pécheurs. Et l’Église est sainte ! Nous sommes des pécheurs mais elle est sainte. C’est l’épouse de Jésus Christ et il l’aime, il la sanctifie, il la sanctifie tous les jours par son sacrifice eucharistique car il l’aime tant. Nous sommes des pécheurs mais dans une Église sainte. Et nous aussi, nous nous sanctifions par cette appartenance à l’Église : nous sommes les enfants de l’Église et la Mère Église nous sanctifie par son amour, par les Sacrements de son époux. »

Dans ses lectures, « Saint-Paul – rappelle le Pape – parle aux saints, à nous : des pécheurs mais des enfants de l’Église sainte, sanctifiée par le corps et le sang de Jésus » :

Personne ne se sanctifie tout seul

« Dans cette Église sainte, le Seigneur choisit certaines personnes pour mieux montrer la sainteté, pour montrer que c’est lui qui sanctifie, que personne ne se sanctifie soi-même, qu’il n’y a pas de cours pour devenir saint, qu’être saint, ce n’est pas de faire le fakir ou quelque chose de ce genre…Non ! Ce n’est pas ça ! La sainteté est un don de Jésus à son Église pour montrer qu’il choisit des personnes à travers lesquelles on peut clairement voir son œuvre pour les sanctifier ». [Read more…]

Echos du Vatican 6 mai 2014

Pour évangéliser, la docilité, dialogue, et la confiance sont nécessaires

1_0_797522Ceux qui sont appelés dans l’Eglise à administrer les sacrements doivent laisser de l’espace à la grâce de Dieu et ne pas mettre d’obstacles de type « bureaucratique » qui empêcherait une personne de rencontrer Dieu. C’est ce qu’a affirmé le Pape dans son homélie prononcée lors de la messe qu’il présidait ce jeudi matin dans la chapelle de la maison Sainte Marthe. « Celui qui fait l’évangélisation, c’est Dieu ». Une vérité sur laquelle a insisté le Pape, qui a critiqué l’excès de bureaucratie qui, parfois dans l’Eglise, peut empêcher des personnes de s’en rapprocher.

Le modèle auquel le Pape se réfère est celui de Saint Philippe qui, dans a première lecture du jour tirée des Actes des Apôtres, définit clairement les qualités du chrétien : docilité à l’Esprit saint, dialogue, confiance dans la grâce.

Philippe abandonne tout, pour annoncer la Bonne nouvelle

Sa docilité se manifeste lorsque l’Esprit Saint demande à Philippe d’interrompre ses activités et de rejoindre le char sur lequel le ministre de la reine d’Ethiopie voyage entre Jérusalem et Gaza.
« Philippe obéit. Il est docile à l’appel du Seigneur ». Il a certainement délaissé toutes les choses qu’il était en train d’accomplir, explique le Pape car à cette époque les Apôtres étaient vraiment très occupés à évangéliser. Philippe se met donc en route et « cela nous montre que sans cette docilité à la voix de Dieu, personne ne peut évangéliser. Personne ne peut annoncer Jésus Christ : au mieux, il s’annoncera lui-même. C’est Dieu qui appelle Philippe et qui le met en chemin ».

La rencontre avec le ministre éthiopien est pour Philippe, l’occasion d’annoncer l’Evangile. Mais l’annonce de la Bonne nouvelle n’est pas un enseignement « qui viendrait du haut et s’imposerait », explique le Pape. « C’est un dialogue que l’Apôtre a la délicatesse de commencer en respectant la sensibilité spirituelle de son interlocuteur » qui lit sans le comprendre un verset du prophète Isaïe. « On ne peut pas évangéliser sans dialogue. On ne peut pas. Il faut commencer à partir de là où la personne à évangéliser, se trouve ».  [Read more…]

« Non à toutes les drogues, il faut le dire à tous »

1_0_797067Pour l’audience générale de ce mercredi, le Pape François a poursuivi son cycle de catéchèses sur les dons de l’Esprit Saint. Il nous a parlé cette fois du don de Conseil. « Frères et sœurs, a déclaré le Pape, par le don de Conseil, Dieu lui-même illumine notre cœur pour nous faire comprendre la manière juste d’agir et de parler ainsi que pour nous indiquer la route à suivre. Le Saint Esprit nous rend sensible à sa voix, il oriente nos pensées et nos intentions selon le cœur de Dieu. Il tourne notre regard intérieur vers Jésus, modèle de nos relations avec le Père et avec nos frères. »

Et le Pape d’ajouter : « C’est ainsi qu’il nous rend capables de faire des choix concrets en communion avec Dieu. Par la prière, dans l’intimité avec Dieu nous apprenons à lui demander quelle est sa volonté. Le don de Conseil est un trésor pour toute la communauté chrétienne, car le Seigneur nous parle aussi lorsque dans les moments difficiles de la vie nous rencontrons des frères qui nous aident à reconnaître la volonté de Dieu. »

Le Pape a encouragé les pèlerins « à remettre avec confiance toute notre vie entre les mains de Dieu, en particulier les choix que nous avons à faire dans les moments compliqués ou difficiles. Ecoutons dans la prière la voix du Seigneur qui nous conseille et nous conduit. » Et pour prier, le Pape a conseillé à son auditoire de profiter des instants et des endroits les plus insolites, comme les trajets en bus ou en marchant dans la rue. « Cherchons des espaces de silence et d’intimité avec Dieu » a-t-il recommandé, afin de sortir des situations même les plus compliquées. A la fin de l’audience générale, en saluant divers groupes présents Place Saint-Pierre, le Pape s’est adressé aux familles des jeunes de la Communauté de San Patrignano, qui soigne les jeunes toxicomanes. L’occasion pour François de rappeler avec force son opposition à l’usage de toutes les drogues. « Il faut le dire à tous, simplement: non à toutes les drogues ». Un slogan que le Pape a fait répéter en choeur par la foule.

Radio Vatican

Visite « ad Limina Apostolorum » des évêques de la conférence épiscopale du Burundi

1_0_796588Chers Frères dans l’épiscopat,

Soyez les bienvenus à l’occasion de votre pèlerinage à Rome pour la visite ad limina ! Je remercie Monseigneur Gervais Banshimiyubusa, Président de votre Conférence épiscopale, pour les paroles qu’il m’a adressées en votre nom. Je salue à travers vous tous les fidèles de vos Églises diocésaines, en particulier les prêtres, les religieux et les religieuses, ainsi que les fidèles laïcs engagés dans le service pastoral et tous les Burundais. Je forme le voeu que les Apôtres Pierre et Paul vous soutiennent et vous fortifient dans l’exercice de votre ministère apostolique. À la suite de Jésus ils ont versé leur sang pour le service de l’Évangile ; à leur exemple, nous sommes appelés à aller jusqu’au bout dans notre dévouement pour le peuple qui nous est confié. Et je voudrais ici rappeler la mémoire de Monseigneur Michael A. Courtney, Nonce Apostolique, qui a été fidèle jusqu’au don de sa vie à la mission qui lui avait été confiée au service du Burundi.

Je suis heureux de souligner l’esprit de communion que vous avez à coeur d’entretenir avec le Siège de Pierre. L’unité est, en effet, une condition indispensable à la fécondité de l’annonce de l’Évangile. Je souhaite que celle-ci se renforce encore dans un climat de confiance et de fraternelle collaboration. Par ailleurs, cette collaboration est aussi nécessaire pour les relations que l’Église veut entretenir avec l’État. L’Accord-cadre entre le Saint-Siège et la République du Burundi, signé en novembre 2012 et entré en vigueur en février dernier avec l’échange des instruments de ratification, riche d’avenir pour l’annonce de l’Évangile, en est un fruit excellent. Je ne peux que vous encourager à prendre toute votre place – et vous le faites déjà – dans le dialogue social et politique, et à rencontrer sans hésiter les pouvoirs publics. Les personnes en charge de l’Autorité ont, les premières, besoin de votre témoignage de foi et de votre annonce courageuse des valeurs chrétiennes afin qu’elles connaissent davantage la doctrine sociale de l’Église, en apprécient la valeur et s’en inspirent dans la conduite des affaires publiques.

Votre pays, en effet, a connu, dans un passé encore proche, de terribles conflits ; et le peuple burundais demeure trop souvent divisé, de profondes blessures ne sont pas encore refermées. Seule une authentique conversion des coeurs à l’Évangile peut incliner les hommes à l’amour fraternel et au pardon, car c’est « dans la mesure où Dieu réussira à régner parmi nous que la vie sociale sera un espace de fraternité de justice, de paix et de dignité pour tous » (Evangelii gaudium, n. 180). L’évangélisation en profondeur de votre peuple reste bien la première de vos préoccupations car « pour réussir une véritable réconciliation […] l’Église a besoin de témoins qui soient profondément enracinés dans le Christ » (Africae munus, n. 34), des témoins qui
mettent leur vie en accord avec leur foi. [Read more…]

Le Pape François et la Garde Suisse

10292140_669302816469198_8286173255543718545_nLe Pape François a reçu ce lundi matin la Garde Suisse Pontificale, à la veille de leur fête, le 6 mai.

1_0_796559Monsieur le Commandant,
chers Gardes,
chers familles et amis de la Garde Suisse Pontificale,
Je vous rencontre avec joie en ce jour important pour vous, un jour de fête ! Je vous salue tous avec affection et reconnaissance. Le 6 mai est une date qui restera gravée dans votre mémoire et qui vous permettra, au cours de votre vie, de revivre avec joie un moment significatif de votre passage dans le Corps de la Garde Suisse Pontificale. C’est un jour spécial, parce que nous commémorons le Sac de Rome et l’action héroïque de vos prédécesseurs qui, en 1527, ont offert leur vie pour la défense de l’Église et du Pape. Votre dévouement est la preuve que leur courage et leur fidélité ont porté du fruit, comme le dit l’Évangile : le grain jeté et mort dans la terre a grandi (Cf. Jn 12,24).

Le contexte social et ecclésial a beaucoup changé depuis : la société est différente de celle de l’époque. Mais le coeur de l’homme, sa capacité à être fidèle et courageux – acriter et fideliter, dit votre devise – est resté le même. Votre service est donc un témoignage authentique, parce qu’il exprime concrètement le désir de se donner à une tâche importante et exigeante. Vous êtes arrivés à ce choix avec l’aide de vos familles et des communautés qui vous ont éduqués. A elles aussi vont mes sincères remerciements. [Read more…]

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