Benoît XVI a nommé aujourd’hui Mgr Luigi Ventura en tant que nonce apostolique en France. Le représentant du Pape au Canada depuis 8 ans se voit ainsi confier la représentation auprès de la Fille aînée de l’Église. Tâche importante, plus gros poste après celui de nonce en Italie, l’Église catholique en France, en particulier l’épiscopat français, doit se réjouir de sa venue.
Arrivé en poste au Canada la veille du 11 septembre 2001, Luigi Ventura était déjà qualifié de ‘nonce de la JMJ 2002’. Ce qu’il fut tant au fil des préparatifs que dans les suites données à l’événement. Le charme italien de l’homme de Brescia aura rapidement conquis les catholiques d’un bout à l’autre du pays. Son écoute attentive et son acuité pastorale lui auront permis de pleinement saisir l’Église au Canada, ses nuances, ses défis et ses besoins. Il laisse ainsi une marque indélébile sur cette Église, ayant suggéré au Saint-Père les noms des pasteurs les plus aptes à exercer le ministère épiscopal. Pensons seulement aux sièges apostoliques de Québec (Ouellet), Halifax (Mancini), Ottawa (Prendergast), Toronto (Collins), Edmonton (Smith) et Vancouver (Miller), sans compter l’élévation du père abbé d’Oka au siège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière et de l’ancien maître général des Capucins au siège de Nelson en Colombie Britannique.
Plus qu’un diplomate, Mgr Ventura est l’ami des jeunes. La porte de la nonciature apostolique était toujours ouverte. Je garde ainsi de très bons souvenirs de ces visites avec des étudiants de théologie ou des membres de l’équipe de Sel + Lumière. À chaque fois qu’il le pouvait, Luigi Ventura acceptait les invitations de divers groupes de jeunes qui voulaient le connaître et lui poser des questions.
Pour tout cela, Mgr Ventura nous manquera. Et sûrement que nous lui manquerons aussi: les Français sont… Français! Et nous : Canadiens, Québécois, chialeurs peut-être mais chaleureux et bons vivants… Souhaitons-lui le meilleur dans ses nouvelles fonctions.
Idem à son successeur pour qui la tâche sera énorme : le cardinal Turcotte devra renoncer à sa charge en 2011, tout comme Mgr Gaumond à Sherbrooke, Mgr St-Gelais à Nicolet et Mgr Veillette à Trois-Rivières, pour ne nommer qu’eux, qui atteindront tous l’âge canonique de la retraite, un vénérable 75 ans, en 2011. Les consultations discrètes et enquêtes sur les successeurs potentiels auront de quoi tenir le prochain représentant du Pape au Canada fort occupé… et donner la direction de l’Église catholique au Québec pour les décennies à venir.