La foi qui informe… « au millieu de la communauté humaine ». (Suite 6)

par stefano Cascio

Les laïcs, qui ont un rôle actif à jouer dans l’ensemble de la vie de l’Eglise, sont non seulement tenus d’imprégner le monde d’esprit chrétien, mais ils sont appelés à être en tout, justement « au milieu de la communauté humaine », les témoins du Christ.

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B / « Au milieu de la communauté humaine »

Le Concile rappelle aux laïcs le rôle de témoignage qui leur appartient. Un témoignage qui comme le montre ce numéro est actif et qui a été repris et développé dans Apostolicam Actuositatem. Les laïcs sont des coopérateurs de la vérité et des évangélisateurs.

« Coopérateurs de la vérité » (3 Jn8)

Le numéro 6 de Apostolicam Actuositatem, parle de la complémentarité entre les pasteurs et les laïcs. Tous les membres de l’Eglise doivent annoncer le message du Christ. C’est un apostolat d’évangélisation et de sanctification. Le témoignage d’une vie chrétienne et les œuvres faites dans “ un esprit surnaturel, attirent les hommes à la foi et à Dieu ”. mais cela ne suffit pas et les Pères insistent sur l’insuffisance d’un tel témoignage s’il n’y a pas annonce du Christ.

« Malheur à moi si je n’évangélise pas » (1Co 9, 16)

Ce témoignage et cette annonce doivent être fait non seulement aux croyants pour les fortifier, les encourager dans une constante conversion, mais également aux incroyants pour qu’ils puissent rencontrer le Christ et son Eglise. Le Concile “ exhorte ” les laïcs selon leurs charismes à l’approfondissement, la défense et l’application contemporaine des principes chrétiens dans la société.
La mission du laïc n’est donc pas simplement d’être une image du Christ, mais de vivre dans une unité intérieure ce témoignage. C’est à la fois, être à l’écoute de la sagesse divine qui habite en l’homme, et jouer son rôle dans la société : Etre à la fois exemple et propagateur du message chrétien.

suite et fin demain…

La foi qui informe… Témoin du Christ (suite 5)

Les laïcs […] sont aussi appelés à être en tout, justement au milieu de la communauté humaine, témoin du Christ.
Etre témoin du Christ c’est vivre guidé par sa conscience chrétienne et pour les laïcs, au milieu de la communauté humaine

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Témoin du Christ
A / Vivre selon sa conscience

Que les laïcs attendent des prêtres lumière et force spirituelle.
Les Pères conciliaires mettent en relief l’attitude du laïc face aux prêtres et son attente légitime. Le pasteur est là pour donner un conseil ou un encouragement spirituel mais n’est pas pourvoyeur de solutions précises. Les Pères considèrent, comme primordial, l’éclairage de Dieu et le respect de la diversité d’opinion.

1 Éclairage de la sagesse de Dieu

Cependant, qu’ils ne pensent pas que leurs pasteurs ont toujours assez de compétence pour pouvoir fournir une solution concrète et toute prête pour toute question, même grave, qui se pose, ou qu’ils ont été envoyés pour cela ; mais qu’eux-mêmes, éclairés par la sagesse chrétienne et apportant une soigneuse attention à la doctrine du Magistère, assument la part qui leur est propre.

Ceci semble signifier que les laïcs sont libres de leurs actions. c’est à eux de trouver des solutions pratiques aux problèmes rencontrés. Le Concile les responsabilise en les invitant à rechercher les solutions appropriées par l’éclairage apporté par l’enseignement du magistère ou d’un pasteur. Mais surtout en étant à l’écoute de la « sagesse chrétienne » qui comme nous le rappelle le numéro 15 de GS, invite l’esprit de l’homme « à rechercher et à aimer le vrai et le bien », à parfaire son intelligence, le laïc doit demander la sagesse à Dieu : le don de sagesse (LG 35). L’homme reçoit, alors des clartés nouvelles de cette éternelle sagesse qui depuis toujours était auprès de Dieu (GS 57) et qui doit imprégner toute conscience chrétienne. En effet, la conscience nous fait connaître la loi inscrite par Dieu, au cœur de l’homme (GS 16). Et le numéro 36 de Lumen Gentium considère que « dans n’importe quelle affaire temporelle, (les laïcs) doivent se laisser guider par leur conscience chrétienne car aucune activité humaine ne peut être soustraite à la souveraineté de Dieu ».
Les Pères vont inévitablement faire le constat de la diversité d’opinions qui existe entre chrétiens dans le choix des solutions à apporter.

2 Respect de l’opinion (de la conscience individuelle)

Assez souvent la vision chrétienne des choses les inclinera à une solution déterminée dans certaines situations. Mais d’autres fidèles, poussés par une sincérité non moins grande, pourront en juger autrement, comme cela arrive assez fréquemment et d’ailleurs à bon droit.

Le Concile reconnaît non seulement qu’il existe une diversité d’opinions pour un même problème et ajoute, en montrant qu’il fait preuve de réalisme, « assez fréquemment « , mais en plus, considère cette disparité dans la proposition de solutions comme légitime. Il ne s’agit donc pas ici de se croire porteur d’une solution suprême ou de vouloir imposer d’une manière despotique une solution. Le texte précise : « Il peut se faire que les solutions proposées par les uns et les autres soient facilement mises en rapport par beaucoup avec le message évangélique ». Il peut donc exister un lien entre la position du chrétien et le message évangélique, ce qui soulève le problème de la distinction entre l’opinion personnelle et l’autorité de l’Eglise.

(…) même contre la volonté des intéressés, il faut se rappeler que personne n’a le droit, dans de tels cas de revendiquer de manière exclusive pour son opinion l’autorité de l’Eglise.

Il est évident que dans une telle affirmation les Pères ont pris soin de peser chaque mot.. L’Eglise donne une orientation qui sera suivie dans la pratique ; mais la résolution concrète des problèmes peut faire naître une diversité de solutions. Aucune de ces solutions ne peut être prise pour elle-même comme la pensée de l’Eglise. Les Pères réaffirment la grande autorité de la voix de l’Eglise et la responsabilité qui en dépend.
Ce paragraphe se termine sur une exhortation à accepter ces différences dans la charité, « le dialogue sincère », « en ayant avant tout le souci du bien commun. » Les Pères encouragent une fois de plus, l’esprit de communion et invitent les hommes à oublier leurs intérêts particuliers.
Les laïcs sont appelés à être, en tout, témoins du Christ dans la société.

à suivre…

La foi qui informe… La responsabilité du laïcs (suite 4)

par stefano Cascio

Les trois règles vues précedemment sont la mise en pratique des thèmes développés au numéro 36 de Lumen Gentium. Selon ce numéro, les laïcs doivent s’entraider pour vivre saintement et « que le monde soit imprégné de l’esprit de Dieu ». Ils doivent apporter une « contribution efficace » afin que l’activité humaine soit accomplie pour l’homme. Les fidèles doivent s’unir pour « assainir les institutions » et les conditions de vie dans le monde. Cela préparera le monde à recevoir la Parole de Dieu qui pourrait être rejetée, et permettre à l’Eglise de faire parvenir son message de paix.
Le laïc est l’éclaireur, dégageant le chemin à la vérité. L’inscription de la loi divine dans le monde ne peut se faire sans son action : action unie et compétente.
Le fidèle laïc a donc une véritable responsabilité mais son action doit se faire de concert avec sa conscience qui le guide.

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L’action du chrétien n’est rien s’il n’agit pas selon sa conscience. Bien que son rôle soit primordial, les Pères ont ajouté qu’elle devait être « préalablement formée ».

Il appartient à leur conscience, préalablement formée de façon appropriée, d’inscrire la loi divine dans la vie terrestre.

1 Le rôle de la conscience
LG 36 précise « que dans n’importe quelle affaire temporelle [ les chrétiens ] doivent se laisser guider par la conscience chrétienne « . Bien que s’inspirant de ce numéro, les Pères ont préféré dans le cas présent utiliser un adjectif possessif (« il revient à leur conscience »), pour marquer la liberté du chrétien auquel on demande d’agir selon sa conscience (respect de la conscience individuelle).
Son rôle est donc essentiel dans l’action chrétienne.
L’homme perçoit, dans l’intimité de son cœur, des directives qui lui indiquent le bien à faire. A la lumière de sa conscience il peut juger de l’orientation de son action et rechercher des solutions concrètes aux problèmes qui pourront surgir.
La médiation de la conscience étant incontournable, dans l’action du fidèle, il est nécessaire qu’elle soit préalablement bien formée.

2 « préalablement formée de façon appropriée »

Cette formation préalable n’est pas un endoctrinement, mais un éclairage pour le respect de la dignité humaine et le projet de Dieu
Pour la dignité de l’homme :
Il est évident, ici, que cette formation se fera au sein de l’Eglise. L’aide que l’Eglise peut apporter au monde se précise. Le numéro 41 affirme qu’il n’y a pas d’opposition entre la loi divine et les droits de la personne sinon « la dignité de la personne humaine […] se perd » Le numéro 42 exprime la capacité de l’Eglise de renforcer, « d’affermir la communauté des hommes selon la loi divine ». C’est donc, dans le numéro 43, une Eglise qui connaît la vocation de l’homme, grâce à la Révélation, qui va intervenir dans le monde.
Pour le projet de Dieu :
l’Eglise est présente pour que le monde corresponde au projet de Dieu. Dans ce numéro, le Concile précise la mission du laïc appuyée et suscitée par l’Eglise. Le laïc concrétise l’action de l’Eglise en transformant le monde en vue d’accomplir sa vocation propre et véritable. Mais le Concile a considéré que si la préparation et le soutien de l’Eglise était nécessaire, il reste une liberté individuelle qui permet au chrétien d’incarner ou non sa mission.
Les laïcs ne sont pas uniquement missionnaires par leurs actes, ils le sont également par leur vie. Ils doivent être les témoins du Christ au milieu des hommes.

La foi qui informe… »Imprégner le monde d’esprit chrétien (suite 3)

par Stefano Cascio

Nous continuons notre étude du chapitre 43 de « Gaudium et Spes », et en particulier le devoir du chrétien dans le monde. Le pape dernièrement lors d’une audience a invité de jeunes espagnols à porter à leurs contemporains « le bonheur indescriptible de se savoir aimé par Dieu, l’unique amour qui ne déçoit pas »… une invitation pour les jeunes et les moins jeunes…

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Chapitre II « Imprégner le monde d’esprit chrétien »

Les laïcs, qui ont un rôle actif à jouer dans l’ensemble de la vie de l’Eglise, sont […] tenus d’imprégner le monde d’esprit chrétien
 » Le Concile a revalorisé la place et le rôle du laïc dans l’Eglise. Lumen Gentium présente de manière positive la mission des baptisés. En effet les fidèles participent à l’unique mission de l’Eglise, aucun ne peut se dégager de cette mission, mais chacun la vit selon son Charisme. Ainsi, la mission des laïcs se trouve essentiellement dans les activités séculières. Ces activités ont une valeur propre, une « autonomie légitime » comme le souligne le numéro 36 de GS
« Si, par autonomie des réalités terrestres, on veut dire que les choses créées et les sociétés elles-mêmes ont leurs lois et leurs valeurs propres, que l’homme doit peu à peu apprendre à connaître, à utiliser et à organiser, une telle exigence d’autonomie est pleinement légitime : non seulement elle est revendiquée par les hommes de notre temps, mais elle correspond à la volonté du Créateur ».
C’est sur cette valeur propre que nous allons, tout d’abord, centré notre attention.

A / Valeur propre des activités séculières

Aux laïcs reviennent en propre, quoique de façon non exhaustive, les charges et les activités séculières.

Le laïc n’est donc pas défini comme n’étant ni un clerc ni un religieux mais de manière positive chargé d’une mission qui lui est propre (mais non exclusive) dans le monde séculier. Le numéro 36 de Lumen Gentium décrit déjà le rôle des fidèles laïcs :
Le Seigneur désire étendre son royaume également grâce au concours des fidèles laïcs […] par leurs activités même séculières ils doivent s’aider mutuellement en vue d’une vie plus sainte, de façon que le monde soit imprégné de l’esprit du Christ et atteigne plus efficacement sa fin dans la justice, la charité et la paix. Pour l’accomplissement de ce devoir dans son universalité, les laïcs occupent une place privilégiée
Le rôle du laïc est primordial dans la construction du monde. L’orientation pour agir d’une manière prioritaire dans les tâches séculières est nettement affirmée, et semble constitutive de l’identité du laïc.
Trois repères sont donnés aux laïcs dans ces activités.

1 Les trois règles fondamentales :

En tant que « citoyens du monde », les fidèles laïcs doivent dans leurs actions avoir trois exigences :
Respect et compétence :
Lorsqu’ils agissent, soit individuellement soit en étant associés, en tant que citoyens du monde, non seulement ils observeront les lois propres à chacune des disciplines, mais ils s’efforceront d’acquérir une véritable compétence dans ces domaines.
Le Concile demande de développer les compétences liées aux diverses disciplines et de respecter la juste « autonomie des réalités terrestre » par la reconnaissance des lois qui régissent l’activité. Il faut donc une connaissance de ces lois et tendre vers une maîtrise de la matière avant d’agir dans un domaine particulier. Mais cette intervention ne doit pas se faire seule.
Collaboration :
Ils collaboreront volontiers avec les hommes qui poursuivent les mêmes objectifs.
Les Pères vont par la suite souvent insister sur la collaboration qui est ouverture à l’autre, union dans le travail et donc force supplémentaire. Cela doit être « volontaire », c’est-à-dire franc et sincère, venant de la libre volonté de la personne et permettant ainsi d’être un vrai projet commun. Cette collaboration est précise, il faut poursuivre un objectif commun. Le chrétien ne s’engagera qu’à la condition que le projet soit défini, le but de cette union clarifié. il faut donc à la base de cette collaboration un désir commun de réaliser un objectif particulier.
Initiatives et réalisation
Conscients des exigences de la foi et revêtus de sa force, ils prendront sans hésiter de nouvelles initiatives et, si besoin est, en assureront la réalisation.
C’est la force de la foi qui va éclairer le fidèle dans son action. Le Concile veut faire prendre conscience que cet engagement est actif. Le chrétien est appelé à être un moteur dans son champ d’action, il doit, s’il le peut, innover et porter jusqu’à son terme le projet.
Le laïc a un rôle important qui ne peut se faire sans la grâce, force reçue dans la foi qui impose une vraie responsabilité.

La foi qui informe…(suite 2)

Par stefano Cascio

Hier, nous avons vu que les Pères conciliaires ont condamné deux attitudes de chrétiens, l’une négligeant les devoirs de “citoyens du monde”, la seconde réduisant la foi à sa plus simple expression. Aujourd’hui nous apprendrons que distinguer ne veut pas dire opposer…

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B / Distinguer les deux cités sans les opposer

C’est l’affirmation positive du Concile qui rappelle à l’homme qu’il doit rechercher son unité : sans omettre ses devoirs et en suivant le Christ, nouvel Adam.
1 La responsabilité du chrétien

Les Pères Conciliaires définissent clairement la responsabilité du croyant dans l’ordre temporel, car même s’il est légitime que les cités soient distinctes, il ne faut pas « les opposer artificiellement ». Les conséquences d’un tel acte n’engagent pas uniquement le chrétien car nous rappelle le Concile « négliger les devoirs temporels », c’est négliger « son devoir envers le prochain », et « envers Dieu ». L’homme trouve sa finalité dans une relation interpersonnelle où manquer à ses obligations c’est ne pas respecter l’autre.
En citant Dieu et le prochain, les pères semblent vouloir établir le lien que le Christ lui-même a développé, s’identifiant à chaque homme. Ce qui est fait au prochain est identiquement compris comme une attitude envers Dieu (Mt 25,31-46).
L’ordre temporel est ici dépassé, le concile s’intéresse à l’homme unifié et tente de faire prendre conscience aux fidèles de cette double nature étroitement liée dans chaque être humain.
« Aux hommes, Dieu accorde même de pouvoir participer librement à sa providence en leur confiant la responsabilité de soumettre la terre et de la dominer. Dieu donne ainsi aux hommes d’être causes intelligentes et libres afin de compléter l’œuvre de la création, en parfaire l’harmonie pour leur bien et celui de leurs prochains. Coopérateurs souvent inconscients de la volonté divine, les hommes peuvent entrer délibérément dans le plan divin, par leurs actions, par leurs prières, mais aussi par leurs souffrances. Ils deviennent alors pleinement « collaborateurs de Dieu » (1 Co 3, 9 ; 1 Th3, 2) et de son royaume » (Catéchisme de l’eglise Catholique n°307)

Les activités terrestres ont donc une signification eschatologique qui permet de mieux comprendre l’expression, utilisée par le Concile de « mise en danger du salut éternel » du croyant qui ne tendrait pas vers cette union.

2 Le Christ : exemple parfait

Mais la synthèse par excellence, celle que les Pères conciliaires vont nommer la « vivante synthèse » est celle qui existe dans le Christ « vrai Dieu » et « vrai homme ». Après avoir dénoncé « l’une des erreurs les plus graves de notre temps », le Concile veut apporter une réponse : la solution est la figure du Christ, modèle à suivre. Était vrai homme, il a su allier les deux composantes de l’être et rendre visible l’unicité de la vocation humaine. Le chrétien doit pouvoir réaliser de manière pratique cette synthèse. Cela permet son plein épanouissement en vivant sa vocation divine.
Le concile invite le chrétien à se réjouir car, cette unité profonde de la vie lui permettra d’être, à son tour un témoin, un signe que la synthèse des « activités terrestres » et des « valeurs religieuses » non seulement respecte l’autonomie de la personne mais « coordonne ses activités à la gloire de Dieu ».
Ainsi la vie des fidèles peut apaiser la crainte des hommes d’aujourd’hui de se laisser « envahir » par la religion. Mais les Pères, après s’être intéressés au chrétien en général vont, dans les paragraphes suivants, préciser comment la foi informe la vie du laïc qui doit « imprégner le monde d’esprit chrétien », en respectant la juste autonomie des activités séculières sans omettre ses responsabilités. Cela ne pouvant se faire sans être témoin du Christ, en vivant selon sa conscience au milieu de la communauté humaine.

à suivre…

La foi qui informe… (suite)

Le Pape à L’Angelus, dimanche 12 août, nous demande d’agir en regardant « vers le futur, vers le ciel » soulignant que l’Evangile du jour invite les chrétiens « à se détacher des biens matériels souvent illusoires et à accomplir leur propre devoir fidèlement ». Nous continuons notre étude de la Gaudium et Spes en réfléchissant sur ce point
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Chapitre I Affirmation de l’union entre les activités temporelles et les activités spirituelles

Ainsi, le premier paragraphe du numéro 43 de Gaudium et Spes (GS), débute par  » l’exhortation » des Pères conciliaires à réaliser une union entre l’activité spirituelle et les activités temporelles. Cet appel est, ici, lancé au chrétien dont les attitudes menacent sa vie de croyant, et « l’éloignent de la vérité ».

A / Deux attitudes condamnées

Les Pères conciliaires vont décrire deux attitudes de chrétiens, l’une négligeant les devoirs de « citoyens du monde », la seconde réduisant la foi à sa plus simple expression.

1 L’attachement excessif à la Cité céleste

Ils s’éloignent de la vérité ceux qui, sachant que nous n’avons pas ici bas de cité permanente, mais que nous cherchons à atteindre la cité future (cf. He 13,14), croient, pour cela, pouvoir négliger leurs devoirs terrestres, en perdant de vue le fait que la foi même leur fait une obligation plus grande de les accomplir, en fonction de la vocation propre de chacun (cf. 2 Th 3, 6-13 ; Ep 4,28).

Ce passage reprend le thème des deux cités, déjà abordé dans le premier numéro (40) du chapitre IV de GS. Le chrétien est « citoyen de l’une et de l’autre cité », cette double appartenance l’oblige à s’investir dans chacune d’entre elles. Ainsi que le démontre le numéro 40, « cette compénétration de la cité terrestre et de la cité céleste ne peut être perçue que par la foi » et demeure même « le mystère de l’histoire humaine ». Le numéro 36 de Lumen Gentium, parle également, de droits et de devoirs qui incombent aux fidèles « du fait qu’ils sont agrégés à l’Eglise » et « membres de la société humaine ». Cela entre même dans l’économie du Salut.
La référence à l’épître aux hébreux (He 13,14) rappelle que le tort de ces fidèles n’est pas cette vérité de foi qui est l’attente de la cité future, mais la conséquence qu’ils tirent de cette vérité dans les temps présents. Cela devient un faux prétexte pour « négliger leurs devoirs terrestres ». Ce problème s’était déjà posé dans l’Eglise primitive puisque la note 14 nous renvoie aux écrits de Saint Paul avertissant ses frères sur ce sujet :

• 2Th 3, 6-13 : Or, nous vous prescrivons, frères, au nom du Seigneur Jésus Christ, de vous tenir à distance de tout frère qui mène une vie désordonnée et ne se conforme pas à la tradition que vous avez reçue de nous. Car vous savez bien comment il faut nous imiter. Nous n’avons pas eu une vie désordonnée parmi vous, nous ne nous sommes fait donner par personne le pain que nous mangions, mais de nuit comme de jour nous étions au travail, dans le labeur et la fatigue, pour n’être à la charge d’aucun de vous : non pas que nous n’en ayons le pouvoir, mais nous entendions vous proposer en nous un modèle à imiter. Et puis, quand nous étions près de vous, nous vous donnions cette règle : si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus. Or, nous entendons dire qu’il en est parmi vous qui mènent une vie désordonnée, ne travaillant pas du tout mais se mêlant de tout. Ceux-là, nous les invitons et engageons dans le Seigneur Jésus Christ à travailler dans le calme et à manger le pain qu’ils auront eux-mêmes gagné. Pour vous, frères, ne vous lassez pas de faire le bien.

• Ep 4, 28 : Que celui qui volait ne vole plus, qu’il prenne plutôt la peine de travailler de ses mains, au point de pouvoir faire le bien en secourant les nécessiteux.

Le Concile peut ainsi fonder son affirmation sur ces deux textes de l’Ecriture.

2 L’attachement excessif aux activités terrestres

Mais ils ne se trompent pas moins ceux qui, à l’inverse, pensent pouvoir s’absorber entièrement dans les activités terrestres, comme si elles étaient tout à fait étrangères à leur vie religieuse, parce que celle-ci, à ce qu’ils pensent, consiste dans les seuls actes du culte et dans l’accomplissement de quelques obligations morales.

Dans cette attitude, la foi est réduite à des actes de piété, aux « seuls actes de cultes » et à l’accomplissement de « quelques obligations morales » précise le Concile. Le fidèle vit ainsi une certaine « schizophrénie », ayant d’une part, une modeste vie religieuse et d’autre part sa vie en société. Cette vie est cloisonnée dans deux domaines qui n’entretiennent aucun rapport. Il n’y a d’ailleurs pas seulement séparation mais une tendance du fidèle à se laisser « entièrement absorber » par les activités temporelles, laissant entendre que la foi est reléguée dans une position seconde.
Par ces deux attitudes antagonistes, soit, le chrétien concentre son attention sur la vie future, ce qui lui permet de négliger sa vie présente, soit, le fidèle, envahi par un activisme mobilisant l’ensemble de son énergie, donne à sa foi une place « minimaliste ». Elles ont en commun de séparer la vie temporelle et la vie spirituelle sans faire naître de rapports ou d’échanges entre elles. La foi n’influe pas sur l’agir et le témoignage de Foi est inexistant. Or, pour le Concile, il doit y avoir union de la foi et de la vie concrète.
Cette dissociation est considérée par les Pères comme « à compter parmi les plus graves erreurs de notre temps ». La force de cette expression montre l’importance donnée à cette erreur, en particulier dans le contexte de ce Concile célébré non pour la défense de la Foi, mais pour promouvoir une authentique vie chrétienne dans le monde contemporain. La particularité de cette erreur est qu’elle se trouve dans le comportement même du chrétien, dans son mode de vie. Ce chrétien est alors un contre-témoignage pour les hommes qui l’entourent. Les Pères ont, ici, voulu mettre en garde contre une manière de vivre qui est un risque pour la vie chrétienne.
Pour justifier cette fermeté, le Concile va s’appuyer sur les Ecritures qui dénonce ce scandale :
• l’Ancien Testament, par la forte dénonciation faite par les prophètes, renvoie au Livre Isaïe, chapitre 58 (1-12)
• Le Nouveau Testament, dans la prédication du Christ, renvoie à un passage de l’évangile de Saint Matthieu (23, 3-33) où Jésus adresse des malédictions aux scribes et aux pharisiens pour la perversion qu’ils introduisent dans la vie religieuse et dont ils égarent ceux qu’ils avaient charge d’éclairer. Ces errements sont menacés de la « condamnation à la géhenne ». Le second passage est un renvoi à l’évangile de Marc (7, 10-13) où les scribes et les pharisiens sont accusés par le Christ de se détourner des commandements de Dieu.
Après ces dénonciations les Pères vont expliquer et promouvoir un, ou plutôt, le comportement chrétien qui unifie les devoirs envers chacune des deux cités.
Le devoir de prendre en considération les activités terrestres n’est pas un devoir civil mais « le fait que la foi même crée une obligation plus grande de les accomplir ». Ce point avait déjà été développé dans le numéro 34 :
Loin d’opposer les conquêtes du génie et du courage de l’homme à la puissance de Dieu et de considérer la créature raisonnable comme une sorte de rivale du Créateur, les chrétiens sont, au contraire, bien persuadés que les victoires du genre humain sont un signe de la grandeur divine et une conséquence de son dessein ineffable. Mais plus grandit le pouvoir de l’homme, plus s’élargit le champ de ses responsabilités, personnelles et communautaires. On voit par-là que le message chrétien ne détourne pas les hommes de la construction du monde et ne les incite pas à se désintéresser du sort de leurs semblables : il leur en fait au contraire un devoir plus pressant.

Souvenirs de la JMJ de 2002

5 ans! Je n’en reviens toujours pas comme le temps passe vite.

Je travaillais à l’époque au bureau de la promotion de la JMJ. Les premiers jours de cette dernière semaine de juillet, j’aidais à l’accueil des pèlerins qui arrivaient par autobus de l’est du pays.

Je me souviens de ces autobus de Québécois et de pèlerins du monde entier qui laissaient des jeunes au poste de Pickering (à 45 minutes de Toronto), car les conducteurs ne pouvaient plus conduire d’heures supplémentaires. Nous devions alors trouver d’autres façons de se déplacer, heureusement qu’il y avait de nombreux trains de banlieue mis à contribution.

Je n’ai jamais vécu une telle frénésie! Plusieurs jeunes arrivaient de leur journée d’accueil en diocèse et avaient déjà des souvenirs plein la tête qu’ils n’hésitaient pas à nous partager.

Et ça ne faisait que commencer….

Le reste de la semaine, j’étais l’accompagnateur du Cardinal Turcotte dans tous ses déplacements à Toronto. Des cathéchèses aux entrevues avec les médias du monde entier, notre horaire était des plus chargés. Le Cardinal Turcotte prenait le temps de parler aux jeunes. Des jeunes qui l’aiment beaucoup et avec lesquels il appréciait pouvoir parler de foi.

J’ai pu développer une belle amitié avec lui. Il a même pu rencontrer ma copine polonaise de la JMJ, Justyna, qui est devenue ma femme.

J’ai eu la chance de rencontrer Jean-Paul II avec elle le dimanche 28 juillet. Une rencontre inoubliable de quelques instants qui resteront gravés dans nos mémoires. Jean-Paul II était un saint vivant et c’est dans son regard que j’ai pu découvrir la flamme qui l’animait encore.

Ai-je dormi pendant cette semaine? Pas beaucoup, mais je ne me sentais jamais fatigué. Je savais que je vivais des moments historiques… Plusieurs jeunes sont aujourd’hui beaucoup plus actifs dans leur vie de foi grâce à la JMJ. Leur enthousiasme n’est pas prêt de disparaître!

Jasmin

La ville d’Ave Maria…

Pour plus de détails sur cette nouvelle communauté de Floride, Ave Maria, ville universitaire catholique, visitez les sites Web suivant (en anglais):

www.avemaria.com Le site de la communauté ouverte depuis le 21 juillet dernier
www.avemaria.edu Le site de l’université qui déménage aujourd’hui dans son nouveau campus

Le pèlerinage de la croix des JMJ en Australie

Comme vous l’avez vu dans le Zoom d’aujourd’hui, la croix et l’icône marial de la JMJ sont en Australie.

Vous pouvez suivre son pèlerinage ici.

Jasmin

Sacré sondage!

Création

Vous avez sûrement entendu parler la semaine dernière d’un nouveau sondage Décima-la Presse Canadienne qui révèlait que pour 60 pour cent des Canadiens, Dieu a joué un rôle direct ou indirect dans la création de l’humanité.

Le pourcentage d’athées étant de 16% au recensement de 2001, on peut extrapoler que près de 24% des Canadiens croient en un Dieu qui n’a pas eu un mot à dire dans notre création.

Un Dieu non-créateur est un concept que j’ai de la difficulté à… concevoir. Une autre preuve que l’on doit souvent prendre les sondages avec un grain de sel et que les questions sur l’origine de la vie répondues sur le coin d’une table au téléphone peuvent donner de tels résutats.

Je crois et j’espère dans des méthodes de sondages plus évoluées!

Jasmin

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