La foi qui informe… La responsabilité du laïcs (suite 4)

par stefano Cascio

Les trois règles vues précedemment sont la mise en pratique des thèmes développés au numéro 36 de Lumen Gentium. Selon ce numéro, les laïcs doivent s’entraider pour vivre saintement et « que le monde soit imprégné de l’esprit de Dieu ». Ils doivent apporter une « contribution efficace » afin que l’activité humaine soit accomplie pour l’homme. Les fidèles doivent s’unir pour « assainir les institutions » et les conditions de vie dans le monde. Cela préparera le monde à recevoir la Parole de Dieu qui pourrait être rejetée, et permettre à l’Eglise de faire parvenir son message de paix.
Le laïc est l’éclaireur, dégageant le chemin à la vérité. L’inscription de la loi divine dans le monde ne peut se faire sans son action : action unie et compétente.
Le fidèle laïc a donc une véritable responsabilité mais son action doit se faire de concert avec sa conscience qui le guide.

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L’action du chrétien n’est rien s’il n’agit pas selon sa conscience. Bien que son rôle soit primordial, les Pères ont ajouté qu’elle devait être « préalablement formée ».

Il appartient à leur conscience, préalablement formée de façon appropriée, d’inscrire la loi divine dans la vie terrestre.

1 Le rôle de la conscience
LG 36 précise « que dans n’importe quelle affaire temporelle [ les chrétiens ] doivent se laisser guider par la conscience chrétienne « . Bien que s’inspirant de ce numéro, les Pères ont préféré dans le cas présent utiliser un adjectif possessif (« il revient à leur conscience »), pour marquer la liberté du chrétien auquel on demande d’agir selon sa conscience (respect de la conscience individuelle).
Son rôle est donc essentiel dans l’action chrétienne.
L’homme perçoit, dans l’intimité de son cœur, des directives qui lui indiquent le bien à faire. A la lumière de sa conscience il peut juger de l’orientation de son action et rechercher des solutions concrètes aux problèmes qui pourront surgir.
La médiation de la conscience étant incontournable, dans l’action du fidèle, il est nécessaire qu’elle soit préalablement bien formée.

2 « préalablement formée de façon appropriée »

Cette formation préalable n’est pas un endoctrinement, mais un éclairage pour le respect de la dignité humaine et le projet de Dieu
Pour la dignité de l’homme :
Il est évident, ici, que cette formation se fera au sein de l’Eglise. L’aide que l’Eglise peut apporter au monde se précise. Le numéro 41 affirme qu’il n’y a pas d’opposition entre la loi divine et les droits de la personne sinon « la dignité de la personne humaine […] se perd » Le numéro 42 exprime la capacité de l’Eglise de renforcer, « d’affermir la communauté des hommes selon la loi divine ». C’est donc, dans le numéro 43, une Eglise qui connaît la vocation de l’homme, grâce à la Révélation, qui va intervenir dans le monde.
Pour le projet de Dieu :
l’Eglise est présente pour que le monde corresponde au projet de Dieu. Dans ce numéro, le Concile précise la mission du laïc appuyée et suscitée par l’Eglise. Le laïc concrétise l’action de l’Eglise en transformant le monde en vue d’accomplir sa vocation propre et véritable. Mais le Concile a considéré que si la préparation et le soutien de l’Eglise était nécessaire, il reste une liberté individuelle qui permet au chrétien d’incarner ou non sa mission.
Les laïcs ne sont pas uniquement missionnaires par leurs actes, ils le sont également par leur vie. Ils doivent être les témoins du Christ au milieu des hommes.

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