Gloire et paix : ce sont les deux axes majeurs du message de Noël que le Pape François vient de lire depuis le balcon de la Loggia centrale de la basilique Saint-Pierre en ce jour de Noël devant une foule immense rassemblée place Saint-Pierre.
Le message du Pape fut donc d’abord et avant un message de paix, ou d’espoir de paix pour des peuples et des régions en guerre ou en crise. Tous les grands dossiers d’actualité ont ainsi été abordés. Expliquant avant tout que « la paix est un engagement de tous les jours, qu’on fait avancer à partir du don de Dieu, de sa grâce qui nous a été donnée en Jésus-Christ ».
Les premières pensées du Pape François vont aux « enfants qui sont les victimes les plus fragiles des guerres, aux personnes âgées, aux femmes maltraitées, aux malades ».
La Syrie, un conflit sans fin, qui a trop duré
Au niveau international, le premier pays cité est la Syrie, préoccupation majeure pour le Pape depuis son élection en mars dernier. « Le conflit en Syrie a trop brisé de vies ces derniers temps, fomentant haine et vengeance. Continuons à prier le Seigneur, pour qu’il épargne au bien-aimé peuple syrien de nouvelles souffrances et que les parties en conflit mettent fin à toute violence et garantissent l’accès aux aides humanitaires. Nous avons vu combien la prière est puissante ! Et je suis heureux qu’aujourd’hui des croyants de diverses confessions religieuses s’unissent aussi à notre supplication pour la paix en Syrie. Ne perdons jamais le courage de la prière ! Le courage de dire : Seigneur, donne ta paix à la Syrie et au monde entier. » Le Pape François a fait référence à la veillée de prière qu’il a organisé en septembre au plus fort des tensions internationales concernant l’usage d’armes chimiques par le régime syrien.
Outre la Syrie, le Pape François a évoqué le Proche-Orient, priant Dieu qu’il bénisse « la Terre que tu as choisie pour venir dans le monde et fais aboutir à une heureuse issue les négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens ». « Guéris les plaies de l’Irak bien-aimé, encore frappé par de fréquents attentats ».
Afrique, de la Centrafrique au Soudan du Sud, en passant par le Nigeria
Autre conflit : la République centrafricaine, « souvent oubliée des hommes. Mais toi, Seigneur, tu n’oublies personne ! et tu veux porter aussi la paix à cette terre, déchirée par une spirale de violence et de misère, où beaucoup de personnes sont sans maison, sans eau ni nourriture, sans le minimum pour vivre. » Le Pape n’oublie pas non plus le Soudan du Sud qui a précipité dans la violence ces derniers jours et demande au Seigneur d’y favoriser la concorde. Il demande aussi que Dieu regarde le Nigéria, « lacéré par de continuelles attaques qui n’épargnent pas les innocents ni ceux qui sont sans défense. »
Le Pape François a eu également une pensée pour les déplacés et les réfugiés, « spécialement dans la Corne de l’Afrique et dans l’est de la République démocratique du Congo. » Autre préoccupation du Pape : les personnes « en quête d’une vie digne », les migrants. Et de souhaiter qu’ils trouvent « accueil et aide » et de souhaiter que « des tragédies comme celles à laquelle nous avons assisté cette année, avec les nombreux morts à Lampedusa, n’arrivent jamais plus. »
Le Pape a aussi pointé du doigt la traite des êtres humains, qualifiée de « délit contre l’humanité ». « Tourne ton regard vers les nombreux enfants qui sont enlevés, blessés et tués dans les conflits armés, et vers tous ceux qui sont transformés en soldats, volés de leur enfance ».
La protection de l’environnement
L’environnement a également été abordé dans ce message de Noël. « Seigneur du ciel et de la terre, regarde notre planète, que la convoitise et l’avidité des hommes exploitent souvent sans faire preuve de discernement ». Et de demander au Seigneur d’assister et de protéger « tous ceux qui sont victimes de calamités naturelles, surtout le cher peuple philippin, gravement frappé par le récent typhon ».
Malgré toutes ces tragédies, le Pape a appelé tous les fidèles et les pèlerins présents place Saint-Pierre à laisser « notre cœur s’émouvoir, laissons-le se réchauffer à la tendresse de Dieu ». « Demandons-lui qu’il nous aide à construire la paix chaque jour, dans notre vie, dans nos familles, dans nos villes et dans nos nations, dans le monde entier ».