La contribution de l’Église à l’éducation des membres de la société est bien documentée. L’éducation fut, pendant de nombreuses années, un des principaux champs de travail des religieuses et des religieux au Canada. C’est de l’importance de l’éducation dans la mission de l’Église que témoigne la vie de mère Marie-Léonie Paradis, fondatrice de l’Institut des Petites Sœurs de la Sainte-Famille, dont l’Église célèbre la fête aujourd’hui.
Née le 12 mai 1840, à l’Acadie, au Bas-Canada, on la nomma Élodie, et elle fut fille unique d’une famille de six enfants. Avant même d’avoir atteint l’âge de 14 ans, Élodie entre au noviciat des sœurs marianites de Sainte-Croix, prenant le nom de sœur Marie-de-Sainte-Léonie. Elle prononça ses vœux le 22 août 1857.
Toute la vie de Marie-Léonie sera vouée à l’éducation. Après quelques années d’enseignement à Varennes, elle est envoyée à New York pour travailler dans un orphelinat et dans une école dirigée par les marianites pour les enfants pauvres. Huit ans plus tard, elle se déplace en Indiana pour enseigner le français et les travaux à l’aiguille aux sœurs en formation en enseignement.
Après avoir déjà travaillé plusieurs années dans l’enseignement, Marie-Léonie est appelée en 1874 à diriger un groupe de novices et de postulantes au Collège Saint-Joseph de Memramcook, au Nouveau-Brunswick, une expérience qui lui fait découvrir la vocation qu’elle estime être la sienne à ce moment. Reconnaissant le manque de personnel au collège, ainsi que le faible niveau d’instruction des acadiens, elle voit dans ce nouveau projet la mission d’être collaboratrice des pères de Sainte-Croix dans le travail de l’éducation des jeunes acadiens. Marie-Léonie fera partie de la fondation d’une nouvelle communauté.
En 1880, le chapitre général des Pères de Sainte-Croix accepte cette nouvelle fondation sous le nom de l’Institut des Petites Sœurs de la Sainte-Famille. Marie-Léonie est nommée supérieure de la nouvelle communauté et elle trouve dans la personne de Mgr Paul Larocque, évêque de Sherbrooke, le soutien qu’elle aura besoin pour assurer la réalisation de la fondation. Mgr Larocque accueille les sœurs dans son diocèse et, le 26 janvier 1896, il accorde l’approbation canonique reconnaissant, au nom de l’Église, la nouvelle communauté.
Au cours de son histoire, la contribution de l’Institut dans le domaine de l’éducation a été considérable. Ayant comme but la mission d’assister les prêtres dans l’œuvre de l’éducation, les Petites Sœurs de la Sainte-Famille ont rendu des services essentiels à plusieurs collèges n’ayant pas les moyens d’engager du personnel laïc rémunéré.
Pendant sa vie, mère Marie-Léonie a présidé à 38 fondations au Québec, au Nouveau-Brunswick, en Ontario et aux États-Unis, la plupart dans des collèges. Elle est décédée le 3 mai 1912. Elle a été béatifiée par Jean-Paul II le 11 septembre 1984.
Une femme de foi, de courage et de charité; mère Marie-Léonie Paradis a montré tout au long de sa vie les valeurs de l’Évangile, en ayant le souci de travailler pour l’éducation des pauvres et en fondant une communauté qui assiste l’Église dans son ministère de l’éducation.