Le président de la Conférence des évêques catholiques du Canada, Mgr Pierre Morissette, a écrit au ministre de l’Industrie Tony Clement pour demander que le gouvernement fédéral revienne sur sa décision à ce que le fait de remplir le formulaire long du recensement canadien ne soit plus obligatoire.
Les données reccueillies sont essentielles pour connaître la population à désservir et donc orienter les services en fonction des besoins. Tel est le cas pour toutes les religions et pour de nombreux organismes sociaux fondés et gérés par celles-ci.
Nous publions ici la lettre de Mgr Morissette dans son intégralité:
L’Honorable Tony Clement, M.P, P.C.
Ministre de l’Industrie
Ministère de l’Industrie
Édifice C.D. Howe
235, rue Queen
Ottawa, Ontario K1A 0H5Monsieur le Ministre,
Au nom des évêques catholiques du Canada, je vous demande de reconsidérer votre position au sujet du recensement et de continuer d’exiger que certains citoyens remplissent le « formulaire long ». Beaucoup de renseignements obtenus à partir des données recueillies par Statistique Canada sont d’une grande utilité pour tous les groupes religieux.
Une des raisons fréquemment invoquées pour justifier la suppression de cette procédure tient au respect de la vie privée. Il importe toutefois de se rappeler que le formulaire est anonyme. Par ailleurs, pour construire une société plus harmonieuse, notre gouvernement a tout intérêt à examiner ces domaines. Il paraît raisonnable de poser ce genre de questions afin de mieux répondre aux besoins des Canadiennes et des Canadiens. Aucun aspect des différents styles de vie de nos concitoyens ne devrait être négligé afin de renforcer l’identité de notre pays. D’un point de vue holistique, il s’agit là d’une pratique salutaire. Les services fournis seront d’autant plus efficaces qu’on connaîtra mieux les populations qu’ils veulent rejoindre.
Les résultats du recensement fournissent précisément le genre de données dont nous avons besoin. Par exemple, on pose tous les dix ans la question de l’appartenance religieuse. C’est l’une des seules façons pour nous, sur le plan national et au niveau diocésain, de connaître le profil démographique et l’extension géographique des zones où nos services sont requis. D’un point de vue œcuménique et interreligieux, cette information est cruciale pour toutes les religions. Le fait de disposer de renseignements précis sur l’âge, la langue, les niveaux de scolarité et les besoins matériels dans une province ou un territoire donné nous aide à voir de quelle manière orienter nos services, notamment en fonction des groupes minoritaires. Enfin, plusieurs de nos organismes de bienfaisance et de nos groupes de service communautaire comptent sur ces renseignements pour remplir leur mission de manière plus efficace.
Nous espérons, Monsieur le Ministre, que vous voudrez bien tenir compte de notre point de vue et reconsidérer votre position. Je vous remercie d’avoir pris le temps d’écouter l’exposé de nos besoins. Sachez que nous serions ravis d’examiner la question plus à fond soit avec vous soit avec vos représentants.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de mes sentiments les meilleurs dans le Christ notre Seigneur,
+ Pierre Morissette
Évêque de Saint-Jérôme
Président
Conférence des évêques catholiques du Canada