Credit photo:CNS/Paul Haring
Lundi dernier était publié le document final du Synode des évêques sur « Les jeunes, la foi et le discernement vocationnel ». Présenté au Saint-Père selon les règles établies par le Motu Proprio Epicospalis Communio, ce texte d’une cinquantaine de pages, passé au vote paragraphe par paragraphe, a pour but d’orienter les réflexions du Saint-Père pour l’écriture de l’Exhortation apostolique post-synodale qui portera sur ce thème. Divisé en trois parties et suivant le modèle de l’épisode des disciples d’Emmaüs, ce document manifeste l’attitude fondamentale que doivent avoir les membres de l’Église pour un apostolat soucieux à la fois des besoins spirituels et humains des jeunes mais également de leur rythme et de leurs attentes spécifiques.
« Ils marchaient avec eux » (Lc 24,15)
Comme toute action pastorale de l’Église, les recommandations présentes dans ce document disponible jusqu’à maintenant qu’en italien, cherchent à incarner l’attitude de Jésus telle que présentée dans l’évangiles. En ce sens, l’épisode des disciples d’Emmaüs est on ne peut plus approprié. S’inspirant de cette proximité de Jésus qui se mit à l’écoute des peurs et incompréhensions des disciples qui ne saisissaient pas encore le sens des événements de Jérusalem, de même, le document manifeste l’attitude d’écoute des pères synodaux qui ont cherché à « illuminer ce qu’ils ont pu reconnaître du contexte dans lequel évolue la jeunesse d’aujourd’hui » (no 4).
En ce sens, on reconnaît l’importance et la centralité d’enjeux tels que la construction de l’identité des jeunes en manifestant particulièrement les différents types de relations qui influent grandement sur leur développement. Sont donc mentionnées l’importance de la famille, les amitiés et les différentes influences présentes dans les traditions et les cultures. Sans résumer outre mesure, nous pourrions dire que l’Église a conscience de la complexité de la réalité de la jeunesse contemporaine et cherche à manifester son désir de les accompagner.
« Leurs yeux s’ouvrirent » (Lc 24, 31)
La deuxième partie du document met plutôt l’emphase sur l’attitude de Jésus qui, après les avoir écoutés, leur adresse une parole adaptée (no 77) à leur vision du monde et à leur compréhension des problèmes existentiels auxquels ils sont confrontés (no 58-62). Cherchant à se conformer à ce regard du Christ tant Divin qu’Humain, les évêques reconnaissent la jeunesse et les jeunes comme un don de Dieu (no 63) que l’Église ne peut négliger. Comme le disait l’introït de la Messe d’antan « ad Deum qui laetificat juventutem meam » (À ce Dieu qui fut la joie de ma jeunesse), l’Église doit aujourd’hui faire preuve d’ingéniosité afin que la jeunesse elle-même lui fasse redécouvrir le Dieu de la joie. Une démarche de dialogue et d’échange (no 122) doit donc s’établir afin que les jeunes puissent eux-mêmes traduire et incarner le riche patrimoine de foi, de sagesse et de sainteté hérité du passé.
Pour ce faire, le document met l’emphase sur la dimension vocationnelle de la foi. En effet, aux jeunes parvenus à cet âge crucial de la vie où des choix fondamentaux sont à faire, l’Église doit manifester et donner les moyens de suivre l’appel universel à la sainteté (no 84) dans le cadre de leur vocation personnelle (no 80). Accompagner (no 93) et transmettre les outils de discernement (no 104) nécessaires que sont une relation personnelle avec le Christ (no 114), des idées claires sur les notions de liberté (no 76), vérité, amour, justice, etc., des initiatives pouvant canaliser le besoin de radicalité et de don de soi de la jeunesse ne sont que quelques pistes abordées par le document.
« À l’instant même ils partirent » (Lc 24,33)
Mettant en évidence l’énergie nouvelle qu’inculque l’écoute de la Parole lorsqu’elle s’adresse à nous personnellement, l’Église veut, avec les jeunes, se mettre en marche sur le chemin de la mission. Comprenant que cette démarche de la rencontre et de ce désir de transmission de la foi est au centre du renouvellement de l’Église, les évêques réunis en synode semblent vouloir redonner à l’Église un « visage relationnel » (no 122). À l’heure où l’on assiste au niveau mondial « aux défis du bas niveau de participation et de l’influence disproportionnée de petits groupes de pression » (no 127), l’Église peut, plus que jamais montrer l’exemple d’une gouvernance responsable et participative.
Devenir une Église pleinement consciente de l’urgence de l’évangélisation suggère donc de revenir à l’essentiel tout en faisant preuve de cette créativité que seules des communautés vivantes parce que priantes peuvent réaliser. Passer des structures aux relations sera vraisemblablement l’un des mots d’ordre des prochaines réflexions sur l’avenir de l’Église. Pour ce faire, le document emploie la figure chère au pape François : le polyèdre. Ne cherchant plus à uniformiser les structures, la solide unité de la foi transmise par les apôtres et en communion avec le successeur de Pierre nous invite à un nouvel espace de liberté où pourront s’épanouir « des personnes de sensibilités, de provenance et de cultures diverses » (no 131).
Prochain rendez-vous : Panama 2019
Alors que les évêques présents au Synode sur « Les jeunes, la foi et le discernement vocationnel » sont, pour la plupart, de retour chez eux, l’Église dans son ensemble se prépare à la célébration des Journées mondiales de la Jeunesse 2019 au Panama en janvier prochain. Au cours des dernières décennies, cet événement central de la vie de l’Église a su nous montrer un nouveau visage de l’Église; non pas en contradiction avec les profils ecclésiaux du passé mais plutôt en cohérence avec une vision organique de la tradition et du patrimoine de l’Église héritée des motions de l’Esprit Saint à travers les âges.
Pour suivre cette jeunesse enflammée, Télévision Sel et Lumière sera fidèle au poste pour vous faire vivre les Journées mondiales de la Jeunesse 2019, cet événement incontournable de la vie de l’Église d’aujourd’hui et de demain. Un rendez-vous à ne pas manquer!