Cette fin de semaine, jeudi et vendredi, près de 165 cardinaux venus du monde entier participaient au consistoire extraordinaire présidé par le Pape au Vatican. Objectif : la poursuite de la réforme de la Curie, dont le but à atteindre reste « un meilleur fonctionnement, une collaboration plus efficace et une complète transparence qui promeuvent véritablement la synodalité et la collégialité » rappelait le Pape dans son discours d’ouverture. Un chantier admet-il, qui « requiert du temps, de la détermination ».
Outre la présentation des travaux déjà accomplis en vue de cette réforme, il a été question lors de ce consistoire du règlement du Synode, des travaux de la Commission pour la protection des mineurs, du rapport sur l’activité des organismes économiques du Saint-Siège, des relations entre la Curie et les Conférences épiscopales, des fonctions de la Secrétairerie d’État, de la coordination entre les dicastères, des rapports entre ecclésiastiques et laïcs, et des procédures à suivre dans la composition de la nouvelle constitution apostolique. Il a également été question de la création de deux congrégations : l’une regroupant les services compétant pour les laïcs, la famille et la vie ; l’autre pour la charité, la justice et la paix.
Plusieurs cardinaux ont pris la parole « dans un climat détendu » pour aborder certains points de la réforme, notamment ses rapports avec les Églises locales. Tous ont insisté sur la nécessité de la décentralisation et de la subsidiarité, et certains ont tenu à redire l’importance pour le Saint-Siège de disposer d’un organe central, tout en valorisant les expériences des épiscopats locaux.
En matière de relations internationales, il faudra continuer de compter sur les compétences de la Secrétairerie d’État, qui offre une garantie de cohésion et de position commune.
Quant à la coordination de la Curie romaine, elle devrait insister sur un esprit de communion entre les dicastères, mais aussi d’inter-communication dans une perspective commune de mission.
Le principe de simplification et d’allègement est largement partagé, ainsi que la nécessité d’une meilleure qualification, professionnelle et ecclésiale, du personnel de la Curie. Sans oublier la collaboration des laïcs et des femmes à des postes de responsabilité au sein des dicastères.
Cette réforme « vivement souhaitée par la majorité des cardinaux lors des congrégations générales précédant le conclave » n’est pas facile à atteindre avoue le Saint-Père. D’autant qu’elle suscite, certes de l’enthousiasme, mais aussi quelques craintes. « Tout changement, aussi petit soit-il, provoque de l’inquiétude, parfois de la peur » confie le cardinal Gérald Cyprien Lacroix, au micro de Radio Vatican. « Nous venons de toutes les parties du monde, de tous les continents. Nous sommes de différentes cultures, de différentes langues, de différentes traditions. Nous sommes tous catholiques mais pas tous romains. Évidemment, rassembler tout ce monde-là et regarder vers l’avenir, regarder cette réforme que souhaite le Pape et que souhaite l’Église, c’est exigeant, mais un changement est nécessaire. Ça a été très bien exprimé et on va travailler ensemble pour y parvenir », conclut l’archevêque de Québec.
« La réforme n’est pas une fin en soi, précise le Souverain Pontife, mais un moyen pour donner un vrai témoignage chrétien, pour favoriser une évangélisation plus efficace, pour promouvoir un esprit œcuménique plus fécond, pour encourager un dialogue plus constructif avec tous ».