« Quand vous êtes-vous confessés la dernière fois ? »
N’ayons pas honte de nous confesser. À chaque fois, c’est « une étreinte de Dieu ».
Le sacrement de la Réconciliation « est un sacrement de guérison ». Et le pardon qui en découle ne peut être donné que par Dieu, qui fait la fête à chaque fois qu’un pécheur le lui demande. Il faut donc se rapprocher de ce sacrement sans « peur » et sans « honte ». Ce sont certaines des pensées exprimées ce mercredi matin lors de l’audience générale Place Saint-Pierre, devant plus de 20 mille personnes. Ci-dessous, des extraits de la catéchèse du Pape :
« À travers les sacrements de l’initiation chrétienne, le baptême, la confirmation et l’eucharistie, l’homme reçoit la nouvelle vie dans le Christ. Maintenant, nous le savons tous, nous portons cette vie ‘dans des vases d’argile’ (2 Cor 4,7) nous sommes encore soumis à la tentation, à la souffrance, à la mort et à cause du péché, nous pouvons même perdre notre nouvelle vie. C’est pour cela que le Seigneur Jésus a voulu que l’Église continue son œuvre de salut, même à ses propres membres, en particulier à travers le sacrement de la réconciliation et celui de l’union des infirmes qui peuvent être réunis sous le nom de « sacrement de guérison ». « Le sacrement de la réconciliation est un sacrement de guérison. Lorsque je vais me confesser et me guérir : me guérir l’âme, me guérir le cœur pour quelque chose que j’ai fait qui n’est pas bien. L’icône biblique qui les exprime au mieux, dans leur lien profond, c’est l’épisode du pardon et de la guérison du paralysé où le Seigneur Jésus se révèle en même temps médecin des âmes et médecin des corps. »
Le pardon se demande dans la confession
« Le sacrement de la pénitence et de la réconciliation – que nous appelons aussi de la confession-provient directement du mystère des Pâques. En effet, le soir-même de Pâques, le Seigneur est apparu à ses disciples, enfermés dans le cénacle et après les avoir salué par ‘ Que la paix soit avec vous ! ‘, il souffla sur eux et leur dit : ‘Recevez l’Esprit Saint. Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés ‘ (Jean 20,21-23). Ce passage nous révèle la dynamique plus profonde qui est contenue dans ce sacrement. Tout d’abord, le fait que le pardon de nos péchés n’est pas quelque chose qu’on puisse se donner : je ne peux pas dire « Je me pardonne les péchés ». Le pardon se demande, se demande à quelqu’un d’autre et dans la confession, nous demandons le pardon à Jésus. Le pardon n’est pas le fruit de nos efforts mais c’est un cadeau, un don de l’Esprit Saint qui nous remplit d’un bain de miséricorde et de grâce qui jaillit incessamment du cœur béant du Christ crucifié et ressuscité. En deuxième lieu, il nous rappelle que seulement si nous nous réconcilions avec le Seigneur Jésus , avec le Père et avec les frères, nous pouvons vraiment être en paix (…) »
Avoir honte de ses péchés est salutaire
« Quelqu’un peut dire : ‘ Moi, je me confesse seulement avec Dieu ‘. Oui ,tu peux dire à Dieu : ‘ Pardonne-moi ‘ et dire tes péchés. Mais nos péchés sont aussi commis contre nos frères, contre l’Église et c’est pour cela qu’il est nécessaire de demander pardon à l’Église et aux frères, en la personne du prêtre. ‘Mais Père, j’ai honte ! ‘. Même la honte est bonne, il est salutaire d’avoir un peu honte parce qu’avoir honte est salutaire (..) La honte nous fait aussi du bien parce qu’elle nous rend plus humble. Et le prêtre reçoit avec amour et tendresse cette confession et au nom de Dieu, il pardonne (..) N’ayez pas peur de la confession. Une personne, lorsqu’elle fait la file pour se confesser, elle ressent toutes ces choses- même la honte- mais ensuite, lorsqu’elle finit de se confesser, elle en ressort libre, grande, belle, pardonnée, blanche, heureuse. C’est ça le beau de la confession ( …) Chacun répond dans son cœur : quand a été la dernière fois que tu t’es confessé (e) ? Que chacun y pense. Deux jours-deux semaines- vingt ans- quarante ans ? Mais que chacun fasse le compte et que chacun se dise : quand a été la dernière fois que je me suis confesser ? Si beaucoup de temps s’est écoulé, ne perds pas un jour de plus : va de l’avant, car le prêtre sera bon. Et Jésus, là, Jésus est plus bon que les prêtres et Jésus te reçoit. Il te reçoit avec tant d’amour. Sois courageux et va de l’avant dans la confession. »
« Chers amis, célébrer le sacrement de la réconciliation signifie être enveloppé dans une étreinte chaleureuse : c’est l’étreinte de l’infinie miséricorde du Père. Souvenons-nous de cette belle parabole du fils qui s’en est allé de la maison, non pas comme un fils, mais comme un serf. Il avait tellement de culpabilité dans son cœur, tellement de honte. Et la surprise a été que lorsqu’il a commencé à parler et à demander pardon, le Père ne l’a pas laissé parler : il l’a étreint, il l’a embrassé et lui a fait la fête. Mais moi je vous dis : à chaque fois que l’on se confesse, Dieu nous étreint ».
Le Pape François appelle à la fin des violences en Ukraine
« C’est avec préoccupation que je suis ces jours-ci ce qui se passe à Kiev. J’assure le peuple ukrainien de ma proximité et je prie pour les victimes des violences, pour leurs familles et pour les blessés. J’invite toutes les parties à cesser toute action violente et à rechercher l’entente et la paix du pays. » Voilà l’appel lancé par le Pape François ce mercredi, à la fin de l’audience générale Place Saint-Pierre, alors que la situation est dramatique en Ukraine.
Les troupes antiémeute ukrainiennes ont lancé un nouvel assaut ce mercredi au petit matin contre les manifestants réunis sur la place centrale de Kiev occupée depuis trois mois, dans une recrudescence des violences qui ont fait au moins 20 morts. Malgré les condamnations qui se sont multipliées sur la scène internationale, le président Viktor Ianoukovitch a refusé d’arrêter l’assaut et exigé que les manifestants évacuent la place du Maïdan, ont déclaré les leaders de l’opposition après l’avoir rencontré mardi soir.
Les violences menacent de s’étendre au reste de l’Ukraine
A Lviv, un bastion de la contestation dans l’ouest, les manifestants ont pris d’assaut les sièges de l’administration régionale et de la police, ainsi que de bâtiments militaires. A l’issue d’affrontements, quelque 5.000 manifestants ont pris le contrôle des dépôts d’armes.
Le procureur général Viktor Pchonka a promis mardi soir « les peines les plus sévères » pour les responsables et les instigateurs des violences.
Le pouvoir a aussi imposé une sorte d’état d’urgence qui ne dit pas son nom: le métro de Kiev a été fermé et les autorités ont annoncé que le trafic routier en direction de la capitale serait « limité » à partir de minuit, afin d’éviter « l’escalade des violences ». (avec AFP)
Photo : le centre de Kiev ce matin