Le centre-ville de Toronto où j’habite est de plus en plus désert. Une forteresse a été érigée au coin de la rue. Les rares citoyens qui s’aventurent encore à pied au-delà de cette frontière sont salués par des hordes de policiers, certains francophones. Ils ont beau être gentils, plusieurs résidents et gens d’affaires craignent « des débordements ». Il y en a qui ont peur de manifestants-anarchistes, d’autres appréhendent la brutalité policière.
Le propre de l’érection de ce périmètre de sécurité est la source et l’apothéose de cette peur. Il faut bien sûr, assurer la sécurité de nos dirigeants qui, c’est une bonne chose, doivent bien se parler face à face de temps à autre. En érigeant toutefois cette large barrière, ne met-on pas en marge les citoyens ordinaires, les pauvres (dans tous les sens du terme), les sans-voix? Notre monde tolère de moins en moins les voix divergentes. Et pourtant…
Pourtant à Winnipeg se tient en ce moment un autre G8, celui des leaders religieux. En s’inspirant de valeurs communes, différentes religions du monde veulent se faire « la voix des sans-voix » et rappeler aux dirigeants du G8 et du G20 leur obligation à l’égard des plus faibles et de la création.
Journaliste à S+L, Rita Sawaya est à Winnipeg et nous fera part de ses observations aujourd’hui à Perspectives.
Et pour ma part, barrière ou pas, je reste chez moi ce weekend!