Je dois bien l’admettre, il est bien rare que je sois ému par une messe télévisée, qu’elle vienne de Rome, de Toronto ou d’ailleurs. L’objectif d’un tel service n’est pas d’émouvoir, mais bien de permettre à des gens de se joindre à la communauté chrétienne pour célébrer et faire mémoire.
Ce matin toutefois, la célébration en provenance de la paroisse Notre-Dame-d’Haïti à Montréal étant remplie d’émotions, alors que l’on faisait mémoire des Haïtiens disparus le 12 janvier dernier. Par le truchement de la télévision, le Jour du Seigneur a invité les catholiques et les téléspectateurs de tout un pays de s’unir à cette communauté, au nom d’un seul Seigneur. Depuis le séisme, la foi des hommes et des femmes d’Haïti, leur action de grâce pour la vie et leur espérance en des jours meilleurs ont pénétrées nos esprits et nos cœurs. Plus de six semaines après la catastrophe naturelle, nous sommes invités à ne pas oublier ce peuple qui commence à peine à se relever, et qui a toujours besoin de notre soutien.
Les propos du théologien Louis-Marie Chauvet à la fin de l’émission venaient nous rappeler que la célébration eucharistique, tout en faisant mémoire des croix que nous portons, est le mémorial de l’amour de Dieu en Jésus qui a donné son fils et l’a ressuscité d’entre les morts.
Au-delà de l’esprit olympique, aussi noble soit-il, et du patriotisme qui s’y rattache, le mémorial de l’Amour qui se donne et continue de se donner et la foi en cet Amour incarné sont ce qui peut unir et rallier un peuple plus que toute autre flamme.