Le martyre des 21 chrétiens d’Égypte égorgés en Libye par l’État Islamique restera gravé dans le marbre. Une église dédiée « aux martyrs de Libye » sera construite dans la ville de Minya (Égypte), dans la région d’où provenait la majeure partie des coptes décapités par les djihadistes. C’est une décision du président Abdel Fattah al-Sisi, révélée par le premier ministre égyptien, Ibrahim Mahlab. Par ailleurs, selon l’Agence Fides qui relaye l’information, les familles des victimes du terrorisme islamiste recevront, par décret présidentiel, un dédommagement financier et deviendront titulaire d’une pension mensuelle.
Ces martyrs des temps modernes sont morts comme leurs frères des premiers siècles, en prononçant le nom du Christ. C’est ce qu’affirme à l’Agence Fides Mgr Antonios Aziz Mina, évêque copte catholique de Gizeh. « La vidéo qui montre leur exécution, dit-il, a été construite comme une mise en scène cinématographique terrifiante, dans le but de répandre la terreur. Et pourtant, dans ce produit diabolique de la fiction et de l’horreur sanguinaire, on voit que certains des martyrs, au moment de leur mise à mort barbare, répètent « Seigneur Jésus-Christ ». Le nom de Jésus a été le dernier mot qui est venu sur leurs lèvres. Ce nom murmuré au dernier instant a été comme le sceau de leur martyre ».
Au lendemain de la diffusion, dimanche 15 février, des images de l’exécution par l’État Islamique, le Pape avait fait part de sa profonde tristesse : « ils ont été assassinés pour le seul faut d’être chrétiens. Le sang de nos frères chrétiens est un témoignage qui hurle. Qu’ils soient catholiques, orthodoxes, coptes, luthériens, peu importe : ils sont chrétiens ! Et le sang est le même. Donner son sang, c’est témoigner du christ » a affirmé le Souverain pontife qui offrait sa messe, mardi, à ses « frères coptes égorgés pour le seul motif d’être chrétiens ».
Le patriarche d’Alexandrie des coptes catholiques, Ibrahib Isaac Sidrak, a pour sa part présenté ses excuses « à toutes les familles des martyrs qui ont donné leur vie à cause de leur foi ». Il remercie en même temps « le président Abdel Fattah al-Sisi et toutes les institutions du gouvernement égyptien pour la réponse rapide qu’ils ont donné à un tel attentat terroriste ».
Le président Abdel Fattah al-Sisi avait convoqué d’urgence le Conseil national de défense, et avait juré de punir les assassins de manière adéquate. Dès lundi, à la suite de la revendication de cet attentat par l’État Islamique, les forces armées égyptiennes ont mené des frappes aériennes ciblées contre des camps et des lieux de rassemblement ou de dépôts d’armes de Daesh en Libye. Le président égyptien a manifesté sa proximité avec les coptes endeuillés en se rendant à la cathédrale Saint-Marc, au Caire, pour présenter ses condoléances au patriarche copte-orthodoxe Tawadros II, et en décrétant sept jours de deuil national.
« Comme dans la passion des premiers martyrs, ces 21 coptes d’Égypte s’en sont remis à celui qui, peu après, les aurait accueillis. Ils ont ainsi célébré leur victoire, une victoire qu’aucun bourreau ne pourra leur enlever », conclut Sa Béatitude Ibrahib Isaac Sidrak.