Le voyage apostolique du Pape au Mexique a été une expérience de transfiguration. C’est lui-même qui l’a dit lors de la prière de l’Angélus dimanche dernier, 21 février. Il s’est référé au texte de l’Évangile pour s’expliquer. Il a pu voir pendant son séjour la « lumière » et la « gloire » de Dieu dans le corps du peuple mexicain. Un corps « blessé, opprimé, méprisé et violé dans sa dignité » a affirmé le Pape.
Il l’avait exprimé aussi à son départ du Mexique. Dans son mot d’adieu il disait : « La nuit peut nous sembler immense et très obscure, mais ces jours-ci j’ai pu constater qu’il y a dans ce peuple beaucoup de lumières qui annoncent l’espérance ». En effet, le Pape est allé au cœur des plus grands maux du pays. Ayant lui-même choisi les lieux de son voyage, il s’est arrêté où il y avait une forte concentration de narcotrafic, de crime, de violence faite aux femmes, d’oppression envers les communautés indigènes, de migration. Tels étaient les thèmes de ses discours.
À son dernier arrêt, à Ciudad Juarez, il a parlé de la tragédie humaine à l’échelle mondiale qui est la migration forcée. Cette ville en particulier est une halte pour plusieurs mexicains qui attendent de traverser la frontière pour rejoindre les États-Unis. Plusieurs sont forcés de quitter car ils ne trouvent plus de travail, ou encore parce qu’ils veulent fuir la violence et la pauvreté. Mais le Pape a soutenu qu’« une aube nouvelle se lève sur le Mexique ».
Voilà une autre parole d’espérance qui est revenue souvent au cours de son voyage. Notamment, à Morelia lorsqu’il s’est adressé aux jeunes. Une activité qu’il a exécutée avec beaucoup d’enthousiasme. Il leur a dit qu’ils étaient « la richesse de ce pays ». Il l’avait d’ailleurs déjà exprimé dans son tout premier discours, aux autorités civiles et corps diplomatique, en disant qu’« un peuple jeune peut se rénover »; aux travailleurs, de « laisser aux jeunes la capacité de rêver »; désormais rêver ne peut plus être synonyme de migration, comme il l’a formulé à Ecatepec, région la plus violente du Mexique.
Les mexicains, a insisté le Pape, doivent être en « première ligne ». Et il les a encouragé à bâtir eux-mêmes une société meilleure pour qu’ils puissent y vivre, grandir… et rêver. Aux communautés indigènes, dans l’État du Chiapas, dont seulement la moitié est catholique, le Pape leur a dit que « le monde a besoin » d’eux.
Enfin, son pèlerinage au Sanctuaire Notre-Dame de Guadalupe était, a-t-il précisé, le « centre de gravité » de tout son voyage. Comme il l’a si bien dit lors de l’Angélus: « sans Guadalupe on ne peut comprendre le Mexique ». Elle qui a imprimé son visage sur le manteau d’un indigène, elle a marqué pour toujours la culture mexicaine.
Ce passage des ténèbres à la lumière, de la mort à la vie, dont a parlé le pape François, le Christ l’a vécu à l’heure de sa Passion et jusqu’au moment de sa Résurrection. Ce récit, qui est au coeur de nos méditations pendant le Carême et la Semaine Sainte, s’actualise au sein de notre propre histoire. Celui qui met toute sa confiance en Lui, malgré les doutes et les plus grandes difficultés, aura la vie en abondance. « Vous m’avez demandé une parole d’espérance, celle que je veux vous donner s’appelle Jésus Christ » (Pape François).